Chaque week-end, à l’occasion de la saison 2011/2012, Touchdown Actu vous propose d’en apprendre davantage sur l’histoire de vos franchises favorites. Au programme aujourd’hui, les Chicago Bears.
En général, le public admet la naissance des Bears dans le courant de l’année 1920 sous l’impulsion de George Halas. Les puristes, néanmoins, retiendront qu’avant de prendre ce nom, l’équipe était déjà connue sous celui de Decatur Staleys et avait été crée en 1919 par un certain Augustus Eugene Staley. Et si la mascotte des Bears est aujourd’hui appelée « Staley Da Bear », ce n’est évidemment pas un hasard…
George Hallas et Edward « Duch » Sternaman n’ont obtenu la propriété des Staleys qu’en 1921, soit un an après avoir mené l’équipe à une fiche de 10 victoires pour 1 défaite et 2 matchs-nuls en tant qu’entraîneurs (ce qui pourrait expliquer la confusion des sources). Et puisque le hasard fait bien les choses, ce sont les futurs Arizona Cardinals qui infligeront leur unique défaite de la saison aux Staleys, les privant d’un premier sacre et inaugurant la plus vieille rivalité d’une ligue constituée au cours de l’année 1920 sous le pseudonyme d’American Professional Football Association.
Les Staleys accrocheront néanmoins le titre dès la saison suivante, sous le coup d’une controverse aujourd’hui baptisé « Stanley Swindle » et qui se résume grossièrement en l’organisation d’un match initialement non-prévu dans le courant du mois de décembre. Un match qui sera fatal aux All-Americans de Buffalo, puisqu’ils perdront alors leur unique match de la saison et – accessoirement – le sacre.
En 1922, Halas inaugure le nom de Bears et conquiert à nouveau le titre en 1932 – malgré un début de saison marqué par 3 matchs-nuls et 1 défaite – à égalité avec les Porthsmouth Spartans. Les deux franchises se départageront au cours d’une finale non-officielle jouée devant près de 12 000 spectateurs, pour une victoire 9 à 0 des Bears, point de départ de la tradition du Championship Game, l’ancêtre du Super Bowl.
Menés par Bronko Nagurski et Red Grange, les Bears remporteront la première édition de la Western Division et du NFL Championship Game l’année suivante. Les années 30 verront l’équipe se qualifier à trois reprises supplémentaires en finale nationale, sans jamais plus s’y imposer.
A partir de 1940, le génie tactique d’Halas permet de développer la T-formation, un système qui bouleversera les habitudes de la ligue, au point d’écraser les Redskins lors de sa première sortie en 1940, pour un score de 73 à 0, record toujours actif. A compter de ce jour et jusqu’en 1946, les Bears participeront à 5 NFL Championship Game pour 4 victoires et l’acquisition du titre de « Monsters of the Midway ».
La domination des Bears cessera néanmoins à partir de 1947 et ce, jusqu’au début des années 80. Ils ne remporteront la Western Division qu’à 2 reprises pour 5 qualifications en Playoff, seront défaits en 1956 au cours de la finale nationale avant d’en remporter une en 1963 sur un score de 14 à 10 contre les New-York Giants.
Dans la foulée, Halas quittera définitivement les Bears en 1967, tandis que l’équipe déménage au Soldier Field – un ancien mémorial dédié aux victimes de la première guerre mondiale – en 1971.
L’irrégularité sera le mot d’ordre de la franchise jusqu’en 1984, date de son retour sur le devant de la scène avec une participation à la finale de conférence NFC, marquée par une défaite 23 à 0 aux mains des San Francisco 49ers.
Avec une fiche de 15 victoires pour 1 défaite enregistrée dès la saison suivante, les Bears ne manqueront pas d’emporter le Superbowl XX face aux New England Patriots sur un score fleuve de 46 à 10. Avec 2 sacks pour autant de fumbles forcés et une passe déviée, Richard Dent sera élu MVP du match.
De 1982 à 1992, Mike Dikta aura donc obtenu des Bears une fiche globale de 112 victoire pour 68 défaites, 6 titres de champions de division, participé à 3 finales de conférence et un Super Bowl. Sous sa direction et celle du coordinateur défensif Buddy Ryan (le père des jumeaux qui officient actuellement aux Jets et à Dallas), les Bears développeront l’une des escouades défensives les plus terrifiantes de l’histoire ainsi qu’un tout nouveau système défensif : la 46, ainsi nommé en l’honneur de leur strong safety, Doug Plank, qui portait alors ce numéro.
Les blessures consécutives du quarterback Jim McMahon -bientôt remplacé par un certain Jim Harbaugh, actuel coach des 49ers- les départs en retraite du running-back Walter Payton et du linebacker Mike Singletary accéléreront la décadence de la franchise, qui se sépare en 1992 de Dikta. Ses successeurs, Dave Wannstedt et Dick Jauron, obtiendront une fiche combinée de 76 victoires pour 103 défaite de 1993 à 2003. Les mauvais résultats enregistrés permettront le recrutement de jeunes joueurs prometteurs, comme Brian Urlacher en 2000 ou Rex Grossman en 2003, qui fait aujourd’hui le bonheur de Mike Shanahan aux Washington Redskins.
L’arrivée de Lovie Smith à la tête de la franchise en 2004 permettra à l’équipe de reprendre du poil de la bête. Deux des trois objectifs initiaux – mettre un terme à la domination des Packers de Brett Favre et remporter la NFC North – ont été atteints dès fin 2005. Pour ce qui est d’une victoire au Superbowl, dernier objectif à accomplir, les Bears devront attendre puisqu’ils ont été défaits par les Indianapolis Colts de Peyton Manning au cours de la finale nationale de 2006.
Aujourd’hui, la franchise semble avoir trouvé la stabilité qui lui a fait défaut jusqu’en 2009. Après avoir obtenu le quarterback Jay Cutler et le defensive end Julius Peppers, les Bears ont réalisé une saison 2010 inattendue, obtenant une fiche de 12 victoires pour 4 défaites et un ticket pour le NFC Championship Game lors duquel ils seront défaits par les Green Bay Packers, futurs champions.
Pour Chicago, tous les signaux sont au vert en ce début de saison. Après une victoire facile sur les Atlanta Falcons dimanche dernier, tous les espoirs sont permis pour les fans de l’Illinois, y compris celui d’assister à la renaissance des « Monsters of the Midway« .