La saison 2023 vient de se terminer, et dès le 13 mars prochain, la campagne 2023 ouvrira ses portes. Touchdown Actu en profite donc pour vous proposer un tour d’horizon des différentes franchises pendant l’intersaison. Quels joueurs garder et couper ? Quel agent libre prolonger ? Quelles recrues observer ? Voici quelques idées, franchise par franchise. À l’honneur, aujourd’hui, les Buffalo Bills. Vous retrouvez les fiches de chaque équipe sur cette page.
Les saisons se suivent et se ressemblent pour les Buffalo Bills. Pour la troisième fois en quatre ans, les pensionnaires d’Orchard Park ont été défaits en play-offs par des Chiefs injouables quand janvier arrive. Pourtant, cette saison 2023 fut différente. Buffalo s’est fait peur en première partie de saison, puis, dos au mur, est devenu un rouleau compresseur qui a arraché la première place de division en dernière semaine.
Alors, que faire pour enfin passer l’écueil Kansas City ?
Les tauliers
- Josh Allen (QB)
- Taron Johnson (CB)
- Stefon Diggs (WR)
Josh Allen, c’est la crème de la crème des quarterbacks. Leadership, puissance de lancer, précision, mobilité, le joueur de 27 ans a la panoplie complète du quart-arrière moderne. Il ne faut tout de même pas occulter qu’il a eu tendance à se montrer peu précautionneux avec le ballon en 2023 (22 pertes de balle, le deuxième plus haut total de la ligue derrière Sam Howell des Commanders). Cependant, c’est un défaut à relativiser quand, en parallèle, on parle d’un joueur qui a marqué plus de 40 touchdowns sur les quatre dernières saisons (29 dans les airs et 15 au sol en 2023). Personne ne fait autant dans la ligue, cela vaut bien une petite interception de temps en temps.
Si Allen peut s’épanouir, c’est aussi parce qu’il possède un vrai receveur numéro 1 en la personne de Stefon Diggs. À 30 ans, l’ex-Viking est sur la pente descendante avec sa plus mauvaise saison statistique depuis son arrivée à Buffalo. Mais il est parvenu à enchaîner une sixième saison consécutive à plus de 1000 yards (1183 précisément, pour 8 touchdowns) : la définition de la constance.
Enfin, Buffalo c’est aussi une défense avec du talent sur toutes les lignes et une profondeur de banc presque inégalée en NFL. Au milieu de ces très bons joueurs, le cornerback Taron Johnson a étincelé cette saison dans le slot au point d’être nommé dans la deuxième équipe All-Pro (derrière Trent McDuffie des Chiefs). Malgré sa spécialisation, Johnson est devenu si indispensable que ses entraineurs ont concocté des schémas permettant de le laisser sur le terrain. Résultat, il fut le 4ème défenseur des Buffalo Bills le plus utilisé de la saison (955 snaps) et le plaqueur cornerback le plus prolifique de la ligue (72 plaquages).
Les indésirables
- Von Miller (DE)
- Nyheim Hines (RB)
- Deonte Harty (WR)
Signature phare d’une franchise aux ambitions élevées, il y a deux ans de cela, Buffalo traîne maintenant le contrat démentiel de Von Miller comme un boulet. Victime d’une rupture des ligaments croisés et du ménisque en novembre 2022, le septuple All-Pro n’est jamais revenu à un niveau au niveau de sa rémunération pharaonique. Désormais remplaçant et bientôt âgé de 35, l’ex-Bronco a compilé cinq malheureux plaquages en 14 matchs (ce qui équivaut a 3,4 millions de dollars payés par plaquage !) cette saison.
Alors, d’un point de vue sportif, couper Von Miller serait tout à fait logique, mais d’un point de vue comptable beaucoup moins. En effet, si les Bills se séparent de Von Miller ce printemps, c’est 32,5 millions de dollars de dead money qui attend la franchise. Pire, la structure du contrat de Miller fait que le licencier réduirait même le plafond salarial de l’équipe de 8,7 millions au lieu de l’augmenter !
Un casse-tête en perspective, donc, pour Buffalo. Cyniquement, le salut financier pourrait venir de l’incertitude quant à l’enquête en cours contre le pass rusher pour violences domestiques. S’il était suspendu par la ligue, l’ensemble des salaires normalement garantis du contrat ne le seraient plus.
Au global, c’est la situation salariale des Bills dans son ensemble qui est sclérosée, avec une marge de manoeuvre salariale (différence entre la masse salariale maximum autorisée et les salaires actuellement prévus) de -55 millions de dollars, le deuxième pire total de la ligue.
Pour assainir un peu les comptes, certains joueurs pourraient se voir indiqués la porte de sortie. C’est le cas par exemple de Nyheim Hines. Auteur d’une saison blanche à cause d’un accident de Jet Ski, l’ex-Colts a pu observer depuis les tribunes l’éclosion de James Cook en tant que coureur numéro un (1122 yards, premier coureur des Buffalo Bills au dessus des 1000 yards depuis LeSean McCoy en 2017). Couper Hines permettrait de libérer 4,7 millions de dollars de masse salariale.
Dans la même philosophie, le receveur Deonte Harty n’a joué que 13% des actions offensives de son équipe (pour 150 yards et 1 touchdown). Il n’était que le cinquième receveur de l’équipe derrière Diggs, Gabriel Davis, Khalil Shakir et Trent Sherfield. Recruté l’an passé en tant qu’agent libre en provenance des Saints, Harty est principalement utilisé sur les retours de punt (dont un magnifique retour de 96 yards cette saison). Les Bills peuvent-ils vraiment dépenser 5,7 millions (14ème plus haut salaire de l’équipe en 2024) pour un retourneur ? Le couper permettrait d’économiser 4 millions.
L’homme de l’été
Dalton Kincaid (TE)
Simple coïncidence ou piste à explorer : les trois tight end comptabilisant le plus de votes All-Pro la saison dernière (George Kittle, Sam LaPorta, Travis Kelce) ont fait à minima une finale de conférence. Trop souvent, Josh Allen a donné l’impression de porter l’attaque de Buffalo tel Atlas portant la voûte céleste. La relative faiblesse du panel de cibles des Buffalo Bills y est certainement pour quelque chose.
Stefon Diggs reste la menace aérienne principale, mais qui derrière ? L’irrégulier Gabriel Davis est agent libre (Buffalo ne pourra probablement pas le re-signer de toutes façons) tandis que Khalil Shakir n’a peut être pas l’étoffe d’un vrai numéro un bis. La solution la plus probable, c’est Dalton Kincaid.
Drafté au premier tour l’an passé, Kincaid a délivré une première saison de bonne facture (673 yards, 10ème total chez les tight end), peut-être un peu éclipsée par la saison stellaire de Sam LaPorta dans le Michigan. Il a d’ores et déjà supplanté Dawson Knox au rang de doublure. La saison 2024 doit être celle de l’explosion car Josh Allen doit pouvoir compter sur une menace crédible autre que Diggs si Buffalo souhaite aller plus loin en play-offs.
Les principaux free agents
- Micah Hyde (S)
- Gabe Davis (WR)
- Leonard Floyd (DE)
- Dane Jackson (CB)
- A.J. Epenesa (DE)
Les autres : Tyrel Dodson (LB), Taylor Rapp (S), Jordan Philips (DT), Trent Sherfield (WR), Latavius Murray (RB), Shaq Lawson (DE), DaQuan Jones (DT), Quintin Morris (TE), Linval Joseph (DT), Poona Ford (DT), Cameron Lewis (CB), David Edwards (G), Ty Johnson (RB), Damien Harris (RB), Kyle Allen (QB), Tyler Matakevich (LB)
Exode massif à Buffalo ! La terrible ligne défensive des Bills, la plus profonde de la ligue, n’est plus. Les Buffalo Bills pourraient perdre 5 de leurs 6 defensive tackle (seul Ed Oliver est encore sous contrat) et la moitié de leurs pass rushers (dont Leonard Floyd et A.J. Epenesa). Non content d’avoir un gros trou sur la ligne, le General Manager Brandon Beane pourrait aussi composer avec une nouvelle arrière garde puisque deux safeties Hyde et Rapp sont eux aussi agents libres.
En attaque, les seules pertes notables sont les receveurs Gabriel Davis et Trent Sherfield. La bonne nouvelle est que la ligne offensive ne devrait pas bouger. La bonne escouade de 2023 devrait donc logiquement être reconduite en 2024.
Le top 5 des besoins
- Receveur
- Defensive Tackle
- Safety
- Cornerback
- Defensive End
Ultra-complète jusqu’ici, la défense est l’énorme chantier de l’intersaison. Tous les postes pourraient être renforcés à l’exception de la doublette de linebackers Matt Milano – Terrel Bernard. Le résultat d’une situation financière délicate combinée à de nombreuses fins de contrats simultanées.
Préparer l’après-Diggs avec un receveur numéro un est une nécessité absolue pour une équipe qui a déjà son franchise quarterback. D’autant plus lorsque Stefon Diggs a de fréquents épisodes de diva-ïte aigus laissant planer le doute sur son futur à court, moyen ou long terme avec la franchise.
La cible
Xavier McKinney (S, Giants)
Dans la situation financière des Buffalo Bills, les signatures d’agents libre devront être raisonnées. Puisqu’il faut reconstruire la défense entièrement, autant maximiser la valeur de l’investissement en signant un très bon joueur à bas prix. À ce petit jeu là, ce sont souvent les safeties qui sont les perdants. La position est si dévaluée en NFL que seuls les tight end, running back et spécialistes (K, P, LS) sont payés moins en moyenne.
Avec les nombreux safeties de renom disponibles (Eddie Jackson, Jordan Whitehead, Tashaun Gipson), le prix pour s’adjuger McKinney pourrait être tiré vers le bas. Or, Xavier McKinney a été un grand artisan d’une superbe défense new-yorkaise en 2022 (qui a certes sombré en 2023 dans le système Martindale). De plus, il possède une qualité qui peut appâter Buffalo : sa durabilité. En 2022, il a joué 100% des snaps défensifs de son équipe !
Le sang neuf
Troy Franklin, WR, Oregon
Du haut de son mètre 91, le receveur Troy Franklin offrirait un profil différent à Josh Allen. Le joueur possède une vitesse supérieure à la moyenne qui permettrait d’étirer le terrain et de maximiser le canon qui fait office de bras à Josh Allen.
Le receveur n’est néanmoins pas qu’un « tout-droit » et peut courir proprement les tracés qui lui sont demandés. Il possède aussi une bonne faculté à se créer de l’espace en semant son défenseur direct.