Seattle Seahawks – New Orleans Saints : 23-16
Sous un véritable déluge, Seattle aura rarement autant mérité son surnom de « Rainy City ». Dans ces conditions, très peu favorables aux Saints, les quarterbacks ont été mis à la peine, aussi bien par le pass rush des défenses que par la pluie et le vent. Portés par un Marshawn Lynch déchaîné (28 courses, 140 yards et 2 touchdowns), les Seahawks n’ont jamais été véritablement mis en danger. Soutenus par une défense fidèle à sa réputation, ils n’ont pas concédé le moindre point dans une première mi-temps bouclée sur un score de 16-0.
En dépit d’un Russell Wilson (9/18 et 103 yards – 3 courses et 16 yards) muselé par l’escouade défensive de Rob Ryan tout au long de la rencontre, les Seahawks ont su maîtriser grâce à leur défense de fer et au rouleau compresseur Marshawn Lynch. Malgré un dernier baroud d’honneur, les Saints emmenés par un Drew Brees (24/43, 309 yards et un touchdown) dépassé malgré un sursaut d’orgueil en fin de match, n’ont fait illusion que durant les 30 dernières secondes de la rencontre. La logique a été respectée.
Le moment clé
Il reste une poignée de secondes, Marques Colston (11 réceptions, 144 yards et un touchdown) vient de réduire l’écart (23-15). Sur une tentative d’onside kick désespérée, ce même Colston plonge sur le ballon et offre aux Saints une dernière opportunité inespérée. Avec 10 secondes à l’horloge, Drew Brees se connecte avec Colston, décidément l’homme de cette fin de match. Seulement, au lieu de sortir du terrain et geler le chrono, le receveur tente une passe latérale. La décision est incompréhensible, la tentative complètement ratée. Les Saints sont pénalisés de 10 secondes pour un passe en avant illégale, il en restait 7. Fin de match. Les Seahawks l’emportent et joueront le titre de la NFC. Marques Colston risque d’entendre parler de cette action pendant très longtemps.
Le film du match
Après que le soleil ait laissé entrapercevoir ses rayons durant l’échauffement, la pluie a repris ses droits au moment du coup d’envoi. Et d’entrée les conditions pèsent sur le match. Stoppés par les Seahawks, les visiteurs sont contraints de punter. Après un mauvais snap, le ballon glisse entre les mains de Thomas Morstead qui doit se contenter d’un coup de pied minimaliste de 16 yards jusque sur la ligne de 40 de New Orleans. Seattle est en position idéale, mais la défense des Saints est vigilante. L’attaque des locaux se contente d’un field goal de Steven Hauschka pour ouvrir la marque (3-0). En l’absence de Pierre Thomas, Mark Ingram (10 courses, 49 yards et un fumble) se met en évidence et avale les yards tout en puissance. De 45 yards, Shayne Graham rate l’égalisation. Dans un premier quart-temps aux allures de duel de kickers, Hauschka ne se fait pas prier et passe une tentative longue distance (6-0).
Sur le premier jeu du deuxième quart-temps, la défense des Seahawks frappe. Michael Bennett fait sauter le ballon des bras de Mark Ingram et se couche dessus. Seattle récupère la possession aux abords de la redzone. La suite, c’est un classique. Marshawn Lynch enclenche le « Beast Mode » et enfonce la défense des Saints sur 15 yards jusqu’en terre promise (13-0). Les Skittles pleuvent au CenturyLink Field. Khiry Robinson (13 courses, 57 yards et un touchdown) est en jambe, Drew Brees patauge, les Saints sont stoppés sur une quatrième tentative et restent muets. Juste avant la pause, les hommes de Pete Carroll accroissent leur avance (16-0). C’est la mi-temps, au terme d’une première période à sens unique où le jeu au sol à fait la loi. Et à ce petit jeu, Marshawn Lynch et les Seahawks ont été meilleurs.
Au retour des vestiaires, les Seahawks doivent se passer de Percy Harvin (3 réceptions et 21 yards), victime d’une commotion. Dans des conditions plus clémentes, les défenses sortent les griffes et neutralisent les escouades offensives. Le 3e quart-temps s’achève sans que le moindre point ne soit inscrit. Les mains gantées et sous une pluie à nouveau battante, Drew Brees parvient enfin à rétablir le courant avec ses receveurs. Kirhy Robinson achève le travail en plongeant dans la endzone. Ingram lui emboîte le pas pour la conversion à deux points (16-8). Homme du match la semaine dernière à Philly, Shayne Graham rate sa seconde tentative du match. Dans la foulée, une réception acrobatique de Doug Baldwin et une course féroce de Marshawn Lynch jusqu’en terre promise permettent aux Seahawks de prendre le large (23-8). Dans un dernier baroud d’honneur, Marques Colston marque, avant de recouvrir un onside kick, puis de s’illustrer par une action surréaliste qui enterre définitivement les espoirs de retour des Saints. Score final 23-15, les Saints avaient une toute petite chance, ils l’ont gâchée. Et avec la manière !
Le MVP : Marshawn Lynch (28 courses, 140 yards et 2 touchdowns)
Déchaîné, Marshawn Lynch n’a laissé aucune chance à la défense des Saints. A coup de courses percutantes et de cuts incisifs, le coureur des Seahawks a avalé les yards. Sous une pluie diluvienne en première période, il a permis à son attaque d’avancer, profitant des largesses d’une défense louisianaise incapable de s’adapter au zone read. Il scelle définitivement l’issue du match en fin de 4e quart-temps sur une course pleine de détermination dont il a le secret. Il a porté l’attaque des Seahawks à lui tout seul.
Le flop : Drew Brees (24/43, 309 yards et un touchdown)
Si Marques Colston était un candidat de taille, c’est bien Drew Brees le flop du jour. Malgré une feuille statistique honorable, le quarterback a déçu, comme à Philadelphie la semaine dernière. Durant les trois premiers quart-temps, il n’a été que l’ombre de lui-même. Jamais en rythme, visiblement gêné par le ballon glissant et sous la pression constante du pass rush des Seahawks, le quarterback a été incapable de se connecter avec ses receveurs, paralysant l’attaque des Saints. Malgré un sursaut dans le 4e quart-temps, il n’a pas suffisamment pesé sur le match.
Fantomatique, bousculé et pas assez agressif, Jimmy Graham mérite aussi une belle mention pour le flop de la soirée.
La stat : 8
8 c’est le nombre de passes défendues par Earl Thomas (2), Kam Chancellor (2) et compagnie. Survoltés pendant trois premiers quart-temps, ils ont neutralisé Drew Brees et réduit au silence l’attaque des Saints. Pas d’interception, mais un marquage millimétré et quelques grosses actions qui ont fortement perturbé le jeu aérien louisianais et pesé sur la rencontre.
La suite
Les Seahawks ne sont plus qu’à une marche du Super Bowl. La semaine prochaine, ils tenteront de conquérir leur premier titre de la conférence NFC depuis janvier 2006. Face à eux, les 49ers, rivaux de la NFC Ouest, ou les Panthers, leur adversaire il y a 8 ans. Peu importe l’heureux élu qui devra se rendre au CenturyLink Field, il pourra s’appuyer sur une redoutable escouade défensive. L’affrontement risque d’être explosif.
La feuille de match
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