Dallas célébrait la mode vintage ce week-end, cap’tain Brady est toujours sur le pont, le reste des perf’s en bref, parce que malheureusement, il n’y a pas de place pour tout le monde. Carter et Wimbley s’offrent un carré de sclaps, et enfin les frères Harbaugh.
ROMO/MURRAY : TICKET GAGNANT
Deux tandems quarterback/running back majeurs ont porté Dallas vers ses quatre derniers Super Bowls. C’était d’abord Roger Staubach et Tony Dorsett en 1977. Puis dans les années 90, Troy Aikman et Emmitt Smith (1992, 1993, 1995). Evidemment, il est encore un peu tôt pour affirmer que Tony Romo et DeMarco Murray sont en tous points capables d’imiter leurs illustres aînés. Ce qui est en revanche certain, c’est que les fans texans ont apprécié le revival de ce week-end face aux Bills (44-7), et que Dallas peut enfin postuler légitimement à une place en playoffs. Tony Romo a lancé autant de TD qu’il n’a manqué de passes (23/26, 270 yards, 3 TD, 148.4 de rating). Alors oui, avec Tony, il se passe toujours quelque chose d’affreux la semaine suivante. Mais profitons de cet excellent match pour saluer la performance de ce QB atypique, tantôt accablé, tantôt acclamé.
Quant à son acolyte chargé du pilonnage au sol, il confirme semaine après semaine qu’il est plus qu’un remplaçant. Contre Buffalo, ça donne 20 courses pour 135 yards et 1 TD. En tant que titulaire, depuis la semaine 7, DeMarco Murray tourne à 8 yards de moyenne par porté. Pas assez, visiblement, pour convaincre le big boss des Boys, Jerry Jones. Ce dernier compare volontiers Murray au légendaire Eric Dickerson, mais voit dans le prochain retour de Felix Jones, titulaire en début de saison, l’opportunité de partager la charge de travail au sol. Cherchez l’erreur. Avec une production de ce niveau, Murray mérite amplement ses 20-30 courses par match. Qui tranchera ? Cela qui rince tout le monde chaque mois, ou Jason Garrett, payé pour prendre ce genre de décisions ?
BRADY REVIENT PLUS FORT
On retiendra la leçon : ne jamais ô grand jamais enterrer Tom Brady et les Patriots. Dimanche matin, New England avait deux revers dans le rétroviseur, et une des meilleures défenses de la ligue à aller jouer à l’extérieur. Dans la gueule du lion, avec une pression maximale sur les épaules, les Pats refont surface en patrons. Car c’est une option quasi décisive qu’ils ont pris sur leur division. Jetez un œil à leur calendrier : difficile de faire plus dégagé.
Le plus fort dans cette victoire face aux Jets n’est même pas le score, ou la capacité globale de Brady à neutraliser marquage individuel, couverture de zone et blitz. C’est d’avoir finalement changé très peu de choses par rapport à ce qui avait mal fonctionné contre les Steelers et les Giants. Tom Brady (26/39, 329 yards, 3 TD, 118.4 de rating) reste égal à lui-même, peu importe qui il joue, qui veut sa peau, quel est l’enjeu. Quand ses partenaires se mettent au niveau, New England est intouchable en AFC.
EN BREF…
Jusqu’où ira Aaron Rodgers ? C’est dingue, ce mec joue comme un dieu sans donner l’impression de forcer, a l’air aussi sympa qu’un bon vieux pote de fac, et reste humble dans la victoire. Il est parfait. Ça en deviendrait presque agaçant.
Avec 242 yards parcourus contre San Diego, Michael Bush est devenu le joueur des Raiders ayant gagné le plus de terrain en un match depuis que la franchise d’Oakland a rejoint la NFL en1970.
Kevin Kolb, John Skelton, le beau frère du coordinateur offensif, peu importe qui lance, Larry Fitzgerald (7/146 yards, 2 TD) est là. Toujours prêt, sans se faire remarquer. Un vrai pro.
Contre Detroit, Devin Hester a inscrit le 12e punt return de sa carrière. Un record absolu en NFL. Et dire qu’il lui reste, sauf blessure, deux bonnes saisons dans les jambes…
Chris Johnson a refait surface ! Non, ce n’est pas une blague. Il a gagné 130 yards sur 27 courses (4.8 de moyenne) et marqué un TD. Bon, c’était la défense de Carolina en face. Mais quand même.
Lorsqu’il sera vieux, et que ses tatouages seront tout ridés, Marshawn Lynch pourra dire deux choses à ses petits-enfants : d’abord qu’il a fait trembler la terre en playoffs contre les Saints, et ensuite qu’il a mis 109 yards de course aux Ravens. Il lui a fallu 32 tentatives, mais il l’a fait.
En parlant d’un autre Seahawk : Steven Hauschka a presque gagné le match à lui seul. Le kicker a planté 16 points et égalé le record de la franchise avec 5 field goals réussis.
Matt Schaub out pour la saison, c’est Matt Leinart qui va prendre les rênes des Texans. Il pourra compter sur une bonne défense. Des cibles efficaces, auxquelles viendra bientôt s’ajouter Andre Johnson, de retour de blessure. Et sur le meilleur jeu au sol de la ligue. Cette fois, pas d’excuse. Leinart a une (nouvelle) occasion en or de prouver qu’il a sa place en NFL.
(HURRICANE) CARTER
Il a lui aussi beaucoup compté dans la victoire de New England. Mark « Kitty » Sanchez ne l’a sûrement pas vu venir. La tornade Andre Carter s’est offert une douceur avec 4.5 sacks pour 33 yards, et un total de huit visites rapprochées du QB des Jets. Le defensive end vétéran des Patriots a fait aussi bien sur ce match que depuis le début de la saison, et compte désormais 9 sacks. Son total sur sa carrière s’élève à 75 sacks.
Dans un autre style, mais avec le même effet, Kamerion Wimbley s’est régalé avec 4 sacks sur Philip Rivers, pour une perte de 27 yards. Son vis-à-vis blessé tôt dans le premier quart-temps, Wimbley a ridiculisé le LT remplaçant des Chargers. Brandyn Dombrowski peut déjà mettre à jour son profil linkedin, car il risque de pointer au chômage en fin de saison.
JIM & JOHN
Les frères Harbaugh ont-ils lancé un pari avant le début de la saison ?
John : « Je te parie que je vais en playoffs sans faire courir Ray Rice »
Jim : « Haha ! Oui, et moi je termine deuxième de la NFC avec Alex Smith comme quaterback »
Pour le coach des 49ers, ça semble tenir. En venant à bout des Giants, San Francisco a lancé un message sérieux au reste de la conférence. Malgré un temps de possession largement inférieur, les Niners s’en sont encore tirés grâce à une sacrée performance défensive, magnifiée par les 14 tackles de NaVorro Bowman et les deux interceptions de Carlos Rogers. Quant à Alex Smith, il est sorti d’un match relativement anonyme au bon moment, en trouvant Vernon Davis sur le TD qui a placé les siens en tête. Pour sa première saison en NFL, Jim Harbaugh fait déjà des miracles. Peu importe ce qui arrivera en janvier à San Franscisco, la campagne 2011 est déjà une réussite.
De l’autre côté du pays, à Baltimore, John Harbaugh a l’air beaucoup moins malin. On parle beaucoup en ce début de semaine de Mike Smith, le coach des Falcons, qui a voulu jouer une quatrième en prolongation. Smith a manqué de jugeote sur un seul play call et a perdu contre les Saints. Son équipe soutient en tout cas son courage. John Harbaugh s’est lui vautré sur un match entier, a perdu contre Seattle, et soulève pas mal de doutes dans son propre vestiaire. 52 passes appelées pour Joe Flacco. 5 courses seulement pour Ray Rice.
Le coach s’est justifié en expliquant que le retard accumulé l’avait forcé à passer davantage. C’est curieux : le pire retard des Ravens était de 12 points à la mi-temps, et la défense limitait Seattle à des field goals. Alors oui, Baltimore est revenu par la passe à 22-17 sur la fin. Sauf que Ray Lewis & Co. étaient trop bouillis pour stopper la course et récupérer la possession, et les Seahawks ont gagné. En courant plus, Baltimore aurait équilibrer le temps de possession, et aurait naturellement fait craquer son adversaire. Si tout le monde comprend ça, pourquoi pas John Harbaugh ?