Il y a quelques semaines TDActu vous proposait une trilogie d’articles pour vous présenter les 15 meilleures défenses de l’histoire de la NFL. Dans une ligue de plus en plus tournée vers l’attaque, il était logique faire le même exercice pour ces dernières. Comme pour la défense, et dans un souci de visibilité, les joueurs notables sont au nombre de 3, mais cette liste est non-exhaustive.
Encore en 2018 les Chiefs de Kansas City ont réalisé une performance historique tout au long de la saison. Cette performance est-elle suffisante pour intégrer le classement ? C’est ce que nous allons voir.
15. Buffalo Bills – 1991
Résultat final : défaite au Super Bowl XXVI contre les Washington Redskins
Joueurs notables : Jim Kelly, Thurman Thomas, Andre Reed
Les Bills du début des années 90 sont connus pour avoir perdu quatre Super Bowls d’affilés. Mais il existe une autre manière de voir ce « record » : les Bills ont réussi à se qualifier quatre fois de suite au Super Bowl ! Et cette performance a été rendu possible par une attaque chirurgicale année après année.
L’année 1991 est certainement la plus impressionnante de ce point de vue. L’attaque cumule 6 252 yards, dont 2 381 au sol, soit le meilleur total de toute la ligue, avec près de 300 yards de plus que la deuxième équipe. Dès la deuxième semaine de compétition, les Bills marquent 52 points contre les Pittsburgh Steelers. Dans une saison remarquable, ils gagnent 13 fois et finissent premiers de la conférence AFC. Cette saison régulière comporte quand même un loupé, qui va voir son importance plus tard, la performance de la semaine 6 où les Bills ne marquent que 6 points contre les Chiefs.
Ironie de l’histoire, ce sont ces mêmes Chiefs que les Bills affrontent en match de division en playoffs, et le sentiment de revanche est présent chez les joueurs des Bills. La franchise de Buffalo va alors écraser littéralement celle de Kansas City, en gagnant ce match 34 à 17 avec 448 yards et 4 touchdowns. Malheureusement pour les Bills, ce sont les deux performances suivantes qui vont faire que l’attaque ne se retrouve « que » quinzième de cette liste.
En finale de conférence l’attaque est incapable de produire du jeu contre les Denver Broncos, et ne doit sa qualification qu’a une performance XXL de la défense qui permet une victoire sur le fil 10 à 7. L’attaque ne produit que 213 yards et concède 2 pertes de balles. Le touchdown n’est même pas offensif, puisqu’il s’agit d’un retour d’interception.
Au Super Bowl, la prestation est meilleure, mais pas suffisante. En début de deuxième mi-temps, les Bills sont menés 24 à 0. Si en fin de match les Bills marquent 2 touchdowns, la défaite est sans appel : 37 à 24. Ces deux dernières performances viennent ternir le bilan global, mais ne doivent pas faire oublier une année excellente pour l’attaque de Buffalo.
Le joueur le plus emblématique de cette époque est évidemment le quarterback Jim Kelly, auteur de 3 844 yards et 33 touchdowns, de très bons totaux à l’époque. Mais l’erreur serait d’oublier que l’attaque était surtout la meilleure de la ligue à la course, sous l’impulsion du coureur Thurman Thomas (1 407 yards en course, 2 038 au total et 12 touchdowns) et d’une ligne offensive imperméable. Le centre Kent Hull est le meilleur de la ligue cette année-là, et il est bien épaulé par Jim Ritcher et Howard Ballard, notamment. Enfin, il convient de rendre hommage au duo de receveur Andre Reed (1 113 yards et 10 touchdowns) et James Lofton (1 072 yards et 8 touchdowns).
14. Atlanta Falcons – 2016
Résultat final : Défaite au Super Bowl LI contre les New England Patriots
Joueurs notables : Matt Ryan, Devonta Freeman, Julio Jones
Voici une performance récente, celle des Atlanta Falcons de 2016. Si la fin de saison finit sur une des plus grandes désillusions de l’histoire de la NFL avec le 28-3 gâché au Super Bowl, il faut rendre hommage à une attaque extrêmement efficace.
Deuxième au nombre de yards (derrière les Saints de Drew Brees), les Falcons impressionnent par leur faculté à marquer beaucoup sans commettre d’erreurs. Les 52,6% de drive qui finissent en points sont la meilleure marque de la ligue, plus de 7 points de plus que le deuxième. En parallèle, seulement 6,3% des drives finissent en pertes de balles. Ce différentiel de 45 points entre ces deux marques est monumental.
Durant la saison régulière, les Falcons marquent 540 points, ce qui est tout simplement le 8e meilleur total de l’histoire. Les Falcons terminent la moitié des matchs à plus de 35 points marqués, pour un total de 11 victoires et 5 défaites, malgré une défense en difficulté en début de saison. Et si la saison est une réussite, c’est en playoffs que l’attaque va passer un cap.
Ce sont les Seahawks qui se présentent en match de division, avec une top 5 défense NFL et une réputation explosive sur ce secteur de jeu. Mais le quarterback Matt Ryan réussit une performance XXL, avec 338 yards, 3 touchdowns et 125,7 d’évaluation, pour permettre à son équipe de gagner le match 36 à 20. En finale de conférence c’est encore plus impressionnant, le duo Ryan (392 yards, 4 touchdowns) – Julio Jones (180 yards et 2 touchdowns) écrase la défense des Packers, et les Falcons obtiennent une victoire incontestable, 44 à 21 points.
Puis vient le Super Bowl contre les New England Patriots. Les Falcons mènent 28 à 3, l’attaque est en contrôle, le reste appartient à l’histoire. Les Patriots réussissent le plus grand comeback de l’histoire du Big Game, pour une victoire 34 à 28. S’il peut paraître dur de blâmer l’attaque dans un Super Bowl où les Falcons ont marqué 28 points, l’incapacité à gagner plus de 50 yards en cumulés sur les quatre derniers drives a clairement participé à ce retour. L’attaque devait être le point fort de cette équipe, et elle à disparue au pire moment, laissant les Patriots célébrer le titre, et les fans des Falcons sous le choc.
Mais cette défaite ne doit pas faire oublier une saison sensationnelle des Falcons. Emmené par un Matt Ryan rayonnant au poste de quarterback, logiquement élu MVP après une saison extraordinaire (4944 yards, 38 touchdowns, 7 interceptions et 117,1 d’évaluation). L’autre star est évidemment Julio Jones, le receveur star auteur de 1 409 yards. Mais cette attaque fonctionnait également grâce à un duo de coureurs redoutables en la personne de Tevin Coleman et Devonta Freeman, ainsi que la ligne offensive menée par le centre Alex Mack, auteur d’une saison phénoménale.
13. Green Bay Packers – 2011
Résultat final : défaite en division contre les New York Giants
Joueurs notables : Aaron Rodgers, Greg Jennings, Jordy Nelson
Les années 2000 et 2010 ont été marquées par des attaques fabuleuses, menées par des quarterbacks légendaires. Parmi les équipes qui ont terrorisé les défenses adverses, il y a les Packers d’Aaron Rodgers.
Au début de la saison 2011, les Packers, champions en titre, doivent confirmer qu’ils peuvent conquérir la conférence, et ils s’appuient sur une attaque de feu pour y parvenir. Dès la première semaine, la franchise de Green Bay marque 42 points, portée par le trio emblématique Rodgers-Jennings-Nelson. Et les Packers ne vont pas s’arrêter là, puisqu’il marquent 35 points ou plus durant 10 des 16 matchs de la saison régulière.
La caractéristique principale de cette attaque est sa capacité à faire très peu d’erreurs, et le ratio de 6% de pertes de balles illustre cela, quand on sait qu’à l’inverse 48% des drives finissent sur des points. Mis à part un trou d’air en semaine 15 contre les Chiefs, les Packers sont inarrêtables et accumulent 15 victoires, ce qui permet de décrocher la première place de la conférence.
Malheureusement, l’attaque des Packers cale dès le premier match des playoffs, contre le futur champion, les New-York Giants. Si elle produit du jeu et des yards, les 4 pertes de balle (dont 2 pour Rodgers) vont coûter le match à Green Bay. La défense n’est pas en mesure de compenser le mauvais passage de l’attaque et la défaite est sans appel, 37 à 20. Malgré cette fin prématurée, l’attaque aux 70 touchdowns a marqué l’histoire de la franchise de Green Bay, pourtant une avec l’histoire la plus riche de la NFL.
Aaron Rodgers signe une campagne exceptionnelle avec 4 643 yards (68% de completion, 9 yards par passe), 45 touchdowns pour seulement 9 interceptions. Il est logiquement élu MVP de la saison régulière, ce qui récompense la domination de l’attaque des Packers en 2011, et son évaluation de 122,5 reste la meilleure marque de l’histoire sur une saison.
Jordy Nelson, pour la première fois de sa carrière, dépasse la barre symbolique des 1 000 yards (1 263 yards et 15 touchdowns). Nelson a apporté une nouvelle dimension au jeu, mais l’impact n’aurait pas été le même sans le duo Greg Jennings / Jermichael Finley, qui constitue le complément parfait à Nelson. Concernant la ligne offensive pas de grands noms, même si le centre Scott Wells réalise une belle saison et est logiquement sélectionné au Pro Bowl. L’année 2011 est riche en attaques de rêve, et les Saints auraient pu se retrouver dans ce top 15, mais la performance individuelle de Rodgers fait la différence.
12. Indianapolis Colts – 2006
Résultat final : Vainqueur du Super Bowl XLI contre les Chicago Bears
Joueurs notables : Peyton Manning, Marvin Harrison, Jeff Saturday
L’attaque des Colts dans les années 2000 est une des plus mémorables de l’histoire. Si 2004 aurait pu être mis en avant, c’est bien 2006 qui se place dans ce classement, notamment à cause du scénario final.
Si les Colts finissent troisième en nombre de yards cette année-là, derrière les Eagles et les Saints, c’est dans l’efficacité que l’équipe fait la différence.
Malgré une défense qui ne performe pas, les Colts réussissent à gagner 12 matches dans la saison, dont 3 défaites en fin de saison malgré une attaque qui répond presque toujours présent quand il le faut. Dès la deuxième semaine les Colts réussissent plus de 500 yards et 43 points marqués contre les Houston Texans, symbole d’une attaque qui peut s’enflammer à n’importe quel moment.
En playoffs, les deux premiers matchs sont poussifs, mais les Colts font le minimum. La grande épreuve est la finale de conférence contre les Patriots de Brady, finale avant l’heure de cette saison 2006. La première mi-temps est catastrophique pour la franchise d’Indianapolis, qui se retrouve menée 21 à 6. Mais la deuxième moitié du match est folle : Peyton Manning marque un touchdown à la course, puis lance une passe pour touchdown pour Dan Klecko, defensive tackle de formation. Les Colts égalisent à 21 partout.
Si les Patriots reprennent l’avantage, c’est un touchdown du centre Jeff Saturday, sur un fumble récupéré, qui permet de rester dans le match. À 2 minutes et 17 secondes de la fin, les Colts réussissent le drive parfait et marquent le touchdown de la victoire par l’intermédiaire de Joseph Addai. Les Colts gagnent le droit de disputer le Super Bowl contre les Bears, et leur défense redoutable (N°15 de notre top des défenses de l’histoire).
Lors de cette grande finale, les Colts, d’abord menés 14 à 6 en début de match, réussissent à justifier le statut de favori en étouffant les Bears durant toute la suite du match, et gagnent le match 29 à 17. Bien que l’attaque des Colts soit ralentie par les pertes de balles et une défense inspirée des Bears, elle réussit 430 yards sous une pluie battante et la performance est suffisante pour permettre de soulever le trophée Lombardi.
Cette attaque est évidemment représentée par un trio d’attaquants légendaires : Peyton Manning, Marvin Harrison et Reggie Wayne. La saison de Manning n’est pas la plus impressionnante, avec 4 397 yards et 31 touchdowns, mais l’évaluation de 101,0 reste une performance plutôt rare à l’époque. Le duo de receveurs réussit en cumulé 2 676 yards et 21 touchdowns, chaque receveur dépassant les 1 300 yards. Mais ce qui fait la différence avec d’autres saisons est la présence d’un jeu de course solide, Joseph Addai dépassant les 1 000 yards au sol, ce qui n’est pas si courant dans les équipes de Manning. Enfin, hommage à la ligne offensive, et notamment le centre Jeff Saturday et le tackle Tarik Glenn, qui protègent avec brio leur quarterback.
11. Los Angeles Rams – 1951
Résultat final : Vainqueur du championnat NFL contre les Cleveland Browns
Joueurs notables : Norm Van Brocklin, Bob Waterfield, Dan Towler
Pour cette onzième place, on repart loin dans le passé, avant l’ère du Super Bowl. Durant l’année 1951, les Rams réalisent une saison absolument incroyable sur le plan offensif, et il convient de rendre hommage à une équipe en avance sur son temps.
Pour se rendre compte de la domination, il faut regarder le nombre de yards produits. Les Rams cette année-là génèrent 5 409 yards en 12 rencontres. Pour se rendre compte de la performance, il faut noter que le deuxième est plus de 1 000 yards derrière ! La principale différence avec les autres équipes se fait à la passe, qui est beaucoup moins utilisé que la course à l’époque. Alors que les autres équipes réussissent 5 ou 6 yards par passe, les Rams obtiennent plus de 8 yards par passe.
Cette année-là, les Rams ne remportent « que » 8 matches sur douze, notamment à cause d’une défense catastrophique, mais ils réussissent à marquer plus de 40 points 5 fois, dont 54 points contre les New York Yanks en première semaine. Mais malgré tout ils finissent premiers de la conférence nationale et obtiennent le droit de disputer la finale du championnat.
Les Rams ne sont pas favoris face aux redoutables Browns, quintuple champion en titre. Et pourtant, ce sont bien les Rams qui assènent le premier coup avec un touchdown à la course de Dick Hoerner, 7 à 0 pour les outsiders. Le match se tend et les deux équipes se rendent coup pour coup, avec une égalité de 17 partout en fin de partie. C’est à ce moment que Norm Van Brocklin réussit une passe de 73 yards pour Tom Fears, touchdown et victoire. Les Rams mettent à genoux la plus grande équipe des dernières années.
Le duo de quarterback Van Brocklin/Waterfield incarne cette équipe de Los Angeles. Avec plus de 3 100 yards et 26 touchdowns, ils ont tout simplement écrasé la ligue dans ce domaine. Mais la grande star de cette équipe est le polyvalent Elroy Hirsch, defensive end et receveur pour les Rams. Il va réussir 66 réceptions pour 1 495 yards et marquer la ligue de son empreinte.