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On l’aurait presque oublié, mais les Texans menaient 24-0 face à Kansas City lors de la demi-finale de conférence en janvier dernier. Si Houston a fini par craquer face aux futurs champions (31-51), la logique aurait voulu que la franchise construise sur ces fondations pour continuer de s’élever et tenter de concurrencer les mastodontes de la conférence.
Mais, une fois de plus, Bill O’Brien a pris tout le monde a contre-pied en envoyant DeAndre Hopkins, peut-être son meilleur joueur, de l’autre côté du pays dans un échange qui paraît toujours aussi absurde quelques mois plus tard. BoB est coutumier du fait et n’en est pas à son coup d’essai en ce qui concerne les échanges qui posent question. Pourtant, en six saisons à la tête de la franchise, le technicien l’a amenée à quatre reprises en playoffs avec quatre titres de division à la clé.
Cette saison, plus que jamais, il sera épié, d’autant plus qu’il vient d’ajouter la mention « général manager » sur sa carte de visite. Arrivera-t-il à faire taire les critiques ? Pour cela, il devra faire au moins aussi bien que la saison dernière.
La saison dernière : 10 victoires – 6 défaites, défaite en divisional contre les Chiefs (51-31)
Mouvements à l’intersaison
Les supporters des Texans doivent encore avoir du mal à le digérer. En mars dernier, alors que la free agency est sur le point de débuter, Bill O’Brien et la franchise de Houston surprennent toute la NFL et prennent une décision radicale : ils envoient DeAndre Hopkins aux Cardinals. Le receveur fait partie des deux ou trois meilleurs joueurs à son poste, il est ce qui se fait de mieux parmi les attrapeurs de ballon. L’ancien de Clemson est dans la force de l’âge (27 ans), il sort d’une saison prolifique (104 réceptions, 1 165 yards et 7 touchdowns) et pourtant il est envoyé dans l’Arizona. BoB n’en veut plus. Avoir un receveur d’une telle qualité est tellement rare que l’on voit peu ce genre d’échange.
Plus surprenant encore, c’est la contrepartie que les Texans ont négociée pour leur numéro 10 qui interpelle. Un 2e choix de draft en 2020, un échange de choix du 4e tour en 2021 et un coureur qui n’a pas performé depuis 2016. David Johnson arrive en effet en tant que compensation principale de la perte de Hopkins, mais le running back des Cardinals n’a toujours pas vraiment confirmé sa belle deuxième saison en NFL il y a 4 ans (293 courses, 1 239 yards, 16 TDs + 80 réceptions, 879 yards et 4 TDs), notamment à cause de blessures.
Un échange qui a donc soulevé beaucoup d’interrogations à Houston et qui a eu tendance à faire passer les autres mouvements au second plan. Il y a tout de même eu quelques arrivées notables dans le Texas. En attaque, Brandin Cooks (via un échange) et Randall Cobb (free-agency) viennent apporter un peu de réconfort à Deshaun Watson. De l’autre côté du ballon, Eric Murray et Vernon Hargreaves arrivent en renfort sur les lignes arrières. Dans le sens des départs aussi quelques noms importants comme Carlos Hyde et Lamar Miller, qui partent pour faire de la place à David Johnson et surtout D.J. Reader, l’un des meilleurs nose tackle de la ligue, parti aux Bengals.
Sans surprise, les Texans ont aussi activé la cinquième année du contrat rookie de Deshaun Watson, avant de prolonger Darren Fells, Laremy Tunsil ou très récemment Zach Cunningham.
Enfin, la draft a été correcte avec notamment la sélection de Ross Blacklock (40e choix) pour remplacer Reader sur la ligne, ou encore de Jonathan Green (90e choix) pour venir étoffer le pass-rush. Mais sans choix au premier tour (perdu dans un autre échange douteux), les Texans ne pouvaient pas faire de miracle.
Arrivées notables : David Johnson (RB), Brandin Cooks (WR), Randall Cobb (WR), Brent Qvale (OT), Jaylen Watkins (S), Eric Murray (S), AJ McCarron (QB), Vernon Hargreaves (CB)
Re-Signatures : Laremy Tunsil (T), Darren Fells (TE), Bradley Roby (CB), Ka’imi Fairbairn (K),
Draft : RossBlacklock (DT), Jonathan Greenard (DE/OLB), Charlie Heck (OT), John Reid (CB), Isaiah Coulter (WR)
Pertes notables : DeAndre Hopkins (WR), Carlos Hyde (RB), Lamar Miller (RB), D.J. Reader (DT), Barkevious Mingo (LB), Jonathan Joseph (CB).
Ils ont renoncé à la saison à cause de la COVID-19 : Eddie Vanderdoes (DT)
Le(s) point(s) fort(s)
Si les Texans sont en playoffs depuis deux ans, ils le doivent en grande partie à leur quarterback. À 24 ans, Deshaun Watson (26 TDs, 12 ints) est en train de s’imposer comme l’un des meilleurs lanceurs de la ligue. Souvent comparé à Patrick Mahomes – les deux hommes ont été draftés la même année (2017) à deux choix d’écart (10e et 12e choix) – l’ancien de Clemson n’est pas encore au niveau du MVP 2018. Il n’en reste pas moins un athlète incroyable, capable de faire des miracles, notamment derrière une ligne offensive poreuse. En seulement deux saisons et demi dans la ligue, le numéro 4 des Texans a prouvé qu’il pouvait mener une attaque NFL à la victoire. Si tout se passe bien, Houston devrait avoir un très bon quarterback encore pour de nombreuses années, ce qui n’est jamais négligeable dans cette ligue.
De l’autre côté du ballon, il existe pas mal d’interrogations. J.J. Watt (4 sacks) arrivera-t-il à rester en bonne santé toute la saison ? Il a manqué 32 rencontres en 4 ans. Le rookie, Ross Blackock, est-il déjà prêt pour boucher le trou béant laissé par le départ de D.J. Reader ? Beaucoup de questionnements et peu de certitudes. L’une d’entre elle tout de même est à trouver au niveau du deuxième rideau de la défense des Texans. La paire de linebackers Zach Cunningham (16 matchs en 2019, 142 plaquages, 7 plaquages pour perte, 2 sacks 2 passes défendues et 2 fumbles recouverts) et Benardrick McKinney (14 matchs en 2019, 101 plaquages, 4 plaquages pour perte, 1 sack, 3 passes défendues, 1 fumble forcé et 2 fumbles recouverts) apporte de la solidité au milieu de cette escouade.
Le(s) point(s) faible(s)
C’est le moment de parler de la ligne offensive. Il faut dire que l’escouade devant Deshaun Watson est parfois inquiétante. Au milieu d’abord, avec le trio Nick Martin, au poste de centre, ainsi que Zach Fulton et Max Scharping autour de lui. Ces trois hommes ne sont pas des assurances tous risques et sont parmi les responsables d’un nombre de sacks très élevé en 2019 : 49, le 8e plus haut total en NFL. Certes Deshaun Watson ne rend pas la tâche toujours facile à ses gardes du corps en bougeant beaucoup et en gardant le ballon dans les mains longtemps, mais il leur sauve aussi souvent la mise avec sa mobilité en s’échappant régulièrement de la pression que ses linemen offensifs subissent.
Au poste de tackle droit, Tytus Howard, drafté en 2019, doit lui aussi monter d’un cran pour protéger un lanceur qui, en plus, a un physique parfois fragile. Seul Laremy Tunsil est un véritable atout sur la ligne. Depuis son arrivée de Miami, le tackle gauche a au moins stabilisé le côté aveugle de Watson. Moyenne en protection sur le jeu aérien, cette ligne est encore pire quand il s’agit d’ouvrir des brèches au sol. C’est simple, en 2019, le site ProFootball Focus donne la 28e note de la ligue (52,2) à la ligne offensive dans ce domaine.
Seul facteur d’espoir, les Texans vont aligner les cinq mêmes titulaires que l’an dernier. De quoi espérer des automatismes.
En défense, la couverture aérienne reste un énorme souci pour Anthony Weaver, le coordinateur défensif. L’an dernier, Houston encaissait pas moins de 267,3 yards par rencontre dans les airs. Seuls les Lions, les Cardinals et les Buccaneers faisaient pire. Pas sûr que ce soit l’arrivée de Vernon Hargreaves au poste de cornerback qui y change grand-chose.
Facteur(s) X : le casting autour de Deshaun Watson
Alors que l’on vient de voir que la ligne offensive devrait être, au mieux, moyenne cette saison, le reste de l’attaque a le potentiel pour être bon, voire très bon. Malgré le départ de DeAndre Hopkins, les noms sont ronflants. Brandin Cooks, Will Fuller (49 rec, 670 yards, 3 TDs), Randal Cobb, Kenny Stills dans les airs, les Johnson, David et Duke, au sol. Sur le papier, cela peut faire des étincelles. Encore faut-il que tout le monde reste en bonne santé et exploite son potentiel à 100 %.
La plupart de ces joueurs peuvent être des atouts formidables pour Deshaun Watson s’ils évitent les blessures. Le problème, c’est que David Johnson, Randall Cobb, Will Fuller ou encore Brandin Cooks ont vu au moins autant l’infirmerie que les terrains ces dernières années. Avec tous ces attaquants, les Texans prennent le pari qu’ils arriveront à les garder hors de la liste des blessés. Il le faudra absolument, le succès de la franchise cette année passe par là.
Le joueur à suivre : Justin Reid
On l’a dit, la couverture aérienne n’était pas le point fort des Texans l’an dernier. Pourtant, l’un des arrières défensifs a tout de même réussi à sortir du lot en 2019 : Justin Reid. Le safety s’est illustré par son intelligence de jeu et sa polyvalence dans le fond du terrain (15 matchs, 2 INTs, 5 passes défendues, 1 fumble recouvert, 78 plaquages et 1 plaquage pour perte). Il a aussi impressionné par son courage puisqu’il a joué la quasi-totalité de la saison avec une blessure à la hanche et à l’épaule.
En 2020, libéré de tous ces pépins, il pourrait exploser pour devenir une référence à son poste. Il doit en tout cas devenir le leader incontesté de ces lignes arrières dans le Texas, lui qui entame sa troisième année en NFL. Houston en a besoin et cela pourrait tirer tous ses coéquipiers du troisième rideau vers le haut.
Calendrier
@Chiefs, Ravens, @Steelers, Vikings, Jaguars, @Titans, Packers, Repos, @Jaguars, @Browns, Patriots, @Lions, Colts, @Bears, @Colts, Bengals, Titans.
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En résumé
Au sein d’une division indécise où au moins trois équipes peuvent prétendre au titre, Houston n’est pas distancé. La première place de l’AFC Sud est toujours envisageable et les playoffs avec elle. Il flotte toutefois l’amère impression que les Texans ne se sont pas renforcés durant cette intersaison. Pire, il se pourrait même que l’équipe ait fait un pas en arrière avec la perte de DeAndre Hopkins.
Quoi qu’on en dise, le fantôme de cet échange planera pendant longtemps sur cette saison. Jusqu’à ce que Bill O’Brien réussisse à prouver qu’il avait raison. Ou pas…