[Preview 2021] Detroit Lions, redonnez de la fierté à Detroit

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Motor City en panne sèche. En trois saisons, l’entraineur Matt Patricia n’a su faire mieux qu’un bilan de 14 victoires pour 33 défaites. Alors à l’intersaison 2021, les Lions ont tout changé : entraineur, manager général et quarterback.

Un air nouveau souffle donc dans le Michigan. L’air de la victoire ?

La saison dernière : 5-11, pas de playoffs

Les mouvements à l’intersaison

Exit Matthew Stafford après 12 saisons de performances individuelles mais d’échecs collectifs. Le recrutement de Jared Goff visait davantage la récolte de choix de draft qu’une volonté de progression au poste de quarterback. À lui de prouver qu’à 26 ans, il peut être une solution d’avenir. Le match du 24 octobre, à Los Angeles, face aux Rams de Matthew Stafford est un immanquable de la saison 2021 !

Pour tenter de rivaliser dans une division compétitive, les Lions ont misé sur des joueurs pouvant apporter une dimension plus physique à leur jeu. On pense bien entendu à la signature de Michael Brockers et à la draft d’hommes de lignes, offensive et défensive. La draft du cornerback Ifeatu Melinfonwu respecte aussi cette ligne de conduite : 1m90 pour 95 kilos, il doit apporter une dimension physique à la couverture aérienne, que ce soit pour défendre les réceptions ou pour aider à stopper les coureurs.

En 2020, les Lions avaient la 30e attaque au sol (sur 32) ! Pourtant, D’Andre Swift a réalisé une saison rookie plus qu’honorable avec 8 touchdowns et 591 yards (et 2 TDs après réceptions). Pour y remédier, les Lions ont donc signé Jamaal Williams depuis le rival du Wisconsin. Un coureur très costaud (1m83 pour 98 kilos), efficace lors des tentatives avec peu de yards à gagner, où il sait courir en force et casser un plaquage. Mais Williams excelle aussi en tant que bloqueur sur les situations de passe. Là aussi, la signature l’est autant pour aider l’attaque que pour appuyer un désir de respecter la dimension physique de ce jeu.

De son temps avec les Bills (2015-2016), le nouveau coordinateur offensif Anthony Lynn était considéré comme un expert pour le jeu de course. Alors, en plus de deux joueurs qui vont se partager la majorité des portés, les Lions ont aussi drafté Jermar Jefferson. Un coureur plus vif que rapide, offrant un équilibre des qualités de puissance et de vitesse.

« Il a autant de vitesse que les autres coureurs de cette draft. Je ne parle pas du sprint de 40 yards mais de vitesse dans un match. Je l’ai assez souvent vu prendre une brèche et personne ne pouvant le rattraper. Et puis, je me fiche un peu de la vitesse, ce que je veux le plus sont la vision de jeu et jouer dur. Et il a cela. », Dan Campbell, à propos de Jermar Jefferson, pour lions.com

L’entraineur Dan Campbell a déjà été entraineur principal en NFL, mais seulement pour assurer un intérim avec les Dolphins. Il a pour lui l’expérience d’avoir collaboré cinq saisons avec Sean Payton à New Orleans, en tant qu’entraineur des tight-ends (2016-2020). Être un assistant compétent est une chose, diriger une franchise NFL en est une autre. Impossible pour l’instant de déterminer s’il réussira ou pas.

Arrivées notables : Tyrell Williams (WR/Raiders), Jamaal Williams (RB/Packers), Breshad Perriman (WR/Jets), Michael Brockers (DT/Rams), Alex Anzalone (LB/Saints), Corn Elder (CB/Panthers)

Re-signatures notables : Romeo Okwara (Edge)

Draft : Penei Sewell (OT), Levi Onwuzurike (DT), Alim McNeill (DT), Ifeatu Melifonwu (CB), Amon-Ra StBrown (WR), Derrick Barnes (LB), Jermar Jefferson (RB)

Pertes notables : Kenny Golladay (WR/Giants), Marvin Jones (WR/Jaguars), Jarrad Davis (LB/Jets)

Le(s) point(s) fort(s)

Tout commence par les lignes au football américain. En attaque elle a fière allure. Malgré de piètres résultats au sol (30e en yards) ainsi qu’en protection (42 sacks), des joueurs de qualité étaient déjà présents avec le tackle Taylor Decker, le centre Frank Ragnow (photo) et le rookie au poste de guard Jonah Jackson. La draft n’a fait que renforcer le groupe avec la sélection de Penei Sewell. Quarterback et coureurs devraient être mis dans de bonnes dispositions avec cette ligne offensive. Là est le principal point fort de l’équipe.

Si l’attaque n’a pas été des plus performantes, c’est bien la défense qui a le plus plombé la saison 2020 des Lions. Tout commence par les lignes, on l’a dit. Alors Detroit a tout d’abord sorti le chéquier pour signer Michael Brockers à l’intérieur et pour prolonger l’edge rusher Romeo Okwara. Puis ce fut lors de la draft avec deux joueurs intérieurs aux profils différents et complémentaires : le fluide Levi Onwuzurike et l’imposant Alim McNeill. Sous la conduite de Aaron Glenn, la défense de Detroit va passer en base 34 (3 Dlinemen et 4 linebackers en formation de base). Il fallait donc, sur le ton de l’humour, de la viande : Nick Williams (130 kilos), Levi Onwuzurike (130 kilos), Da’Shawn Hand (134 kilos), Michael Brockers (138 kilos), John Penisini (144 kilos) et Alim McNeill (145 kilos) vont se relayer, pour former un premier rideau difficile à transpercer. Parce que les matchs NFL se gagnent tout d’abord dans les tranchées, les Lions ont privilégié leurs deux lignes et cela pourrait s’avérer un choix payant.

Autre choix des Lions, celui de changer de méthodes d’entrainements.

Dan Campbell a joué 11 saisons en NFL (1999-2009) en tant que tight-end. Aaron Glenn, le nouveau coordinateur défensif, jouait cornerback (209 matchs NFL joués/41 interceptions). L’entraineur des receveurs est Antwan Randle El (9 saisons NFL), celui des coureurs est Duce Staley (121 matchs et 6000+ yards au sol) et l’entraineur des quarterbacks est Mark Brunell, qui a joué en NFL de l’âge de 24 à 41 ans (quasiment 34000 yards lancés de 1994 à 2011). Hank Fraley, en charge de la ligne offensive, a joué 142 matchs NFL à la position de Centre. Les quatre sont placés sous la coordination de Anthony Lynn, qui était l’entraineur principal des Chargers de 2017 à 2020 et qui est, lui aussi, un ancien joueur NFL (83 matchs). Cette expérience en tant que joueurs, de beaucoup d’entraineurs de l’équipe (aussi Kelvin Sheppard pour les linebackers), donne de la crédibilité à leurs conseils techniques et tactiques. D’anciens joueurs, ce qui signifie une approche plus « player friendly ». Travailler dur mais dans une atmosphère de travail plus détendue que sous le régime précédent, voila la recette tentée pour retrouver du succès en NFC Nord.

Point(s) Faible(s)

En 2020, les attaquants des Lions ont réceptionné pour plus de 4000 yards (10e NFL). Oui mais 60% de cette production l’a été par des joueurs qui ne sont plus dans l’effectif ! Aucune autre équipe NFL n’aura une escouade de receveurs autant renouvelée que celle des Lions. Et si Kenny Golladay était un des joueurs les plus convoités à l’intersaison, on ne peut pas en dire de même des arrivants ! Tyrell Williams sort d’une saison blanche aux Raiders (épaule), Breshad Perriman n’a jamais justifié son statut de premier tour de la draft 2015 (14 TDs en 5 saisons) et derrière eux, il n’y a pas grand-chose. Quintez Cephus a montré quelques promesses pour sa première saison, et les Lions espèrent un impact immédiat des rookies Amon-Ra St.Brown et Sage Surratt. Surtout, de la part du premier nommé.

Le receveur Amon-Ra St. Brown (7 TDs en 6 matchs 2020 avec USC), malgré un gabarit loin des plus imposants, s’est révélé être un excellent bloqueur à l’université. Le petit frère du joueur des Packers a montré volonté et aptitudes dans ce domaine avec la fac de Los Angeles. Son profil peut rappeler un illustre receveur NFL, compétent en attaque et en tant que bloqueur : Hines Ward (avec les Steelers de 1998 à 2011). Mais cette escouade de receveurs ne donnera aucun cauchemars, la veille du match, aux cornerbacks adverses.

Si les forces des Lions semblent fonctionner par effet de miroir (ligne offensive et ligne défensive), il en est de même pour leurs faiblesses. Après le groupe de receveurs, l’unité de ceux chargés de défendre les receveurs adverses : seulement 7 interceptions en 2020 (30e NFL). Le retour de blessure de Jeff Okudah donne de l’espoir. Amani Oruwariye doit passer un cap pour sa 3e saison NFL alors que Corn Elder arrive depuis Charlotte. Ifeatu Melifonwu ne sera qu’un rookie en 2021, avec le lot d’erreurs qui va avec. Qui est impressionné par cette escouade ?

Les cornerbacks offrent peu d’assurances et le souci est que les safeties non plus : Tracy Walker, Dean Marlowe, Will Harris pour les principaux. Un fan NFL d’une autre équipe peut difficilement identifier les trois. Ces joueurs ont néanmoins du talent, mais l’unité parait une des plus faibles en NFL. Will Harris et Tracy Walker devraient débuter les matchs. Le nouveau venu Dean Marlowe a certes signé 2 interceptions en 2020 avec les Bills, mais il est un joueur avec seulement 7 matchs comme titulaire en 5 saisons (31 matchs joués). En une intersaison, les Lions ne pouvaient pas s’occuper de toutes les positions, et celle de safety n’a pas été renforcée, perdant même Duran Harmon (Falcons).

Dans une division avec des joueurs du calibre de Davante Adams (Packers), Allen Robinson (Bears) et du duo des Vikings Adam Thielen-Justin Jefferson, la faiblesse de la couverture aérienne des Lions risque d’être pénalisante.

Facteur X : Jared Goff (QB)

Passer de Matthew Stafford à Jared Goff est forcément une régression, sur le papier en tout cas. Pourtant, l’entraineur Dan Campbell ainsi que le coordinateur offensif Anthony Lynn sont tous deux habitués à travailler avec un lanceur depuis la poche. Certes, le Californien de naissance ne peut être comparé aux deux monuments qu’ont été Drew Brees et Phillip Rivers. Mais ses qualités devraient correspondre au type d’attaque souhaitée.

Avec les Rams de Sean McVay, Jared Goff ne voyait pas souvent l’évolution de la défense car il lui fallait prendre le ballon des mains du centre puis reculer, et enfin se tourner vers son coureur pour ses « Play Actions » (transmettre ou feinter de transmettre le ballon au coureur). De ce que l’on sait pour l’instant, le coaching staff des Lions veut que Jared Goff soit le plus souvent face au jeu (et à la défense), dans un système relativement proche de celui dans lequel il jouait à l’université : beaucoup de shotgun (quelques pas derrière le centre lors de l’engagement) et une attaque avec des joueurs écartés de chaque coté (spread). Le coordinateur offensif Anthony Lynn a permis à Justin Herbert (Chargers) de lancer le 5e total de passes en 2020, alors Jared Goff sait qu’il aura ses opportunités.

Il vaudrait mieux pour lui que Jared Goff soit bon. Puisqu’ayant récupéré des choix de draft lors de l’échange de Matthew Stafford, les Lions pourraient le cas échéant sélectionner un quarterback lors de la draft 2022. Derrière une ligne offensive qui devrait être de qualité, Goff a tout pour réussir à Detroit.

Tout ? Hormis un vrai receveur numéro 1. Mais le meilleur joueur à la réception d’une équipe NFL, n’est pas toujours un receveur.

Le joueur à suivre : TJ Hockenson (TE)

Pour sa seconde saison pro, TJ Hockenson a montré bien des progrès en 2020. Ses 67 réceptions ont non seulement apporté 6 touchdowns, mais aussi 40 premières tentatives ! Il faut dire qu’il était le deuxième joueur le plus visé par Matthew Stafford, après Marvin Jones. Avec les Rams, Jared Goff avait lui aussi l’habitude de cibler ses tight-ends, avec 122 lancers pour Gerald Everett et Tyler Higbee en 2020. Nul doute qu’avec une escouade de receveurs au talent limité, TJ Hockenson devrait être une option majeure en attaque en 2021.

Certaines universités ont la réputation d’être très performantes sur certaines positions : la secondary de LSU, les linemen offensif de Notre Dame ou de Wisconsin ou les linebackers de Alabama. Thomas Junior Hockenson a lui été formé à l’université de Iowa, comme George Kittle (49ers), Noah Fant (Broncos) et de nombreux autres. Ce poste est une spécialité de l’entraineur Kirk Ferentz et de son fils Brian, qui était entraineur des tight-ends des Patriots en 2011, soit de Rob Gronkowski et d’Aaron Hernandez. Avec la volonté, de l’entraineur Dan Campbell, de capitaliser sur l’aspect physique de ce sport, les qualités de bloqueur de Hockenson seront précieuses. Sa capacité à s’imposer lors des réceptions contestées aussi.

Calendrier

49ers – @Packers – Ravens – @Bears – @Vikings – Bengals – @Rams – Eagles – Bye – @Steelers – @Browns – Bears – Vikings – @Broncos – Cardinals – @Falcons – @Seahawks – Packers

La preview du podcast

En résumé

La reconstruction ne se fera pas sans douleur, plus encore avec un calendrier très difficile. En plus d’une division NFC Nord ardue, ils croiseront aussi la route de deux des plus redoutables divisions en NFL : AFC Nord et NFC Ouest !

Mais en cette première saison d’un nouveau coaching staff, plus que le bilan comptable, les Lions seront jugés sur leurs progrès (ou pas) dans le jeu.

Le pronostic : 7-10, pas de playoffs

Le bonus

Alors que HBO vient de diffuser le 1e épisode de sa série « Hard Knocks » sur les Dallas Cowboys, les Detroit Lions proposent également leurs coulisses avec « Inside The Den » (ci-dessous). Sur leurs chaines youtube respectives, plusieurs franchises NFL le font aussi comme « One Jets Drive », Building the Browns », « The Franchise » (Chiefs), « Flight Plan » (Cardinals) ou le si frais et original « Day in The Life » des Falcons.