[Intersaison] Cincinnati Bengals : rugir de nouveau en défense

La saison 2024 vient de se terminer, et dès le 12 mars prochain, la campagne 2025 ouvrira ses portes. Touchdown Actu en profite donc pour vous proposer un tour d’horizon des différentes franchises pendant l’intersaison. Quels joueurs garder et couper ? Quels agents libres prolonger ? Quelles recrues observer ? Voici quelques idées, franchise par franchise. À l’honneur, aujourd’hui, les Cincinnati Bengals.

À Cincinnati, le manque d’équilibre pèse lourd sur les consciences. Et pour cause, après une saison XXL de l’escouade offensive, portée par un Joe Burrow et un Ja’Marr Chase étincelants, la défense n’a pas fait le boulot pour assurer une place en playoffs.

Pourtant, les Bengals ne sont vraiment pas passés loin d’une qualification in extremis pour jouer au-delà du mois de janvier. Si les hommes de Zac Taylor ont commencé timidement, avec un bilan de 4 victoires pour 8 défaites après 12 semaines, ils ont su relever la barre. Et avec la manière.

C’est simple, les tigres ont terminé la saison régulière sur une série de cinq victoires consécutives et un bilan positif de 9 victoires pour 8 défaites. Seulement, ça n’a pas suffi. Et c’est entièrement à cause de la défense. Cincinnati a inscrit en moyenne 27,8 points par match mais en a aussi encaissé 25,5.

Il en résulte un sentiment d’inachevé, voire de gâchis. Et avec les choix difficiles qui vont devoir être faits durant l’intersaison, rien n’assure que les Bengals auront de quoi être aux avant-postes la saison prochaine.

Les tauliers

1. Joe Burrow (QB)
2. Ja’Marr Chase (WR)
3. Trey Hendrickson (DE)

Pas de grosse surprise chez les tauliers. Le top 3 reste le même que l’an passé. Et c’est logiquement que Joe Burrow s’impose comme le pilier de la franchise. En forme toute la saison, le quarterback de 28 ans n’est pas passé loin du titre de MVP. Leader de la ligue à la passe, il a tout simplement dominé cette statistique. C’est pourquoi cette saison est aussi frustrante : avec de tels résultats, tous les ingrédients semblaient réunis pour aller loin en playoffs.

Idem pour Ja’Marr Chase. Même s’il a été boudé pour le titre de joueur offensif de l’année, le receveur de 24 ans a réalisé un nouvel exploit dans sa jeune carrière déjà exceptionnelle avec une triple couronne. Il est premier dans toutes les statistiques et il est incontestablement le meilleur receveur de la NFL en 2024. Son alchimie avec Burrow risque de continuer à faire des étincelles dans les prochaines années. Mais pour ça, il faudra enfin lui assurer une prolongation de contrat.

Toujours aussi monstrueux, Trey Hendrickson a donné l’impression d’être le seul joueur compétent en défense cette année du côté de Cincinnati. Leader du nombre de sacks avec 17,5 réalisations (comme l’an passé), il s’impose encore et toujours comme l’un des meilleurs pass rusher de la NFL. Et il pourrait bien mériter une prolongation lui aussi.

Les indésirables

1. Sam Hubbard (DE)
2. Alex Cappa (G)
3. Sheldon Rankins (DT)

Sam Hubbard est un des visages des Bengals. Mais il est plus qu’évident que ses jours à Cincinnati sont comptés. Pas loin d’avoir 30 ans, le joueur de ligne défensive a trop souvent été diminué. Victime d’une blessure aux tendons lors des camps d’été, il a eu du mal à s’en remettre. Et quand tout semblait rentrer dans l’ordre, il a souffert d’une rupture du ligament croisé postérieur en semaine 15, mettant fin prématurément à sa saison. Même si la décision est difficile, son retrait pourrait libérer de l’espace dans la masse salariale.

Comme d’habitude, la ligne offensive a parfois été faillible. Mais pas nécessairement incompétente, contrairement aux saisons précédentes. Reste que dans l’effectif, certains éléments n’ont pas été à la hauteur. Alex Cappa en fait partie. Il a notamment autorisé 8 sacks sur Joe Burrow cette saison. Et à 30 ans, il ne semble pas être la solution au poste de garde.

Sheldon Rankins risque de ne pas faire long feu. Les Bengals l’ont recruté avec un beau contrat de 2 ans et 24,5 millions de dollars durant la dernière intersaison. Mais force est de constater que les grands espoirs placés en lui n’ont rien donné. Il a manqué 10 matchs à cause de blessures. Et lorsqu’il a enfin pu jouer, il n’a pas été particulièrement impressionnant. Mettre fin prématurément à l’expérience pourrait en plus allouer davantage d’espace dans la masse salariale.

L’homme de l’été

Al Golden, coordinateur défensif

Face à la désillusion, les Bengals font le ménage. Après la fin de saison régulière, la franchise a fait le choix de limoger Lou Anarumo, coordinateur défensif depuis 2019. Artisan de l’épopée 2021, le manque de consistance de la défense lui a logiquement coûté sa place. En remplacement, Cincinnati a embauché Al Golden. Fraîchement débarqué de l’université Notre Dame, il va avoir fort à faire pour redresser la barre et redonner de quoi sourire à Joe Burrow.

Pour autant, Golden arrive en terrain connu. Il a été entraîneur des linebackers entre 2020 et 2022, déjà sous la houlette de Zac Taylor. Mais cette fois, il va devoir aiguiser les crocs de l’escouade au complet. Un travail colossal qui passera forcément par des recrutements et une draft astucieuse.

Les Bengals étaient la 25^ème défense de la ligue en 2024. Une défense qui a encaissé en moyenne 328 yards par match, avec des difficultés aussi bien contre la course que la passe.

Les principaux free agents

1. Tee Higgins (WR)
2. Mike Hilton (CB)
3. J. Hill (DT)
4. Joseph Ossai (DE)
5. Mike Gesicki (TE)

Les autres : Trent Brown (RT), Akeem Davis-Gaither (LB), Marco Wilson (CB), Cody Ford (OL), Tanner Hudson (TE), Joe Bachie (LB), Vonn Bell (S), Trayveon Williams (RB), Jay Tufele (DT), Cam Sample (DL), D’Ante Smith (OL), Khalil Herbert (RB) et Chris Evans (RB).

Beaucoup d’inconnues et de choix difficiles à faire lors de cette intersaison pour les Bengals. Mais ils devraient avoir une bonne marge de manœuvre puisqu’ils figurent en dixième position dans le classement des équipes avec le plus d’espace avant d’atteindre leur plafond salarial. Cincinnati a encore 44 millions de dollars disponibles.

La plus grosse interrogation reste assurément Tee Higgins. Déjà sous le coup d’un franchise tag l’an passé, le receveur risque selon toute vraisemblance d’être de nouveau retenu par l’équipe, mais sans la clause d’exclusivité cette fois. Ce qui suppose que Cincinnati compte bien se mettre à la table des négociations pour enfin le prolonger et maintenir le trio ravageur qu’il forme avec Burrow et Chase. Reste à voir si les deux parties arriveront enfin à se mettre d’accord.

Certains vétérans de la défense arrivent aussi en fin de contrat. Mike Hilton a toujours eu un impact notable depuis son arrivée à Cincinnati et n’a pas été ridicule en 2024. B.J. Hill incarne pour sa part une certaine stabilité, même si le départ de DJ Reader au printemps 2024 se fait sentir sur la ligne défensive. Mais leur âge avancé pourrait leur coûter leur place.

Enfin, Mike Gesicki a apporté un vent de fraîcheur à Cincinnati. Signé pour seulement une saison l’an passé, le tight end a été une cible fiable pour Joe Burrow et pourrait prétendre à une prolongation.

Le top 5 des besoins

1. Ligne défensive
2. Cornerback
3. Linebacker
4. Ligne offensive
5. Receveur

Depuis le départ de DJ Reader, la ligne défensive est en souffrance. Hormis Trey Hendrickson, la défense contre la course est très compliquée. Il est indispensable de trouver des joueurs solides pour épauler Hendrickson, tout en sachant que Sam Hubbard et B.J. Hill risquent de partir.

Que ce soit chez les safeties ou chez les cornerbacks, la défense à la passe est particulièrement sinistrée. Mike Hilton risque de partir et les jeunes joueurs ont du mal à performer. Malgré quelques matchs solides, Cam Taylor-Britt n’a toujours pas atteint le niveau de numéro un indiscutable. Une nouvelle recrue de poids pourrait complètement changer le visage de cette défense.

Il en va de même pour les linebackers. D’autant que le vétéran Germaine Pratt a demandé à être échangé juste après la fin de la saison. Ce qui pourrait nécessiter de lui chercher rapidement un remplaçant.

Côté ligne offensive, les deux postes de garde laissent à désirer. Si jamais Alex Cappa était écarté, il sera essentiel de lui trouver un remplaçant décent pour renforcer au moins un minimum la protection de Joe Burrow.

Enfin concernant les receveurs, tout va dépendre de la prolongation, ou non, de Tee Higgins. Si d’aventure il quittait Cincinnati, il faudra trouver à tout prix de quoi compenser son absence. Andrei Iosivas a fait ses preuves en tant que troisième cible mais manque encore de régularité. Et Jermaine Burton a multiplié les frasques et risque de ne pas tenir dans la rotation. Quoi qu’il arrive, il faudra recruter au moins un jeune joueur à cette position.

La cible

Byron Murphy Jr. (CB, Vikings)

Difficile d’estimer une seule et unique cible tant les besoins en défense sont importants. Mais si un constat peut être fait, c’est que les Bengals ont besoin de changement lorsqu’ils défendent la passe. En 2024, Cincinnati a été l’une des pires défenses de la ligue sur troisième tentative.

Byron Murphy Jr. serait donc une pièce additionnelle de choix pour renforcer cette escouade et permettre à de jeunes joueurs qui reviennent de blessures comme Dax Hill et DJ Turner de remettre le pied à l’étrier.

Reste seulement à savoir si les Vikings vont le conserver ou non avec un franchise tag.

Le sang neuf

Walter Nolen (DT, Ole Miss)

Pas sûr qu’il soit encore disponible au 17^ème choix de la draft. Mais si Walter Nolen est dans les parages, les Bengals auraient tort de passer à côté. Ancienne grosse recrue en sortie de lycée, Walter Nolen est un vrai poison sur l’intérieur de la ligne, de par sa capacité de pénétration quasi constante.

L’associer avec Trey Hendrickson pourrait faire des ravages, en plus d’apporter du sang neuf dans la défense contre la course. Ce qui est sûr, c’est que les Bengals vont se concentrer sur la défense au premier tour. Et tout bon prospect encore disponible sera bon à prendre.

Autres choix : James Pearce Jr. (EDGE, Tennessee), Mike Green (EDGE, Marshall), Jahdae Barron (CB, Texas).