[FAQ du football américain] Les techniques du pass rusher

Cross chop, club, pull, swim... Que veulent dire ces enchaînements de mots barbares ?

TJ Watt FAQ

Un pass rusher est un des joueurs les plus importants de l’escouade défensive. C’est à lui que revient la lourde tâche de chasser la star de l’équipe adverse, le quarterback. Mais pour arriver à ses fins le pass rusher doit vaincre un terrible ennemi, l’homme de ligne offensive. Un premier combat que le pass rusher mène avec des armes bien particulières.

Une panoplie de mouvements existe pour se débarrasser de son vis-à-vis. Les pass rushers peuvent ensuite les associer pour obtenir la combinaison létale. Avant ça, il est indispensable de maîtriser chaque mouvement un à un et de comprendre dans quelles situations les utiliser.

Les indispensables

Avant de se plonger dans les techniques en elles-mêmes, il est important de rappeler les cases que doit valider un joueur pour être un pass rusher efficient. Ce sont souvent celles-là qui permettent de différencier les bons des excellents joueurs au poste.

Explosivité

Plus un pass rusher est explosif, plus son travail est facile. Le premier pas vif dès l’engagement du ballon est souvent un critère évalué chez tous ces joueurs. Cette explosivité permet de mettre en difficulté les tackles adverses. Le momentum est souvent récupéré par un pass rusher rapide qui est dans l’action et non dans la réaction.

Pour le défenseur, le but est simple, contourner et refermer la poche de protection. Le tackle doit donc couvrir beaucoup de terrain en un minimum de temps. Souvent dans une position inconfortable, le levier est récupéré par le pass rusher.

Puissance

La puissance est aussi obligatoire pour devenir le meilleur pass rusher. On parle bien ici de puissance et non pas de force. Même si, la force reste le meilleur moyen d’avoir de la puissance. Intrinsèquement, un homme fort déplacera des montagnes, ou les hommes de ligne offensive.

Si un pass rusher n’a pas une force innée, il peut tout de même générer de la puissance. Le meilleur moyen est de transformer sa vitesse en puissance. Pour ce faire, il faut passer par la case technique et réflexion, pour prendre les meilleurs angles aux meilleurs moments et renverser son adversaire.

Les basiques

Le bull rush

Simple et efficace, le bull rush consiste à gagner en puissance. Le but étant d’enfoncer le joueur de ligne jusqu’à son quarterback. Les pass rushers puissants auront naturellement plus d’aisance dans ce mouvement, il faut néanmoins respecter quelques règles pour optimiser le mouvement.

  • Le levier : descendre son centre de gravité pour exploser en remontant permet de générer un déséquilibre important.
  • Les mains : le placement des deux mains doit être sur la partie intérieur du buste de l’adversaire pour plus d’efficacité.
  • Le timing : savoir déclencher son assaut frontal au bon moment est la marque des grands. Un OL en plein mouvement latéral ou trop droit ne pourra pas absorber le choc.

Un joueur plus axé sur la vitesse peut aussi avoir un bull rush efficace. Il lui faut néanmoins un plan précis avant de l’exécuter.

Le bull rush est particulièrement efficace contre les bloqueurs qui n’engagent pas fréquemment le contact avec leurs mains.

Le speed rush

Comme son nom l’indique le speed rush est un « mouvement » tout en vitesse. Le but est simple, aller plus vite que son vis-à-vis et en faire le tour pour rencontrer le quarterback. Les meilleurs « speed rushers » sont ceux qui arrivent à conjuguer certains atouts.

  • Le premier pas : le temps de réaction doit être minimal, l’envol soudain. Rien ne sert de courir, il faut partir à point, et surtout avant les autres.
  • Le « bend » : ce mot barbare définit la capacité d’un pass rusher à contourner l’extérieur de ligne. Il nécessite d’abaisser son centre de gravité et une belle flexibilité de cheville sans pour autant perdre son équilibre.

Le speed rush est efficace contre les tackles offensifs lourd et avec des difficultés de déplacements latéraux.

Le speed rush est souvent associé à des mouvements de mains et d’épaules pour augmenter son efficacité.

Les mises en place

Certains mouvements sont importants pour mettre en place la suite du pass rush. Ils permettent de se positionner de manière adéquate ou de tendre des pièges aux adversaires.

Le long arm/stab

Derrière ces deux noms barbares, se cache rien autre qu’une variante à un seul bras du bull rush. Néanmoins, avec un seul bras bien tendu (long arm) qui tient en respect l’adversaire, la puissance est moindre. Généralement, le pass rusher vise l’épaule intérieur de son adversaire.

Le stab est un long arm explosif. Le défenseur va frapper le buste adverse avant de retirer son bras. Souvent, ces mouvements sont couplés à d’autres pour finir la chasse au quarterback.

Les pass rushers avec des mensurations au-dessus de la moyenne ont tout intérêt à utiliser ces mises en place pour gagner le maximum de distance et empêcher les bloqueurs de placer leurs mains.


Le stutter step

Ce mouvement de pied s’apparente à une hésitation. Le pass rusher va effectuer des crochets intérieurs et extérieurs. Les mouvements peuvent être accentués par des hochements d’épaules et de tête.

L’objectif est de faire douter le bloqueur adverse, d’écarter sa garde de mains et de laisser son buste ouvert. Cette mise en place aboutit souvent à un bull rush si le stutter step est bien fait. Les contres intérieurs sont aussi possibles.

Cette hésitation est efficace face à des hommes de ligne avec une mobilité latérale réduite et qui ont du mal à se rediriger.


Le cross

Le cross est un mouvement de déplacement latéral de la part du pass rusher. Il se réalise juste avant ou pendant le contact initial avec l’adversaire. Un petit saut de côté suffit. Il permet au pass rusher de se replacer dans l’intervalle libre.

Ce pas de côté est réalisé quand l’attaque est frontale. C’est un mouvement plutôt destiné aux chasseurs de quarterback qui partent de positions intérieures. Il est forcément couplé avec des techniques de mains avant, pendant et après.

Il est important pour le pass rusher de faire croire qu’il veut engager la collision avant de s’écarter. Le pass rusher attrape le dos du bloqueur après son saut pour verrouiller la situation. Ce déplacement est efficace contre les hommes de ligne agressifs.

Les contres

Les contres sont utilisés après une adaptation du bloqueur. Le pass rusher a dans son arsenal une solution à cette adaptation.

Le dip/ghost move

Le dip est un mouvement d’épaule. Le but est simplement d’abaisser son épaule le plus possible pour laisser le moins de surface de contact au bloqueur.

Cette technique est utilisée sur les mouvements de speed rush, conjuguée avec des techniques de bras en finition. Le dip est particulièrement efficace face aux adversaires agressifs avec un placement des mains naturellement haut.

Le dip peut être combiné avec un faux stab pour créer un contre. Dans un premier temps, l’allongement du bras va menacer le bloqueur qui va réagir en cherchant à contrer un mouvement puissant. Au dernier moment le pass rusher enlève son bras et plonge sous le lineman en déséquilibre avant. Devant les yeux ébahis du bloqueur, le chasseur disparaît… Comme un fantôme (ghost move)


Le spin move

Comme son nom l’indique, c’est un mouvement de rotation. Le spin move va servir en parallèle d’un speed rush. Un bloqueur en difficulté face à un pass rusher explosif sur les extérieurs va prendre plus de risque pour couvrir plus de terrain. Il va ainsi ouvrir ses hanches et laisser un espace à son intérieur.

Il est donc important pour le pass rusher de bien continuer à « vendre » l’attaque extérieure. Ouvrir l’espace intérieur, baisser son centre de gravité et finir par une rotation. La main extérieure vient finir en appuyant dans le dos du bloqueur.

Attention, il est aussi possible d’utiliser une feinte de spin move. Un mouvement rendu célèbre par DeMarcus Ware. Les spin moves extérieures existent aussi, mais sont beaucoup plus rares.

Les techniques de bras

Les bras du pass rushers doivent être actifs. Plusieurs mouvements sont enseignés pour permettre d’arriver au quarterback adverse. Ils peuvent se succéder lors d’une action dans des ordres bien réfléchis pour offrir des plans parfaits.

  • Le chop : est un mouvement du bras de haut en bas sur le poignet. Il permet de déséquilibrer vers l’avant l’adversaire et de casser sa pose de mains. Il est efficace contre les bloqueurs avec une garde basse.
  • Le rip : est un mouvement du bras de bas en haut. Il élève la garde du bloqueur et permet au pass rusher de passer sous celle-ci. Il est souvent utilisé en finition speed rush après un dip.
  • Le doube swipe : est un mouvement latéral des deux bras du pass rusher qui viennent frapper ceux du bloqueur. Il est efficace pour tourner les hanches du bloqueur et le contourner.
  • Le club : est un mouvement violent latéral du bras. Simplement, le club est une grande claque dans l’épaule de son vis-à-vis. Il cherche à finir de déséquilibrer le bloqueur et à verrouiller la position préférentielle du pass rusher. Il est souvent utilisé avec le cross.
  • Le swim : est un mouvement de finition. Le pass rusher fait passer son bras par-dessus l’épaule de son vis-à-vis à la manière d’un crawl. Ainsi, il passe dans le dos du bloqueur.
  • Le push & pull : est comme sa traduction l’indique un premier mouvement de poussée puis un tirage. Le bloqueur est totalement en déséquilibre avant, mais proche du pass rusher. Il est souvent couplé au swim.

Exercice : retrouvez les techniques sur ces 3 séquences d’Arik Armstead

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