Pour vous faire patienter jusqu’au Super Bowl, TDActu vous propose son habituelle série d’articles pour vous présenter l’évènement. Ce mercredi, place à l’histoire des San Francisco 49ers, représentant la conférence Nationale.
Quelques chiffres
74 saisons entre 1946 et 2019.
Record : 583 victoires – 489 défaites – 16 nuls.
Playoffs : 26 apparitions, 33 victoires – 21 défaites.
Super Bowl : 5 victoires en 6 participations (1981, 1984, 1988, 1989, 1994, 2012).
Titres de division : 20 (1970, 1971, 1972, 1981, 1983, 1984, 1986, 1987, 1988, 1989, 1990, 1992, 1993, 1994, 1995, 1997, 2002, 2011, 2012, 2019).
Leader à la passe : Joe Montana (2929/4600, 35 124 yards, 244 touchdowns, 123 interceptions).
Leader à la course : Frank Gore (2442 courses, 11 073 yards, 64 touchdowns).
Leader à la réception : Jerry Rice (1281 réceptions, 19 247 yards, 176 touchdowns).
Un peu d’histoire
Les 49ers ont commencé à jouer en 1946 en tant que membre fondateur de la défunte All-America Football Conference (AAFC). San Francisco était l’une des formations phares de ce championnat (39 victoires, 15 défaites et 2 nuls en quatre années), mais n’a jamais inscrit son nom au palmarès, terminant à la seconde place chaque année. Ils étaient barrés par les intouchables Browns. Cleveland s’est adjugé les quatre titres de champion, avec seulement quatre défaites au cours de cette période, dont deux contre San Francisco. Même en termes d’affluence, les californiens étaient derrière. En 1950, ils ont rejoint la NFL à la suite de l’effondrement de leur championnat avec le même front office qu’à leurs débuts (Anthony J.Morabito et Victor P. Morabito en copropriétaires et Louis Spadia en manager général).
Durant les années 1950, les 49ers comptaient certains des grands joueurs de l’époque. Les quarterbacks Frankie Albert et Y.A Tittle, les running backs Hugh McElhenny, Joe Perry et John Henry Johnson, le tackle Bob St. Clair et le defensive tackle Leo Nomellini. Malgré leurs présences, le succès n’était pas au rendez-vous. Le seul moment de gloire a eu lieu en 1957. Cette année-là, ils ont terminé à la première place de la division Ouest, à égalité avec Detroit, avant de chuter en playoffs. Derrière, une longue disette de 12 saisons consécutives sans qualification pour les phases finales.
Au début des années 1970, le réussite a enfin pointé le bout de son nez. Sous l’impulsion de l’entraineur Dick Nolan et du quarterback John Brodie, les Niners ont gagné trois années d’affilé la division Ouest de la conférence NFC. Après Cleveland dans l’AAFC, San Francisco a butté contre Dallas à chaque reprise. Deux fois en finale de conférence (1970, 1971) et une dernière au premier tour des playoffs en 1972. L’année 1971 a également marqué le déménagement de l’archaïque Kezar Stadium vers le Candlestick Park de 68 491 places.
Une nouvelle ère s’est ouverte le 31 mars 1977 quand Edward J. DeBartolo est devenu propriétaire de l’équipe. Cette date a marqué un tournant dans l’histoire des 49ers, passant d’éternels perdants à une puissance du football professionnel. En 1979, Bill Walsh a été nommé à la tête de l’équipe. Avec la sélection de Joe Montana lors de la draft, il a pu installer son système « West Coast Offense », qui reposait sur une série de passes rapides et précises, parfaitement adapté aux compétences de Montana. Il n’a fallu que trois saisons à ce cerveau offensif reconnu pour apporter à San Francisco sa toute première bague, après une victoire 26 à 21 face à Cincinnati au cours du Super Bowl XVI.
Outre Montana, les 49ers ont dominé les années 1980 avec des jeunes joueurs de talent comme Dwight Clark et Jerry Rice (receveurs), Roger Craig (running back) ou encore Ronnie Lott (defensive back). Ils ont remporté un nouveau titre de la NFC Ouest en 1983 avant de faire encore mieux l’année suivante. 18 victoires en 19 matchs et une victoire 38-16 au Super Bowl XIX contre les Dolphins. Walsh a terminé sa carrière d’entraineur à la suite d’un nouveau titre remporté face aux Bengals à la dernière seconde (20-16) au cours du Super Bowl XXIII. En 10 ans, il a compilé une fiche de 102 victoires, 63 défaites et 1 nul, empochant 6 fois la NFC Ouest et 3 Super Bowls.
George Seifert a pris la succession et a surfé sur la vague du succès en profitant des talents disponibles. Une utilisation minutieuse du personnel disponible a permis à la franchise de la baie d’engranger les succès avec une domination des deux côtés du ballon. De nouveaux joueurs importants ont émergé lorsque les vétérans ont pris leur retraite, ou sont partis sous d’autres couleurs. Le parfait exemple est la nomination de Steve Young au poste de quarterback en lieu et place de la légende Joe Montana. Le célèbre numéro 16 a dû faire face à une série de blessures avant de quitter la Californie. Le bilan de Seifert était impressionnant avec deux nouvelles victoires au Super Bowl face à Denver (55-10) au Super Bowl XXIV et San Diego (49-26) lors de l’édition XXIX.
La retraite de Young en 1999 a marqué la fin symbolique du long règne des 49ers au sommet de la NFL avec 15 qualifications en playoffs entre 1983 et 1998. Par la suite, ils ont eu du mal à aligner une équipe compétitive au cours de la première décennie du XXIème siècle. En 2011, Jim Harbaugh a ramené une jeune équipe de San Francisco en playoffs pour la première fois depuis 2002. Sans connaitre toutefois les joies du succès. Bâtie autour d’une défense féroce, il s’est consécutivement cassé les dents en finale de conférence, au Super Bowl XLVII contre Baltimore (défaite 34-31), puis de nouveau en finale de conférence.
En 2014, l’équipe a déménagé à 77 kilomètres au Sud-Est de sa ville d’attache pour atterrir au Levi’s Stadium de Santa Clara. Cette saison a marqué la fin du renouveau. Un bilan de 8 victoires, 8 défaites et des tensions en interne entre l’entraineur en chef et son front office ont écourté l’expérience Harbaugh en Californie. La franchise a ensuite végété dans les bas- fonds de la ligue avec quatre années à au moins 10 défaites. Désormais entrainé par Kyle Shanahan, San Francisco a bien géré la dernière intersaison pour se construire un effectif de qualité et se hisser jusqu’au Super Bowl grâce à une redoutable défense et un jeu au sol dévastateur.
Pourquoi les 49ers ?
Le nom 49ers a été adopté lorsque San Francisco a obtenu une franchise de football en 1946. Elle a été la première équipe de sports professionnels basée dans la ville et l’une des premières sur la cote Ouest. Ce nom a été choisi pour reconnaitre l’esprit pionnier et aventureux des premiers chercheurs d’or dans les montagnes de la Sierra Nevada.
L’or a été découvert pour la première fois dans le Nord de la Californie en janvier 1848. En un an, la nouvelle s’est répandue et a incité des milliers de prospecteurs à se diriger vers l’Ouest (la ruée vers l’or). Les premiers arrivés ont bénéficié de plusieurs circonstances favorables. Avant 1850, quand la Californie est devenue un état, le métal précieux était en libre propriété. Il n’y avait pas de taxes, ni d’impôts relatifs aux droits fonciers. Ces chanceux ont été baptisés les « forty-niners ». En 1879, plusieurs rapports ont été publiés à leur sujet dans tout le pays au travers d’un ouvrage intitulé « The forty-niners, or, the pioneer’s daughter ». Lorsque la première équipe de football s’est installée dans la région en 1946, le nom est venu logiquement. La mascotte est d’ailleurs un chercheur d’or nommé Sourdough Sam.
Identité visuelle
Le logo de la franchise n’a pas beaucoup changé depuis 1946. La première version montrait un prospecteur moustachu, vêtu d’une chemise rouge et d’un pantalon à carreaux. Il sautait et tirait en même temps sous ses pieds et au-dessus de sa tête avec un pistolets dans chaque main. Sur certaines versions, la fumée dégagée par l’arme de sa main droite formait le mot « Forty-niners ». Il a subi une refonte majeure en 1962 avec l’introduction de l’emblématique « SF » entrelacé au centre d’un ovale rouge, avec un contour noir. En 1989, un autre contour noir a été ajouté aux lettres. Puis une bordure dorée est venue prendre place à l’intérieur de l’ovale en 1996. En 2009, l’ovale a été étiré et une teinte rouge vif utilisée. La couleur rouge représente la passion, l’énergie et l’optimisme, tandis que le doré évoque l’excellence et la riche tradition de l’équipe.
Le logo alternatif représentait le fameux prospecteur positionné devant un ballon de football doré. En 1965, un bouclier contenant le chiffre « 49 », avec les lettres « SF » dans son quadrant inférieur gauche, et un ballon de football dans le quadrant supérieur droit, a fait son apparition. En 2007, la forme de bouclier est restée, mais le nombre « 49 » a été rendu plus lisible. En 2009, pour suivre l’évolution du code couleur de la franchise, le rouge a été mis à jour.
Le logo Wordmark (nom utilisé comme logo) a fait son apparition en 1972 et a connu deux modifications. Le premier avait deux versions, avec une police ancienne personnalisée rouge ou dorée et un contour blanc. En 2005, la police Kameron Bold a été utilisée en rouge ou blanc pour le mot-symbole, avec un trait de soulignement. Enfin en 2009, une mise à jour des couleurs est intervenue, avec une troisième déclinaison pour compléter l’offre.
Au début de l’année 1991, les 49ers ont tenu une conférence de presse pour présenter une nouvelle identité. Le logo familier devait être remplacé par un « 49ers » stylisé blanc avec des garnitures noires et rouges. Mais face au tollé de la part des fidèles, le projet a été abandonné. Au niveau des symboles commémoratifs, la franchise a utilisé quatre représentations pour fêter les différents anniversaires de la franchise : 40 ans en 1986, 49 ans 1995, 50 ans en 1996 et 60 ans en 2006. L’année suivante un sticker « BW » est apparu sur les casques. Il rendait ainsi hommage à la mémoire de l’ancien entraineur Bill Walsh, décédé avant le début de la saison 2007.
Les tenues et le casque
Le maillot des 49ers n’a vu que des changements de design ou de couleurs subtils depuis ses débuts en All-America Football Conference. Le rouge et le blanc composent la base, à l’exception de quelques années où ils ont expérimenté d’autres couleurs comme le noir. D’une manière générale, les numéros ont fait leur apparition sur les manches en 1958 avec l’arrivée de la télévision. En 1970, les noms de famille ont été ajoutés et des maillots unis ont parfois été portés au cours des trois années suivantes. Jusqu’en 1964, les pantalons étaient soit blancs, soit argentés, à l’exception des années 1947, 1957 et 1958 où ils étaient dorés. Depuis, les 49ers ont gardé cette coloration, à part lors des saisons célébrant les anniversaires de la franchise avec le retour aux affaires des anciennes tuniques.
Le maillot domicile rouge n’a pas connu de grands chamboulements au fil des années. En 1946, la tunique était unie, les chiffres blancs utilisant une police semi-bloc traditionnelle. Trois bandes horizontales ont pris place au beau milieu des manches dans la mouture de 1950 lors de l’arrivée en NFL. En 1955-1956, des ombres portées noires ont été ajoutées autour de la numérotation. Au début des années 1970, les rayures ont migré vers le bas des manches pour suivre la mode de l’époque. Puis, jusqu’au début des années 1990, seule la teinte de rouge utilisée a été modifiée, avec l’emploi d’une couleur plus vive en 1964. Lors de la saison 1994, les 49ers ont remis au goût du jour les anciens maillots avec les ombres portées de 1955, y compris pour le Super Bowl XXIX. Pour suivre la tendance qui impliquait de passer à des couleurs plus sombres, des nouvelles tenues ont été adoptées en 1996 pour célébrer les 50ème anniversaire de la franchise. Le rouge est redevenu plus foncé, avec un dégradé de noir autour de la numérotation. Le logo de la franchise a été incrusté au milieu des bandes sur les manches, et les numéros ont été positionnés plus hauts, sur le dessus des épaules. Enfin en 2009, San Francisco est revenu aux mêmes maillots qu’entre 1964 et 1995. Des améliorations modernes comme des coupes plus ajustées ont simplement été apportées.
Pour le maillot extérieur, l’histoire est plus tumultueuse. À la base, ce maillot blanc était composé d’une numérotation rouge et de rayures rouges dites Northwestern (une bande épaisse au milieu de deux plus plus fines) sur les manches. Entre 1950 et 1955, cet uniforme a été supprimé. À partir de sa réintroduction, il a connu un bon nombre de changement. Comme pour le maillot rouge, des ombres noires ont été ajoutées autour des numéros. Les bandes horizontales ont disparu au profit d’une seule, plus épaisse et positionnée au niveau des épaules; avant qu’elle ne soit à nouveau divisée en deux, plus fines. Ce système a perduré de 1959 à 1964, où les rayures horizontales traditionnelles ont été utilisées pour l’ensemble de la gamme. Même son de cloche en 1996, avec l’apparition sur les manches du logo et un liseré doré est venu encercler les chiffres, en plus des ombres tombantes. Cet exemplaire a été utilisé jusqu’en 2009 où l’ensemble de la gamme a été harmonisé sur les anciens modèles. En 2015, le troisième maillot alternatif (color rush) a fait son apparition. Tout noir comme le pantalon, avec des rayures et numéros rouges. Celui-ci a été remplacé par un rétro (throwback) entièrement blanc depuis l’an dernier, avec le retour des ombres portées.
L’aventure du casque semble traditionnelle, mais en réalité l’équipe a subi plusieurs changements tout au long de son existence, y compris celui avec le fameux logo « une journée ». L’emblématique « SF » imbriqué dans un ovale, familier à tous les fans de NFL, a fait son apparition en 1962 sur un casque argenté. Avant cela, la franchise a alterné entre le blanc, or, argent, rouge, sur du cuir ou une coque plastique. La version dorée est arrivée deux ans plus tard pour être encore la même aujourd’hui. Seul le logo a changé. Un modèle a même été présenté au public mais n’a jamais vu le jour officiellement. En 1991, les 49ers ont annoncé une refonte de leur identité visuelle, accompagnée d’un nouveau logo pour la protection. Le « SF » entrelacé serait abandonné au profit d’un « 49ers » stylisé blanc, avec un contour rouge et une ombre portée noire. Ce look a été démoli par tous les fans et médias tant et si bien que l’idée a été abandonnée la semaine suivante. La légende raconte que cela est intervenu dès le lendemain, d’où le surnom de « logo d’un jour ». Depuis, peu de modification. Une grille de protection rouge, un rouge plus sombre et un double contour or et noir autour de l’ovale ont été appliqués en 1996. Dernière mise à jour en 2009 avec le retour des couleurs d’origine et d’une grille de protection grise. En version rétro, San Francisco évolue avec un casque qui n’a pas de double contour autour de logo, optant uniquement pour un simple trait noir à l’image de la version entre 1964 et 1995.
Les glorieux anciens
Hall of Famers : Larry Allen (OT, 2006-2007), Fred Dean (DE, 1981-1985), Eddie DeBartolo (propriétaire, 1977-2000), Richard Dent (DE, 1994), Chris Doleman (DE, 1996-1998), Kevin Greene (LB, 1997), Charles Haley (DE, 1986-1991, 1998-1999), Bob Hayes (WR, 1975), Rickey Jackson (DE, 1994-1995), John Henry Johnson (FB, 1954-1956), Jimmy Johnson (CB, 1961-1976), Ronnie Lott (S, 1981-1990), Hugh McElhenny (RB, 1952-1960), Joe Montana (QB, 1979-1992), Randy Moss (WR, 2012), Leo Nomellini (OT, 1950-1963), Terrell Owens (WR, 1996-2003), Joe Perry (1948-1960, 1963), Jerry Rice (WR, WR, 1985-2000), Deion Sanders (CB, 1994), Bob St.Clair (OT, 1953-1963), O.J Simpson (RB, 1978-1979), Y.A Tittle (QB, 1951-1960), Bill Walsh (entraineur, 1979-1988), Dave Wilcox (LB, 1964-1974), Rod Woodson (CB, 1997), Steve Young (QB, 1987-1999).
Numéros retirés : 8 – Steve Young (QB, 1987-1999), 12 – John Brodie (QB, 1957-1973), 16 – Joe Montana (QB, 1979-1992), 34 – Joe Perry (RB, 1948-1960, 1963), 37 – Jimmy Johnson (DB, 1961-1976), 39 – Hugh McElhenny (RB, 1952-1960), 42 – Ronnie Lott (S, 1981-1990), 70 – Charlie Kruger (DT, 1959-1973), 73 – Leo Nomellini (OT, 1950-1963), 79 – Bob St.Clair (OT, 1953-1963), 80 – Jerry Rice (1985-2000), 87 – Dwight Clark (WR, 1979-1987).
Récompenses individuelles : Coach de l’année : Bill Walsh (1981), George Seifert (1990, 1994), Jim Harbaugh (2011).
Rookie défensif de l’année : Bruce Taylor (CB, 1970), Dana Stubblefield (DT, 1993), Patrick Willis (LB, 2007).
Joueur offensif de l’année : Deion Sanders (CB, 1994), Dana Stubblefield (DT, 1997).
Joueur offensif de l’année : Jerry Rice (WR, 1987, 1993), Roger Craig (RB, 1988), Joe Montana (QB, 1989), Steve Young (QB, 1992).
MVP : Joe Perry (RB, 1954), John Brodie (QB, 1970), Joe Montana (QB, 1989, 1990), Steve Young (QB, 1992, 1994).
MVP du Super Bowl : Joe Montana (QB, 1981, 1984, 1989), Jerry Rice (WR, 1988), Steve Young (QB, 1994).
MVP du Pro Bowl : Billy Wilson (WR, 1955), Hugh McElhenny (RB, 1958), Jerry Rice (WR, 1996).
Stades : Kezar Stadium (1946-1970), Candlestick Park (1971-2013), Levi’s Stadium (2014 à aujourd’hui).