Richard Sherman : « J’ai joué à moitié aveugle à cause d’une commotion »

Quand Richard Sherman devient rédacteur, le résultat est aussi efficace que son jeu sur le terrain. Cette semaine, le cornerback des Seahawks a pris la plume pour le site MMQB.com....

12634551Quand Richard Sherman devient rédacteur, le résultat est aussi efficace que son jeu sur le terrain. Cette semaine, le cornerback des Seahawks a pris la plume pour le site MMQB.com.

L’occasion pour lui de livrer un constat lucide sur la situation des joueurs NFL actuels face aux risques de commotion.

« Un pilote de NASCAR comprends que tout peut arriver dans une course, sa voiture peut se retourner à 250 à l’heure », explique Sherman. « Un boxeur sait ce qui arrive à son corps quand il rentre sur le ring. Comment eux, nous comprenons que c’est un sport dangeureux avec des conséquences, pas seulement sur le court terme, mais pour le reste de nos vies. Nous tous les joueurs NFL, des receveurs aux cornerbacks, nous avons choisi cette profession. »

Un peu plus tôt dans son papier, Sherman explique avoir subi sa première commotion lors de son premier match. Un match qu’il a continué malgré cette blessure.

« Je me suis relevé vite et j’ai secoué ma tête pour leur montrer que personne ne pouvait me passer dessus. Le problème c’est que je ne voyais plus rien. La commotion a rendu ma vue floue et j’ai joué les deux quart-temps suivants à moitié aveugle, mais il n’y avait pas moyen que je sorte du terrain avec tellement d’enjeu. Ça a payé. Alors que ma tête commençait à se remettre, Andy Dalton a envoyé une passe à A.J. Green et j’ai réussi la première interception de ma carrière. »

On ne balance pas un joueur qui cache une commotion

Pour Sherman, ce type de comportement n’est pas rare.

« Parfois un joueur est mis K.O. et sa commotion fait les gros titres, mais le plus souvent c’est un scénario comme le mien ou le gars se relève et joue dans le brouillard ou aveugle. Parfois je peux voir qu’un gars est commotionné pendant un match. Il ne peut pas se souvenir de certains trucs ou pose sans arrêt les mêmes questions. Mais je ne vais pas prendre sa santé en main et le dire à quelqu’un, parce que jouer avec des blessures est un risque que les gars sont prêts à prendre. »

S’il comprend certaines mesures de sécurité prises par la ligue, et notamment dans la protection des quarterbacks, Sherman défend quand même ses camarades Kam Chancellor ou le polémique Brandon Meriweather.

« Aujourd’hui nous sommes au courant des risques et on joue toujours. On ne nous a rien caché. C’est pour ça que beaucoup de joueurs sont frustrés par ses amendes et ses pénalités, surtout la règle sur les joueurs « sans défense. » Personne qui choisit de jouer ce sport ne devrait être décrit comme « sans défense. […] Les receveurs captent des passes, les joueurs les frappent avec les épaulières et des gars comme Chancellor et Meriweather prennent encore des amendes. Avant, c’était des highlights. Maintenant qu’il y a des problèmes avec l’opinion publique, la NFL essaye de punir des gars et de dire, « Hey, regardez, on fait attention. » Ça fait du mal aux joueurs en rendant le match dangereux. Les défenseurs sont habitués à jouer vite, mais maintenant ils doivent jouer avec le doute, et l’hésitation amène des blessures dans ce match. »

Si vous n’aimez pas ça, arrêtez de regarder

Sherman assure en tout cas qu’il ne va pas changer d’état d’esprit sur les commotions.

« La prochaine fois que je prendrai un coup à la tête et que je ne vois pas bien, si je le peux, je me relèverai et je ferai comme si de rien n’était. Peut-être que je réussirai même une nouvelle interception en cours de route. Si vous n’aimez pas ça, arrêtez de regarder. »

Ca a le mérite d’être tout ce qu’il y a de plus honnête.

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