[Intersaison] Seattle Seahawks : sans ligne, point de salut

Les Seahawks doivent améliorer beaucoup de choses en 2025, mais, surtout, surtout leur ligne offensive.

Rams Seahawks

La saison 2024 vient de se terminer, et dès le 12 mars prochain, la campagne 2025 ouvrira ses portes. Touchdown Actu en profite donc pour vous proposer un tour d’horizon des différentes franchises pendant l’intersaison. Quels joueurs garder et couper ? Quel agents libres prolonger ? Quelles recrues observer ? Voici quelques idées, franchise par franchise. A l’honneur, aujourd’hui, les Seattle Seahawks.

Si près et pourtant si loin. A 10-7, les Seahawks auraient sans doute dû être en playoffs, mais pour quoi faire ? A part Denver en semaine 1 et des Rams dont les titulaires étaient au repos en semaine 18, la franchise de l’état de Washington n’a pas réussi à battre d’adversaire qualifié en playoffs.

L’équipe manque encore de talent pour rivaliser. Ses faiblesses à l’intérieur de la ligne offensive sont incurables à ce niveau. La satisfaction, c’est que Mike Macdonald a pris ses marques comme entraîneur principal, faisant largement progresser la défense et l’équipe pendant la saison. Mais pour devenir une équipe à craindre, il faut passer un cap, et c’est ce qu’il y a de plus difficile en NFL.

Pour ce faire, Seattle a peu de moyens…. ou peut-être que si. L’équipe a 15 millions et quelque de déficit affiché en termes de cap. Mais chaque franchise a des stratégies différentes. Un rapide coup d’oeil permet de voir que les Seahawks peuvent rapidement dégager plusieurs dizaines de millions de dollars. Il y a donc un peu de marge, mais surtout des choix à faire : avant de penser à recruter, Seattle va devoir négocier avec ses joueurs, notamment du côté offensif.

Les tauliers

  1. Leonard Williams (DT)
  2. Geno Smith (QB)
  3. DK Metcalf (WR)

Pas besoin d’expliquer pourquoi Leonard Williams est dans cette liste, tant “Big Cat” a éclaboussé la saison dernière de son talent avec notamment un total de 11 sacks – depuis l’intérieur de la ligne ! – et une action restée dans les mémoires. Il reste deux ans de contrat à l’ancien Giant, qui est l’homme fort de la défense de Seattle, au même titre que Devon Witherspoon (DB) ou Julian Love (FS).

Plus discutable et discutée est la présence en ces lignes de Geno Smith. 21 touchdowns, 15 interceptions pour 4 320 yards : quoique prolifiques en termes de distance, les statistiques du lanceur ne sont pas mirobolantes. Beaucoup remettent en cause Smith, devenu un vrai sujet de discorde dans les travées du Lumen Field. Sans jeu de course, derrière une ligne offensive aux allures de porte battante, pas toujours aidé par un coordinateur offensif monomaniaque, Smith a pourtant permis à son équipe d’avancer. Une prouesse qu’il serait dangereux d’attendre de la part d’un quelconque quarterback sur le marché, son remplaçant Sam Howell en tête.

Si débat il y avait, Mike McDonald l’a tranché dans plusieurs interviews où sa volonté de garder son quarterback est apparue évidente. Mais comment ? Smith compte pour plus de 44 millions contre le cap actuellement, et 31 d’entre eux seraient économisés avec une coupe. Pour le garder, il faudra sans doute le prolonger. Ce qui n’est pas évident à 35 ans, mais les Seahawks n’ont pas vraiment d’alternative.

Parfois agaçant, DK Metcalf (WR) reste quant à lui l’arme offensive principale de l’équipe, même si ses 992 yards cette saison ont été éclipsés par Jaxon Smith-Njigba. Souvent couvert par plusieurs adversaires, forçant à garder religieusement les longs tracés, Metcalf présente une combinaison de vitesse et de puissance quasiment unique dans la ligue. De quoi lui donner une vraie valeur marchande pour un potentiel échange… En dernière année de contrat, il est plus probable de le voir reconduit, allégeant ainsi son lourd poids (près de 32 millions) sur le cap de l’équipe.

Les indésirables

  1. Dre’mont Jones
  2. Noah Fant Roy
  3. Robertson-Harris

Eut égard à sa carrière et à tout ce qu’il représente pour les Seahawks, il est impossible de mettre l’étiquette d’”indésirable” à Tyler Lockett (WR). Les chances de le voir sous le maillot des Balbuzards l’année prochaine restent faibles. Celui qui est retombé au troisième rang chez les receveurs avec l’émergence de “JSN”, compte pour plus de 30 millions contre le cap cette saison. 17 pourraient être économisés avec une coupe. Le joueur ne devrait en tout cas pas prendre sa retraite.

Pour ce qui est des “vrais” indésirables, Dre’mont Jones n’a jamais légitimé son contrat de plus de 17 millions par an. La prolongation accordée à Noah Fant est quant à elle restée aussi incompréhensible sur le terrain qu’elle l’était déjà. Surtout avec l’émergence prometteuse d’A.J Barner. A eux deux, les Seahawks perdraient 18,5 M contre le cap, mais en économiseraient 20,4. Roy Robertson-Harris a donné satisfaction depuis son arrivée en cours de saison depuis les Jaguars. De quoi lui permettre de conserver ses 6,5 M annuels, dont aucun n’est garanti ? Cela n’est pas sûr du tout. Convaincant mais cher (9m de cap à économiser) et souvent blessé, Uchenna Nwosu n’est pas non plus en sécurité.

L’homme de l’été : Klint Kubiak (OC)

L’expérience Ryan Grubb n’a pas fonctionné. Le coordinateur offensif a été débarqué après un an, coupable de plusieurs péchés capitaux en NFL : une utilisation quasi systématique des shotgun mettant à l’agonie sa ligne offensive moribonde, et une sous-utilisation incompréhensible de la course et des play action incompatibles avec la vision du jeu de son patron Mike Macdonald.

Grubb de retour au niveau universitaire à Alabama, c’est Klint Kubiak qui prend les rênes à Seattle. Avec Kubiak, les Seahawks ont choisi quelqu’un avec plus d’expérience dans la ligue. Le fils de Gary Kubiak connaît l’importance des play actions. Celui qui a travaillé avec de nombreux entraîneurs de l’école Shanahan ne négligera pas les courses.

Reste à savoir quels seront les résultats pour une équipe qui peine à trouver sa référence en attaque. Kubiak avait bien commencé avec les Saints la saison dernière avant que les blessures ne ruinent son plan de jeu. Sa principale tâche à Seattle sera de trouver les moyens de faire fonctionner une des pires lignes de la ligue.

Les principaux free agents

  1. Ernest Jones IV (LB)
  2. Jarran Reed (DT)

Les autres : Pharaoh Brown (TE), Tre Brown (CB), Artie Burns (CB), Stone Forstyhe (OT), Johnathan Hankins (DT), Kvon Wallace (S), Josh Jobe (CB)
Ernest Jones, et c’est tout ? Arrivé en cours d’année depuis les Titans en lieu et place d’un Tyrel Dodson évincé du jour au lendemain, le linebacker a transfiguré la défense contre la course, passée de 31e en 2023 à 18e cette saison. Son tandem avec le rookie Tyrice Knight a été plus que correct, sachant qu’aucun des deux ne devait être titulaire. Il est un des relais de Mike Macdonald sur le terrain. Il est étonnant qu’il n’ait pas encore resigné tant les deux parties ont insisté sur leur volonté de continuer ensemble : comme toujours, cela dépend peut-être à quel prix. Après les fours qu’ont été Jérome Baker et Tyrel Dodson l’année dernière, Seattle a tout intérêt à garder ce qui marche.

Jarran Reed pourrait lui aussi rester. Le vétéran de 32 ans ne devrait pas coûter trop cher et il reste utile dans la rotation (4,5 sacks). Pour le reste, aucun nom ne s’impose avec certitude. Stone Forsythe a pour lui de pouvoir jouer à plusieurs postes de manière fiable, contre lui d’être mauvais partout. A noter que Josh Jobe (DB), devenu titulaire à l’opposé de Riq Woolen, est lui en agent libre restreint.

Enfin, la riche classe de rookies 2022 (Charles Cross, Abraham Lucas, Riq Woolen, Kenneth Walker) arrive en fin de contrat la saison prochaine. Il est probable que les négociations commencent cette saison, surtout pour Cross et Woolen.

Le Top 5 des besoins

  1. Ligne offensive
  2. Ligne défensive
  3. Quarterback
  4. Cornerback

A vrai dire, on s’est retenu ici d’écrire 5 fois ligne offensive. Dur de faire quelque chose quand la ligne permet à son quarterback d’être pressé 39,4 % du temps sans créer non plus de lignes pour les coureurs talentueux que sont Kenneth Walker et Zach Charbonnet.

“Les joueurs de ligne offensive intérieure sont sélectionnés trop haut, et, à mon avis, trop payés”.

Cette phrase prononcée l’année dernière aurait pu être l’épitaphe de John Schneider comme manager général tant cette saison a démontré à tous leur importance. Difficile de croire avant ces Seahawks 2024 que de mauvais guards pouvaient à ce point handicaper une équipe où les tackles extérieurs titulaires (Charles Cross et Abraham Lucas) sont corrects quand ils sont en bonne santé.

Laken Tomlinson, Christian Haynes et Anthony Bradford ont été de sacrées épines dans le pied. A voir si Haynes ou Bradford peuvent progresser. Au centre, Connor Williams devait être une solution long terme… Il a finalement pris sa retraite après quelques snaps envoyés plusieurs mètres au-dessus de son quarterback. Son remplaçant Olu Oluwatimi semble toujours manquer de qualités physiques pour s’imposer, surtout dans le schéma de Klint Kubiak.

Sinon, Seattle ferait bien de construire sur ses forces, à savoir une ligne défensive qui paraît être à un élément près l’une des meilleures de la ligue. A l’extérieur, Boye Mafe et Derick Hall sont bons, mais aucun n’est le monstre qui change tout le plan d’une défense. A l’intérieur, il faut sans doute plus de solutions au poste de nose tackle pour permettre à Byron Murphy de s’exprimer librement sur un côté.

Enfin, que l’on croit ou non en Geno Smith, Seattle a besoin d’un quarterback à long terme, tandis que la position de corner doit être renforcée alors que Riq Woolen arrive en fin de contrat et que Witherspoon joue majoritairement dans le slot. Dans une équipe qui manque globalement de joueurs références pour franchir un palier, des ajouts au poste de linebacker, tight end, voire de receveurs en fonction de la décision prise pour DK Metcalf, sont à considérer.

La cible : Trey Smith (OL, Chiefs)

Est ce qu’on imagine vraiment John Schneider, qui construit des lignes offensives bas de gamme depuis plus de dix ans, faire sauter la banque pour le guard des Chiefs Trey Smith ? Non, mais il le devrait. Super Bowl mis à part, le joueur de 25 ans a été solide toute la saison. Il s’avance comme le meilleur joueur disponible à ce poste à cette intersaison.

Seattle ne peut plus se permettre de faire des paris à l’intérieur. Bradford et Haynes sont tout de même des choix de troisième tour, mais voilà, la draft est une science incertaine. Les Seahawks ont une des lignes offensives les plus jeunes de la ligue. Ils ont besoin d’expérience, et d’un joueur qui donne une identité à l’escouade, permettant peut-être aux autres d’élever leur niveau de jeu. Trey Smith a montré qu’il était ce joueur.

Si ce n’est pas Smith, il faudra néanmoins un renfort à ce poste. A minima, on attendra de John Schneider une classe moins catastrophique que l’année dernière. Aucune acquisition faite avant le début de saison n’a convaincu.

Le sang neuf : Tyler Warren (TE, Penn State)

Alors, évidemment, si les Seahawks sélectionnaient avec leur 18e choix un joueur de ligne offensive comme Tyler Booker (OG, Alabama), un Armand Membou (OL, Missouri) ou même un Will Campbell (OL, LSU) s’il venait à tomber en raison d’un positionnement à l’intérieur, ce ne serait pas un mauvais choix. Mais, comme expliqué, la draft ne suffira pas pour la ligne des Seahawks. Et les joueurs intérieurs peuvent être trouvés plus tard (chez les autres franchises en tout cas).

Un joueur comme Warren ne se trouve pas plus tard. Ce serait déjà un petit miracle s’il était disponible en 18. AJ Barner est bon, certes, mais les Seahawks se doteraient là d’une nouvelle arme de premier choix. Avec Warren, Geno Smith serait enfin libre d’exploiter les zones intermédiaires dans lesquelles il excelle. Et Warren reste très bon pour bloquer, important pour cette équipe. Le choix a beaucoup de sens pour une franchise qui n’a pas eu de star à ce poste depuis Jimmy Graham.

Mike Macdonald oblige, il n’est pas impossible que les Seahawks aillent encore renforcer leur ligne défensive. L’idée de sélectionner un Deone Walker pour le placer en nose tackle et permettre à Byron Murphy de glisser sur l’extérieur de la ligne à 3, avec Leonard Williams de l’autre côté, est enthousiasmante – sauf pour les lignes adverses. Les Seahawks manquent de stars en général. Il est probable qu’ils prendront le meilleur joueur sur leur board, quelle que soit la position.

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