[NCAA] Le match de la semaine : Boise State-Nevada, attention vos yeux

Ne touchez pas aux réglages de votre écran, le terrain est effectivement bleu.

Chaque vendredi, la rédaction de touchdownactu vous décortique l’affiche du week-end en football universitaire. Pour suivre les futurs joueurs de vos franchises NFL préférées et pour vibrer au rythme de rivalités et de traditions ancestrales. 

Semaine 5 : Nevada à Boise State

Match entre rivaux de la conférence Mountain West, match entre les deux favoris pour le titre de conférence. La Mountain West est considérée comme faisant partie du « Group of Five » : cinq conférences supposées plus faibles que les cinq majeures. Pourtant, les bons joueurs y sont nombreux et les scouts NFL les suivent. Des joueurs aussi performants que Josh Allen (QB/Bills), Michael Gallup (WR/Cowboys) ou Khalil Mack (DE/Bears) viennent d’universités de ces conférences dites « mineures ». Lors de la draft 2021, deux joueurs venant du G5 ont été choisi au 1e tour : Zaven Collins (Tulsa/Cardinals) et Payton Turner (Houston/Saints). Le safety Richie Grant (Central Florida) a failli connaitre le même sort mais les Dolphins l’ont sélectionné avec le choix 40. Les Cowboys Leighton VanderEsch et DeMarcus Lawrence ont été formés à Boise State alors que Joel Bitonio (Browns) et Malik Reed (Broncos) viennent du Nevada.

Nevada a le ballon

Carson Strong. Le quarterback de Nevada est bien connu des scouts NFL après sa superbe saison 2020. De plus, il propose un gabarit dit idéal (1m93 pour 98 kilos) et le si fameux « gros bras ». S’il avait déjà lancé pour plus de 2300 yards en 2019, c’est lors de la saison 2020 que Strong a inscrit son nom sur tous les carnets d’observation des scouts NFL : 27 touchdowns et seulement 4 interceptions ! Un pourcentage de réussite de 70% alors que beaucoup de ses passes attaquent la profondeur du terrain. S’il fallait lui trouver un défaut alors ce serait son manque de mobilité, illustré ici par des stats : en 2019, il porte le cuir 54 fois pour un total de -6 yards, -95 yards en 2020 et en 9 portés 2021, il perd à nouveau 17 yards au sol. Mais ce qu’on lui demande à Nevada, c’est de lancer.

Pour se faire il peut s’appuyer sur deux receveurs de qualité. Elijah Cooks et surtout Romeo Doubs. Plus grand, Cooks s’occupent avant tout de faire avancer les chaines alors que Doubs est le plus souvent recherché dans la profondeur. Mais n’imaginez pas un joueur de petit gabarit à la Henry Ruggs (Raiders), son mètre quatre-vingt huit couplé à ses quatre-vingt dix kilos lui permettent de résister aux chocs lors des réceptions contestées. Vous pouvez voir et surtout entendre Victor Roullier parler de Strong et de Doubs ici. Et comme si cela ne suffisait pas, Carson Strong peut aussi s’appuyer sur un tight-end de qualité. Cole Turner a commencé son cursus comme receveur avant de basculer sur une autre position. Quoique. Son utilisation principale est toujours celle d’être une cible pour le jeu aérien. Pour avoir le temps de le trouver, Carson Strong peut compter sur la qualité de son tackle droit Aaron Frost et sur celle de son centre Tyler Orsini. Si l’attaque de Nevada ne parvient pas à atteindre la zone d’en but alors, elle peut s’en remettre à un kicker très fiable : Brandon Talton. Ou au pire, le dégager par le punter Julian Diaz, lui aussi est un des meilleurs de la conférence à son poste.

Pour les contrer, l’université de Boise State dans le nord-ouest du pays, entre Salt Lake City et Portland. La défense du nouvel entraineur Andy Avalos s’appuie sur deux cogneurs : le linebacker Riley Whimpey et le safety JL Skinner (voir tweet plus bas). Sur le second rideau, Whimpey joue sa 6e saison avec les Broncos. Au niveau universitaire, si les meilleurs restent 3 années avant de partir en NFL, la plupart ont la possibilité d’y rester 4 ans. Cinq s’ils ont été « redshirt » leur 1e saison. Redshirt signifiant une présence en cours mais moins de 3 matchs sur le terrain. Et en raison d’une saison 2020 tronquée par la pandémie, tous les étudiants ont eu la possibilité d’obtenir une « année bonus ». Dire qu’il a de l’expérience est donc un euphémisme : 52 matchs joués alors que la saison 2021 n’a débuté que depuis 4 matchs. Skinner est lui un joueur très athlétique (1m93 pour 98 kilos) et il a été l’auteur de 13 plaquages la semaine dernière ! Il est appuyé, sur la ligne arrière, par un joli trio : Markel Reed, Kekaula Kaniho et Tyric LeBeauf (3 interceptions en 4 matchs 2021). Mais le joueur le plus souvent décisif en défense est le pass rusher Shane Irwin : 6 sacks en 7 matchs 2020 et déjà 2 en 4 matchs 2021 et 1 fumble forcé.

Boise State a le ballon

Comme toujours dans ce sport, tout part du quarterback. Cela tombe bien, Boise State en a un bon. Hank Bachmeier était une recrue 4 étoiles en 2019 venant d’un lycée de Californie. Convoité par les locaux de Cal Berkeley, il a préféré rejoindre une contrée plus au nord, notamment pour l’entraineur d’alors Bryan Harsin (recruté depuis par Auburn). Titulaire dès sa saison freshman, il est un lanceur efficace depuis la poche, notamment en raison d’une capacité de lectures supérieures à la moyenne. En se projetant vers la NFL, il lui manque un peu de taille qu’il ne compense pas par de la mobilité. Difficile alors dans ces conditions d’être envisagé comme un premier choix d’une franchise NFL cherchant son quarterback du futur. Par contre, une ayant déjà un titulaire et voulant ajouter un jeune joueur avec du potentiel pourrait se pencher sur son profil. Pour lui laisser le temps d’exprimer son talent, il peut s’appuyer sur le tackle gauche John Ojukwu et sur le guard droit Jake Stetz. Surtout, il peut compter sur le talent du receveur Khalil Shakir.

Joueur explosif avec des changements de directions percutants après réception, il est l’option numéro 1 de son attaque. Le 10 septembre, il avait notamment réussi face à UTEP deux réceptions à une main très spectaculaires (que vous pouvez retrouver dans cet article). L’autre force de l’attaque des Broncos est son duo de coureurs. Cyrus Habibi-Likio arrive après 21 touchdowns inscrits en 3 saisons avec Oregon. En 2021, il partage les portés avec George Holani. Fils d’un ancien joueur de rugby, il a d’ailleurs commencé son enfance sportive par ce biais. Aujourd’hui encore, son joueur favori ne joue pas en NFL mais est l’ancien joueur de rugby Jonah Lomu. Cette expérience dans ce sport est d’ailleurs une richesse pour son bagage technique, comme nous le dit son père.

« Au football, vous bénéficiez de bloqueurs mais au rugby vous devez vous créer votre espace. Cela vous apprend à bien choisir votre angle de course. », dit son père Saia Holani au Idaho Statesman

En face de cette escouade, une défense du milieu de tableau dans cette conférence de 12 universités. Elle est néanmoins portée par quelques joueurs de qualité. À commencer par un duo terrifiant sur la ligne défensive composée de Dom Peterson (DT) et de Sam Hammond (DE). Deux joueurs habitués à être décisif derrière la ligne d’engagement, pour y produire des plaquages infligeant une perte de yards chez l’adversaire. Et lorsqu’un coureur leurs échappe alors, le linebacker Lawson Hall s’en charge : déjà plus de 200 plaquages en carrière. Le plus talentueux d’eux tous est sans doute le petit mais athlétique cornerback Berdale Robins. Si la force principale de l’université de Nevada se situe en attaque, la défense leur permet de ne pas souvent courir après le score.

Match le samedi 02 octobre à 21h30

Le mémo avec les positions et numéros des joueurs principaux

  • Nevada : Carson Strong (QB/12), Cole Turner (TE/19), Elijah Cooks (WR/4), Romeo Doubs (WR/7), Aaron Frost (OT/65), Tyler Orsini (OC/55), Sam Hammond (DE/98), Dom Peterson (DT/99), Lawson Hall (LB/30), Berdale Robins (CB/0)
  • Boise State : Hank Backmeier (QB/19), Khalil Shakir (WR/2), John Ojukwu (OT/70), Jake Stetz (OG/68), George Holani (RB/24), Cyrus Habibi-Likio (RB/4), Shane Irwin (DE/55), Riley Whimpey (LB/44), Markel Reed (CB/8), Tyric LeBeauf (CB/22), Kekaula Kaniho (DB/28), JL Skinner (S/0)

Le bonus de la semaine

Impossible de parler d’un match à Boise State sans évoquer le Albertsons Stadium. Un stade d’une capacité de 36000 spectateurs près de la rivière Boise. Mais sa particularité ne vient pas de sa localisation, ni de son architecture.

Depuis 1986, les Broncos jouent sur une pelouse bleue d’après l’idée du directeur athlétique Gene Blaymaier. Le but etait de se démarquer, pour se faire remarquer dans le paysage audiovisuel d’un samedi de football universitaire. Et ça a marché : qui ne connait pas le terrain bleu de Boise State ? Qui les connaissait avant ? Une légende raconte que des canards auraient été retrouvés morts sur le terrain car, confondant le terrain avec un lac, ils auraient plongé en sa direction. Dans la boutique de l’équipe, vous pourrez d’ailleurs trouver des t-shirts « Ducks do crash on the blue », mais il s’agit bien d’une légende. Non dénué de charme esthétiquement, la vision d’un match à Boise State peut cependant vous perturber, un moment du moins.

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