La sélection des meilleurs prospects est un moment délicat pour toutes les équipes NFL, tant la diversité de joueurs venant d’universités plus ou moins reconnues rend la supervision délicate. C’est pourquoi, régulièrement, on retrouve des joueurs sélectionnés dans les trois derniers tours dans les sélections All-Pro de fin d’année et au Pro Bowl. Certains sont même devenues des références en NFL et parfois incarnent le visage de leur franchise.
Afin de vous préparer au troisième jour de la draft 2019, voici les meilleurs joueurs ayant été sélectionnés entre le 5e et le 7e tour de draft depuis 2000.
1 – Tom Brady (quarterback)
Sélection: 199e choix, 6e tour par les New England Patriots, draft 2000
College: Michigan
Palmarès: vainqueur de 6 Super Bowl, 4x SB MVP, 3x MVP, 5x All Pro, 14 Pro Bowl, 2x Joueur offensif de l’année
Tom Brady est une icone, un des meilleurs joueurs de l’histoire de la NFL. Et pourtant, il a bien été sélectionné au 6e tour, notamment suite à une performance physique désastreuse au NFL combine, malgré un comeback historique durant l’Orange Bowl en 2000. La suite va donner tort à ses détracteurs.
Pendant près de 20 ans (série en cours), le quarterback va accumuler les performances historique, emmenant son équipe en playoffs quasiment tous les ans et réussissant à participer avec son équipe à 9 Super Bowls, dont 6 gagnés avec à la clé 4 titres de MVP du Big Game. Et en saison régulière Tom Brady affole la aussi les records avec 3 titres de MVP, 70 514 yards et 517 touchdowns.
Si Brady ne deviendra jamais un athlète hors du commun, son sens du jeu et sa capacité à rester calme en toutes circonstances lui ont permis d’atteindre les sommets. Durant les deux premiers Super Bowls de sa carrière (contre les Rams puis les Panthers), il emmène son équipe à la victoire en réalisant des performances historiques en 4e quart-temps. Mais la performance la plus mémorable reste ce retour improbable dans le Super Bowl LI, où les Patriots, menés de 25 points, arracherent la victoire en prolongation.
Légende de ce sport, il est la preuve qu’on peut être sélectionné au 6e tour et avoir un impact énorme en NFL, tant sur le plan sportif que médiatique. Nul doute que le jour de sa retraite sera un deuil pour tous les habitants du Massachusetts.
2 – Antonio Brown (receveur)
Sélection: 195e choix, 6e tour par les Pittsburgh Steelers, draft 2010
College: Central Michigan
Palmarès: 5x All Pro, 7 Pro Bowl
Sélectionné également au 6e tour mais une décennie plus tard, Antonio Brown a lui aussi marqué la ligue de son empreinte. S’il fait plus parler de lui pour des affaires extra-sportives ces derniers mois, le neo-Raiders reste un des receveurs les plus respecté de la NFL. Avec plus de 11 000 yards et 74 touchdowns, il est tout simplement le receveur le plus dominant de la décennie avec Julio Jones.
Les raisons de sa sélection dans l’avant-dernier tour de la draft est également a trouver dans le combine d’avant draft. Auteur d’un décevant 4,47 secondes au 40 yards, les recruteurs considèrent qu’il manque de taille, qu’il n’est pas polyvalent dans les courses ou encore pas assez physique. Il lui faudra d’ailleurs une saison entière avant de montrer l’étendue de son talent, avec 1 108 yards pour sa deuxième campagne. Durant cette première saison difficile, il joue le seul Super Bowl de sa carrière contre les Packers mais sont rôle est très limité.
Actuellement 34e receveur le plus prolifique de la NFL, il ne lui manque « que » 4 727 yards pour atteindre le podium. Si sa production avec Oakland reste au même niveau qu’avec Pittsburgh, il peut atteindre cet objectif d’ici quelques années.
3 – Robert Mathis (defensive end / outside linebacker)
Sélection: 138e choix, 5e tour par les Indianapolis Colts, draft 2003
College: Alabama A&M
Palmarès: vainqueur du Super Bowl XLI, 2x All Pro, 5 Pro Bowl
Pour la dernière place de notre podium nous allons nous intéresser à un défenseur qui, comme Brady, a passé toute sa carrière dans une même équipe dont il est un des plus grands joueurs de ces vingt dernières années : Robert Mathis.
Choisi au 5e tour par les Colts d’Indanapolis, il devient un des leaders défensifs de cette équipe pendant plus de 10 ans. Dans une équipe portée par Peyton Manning en attaque, son duo avec Dwight Freeney, choisi un an plus tôt, va devenir la colonne vertébrale d’une défense souvent sous-côtée et pourtant redoutablement efficace dans les grands moments.
Sur un plan statistique, Mathis cumule 123 sacks et 52 fumbles forcés, record de la franchise pour les deux catégories. Les deux plus grands accomplissements de sa carrière restent sûrement le Super Bowl gagné en février 2007 contre les Bears et l’année 2013 ou il est le leader de la NFL en sacks et le meilleur défenseur de l’AFC. Durant le Super Bowl, il provoque un fumble décisif dans le premier quart-temps du match, participant à la victoire de son équipe.
4 – Richard Sherman (cornerback)
Sélection: 154e choix, 5e tour par les Seattle Seahawks, draft 2011
College: Stanford
Palmarès: vainqueur du Super Bowl XLVIII, 4x All Pro, 4 Pro Bowl
Si les Seahawks ont réussi des performances extraordinaires dans les années 2010, c’est notamment grâce à sa « Legion of Boom », défense redoutée dans toute la NFL. Un des joueurs le plus emblématique de cette équipe est Richard Sherman, dont la carrière universitaire correcte mais pas extraordinaire ne lui permet d’être choisi qu’au cinquième tour.
Dès sa première saison avec Seattle, il réussi à défendre 17 passes et à réaliser 4 interceptions. Au total, durant sept saisons, il réussit 99 passes défendues et 32 interceptions. Avec les Seahawks, il gagne un Super Bowl avant de cruellement perdre le second contre les Patriots à la toute fin du match.
Après une grosse blessure, et en conflit avec sa direction, Sherman a rejoint les 49ers en 2018. Pas vraiment en réussite pour sa première saison, nul doute que le joueur est revanchard et va tout faire pour inverser la tendance lors de la saison à venir.
5 – Julian Edelman (receveur)
Sélection: 232e choix, 7e tour par les New England Patriots, draft 2009
College: Kent State
Palmarès: vainqueur de 3 Super Bowl, SB MVP
Premier des trois receveurs sélectionnés au 7e et dernier tour dans ce classement, Julian Edelman possède la caractéristique rare d’avoir été désigné MVP du Super Bowl, le seul de ce classement avec son quarterback, Tom Brady. Mais le fait le plus étonnant sur le joueur est ailleurs: Il a passé trois ans à l’université de Kent State en tant que titulaire comme… quarterback!
Cependant, c’est bien au poste de receveur que les Patriots vont l’utiliser. En 2009, pour son premier match, il réussit 8 réceptions pour 98 yards. Malgré ce début prometteur, il faut attendre 2013 pour que le joueur s’affirme comme un receveur titulaire, année durant laquelle il cumule 105 réceptions et 1 056 yards.
Auteur de 5 390 yards en carrière, le sommet de la carrière de Julian Edelman a lieu lors du Super Bowl LIII, lorsqu’il réussit 10 réceptions pour 141 yards et aide son équipe à marquer des points décisifs dans un match où l’attaque des Patriots ne réussissait pas à trouver la faille. Il remporte donc le trophée de meilleur joueur et gagne une place de choix dans le cœur des supporters de New England.
6 – Jason Kelce (centre)
Sélection: 191e choix, 5e tour par les Philadelphia Eagles, draft 2011
College: Cincinnati
Palmarès: vainqueur du Super Bowl LII, 2x All Pro, 2 Pro Bowl
Jason Kelce est beaucoup plus petit que la plupart des joueurs de ligne offensive, ce qui explique sa sélection au 5e tour de draft pour un joueur à la vitesse impressionnante. Choisit par les Eagles en 2011, il devient dès sa saison rookie le titulaire au poste pour la franchise de Philadelphie.
En 8 saisons, Kelce a réussi à s’imposer comme un des tous meilleurs centres de la ligue. Ses performances lui permettent de recevoir de nombreuses récompenses, dont deux sélections dans les équipes All Pro et 2 Pro Bowls.
Le sommet de la carrière de Kelce est le Super Bowl LII, durant lequel il aide son équipe a remporter le Super Bowl avec 41 points au compteur. Suite à cette victoire, il délivre un discours légendaire sur la réussite d’une équipe de joueur qu’il juge « sous-estimée » dont il est un des leaders.
7 – Cortland Finnegan (cornerback)
Sélection: 215e choix, 7e tour par les Tennessee Titans, draft 2006
College: Samford
Palmarès: 1x All Pro, 1 Pro Bowl
Quand Cortland Finnegan sort de la petite université de Samford, il est projeté comme un joueur de fin de draft. Son manque de physique et une qualité jugée médiocre au plaquage explique cette évaluation. C’est donc tout naturellement que le joueur a été sélectionné au 7e tour avec le 215e choix.
Après une première saison discrète, il explose dès 2007 en tant que titulaire, compilant 95 plaquages et 13 passes défendues. Mais l’apogée reste 2008, lorsque Finnegan obtient une place dans l’équipe première All Pro, une récompense rare pour un joueur de fin de draft.
Durant ses 11 ans de carrière, le natif de Fayetteville a réussi 663 plaquages, 18 interceptions et 87 passes défendues. Joueur emblématique des Titans de la fin des années 2000, il décide de quitter le Tennessee pour les Rams. Si la saison 2012 est réussie, le reste de sa carrière est marqué par les blessures et les contre-performances et une retraite logique prise en 2015.
8 – Marques Colston (receveur)
Sélection: 252e choix, 7e tour par les New Orleans Saints, draft 2006
College: Hofstra
Palmarès: vainqueur du Super Bowl XLVI
Lorsqu’à trois choix de la fin de la draft les Saints doivent faire leur choix, ils décident de sélectionner un receveur venant d’une université méconnue, dont beaucoup d’observateurs critiquent la capacité à évoluer en NFL : Marques Colston. L’histoire va grandement donner tort aux détracteurs.
Titulaire dès sa première saison, suite au transfert de Donte Stallworth, il réussit à dépasser la barre des 1 000 yards à la réception dès sa saison rookie en seulement 14 matches. Il devient rapidement la cible favorite de Drew Brees. Durant ses sept premières saisons, il dépasse six fois la barre des 1 000 yards, le seul échec étant consécutif à des blessures.
Les saisons réussies s’enchaînent jusqu’à la victoire au Super Bowl XLIV contre les Colts, durant lequel Colston réussit 83 yards à la réception, meilleure performance de son équipe. En perte de vitesse à partir de 2013, il prend sa retraite en 2015 après une carrière exceptionnelle, durant laquelle il aura réussi 9 759 yards et 72 touchdowns. Il aura joué l’intégralité de sa carrière dans la franchise de Louisiane.
9 – Shane Lechler (punter)
Sélection: 142e choix, 5e tour par les Oakland Raiders, draft 2000
College: Texas A&M
Palmarès: 9x All Pro, 7 Pro Bowl
Voici le joueur le plus difficile à placer dans ce top 15. Oui, Shane Lechler est un des plus grands punters de toute l’histoire de la NFL. Cependant, être drafté au 5e tour lorsque l’on joue à la position de punter est loin d’être une mauvaise situation, car souvent les joueurs de ce poste se retrouvent drafté entre le 5e tour et le dernier tour, voire non draftés.
Durant l’intégralité des années 2000, Lechler a formé avec le kicker Sebastian Janikowski un des meilleurs duos d’équipe spéciale de l’histoire. Le joueur de Texas A&M a tout simplement été titulaire dès son année rookie jusqu’en 2017, en loupant seulement deux matches dans toute sa carrière.
Auteur de 1 444 punts pour une moyenne de 47,6 yards (39,3 en net yards), il a été 9 fois All Pro, ce qui est de loin le record dans ce top 15. Parti à Houston en 2013, il finit sa carrière en étant reconnu comme une légende de sa position, et un joueur emblématique du début de siècle.
10 – Josh Norman (cornerback)
Sélection: 143e choix, 5e tour par les Carolina Panthers, draft 2012
College: Coastal Carolina
Palmarès: 1x All Pro, 1 Pro Bowl
Josh Norman a des similitudes avec Sherman. Choisit au cinquième tour, il devient rapidement un cornerback référence en NFL, en alliant un talent certain avec une personnalité forte, parfois même trop forte. Durant ses quatre premières années, il est un des leaders de la défense redoutée des Carolina Panthers.
La saison référence de la carrière de Norman est, pour l’instant, 2015, durant laquelle il est élu All Pro après 19 passes défendues et 4 interceptions. Malheureusement pour les Panthers, cette saison se termine avec une terrible désillusion, la défaite au Super Bowl contre les Broncos de Peyton Manning.
Cette défaite marque également la fin de l’idylle entre Norman et la Caroline, qui file chez les Washington Redskins. La franchise l’avait taggé, avant de retirer le tag et de le laisser libre ! Si la saison 2016 est une réussite, les deux suivantes sont plus contrastées. 2019 sera une année décisive pour la carrière de Norman, qui doit démontrer qu’il est toujours un des meilleurs joueurs à sa position.
11 – Trent Cole (defensive end / outside linebacker)
Sélection: 146e choix, 5e tour par les Philadelphia Eagles, draft 2005
College: Cincinnati
Palmarès: 1x All Pro, 2 Pro Bowl
Malgré une carrière universitaire correcte, Trent Cole n’impressionne pas suffisamment les franchises NFL pour être sélectionné tôt dans cette draft. Cela ne l’empêche pas de faire une fantastique carrière avec les Eagles de Philadelphie.
De 2005 à 2016, le joueur de Cincinnati réussit 617 plaquages pour 90,5 sacks, et devient un des meilleurs défenseurs à son poste de la décennie.
12 – Kyle Williams (defensive tackle)
Sélection: 134e choix, 5e tour par les Buffalo Bills, draft 2006
College: LSU
Palmarès: 1x All Pro, 6 Pro Bowl
Encore un joueur fidèle à la franchise qui l’a choisi en 2006. Avec les Bills, Kyle Williams a réussi à être titulaire pendant plus d’une décennie. Il a également été un des capitaines de cette équipe pendant de nombreuses années.
Auteur de 48,5 sacks durant sa carrière, il n’a pas eu l’occasion de souvent goûter aux playoffs avec la franchise de Buffalo, mais il a su s’imposer comme un titulaire indéboulonnable, leader d’équipe et joueur respecté dans toute la NFL. Les fans ont su le récompenser de sa régularité avec six votes pour le Pro Bowl.
13 – T. J Houshmandzadeh (receveur)
Sélection: 204e choix, 7e tour par les Cincinnati Bengals, draft 2001
College: Oregon State
Palmarès: 1 Pro Bowl
Lorsqu’un joueur est sélectionné après la 200e place, on attend souvent de lui qu’il joue au mieux un rôle de remplaçant, voir de se battre pour une place dans l’équipe réserve pour dépanner en cas de blessures. T.J Houshmandzadeh a fait beaucoup plus que cela. Pendant près de 6 ans et après un début de carrière catastrophique, il est devenu le receveur numéro deux d’une des attaques les plus séduisante des années 2000 : les Bengals de Carson Palmer et Chad « Ochocinco » Johnson.
De 2004 à 2008 il empile cinq saisons d’affilée au-dessus de 900 yards, réussissant même deux fois à dépasser la barre symbolique des 1 000 yards. Il réussit également une saison convaincante aux Seahawks avant de voir sa carrière rapidement décliner. Si on peut penser que dans une attaque moins bien organisée, il n’aurait pas pu atteindre ces chiffres, il a su prendre sa chance avec brio pour faire une carrière plus qu’honorable.
14 – Jay Ratliff (defensive end)
Sélection: 224e choix, 7e tour par les Dallas Cowboys, draft 2005
College: Cincinnati
Palmarès: 1x All Pro, 4 Pro Bowl
Jay Ratliff doit sa sélection en fin de draft, comme plusieurs joueurs de cette liste, à un physique en dessous des standard de la position. Les Dallas Cowboys le sélectionnent avec le 224e choix dans cette draft 2005, et ne vont pas regretter cette décision.
Ratliff fait partie des joueurs auxquels les statistiques ne rendent pas justice. La preuve est qu’en 2009, après une saison à « seulement » 6 sacks, il est nommé All Pro, tant son impact en défense contre la course et celui contre la passe sont complémentaires et redoutés.
Malheureusement, dès 2010 la production et le niveau de jeu de Ratliff régressent, notamment à cause de l’accumulation de blessures. La fin de carrière n’est pas à la hauteur d’un joueur qui a su surmonter tous les obstacles pour réaliser son rêve d’évoluer en NFL.
15 – Ryan Fitzpatrick (quarterback)
Sélection: 250e choix, 7e tour par les Saint Louis Rams, draft 2005
College: Harvard
Palmarès: Aucun
Petit bonus de la rédaction pour cette 15e place. Si Ryan Fitzpatrick ne sera jamais un quarterback référence en NFL, c’est un joueur qui a eu une carrière exceptionnelle pour un 7e tour de draft sortant d’Harvard. Titulaire dans pas moins de 7 franchises au gré des blessures/méformes des autres quarterbacks, il a brillé par son inconstance saison après saison. Capable de briller comme avec les Jets en 2015, il est capable de s’écrouler totalement comme…avec les Jets en 2016.
Si son surnom « Fitzmagic » et son physique particulier resteront dans les mémoires, ses performances garderont toujours un goût doux-amer.