La saison 2024 vient de se terminer, et dès le 10 mars prochain, la campagne 2025 ouvrira ses portes. Touchdown Actu en profite donc pour vous proposer un tour d’horizon des différentes franchises pendant l’intersaison. Quels joueurs garder et couper ? Quel agent libre prolonger ? Quelles recrues observer ? Voici quelques idées, franchise par franchise. À l’honneur, aujourd’hui, les Atlanta Falcons.

Une fin en eau de boudin. Longtemps candidats au titre de division NFC Sud, au sein d’un quatuor il est vrai pas des plus transcendants, les Atlanta Falcons ont laissé filer leur qualification pour les playoffs en raison de multiples loupés dans la deuxième partie de la campagne. Saints, Chargers ou encore Panthers, en dernière semaine, sont venus punir les Géorgiens, d’abord tributaires des erreurs répétées de Kirk Cousins au poste de quarterback puis bien trop permissifs en défense en termes de points autorisés.

Résultat : non contents de ne pas avoir participé aux phases finales, les hommes de Raheem Morris ont en plus terminé l’exercice avec un bilan de 8 victoires pour 9 défaites, poursuivant leur série négative annuelle qui court depuis 2018.

Si Raheem Morris entre dans sa deuxième année, la pression est sans doute un peu plus palpable pour le General Manager Terry Fontenot, auteur de choix supposément glamours ces dernières années, mais qui peinent clairement à porter leur fruit, malgré l’intrigue autour du quarterback Michael Penix Jr., lancé dans le grand bain lors des trois derniers matches de la saison 2024. Quelle est la véritable marge de manœuvre des Faucons, compte tenu d’un salary cap tendu par les investissements de l’an passé et un nombre de choix de draft amoindri ?

Les tauliers

1. Bijan Robinson (RB)
2. Jessie Bates (S)
3. Drake London (WR)

Pour sa deuxième année comme coureur titulaire, Bijan Robinson est bien devenu le joueur productif attendu. Passé tout près de la barre de 1 900 yards en cumulé, avec 15 touchdowns au passage, l’ancien de Texas a rappelé qu’il pouvait être une machine à big plays et est le nouveau leader offensif des Falcons.

Son compère Drake London a lui aussi progressé dans le système du coordinateur Zac Robinson. Sa première marque à plus de 1 000 yards à la réception (1 271 plus précisément), 9 touchdowns, soient plus que lors de ses deux premières saison réunies … Il est un facteur clé de l’attaque d’Atlanta qui reste porté sur les airs malgré l’impact de Bijan.

En défense, compte tenu du contrat imposant de Grady Jarrett, Jessie Bates fait plus office de taulier incontestable, de par son leadership et sa production, lui qui a encore glané 4 interceptions en 2024, tout en concédant le même nombre de fumbles forcés.

Les indésirables

1. Kirk Cousins (QB)
2.  Younghoe Koo (K)
3. Kyle Pitts (TE)

Parmi les choix contestables de Terry Fontenot figurent deux profils : Kirk Cousins et Kyle Pitts. Le premier a été signé à prix d’or par la franchise l’an passé, ce qui a d’ailleurs pris une place astronomique dans le salary cap, occasionné la perte d’un choix de draft (pour négociations anticipées) et causé un souci en interne, de par les prestations en demi-teinte de l’ancien joueur des Vikings entre novembre et décembre. Certes, la sélection de Michael Penix Jr. au premier tour de la dernière draft peut permettre à Atlanta de rebondir sur cette position, mais au-delà du fait de pouvoir trouver une porte de sortie à Cousins, la franchise devra aussi savoir la somme que pourra absorber sa future équipe. Dans ce genre de cas, c’est plus souvent la formation qui veut se débarrasser du joueur qui consent à des efforts financiers, ce qui pourrait clairement handicaper les Falcons sur des dossiers du marché des agents libres.

Pour Kyle Pitts, la situation est moins onéreuse mais tout aussi complexe. S’il a obtenu plus de 600 yards et 4 touchdowns en 2024, l’ancien Gator est resté le quatrième joueur le plus productif de son équipe dans le domaine aérien, au sein d’une attaque très portée sur la passe. Compte tenu de son statut de quatrième choix de la draft 2021, reste à savoir si la franchise peut se satisfaire de ce rôle d’option de luxe, avec une prolongation potentielle à venir à l’issue de sa cinquième année. Au vu de la classe de tight ends qui s’amène à la draft, Atlanta serait tenté ou de le challenger en 2025 voire même de faire des économies sur le cap en l’échangeant pour récupérer du capital draft et préparer l’avenir sur le poste, aux côtés du bloqueur Charlie Woerner.

Un mot enfin sur Younghoe Koo, qui a longtemps paru intouchable en Géorgie, et qui a au moins coûté deux victoires aux siens, cruciales vu l’écart avec les Bucs en tête de la NFC Sud. Le couper permettrait à Terry Fontenot d’économiser 3 millions de dollars, une coquette somme pour recruter un nouveau kicker potentiel.

Au-delà de ces joueurs, d’autres stars de l’équipe devraient donner des maux de tête en interne : Grady Jarrett et ses 20 millions de dollars de contrat (un cut ferait économiser 16 millions à la franchise) à bientôt 33 ans, Jake Matthews et Kaleb McGary représenteront eux aussi 37 millions au total sur le cap l’an prochain, et l’avenir du tackle droit, plus en difficulté sur le pass pro et amené désormais à protéger le côté aveugle d’un quarterback gaucher se pose, son départ permettant là-aussi un gain de 14 millions de dollars.

Kirk Cousins, un petit tour et puis s’en va ?

L’homme de l’été

Michael Penix Jr.

Difficile de ne pas parler de “l’éléphant dans la pièce” comme le veut la célèbre expression anglophone. Appelé à succéder à un Kirk Cousins, devenu l’ombre de lui-même, Michael Penix Jr. a soufflé le chaud et le froid sur les trois matches auxquels il a participé, mais il a laissé transparaitre de solides dispositions pour être un allié précieux de Bijan Robinson et Drake London en attaque.

775 yards, 3 touchdowns et 3 interceptions, c’est son bilan final à l’issue de la saison, et au vu de l’étonnant impact d’autres receveurs, Darnell Mooney et Ray-Ray McCloud en tête, l’optimisation des automatismes est espérée pendant la période des camps d’entrainement. S’il n’est pas le plus mobile, MPJ peut toujours s’appuyer sur un sens de la verticalité avec une précision notable et une puissance de bras correcte qui rendrait l’attaque locale encore plus explosive, au-delà des 23 points marqués par match en 2024.

La gestion du cas Kirk Cousins sera sans nul doute un cas épineux, mais la franchise ne s’est pas cachée, en annonçant clairement cette équipe comme celle de Penix en 2024. Une façon de maximiser la confiance du quarterback, dont la dernière saison complète avait permis à l’université de Washington, total outsider initial, d’atteindre la finale nationale universitaire.

Les principaux free agents

1. Matt Judon (EDGE)
2. Drew Dalman (C)
3. Justin Simmons (S)
4. Dee Alford (CB)
5. Nate Landman (LB)

Les autres : KhaDarel Hodge (WR), Ross Dwelley (TE), Storm Norton (OT), Kyle Hinton (G), Ryan Neuzil (OL), Lorenzo Carter (EDGE), Kentavius Street (DL), Ta’Quon Graham (DL), James Smith-Williams (EDGE), Eddie Goldman (DL), Demone Harris (EDGE), Mike Hughes (CB), Antonio Hamilton (CB), Richie Grant (S), Liam McCullough (LS).

Beaucoup de monde disponible, surtout en défense, et sur la ligne défensive. Arrivé de New England, en échange d’un troisième tour de draft, Matt Judon a été un pari tentant, en partie réussi avec cinq sacks et demi au compteur, mais l’âge avançant, reste à savoir le prix qu’il demandera et celui que Fontenot et Atlanta pourront lui offrir.

La question se posera aussi pour Drew Dalman, blessé dès le début de la saison 2024, mais qui a toujours fait office de vaillant soldat au milieu de la O-Line. Avec les contrats XXL de Jake Matthews et Kaleb McGary, sur les postes de tackles, l’idée va être de contenter tous les linemen financièrement, s’il est possible de le faire.

Le Top 5 des besoins

1. Edge rusher
2. Cornerback
3. Ligne offensive
4. Safety
5. Receveur

Douze ans. Cela fait douze ans que John Abraham a quitté Atlanta, et que la franchise peine à s’appuyer sur un pass rusher élite sur le long terme. Thomas Dimitroff et Terry Fontenot n’ont cessé de vouloir faire briller l’attaque en premier, mais il est temps d’enfin miser sur des lignes qui sont trop souvent tributaires du manque de pression dans la poche adverse.

Cela n’aide pas un groupe de cornerbacks qui sonne encore creux derrière AJ Terrell. Après le pari Okudah en 2023, celui sur Mike Hughes en 2024 n’a pas été plus satisfaisant et il manque un vrai numéro 2 établi, malgré la bonne volonté affichée par Dee Alford ces derniers mois.

Pour en finir avec la défense, la fin de contrat de Justin Simmons et Richie Grant va sûrement amener la franchise à se pencher sur un safety pour entourer Jessie Bates et concurrencer un DeMarcco Hellams prometteur en 2023 mais blessé prématuré lors de la dernière campagne.

Côté receveur, le trio principal a été une belle surprise, mais un peu de profondeur ne ferait pas de mal. Cela peut aussi être dit sur la ligne, avec deux tackles très coûteux, deux centres agents libres et d’autres joueurs de rotation (Hinton, Norton) pas sûrs de rempiler.

Josh Sweat, une arme précieuse pour Atlanta.

La cible

Josh Sweat (EDGE)

Un an après avoir payé très cher pour attirer Kirk Cousins, il n’est pas dit que les Falcons soient prêts à une nouvelle grosse fantaisie dépensière en 2025. Mais s’ils souhaitent trouver un profil similaire au style de jeu de Matt Judon, un profil notamment complet sur le jeu de course, et un joueur beaucoup plus jeune sur le papier, l’investissement sur Josh Sweat pourrait être intéressant.

Depuis qu’il est pleinement titulaire en Pennsylvanie, Sweat a toujours été productif, avec un plus bas de ratio de 6 sacks et demi sur une saison, en 2023. Certes, le casting autour de lui peut lui libérer des espaces, mais cela ne l’a pas empêché de prendre une dimension plus notable au fil des années, notamment après le départ forcé de Haason Reddick l’été dernier.

Actif, polyvalent, intelligent, il sera une des denrées défensives les plus excitantes de cette intersaison, sur LA position qui nécessite le plus d’attention pour les Géorgiens.

Le sang neuf

Benjamin Morrison (CB)

En ramenant Jeff Ulbrich à Atlanta, en tant que coordinateur défensif, Raheem Morris a sans doute envoyé un message plus tranchant sur ses futures intentions dans ce secteur.

Certes, le pass rush a été amélioré au lendemain de la semaine de repos, mais la couverture de zone a clairement souffert devant les largesses régulières du premier rideau. Sous réserve de renforcer également les tranchées, l’arrivée d’Ulbrich signifie également une chose : plus de couverture en homme en homme.

Un exercice dans lequel Benjamin Morrison a globalement excellé sur les bancs de l’université. En dépit d’une longue blessure qui a gâché sa saison 2024 et l’a empêché de participer à la finale universitaire jouée par les Fighting Irish, le numéro 20 a démontré un vrai flair, des bons changements d’appuis et une qualité qui pourrait plaire à Atlanta, compte tenu du manque de références de Terrell dans ce domaine : l’aptitude à provoquer des interceptions.

S’il est resté bloqué à zéro en six matches cette saison, il en avait engrangé 9 sur ses deux premières campagnes de College Football et avait amélioré son pourcentage de réussite sur les passes défendues, avec un ratio de 44% de réceptions autorisés en 2024 contre 49 l’année précédente.

Son principal défaut est sans doute l’inconstance sur les plaquages, mais au vu de la jeunesse du joueur (21 ans en mars), une progression dans ce secteur n’est pas à exclure.

Autres choix : Jack Sawyer (EDGE), Azareye’h Thomas (CB), Wyatt Milum (OT).