On fait le bilan : la Draft 2010

En attendant la saison 2015, Touchdown Actu vous propose de revenir et de prendre du recul sur les drafts qui ont eu lieu ces dix dernières années. Nouveau détour de...

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En attendant la saison 2015, Touchdown Actu vous propose de revenir et de prendre du recul sur les drafts qui ont eu lieu ces dix dernières années. Nouveau détour de notre machine à voyager dans le temps : l’année 2010.

Les faits marquants

Pour la première fois de son histoire, la Draft NFL 2010 s’est déroulée sur 3 jours. Le premier tour était organisé le jeudi, les deuxième et troisième tours se sont déroulés le vendredi pendant que le quatrième et dernier tour a clôturé les événements le samedi. L’autre fait marquant de l’organisation de cette draft est le changement dans le classement des choix.

Cette fois, et pour la première fois, la participation en playoffs est prise en compte et plus seulement le bilan. Les choix de 1 à 20 sont toujours classés par ordre des bilans les plus mauvais, mais à partir du 21e choix le parcours en playoffs rentre en compte. C’est à dire que les équipes éliminées en wild card choisiront entre la 21e et la 24e position, les équipes éliminées au « Divisional Round » entre la 25e et la 28e, les finalistes de conférence seront 29e et 30e, le perdant du Super Bowl 31e et le champion 32e. Une organisation que la NFL utilise toujours maintenant.

Le bilan du Top 10

1. St. Louis Rams – Sam Bradford, QB
Faits d’armes : Rookie Offensif de l’année.
Carrière toujours en cours
Frustrant. C’est certainement le mot qui définit le mieux le choix des Saint Louis Rams de faire de Sam Bradford le premier joueur sélectionné lors de cette draft 2010. Dés le début, cette décision était un pari. Bradford vainqueur du Heisman Trophy lors de son année sophomore avait décidé de rester une saison de plus du côté des Sooners d’Oklahoma. Une saison qui ne sera pas réellement une réussite puisqu’elle sera quasi blanche à cause de plusieurs blessures… déjà. Les Rams espéraient donc le Bradford  « sophomore » plutôt que le Bradford « junior ». La première saison est plutôt prometteuse avec un titre de rookie offensif de l’année mais les blessures reviennent rapidement hanter le quarterback. D’abord en 2011, saison durant laquelle il accumule les pépins, puis en 2013 et 2014 où ce sont ses genoux qui le tiennent écarté des terrains. Entre temps, en 2012, le lanceur de Saint Louis a sorti une saison à 3 700 yards et 21 touchdowns. Frustrant on vous dit. Reste maintenant à savoir quel Bradford les Eagles ont récupéré.

2. Detroit Lions – Ndamukong Suh, DT
Faits d’armes : 4 Pro Bowls, 3x All-Pro, 1x All-Pro Second Team, Rookie défensif de l’année et 286 875 dollars d’amende depuis son arrivée dans la ligue.
Carrière toujours en cours.
Ndamukong Suh est considéré comme le meilleur défenseur intérieur de la NFL. En témoigne son tout récent contrat de 114 millions de dollars (dont 60 millions garantis) sur 6 ans signé avec les Dolphins de Miami. Devenant par la même occasion le joueur le mieux payé de l’histoire de la ligue de ce côté du ballon. En récupérant Suh, les Lions de Detroit ne s’étaient pas trompés. Massif sur la ligne défensive, il n’a de cesse de faire souffrir quarterbacks et coureurs adverses. Son comportement en revanche n’est pas exempt de tout reproche. Entre amendes et suspensions, Ndamukong Suh n’attire pas que les louanges. Il a d’ailleurs été désigné, par les joueurs eux-mêmes, en 2012 joueur le plus « dirty » de la NFL.

3. Tampa Bay Buccaneers – Gerald McCoy, DT
Faits d’armes : 3 Pro Bowls, 1x All-Pro.
Carrière toujours en cours.
Gerald McCoy fait partie des trois Sooners d’Oklahoma sélectionnés aux quatre premières positions de la draft 2010 (avec Sam Bradford en 1e position et Trent Williams en 4e). Force est de constater que McCoy assume son statut. Il est même l’une des rares satisfactions des Buccaneers de ces dernières années. Mais comme Bradford, ce sont les blessures qui ralentissent le defensive tackle. Sa deuxième saison, en 2011, reste sa pire depuis son arrivée dans la ligue avec seulement 6 apparitions. Mais ses passages à l’infirmerie ne l’ont empêché de signer un contrat monstrueux en octobre. McCoy s’est en effet engagé  7 ans de plus avec la franchise floridienne, jusqu’en 2021, pour une somme de 98 millions de dollars dont 51 garantis. Un chiffre devenu presque dérisoire après l’annonce de l’énorme contrat de Suh mais qui reste tout de même impressionnant.

4. Washington Redskins – Trent Williams, OT
Faits d’armes : 3 Pro Bowls.
Carrière toujours en cours.
En 2010 déjà, les Redskins ont selectionné un joueur de ligne offensive dans le top 5 de la draft. Si on ne sait toujours pas ce que va donner Brandon Scherff (5e choix en 2015), Trent Williams, lui, a déjà 5 saisons derrière lui. Trois se sont d’ailleurs terminées par un Pro Bowl. Il est considéré comme un des tout meilleurs joueurs à son poste. Mais Trent Williams est aussi connu pour une anecdote dont la NFL se serait bien passée. En effet, en 2013, le joueur des Redskins affirme que l’arbitre de la rencontre entre Washington et Philadelphie, Roy Ellison, l’a insulté durant le match. Des accusations qui mèneront à une suspension d’un match de cet homme en noir, jugé coupable.

5. Kansas City Chiefs – Eric Berry, S
Faits d’armes : 3 Pro Bowls, 1x All-Pro
Carrière en suspens.
Il n’est pas courant qu’un safety soit sélectionné aussi haut dans la draft. Mais pour les dirigeants des Chiefs, Eric Berry valait le coup. En tout cas, il leur a donné raison dès sa première saison en s’imposant comme un des leaders de cette défense avec notamment 92 plaquages et 4 interceptions. Toutefois le récent Chief ne voit pas le pré l’année suivante à cause d’un genou récalcitrant. Après un retour au plus haut niveau depuis deux ans, Berry doit maintenant faire face à un problème tout autre. En effet, le defensive back pourrait être atteint d’un lymphome. C’est la découverte, en novembre, d’une masse dans le côté droit de sa poitrine qui a inquiété les médecins. Depuis les nouvelles sont un peu plus encourageantes mais on ne sait toujours pas si on reverra un jour Eric Berry en NFL.

6. Seattle Seahawks – Russell Okung, OT
Faits d’armes : 1 Pro Bowl, deux participations au Super Bowl (une victoire et une défaite).
Carrière toujours en cours.
Au milieu des nombreuses stars des Seahawks, Russell Okung n’est pas le nom le plus ronflant. Mais depuis son arrivée dans l’état de Washington, le tackle fait parti des meilleurs joueurs de l’équipe. Choisi pour participer au Pro Bowl en 2012, il était aussi de l’aventure victorieuse en 2014 ainsi que de celle qui s’est arrêtée face aux Patriots en février lors du Super Bowl XLIX. Sa mission n’est pourtant pas des plus faciles. Il doit protéger l’imprévisible Russell Wilson et/ou ouvrir la voie au toujours très attendu Marshawn Lynch. Il est en tout cas devenu une pièce maîtresse de cette ligne offensive qui n’est pourtant pas tout le temps irréprochable.

7. Cleveland Browns – Joe Haden, CB
Faits d’armes : 2 Pro Bowls, 1x All-Pro Second Team.
Carrière toujours en cours.
Joe Haden est considéré comme l’un des cinq meilleurs cornerbacks de la NFL. Dans cette catégorie, il évolue notamment au milieu des Sherman, Revis et autre Peterson. Considéré avant la draft comme l’un des joueurs les plus complets de cette cuvée 2010, il confirme les espoirs placés en lui dès son arrivée dans la ligue avec six interceptions lors de son année rookie. Malgré des résultats peu satisfaisants, la défense des Browns reste l’atout majeur de la franchise. Et l’arrivée de Joe Haden a permis de construire des lignes arrières solides dans l’Ohio. Une suspension de quatre matchs en 2012 à la suite d’un contrôle positif à une susbstance interdite par la ligue vient tout de même entacher le début de carrière de Haden.

8. Oakland Raiders – Rolando McClain, LB
Faits d’armes : A déjà pris sa retraite une fois… avant de revenir.
Carrière toujours en cours.
Pour l’instant, la carrière de Rolando McClain est aussi agitée sur qu’en dehors du terrain. Drafté par les Raiders au sein d’une défense quasi inexistante, McClain réussit quand même à se montrer lors de sa première année avec des stats très correctes (85 plaquages). Il reçoit aussi sa première amende dès son deuxième match. Et c’est là tout le paradoxe du linebacker. Après trois ans passés en Californie, il est coupé en 2013 à cause de problèmes extra-sportifs et notamment de nombreuses arrestations. Il signe ensuite aux Ravens où il ne jouera jamais avant de prendre sa retraite… puis de revenir à Dallas l’an dernier. Dans le Texas, McClain livre de bonnes prestations en l’absence de Sean Lee. Un niveau de jeu qui  incitera les dirigeants des Cowboys à le garder au sein de l’effectif 2015. Toutefois, sa saison ne pourra commencer qu’une fois qu’il aura purgé une suspension de quatre matchs pour violation de la réglementation d’utilisation de substances illicites. 

9. Buffalo Bills – C.J. Spiller, RB
Faits d’armes : 1 Pro Bowl, une saison à plus de 1 000 yards (2012).
Carrière toujours en cours.
Choix surprenant des Bills que de prendre un coureur à ce stade de la draft. Bien que Spiller soit considéré comme le meilleur running back de cette cuvée 2010, Buffalo possède tout de même dans ses rangs Marshawn Lynch et Fred Jackson au moment où Spiller est appelé par Goodell pour rejoindre la franchise de l’état de New-York. Mais rapidement, le joueur issu de l’université de Clemson s’impose comme le titulaire du poste. Le trade de Lynch à Seattle ne fait que renforcer sa position. En cinq ans dans la ligue, il est devenu l’un des coureurs les plus complets, très utile aussi dans le jeu de passe. Non conservé par les Bills lors de l’intersaison, avec l’arrivée de LeSean McCoy dans le backfield de Buffalo, C.J. Spiller portera l’an prochain le maillot des Saints de la Nouvelle-Orléans. Une franchise qui a pris pour habitude de faire briller ce genre de running back (cf: Reggie Bush, Darren Sproles, Pierre Thomas, Mark Ingram,…).

10. Jacksonville Jaguars – Tyson Alualu, DT
Faits d’armes : NFL All-Rookie Team.
Carrière toujours en cours.
C’est LA surprise de ce Top 10. Et elle nous vient de Jacksonville. Annoncé à la fin du premier tour, voire au début du second, le defensive tackle Tyson Alualu a finalement été appelé en 10e position de cette draft. Il a depuis joué tous les matchs des Jaguars sans jamais louper une rencontre. Surtout, Alualu a eu un impact sur la défense floridienne dès son arrivée, en atteste sa sélection dans l’équipe All-Rookie de la NFL en 2010. En 2013, fraichement nommé à la tête de la franchise, Gus Bradley décide de faire passer le joueur du poste de defensive tackle à defensive end, poste auquel il s’adapte bien. L’an dernier, les dirigeants lui ont fait signer une prolongation de contrat de deux ans pour 6 millions de dollars.

Les réussites

Si peu d’erreurs ont été faites dans le Top 10 de cette draft (7 Pro Bowlers) certains des meilleurs éléments ont été choisis bien plus bas. Deux franchises sont à féliciter. Les New England Patriots et les Seattle Seahawks, les deux finalistes du dernier Super Bowl.

D’un côté les Patriots ont récupéré Rob Gronkowski, peut-être le meilleur tight end de la ligue à l’heure actuelle, à la 42e position. Mais ils ont aussi eu le nez creux en draftant Devin McCourty (27) au premier tour et Brandon Spikes en 62e position. De l’autre, les Seahawks ont continué de construire leur effectif grâce à la draft. Il y a d’abord eu Earl Thomas (14e) puis Kam Chancellor (133) en défense. Mais l’attaque n’est pas en reste avec Russell Okung (6e) et Golden Tate (60e).

Depuis 2010, quelques joueurs ont eu le temps d’exploser et de prouver qu’ils sont de véritables « réussites ». Il y a forcément Dez Bryant (24e) drafté par les Cowboys et Jimmy Graham choisi en 95e position par les Saints. De l’autre côté du ballon, Jason Pierre-Paul (15e, Giants), Geno Atkins (120e, Bengals) et Greg Hardy (175e, Panthers) sont les joueurs notables.

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Les busts

Cette draft reste pour l’instant une cuvée de grande qualité. En règle générale, les joueurs annoncés majeurs confirment leur statut pendant que d’autres se révèlent être de bonnes surprises. Toutefois, deux hommes risquent de marquer cette cuvée d’une manière peu enviable. Il y a d’abord eu Tim Tebow (25e). Star universitaire qui n’a jamais vraiment réussi à s’imposer en NFL. Après une victoire en playoffs face à Pittsburgh avec Denver, le quarterback s’est rapidement trouvé sans club fixe allant de franchise en franchise sans jamais trouver ne serait-ce qu’une place de remplaçant.

A la 113e position, on retrouve Aaron Hernadez. Le tight end drafté par les Patriots n’est pas tant un bust de part sa place dans cette draft mais surtout par son très bon niveau de jeu affiché lors de ses premières années avant de tout gâcher avec une arrestation pour meurtre et une condamnation à vie.

Le steal

Antonio Brown, WR – Steelers – 195e position

Le steal de cette draft aurait très bien pu être le receveur des Giants, Victor Cruz. Non-drafté, il a été une pièce importante de l’attaque de New-York dès son année rookie jusqu’à la victoire finale au Super Bowl. Mais le véritable coup de cette draft 2010, ce sont les Steelers qui l’ont fait. En sélectionnant Antonio Brown en 195e position avec leur dernier choix, la franchise de Pittsburgh a récupéré l’un des meilleurs receveurs de la ligue. Au milieu d’un groupe de receveurs très fourni (Mike Wallace, Santonio Holmes, Emmanuel Sanders,…) Antonio Brown a su s’imposer comme le meilleur d’entre eux. Il est maintenant la cible préférée de Ben Roethlisberger grâce à sa capacité à effectuer ses tracés mais aussi ses mains hors du commun. On compte en tout cas 21 receveur draftés avant lui…

Les bonnes affaires

Rob Gronkowski, TE – Patriots – 2e tour
3 Pro Bowls, 2x All-Pro, Vainqueur du Super Bowl XLIX, Comeback Player of the Year (2014), All-Rookie Team.

Emmanuel Sanders, WR – Steelers – 3e tour
1 Pro Bowl, 1 Présence au Super Bowl.

NaVarro Bowman, LB – 49ers – 3e tour
2 Pro Bowls, 3x All-Pro, 1 Présence au Super Bowl.

Jimmy Graham, TE – Saints – 3e tour
3 Pro Bowls, 1x All-Pro, 1 All-Pro Second Team.

Kam Chancellor, SS – Seahawks – 5e tour
3 Pro Bowls, 2x All-Pro Second Team, 2 Présences au Super Bowl dont une victoire en 2014.

Greg Hardy, DE – Panthers – 6e tour
1 Pro Bowl, 1x All-Pro Second-Team.

Victor Cruz, WR – Giants – Non-drafté.
1 Pro Bowl, 1x All-Pro Second Team, Vainqueur du Super Bowl XLVI.

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