[Intersaison] Green Bay Packers : tourner (enfin) la page

La saison 2022 vient de se terminer, et dès le 13 mars prochain, la campagne 2023 ouvrira ses portes. Touchdown Actu en profite donc pour vous proposer un tour d’horizon des différentes franchises pendant l’intersaison. Quels joueurs garder et couper ? Quel agent libre prolonger ? Quelles recrues observer ? Voici quelques idées, franchise par franchise. A l’honneur, aujourd’hui, les Green Bay Packers.

Annoncée comme prétendante en 2022, la franchise du Wisconsin a largement déçu en manquant les playoffs pour la première fois depuis 2018. Un Aaron Rodgers boudeur, un coach perdu, une défense aux abois, tout est allé à l’envers. Mais si le staff a été reconduit entièrement, des profonds changements sont bien à prévoir dans l’effectif. La fin d’un cycle semble poindre. Pire la fin d’une ère.

Les tauliers

1. Jaire Alexander (CB)
2. Aaron Jones (RB)
3. Rashan Gary (Edge)

De retour à son meilleur niveau après une saison 2021 amputé par une blessure, Jaire Alexander est parmi les tous meilleurs cornerbacks de la ligue. Nommé pour la 2nd fois All Pro, il a justifié son méga contrat signé l’été dernier. Si parfois, il devrait davantage se focaliser sur le jeu plutôt que sur le « trash talk », il sait répondre présent comme il a prouvé en éteignant complètement Justin Jefferson en fin de saison.

Cadre du vestiaire, Aaron Jones sera de retour pour une 7e saison à Green Bay. Le coureur a accepté une baisse de salaire et une restructuration globale permettant à la franchise de pouvoir le garder en diminuant drastiquement son impact sur le salary cap. Parmi les plus réguliers à son poste, et les plus efficaces avec 5,3 yards par portée, il est une assurance polyvalente pour son quarterback.

Victime d’une blessure au genou qui a mis fin prématurément à sa saison, Rashan Gary était parti sur de très belles bases. En progrès constant depuis son arrivée dans la ligue, le pass rusher est désormais un joueur fiable et complet sur lequel la franchise s’appuie. Alors qu’il entre dans la dernière année de son contrat rookie, il devrait probablement prolonger dans les prochains mois et s’inscrire comme un cadre de l’équipe pour les prochaines années

Les indésirables 

– Aaron Rodgers (QB)
– David Bakhtiari (OT)
– Darnell Savage (S)

Impensable de vouloir se débarrasser d’un quadruple MVP, parmi les plus talentueux à avoir foulé les terrains NFL. Et pourtant. L’ère Aaron Rodgers semble bien être arrivée à son terme dans le Wisconsin. Entre ses bouderies et hésitations qui ont lassé, et la présence de son successeur désigné déjà présent depuis 3 saisons, l’heure semble venu de tourner la page. Si une fin prématurée de son contrat (signé en 2022 !) n’est pas envisageable d’un point de vu salarial, un échange semble bien à l’étude. Plusieurs franchises se seraient déjà renseignées et la franchise est bien disposée à les étudier.

Parmi les 3 meilleurs à son poste, David Bakhtiari se remet péniblement d’une longue et difficile rééducation après une blessure au genou. Si la fin de saison a été encourageante, son poids dans la masse salariale pourrait pousser le front office à chercher une sortie anticipée. A moins qu’une restructuration arrange les deux parties.

Darnell Savage est peut être le seul safety expérimenté à être sous contrat en 2023, il n’en reste pas moins que l’ancien 1er tour reste une déception majeure après 4 saisons comme titulaire. Irrégulier, lent, manquant d’instincts, il a souvent été le maillon faible du backfield défensif. Si la franchise avait levé son option de 5e année l’an dernier, garantissant son contrat pour 2023, un échange pourrait être la solution idéale. Récupérer un choix tardif de draft et libérer près de 8 millions de salaire serait une aubaine.

L’homme de l’été

Jordan Love (QB)

L’heure semble venue. Après trois saisons à être la doublure d’Aaron Rodgers, 2023 semble être l’année où Jordan Love va déployer ses ailes et montrer ce qu’il peut faire à la tête de l’attaque des Packers. Ou ce qu’il ne peut pas faire. La franchise avait misé gros sur lui en 2020 en le sélectionnant au 1er tour de la draft malgré Rodgers.

Quelques bribes de matches, le quarterback de 24 ans a semblé montrer une progression sur le peu vu la saison passée. Suffisant pour rassurer ? Pas forcément. Mais suffisamment pour que Green Bay soit disposé à tourner la page de leur quadruple MVP. Love devra rapidement montrer qu’il a su tirer le meilleur de son apprentissage et qu’il a le niveau pour conduire les Packers pour la décennie à venir.

Les principaux free agents

1. Allen Lazard (WR)
2. Adrian Amos (S)
3. Robert Tonyan (TE)
4. Jarran Reed (DT)
5. Kesean Nixon (CB/KR)

Les autres : Mason Crosby (K), Yosh Nijman (OT), Dean Lowry (DL), Randall Cobb (WR), Marcedes Lewis (TE), Dalin Levitt (S), Justin Hollins (OLB), Jonathan Ford (S)

Déjà pas vraiment parmi les escouades les plus fournies et productives, l’équipe devrait perdre son receveur numéro un durant le printemps. Arrivé par la petite porte en 2018, Lazard c’est peu à peu imposé comme un receveur fiable et important dans le système de Matt LaFleur. Dans les petits papiers d’Aaron Rodgers, il a vu son rôle croitre saison après saison. Ancien joueur non drafté, Lazard devrait pouvoir décrocher un beau contrat mérité sur lequel Green Bay aura énormément de mal à s’aligner. Même analyse pour Robert Tonyan. Tight end numéro 1 depuis trois saisons, il a prouvé qu’on pouvait compter sur lui comme le prouvent ses 11 touchdowns en 2020. Il devrait logiquement voguer vers d’autres cieux la saison prochaine.

Maillon indéboulonnable de l’escouade défensive, Adrian Amos n’a pas manqué un seul match en 4 saisons dans le Wisconsin. Pilier du backfield, il a parfois déçu en 2022 malgré une production statistique toujours là. Son retour reste possible mais dépendra beaucoup de sa cote sur le marché. Pour Jarran Reed, auteur d’une saison solide au coeur de la ligne défensive, l’avenir devrait s’écrire ailleurs. A tout juste 30 ans, plusieurs équipes devraient s’intéresser à lui. Son remplaçant est déjà là en la personne de Devonte Wyatt drafté au 1er tour en 2022.

Révélation de l’année, Kesean Nixon a transformé les équipes spéciales en une demi saison. Nommé All Pro, il s’est distingué en réussissant le plus long retour de la saison (105 yards) et en étant le joueur a parcourir le plus de yards sur retours d’engagements (1009 yards). Homme de base du coordinateur Rich Bisaccia qui l’a fait venir des Raiders, les deux parties auraient tout intérêt à prolonger l’aventure.

Le Top 5 des besoins

1. Safety
2. Tight End
3. Receveur
4. Edge
5. Défensif tackle 

Totalement dépourvu sur la position de safety avec le seul (et décevant) Darnell Savage qui entame sa dernière année de contrat, l’équipe devra repenser totalement la position pendant l’intersaison. Dans ce type de situation, le modèle utilisé par le manager général depuis sa prise de poste est souvent le même. Un agent libre et un rookie. Pas un luxe quand on voit le chantier. L’analyse du poste de tight end est assez comparable. Avec les deux titulaires en fin de contrat, Green Bay se retrouve avec Josiah Deguara comme numéro 1. En trois saisons, le joueur n’a jamais prouvé qu’il pouvait être une solution viable et pérenne que ce soit à la réception ou sur les blocks.

Renforcé par Christian Watson et Romeo Doubs l’an dernier, le poste de receveurs reste toujours un sujet d’inquiétude. Avec le départ très probable d’Allen Lazard, l’escouade doit se chercher un receveur de possession capable de faire bouger les chaines et offrir des solutions à son lanceur. Egalement en manque de profil pouvant évoluer dans le slot, l’équipe devra également tenter de trouver au moins un joueur pouvant être une menace sur ce poste.

Sur la ligne défensive, la présence de cadres comme Gary ou Clark, et l’ancien 1er tour de draft Wyatt devra être renforcée par des joueurs de rotation capables de contribuer, mais aussi de permettre aux titulaires d’être un peu moins sollicité.

La cible

Taylor Rapp (S)

Dans le rouge au niveau du salary cap, les Packers devront jouer serré s’ils veulent se renforcer avec des joueurs expérimentés libres. Si une position peut être renforcé à coût modéré, c’est bien celle de safety. Traditionnellement sous-côté sur le marché ces dernières années, la cuvée 2023 d’agents libres et également riche en talents. De quoi freiner l’inflation et permettre des coups.

Champion avec les Rams l’an dernier, Taylor Rapp s’est fait sa place sur le dernier rideau de L.A. A tout juste 25 ans, le joueur semble en avoir encore sous le pied. Il pourrait enfiler comme un gant le costume laissé vacant par Adrian Amos. Dans un profil similaire, l’ancien Huskie sait aussi bien cogner et jouer près de la ligne, que jouer sur la couverture. Une dépense qui ne serait pas anodine, mais qui pourrait assez facilement se structurer pour composer avec les finances de la franchise en 2023.

Le sang neuf

Lukas Van Ness (Edge)

Si comme chaque année, un receveur semble la priorité du 1er tour, Green Bay n’a plus considéré la position le premier soir de la draft depuis 21 ans. Aucune raison que 2023 casse la série. Dans ce qui pourrait ressembler à une année de transition, les Packers pourraient être séduit par un potentiel à polir d’avantage qu’un joueur prêt à démarrer tout de suite.

Lukas Van Ness a ce type de profil pour séduire les recruteurs du Wisconsin. Pass rusher polyvalent, capable également d’être très efficace contre la course, le joueur d’Iowa a brillé ces deux dernières années sans pour autant avoir été une seule fois titulaire avec les Hawkeyes. Pouvant évoluer en pur edge mais aussi en DE 34, le staff des Packers pourrait le « balader » à différentes positions et dans différents schémas pour trouver comment maximiser ses forces.

Autres choix : Jordan Addison, Brian Branch, Bryan Breese, Michael Mayer