Detroit dans les années 90 n’est pas la ville fantôme qu’on connait aujourd’hui. A l’époque, les manufactures et industries de la ville tournent à plein régime. En général, les équipes sportives reflètent bien l’image de la ville dans laquelle elles officient. Dans le cas des Lions, les années 90 est une période faste à l’image de sa ville.
Si les Lions sont aussi performants pendant toutes les années 90, c’est en grande partie grâce à joueur exceptionnel comme il en existe peu. C’est Barry Sanders. Exemple parfait de la polyvalence dans le football, ce petit running back, véritable star des années 90, mène Detroit à produire le meilleur football de son Histoire.
Une carrière universitaire historique et un futur tout tracé
Sanders commence sa carrière universitaire en 1986 chez les Cowboys d’Oklahoma State. Durant ses 2 premières années, il est seulement le remplaçant du running back All-American Thurman Thomas. Après une première année d’apprentissage, où il cumule quand même 325 yards en 74 courses pour 2 touchdowns, Sanders débute sa saison sophomore avec plus de responsabilités.
Durant la saison 1987, toujours en tant que remplaçant, il devient le meilleur retourneur de coups de pied du pays avec une moyenne de 31 yards par retour. En plus de ça, Sanders réussit à courir pour 600 yards à la course avec 8 touchdowns.
Thomas part en NFL après la saison 1987 et Sanders se retrouve tout seul à la tête de la depth chart des Cowboys pour sa troisième et dernière année en universitaire.
La saison 88 est marquée par une des meilleures performances individuelles de l’Histoire du sport universitaire américain.
En effet Sanders produit des statistiques impressionnantes : 7,6 yards par portée en moyenne, 200 yards par match de moyenne et des pointes à 300 yards sur quatre matchs. Il établit même plusieurs records universitaires assez impressionnants sur la saison 88. En douze matchs, le running back combine 2628 yards à la course, 3248 au total, il rapporte 234 points à son équipe, score 39 touchdowns et cours pour plus de 200 yards sur cinq matchs consécutifs.
Bien évidemment Oklahoma State se qualifie cette année-là pour le Holiday Bowl. Sanders sort encore une performance exceptionnelle avec une fiche de 222 yards et 5 touchdowns en seulement trois quart-temps.
Ces performances d’extra-terrestre lui valent de remporter logiquement le « Heisman Trophy » de 1988 et surtout d’avoir de nombreuses sollicitations de la NFL. Sanders décide de ne pas jouer sa quatrième année en universitaire et s’inscrit à la draft NFL 1989.
Une décennie d’exploits et de performances extra-ordinaires
Les Lions sélectionnent Sanders en 3e choix de la draft 1989. A la base, le front-office des Lions voulait choisir Deion Sanders, mais le coach de Detroit, Wayne Fontes, fait le forcing pour acquérir le running-back. En fait les inquiétudes des Lions sont basées sur le fait que Sanders est très petit, 1m73 et surtout très léger (91 kg). Ces mensurations amènent Detroit à penser que Sanders n’est pas assez fort ni assez puissant pour pouvoir rivaliser avec un linebacker NFL qui fait quasiment 40 kilos de plus.
A l’époque le choix des Lions est considéré comme un pari et Fontes joue son poste avec la sélection de Sanders au premier tour. En plus de ça, le rookie n’est pas un habitué du show ni du spectacle: il ne fait jamais de célébration après un touchdown, il n’est pas « flashy »
Sauf que la jeune carrière de Sanders débute mal avec une absence au camp d’entrainement des rookies à cause d’un différents contractuel avec les Lions.
Pendant sa saison rookie, le jeune running back avance de manière implacable et fait forte impression dans la Ligue. Il a un impact immédiat sur le jeu des Lions. En seulement 280 portée, il court pour 1470 yards et 14 touchdowns : soit une moyenne de 5,3 yards par portée, une performance déjà exceptionnelle pour un running back, mais en plus venant d’un rookie, c’est du jamais vu dans le football moderne. Ces stats lui valent de terminer en seconde position dans le classement des running back derrière Christian Okoye, et de remporter le titre de rookie de l’année.
Une statistique représente bien l’impact qu’a Sanders sur le jeu des Lions. Le running back mène quasiment à lui tout seul son équipe aux playoffs cinq fois entre 1991 et 1997: une régularité qui va de paire avec la rareté de ce genre de performance.
La saison 1997 représente pour Sanders l’apogée de sa carrière puisqu’il devient membre du prestigieux « club des 2000 yards ». Mieux encore, il est le premier running back depuis OJ Simpson à parcourir au moins 100 yards sur quatorze matchs consécutifs, le symbole parfait de sa régularité.
Grâce à sa performance de choix en 1997, il devient le premier running back de l’Histoire à parcourir au moins 1500 yards sur quatre saisons consécutives et il est aussi élu co-MVP de la saison régulière avec Brett Favre.
Une retraite anticipée et un sentiment d’inachevé
Malgré un succès individuel sans précédent, il manque à Sanders le Graal. Il n’a jamais réussi à gagner un Super bowl avec les Lions. Chaque saison, notamment en 1991, Detroit ne passe pas loin du titre mais sans jamais concrétiser tout les espoirs placés en eux. Malgré cela, Sanders compte à lui seul dix sélections au Pro Bowl ainsi qu’un bon nombre de sélections All-Pro et dans les équipes types de la NFC.
Il est aussi nommé au poste de running back dans l’équipe de la décennie des années 1990.
Cependant même avec toutes ses récompenses, Sanders arrête sa carrière en 1999 , dix ans après sa draft. Il annonce son départ à la retraite à la surprise générale dans le journal de sa ville de résidence , le Wichita Eagle. Le génial running back quitte le football alors qu’il est en bonne santé, un fait rare. Durant ses dix ans de carrière, il a engrangé plus de 15000 yards à la course , 2900 yards à la réception et plus d’une centaine de touchdown.
Petites anecdotes:
– En 2013, Sanders gagne le droit d’être en couverture de l’édition « 25 ans » de Madden NFL.
– En août 2004, Sanders est introduit au Hall of Fame.
– D’après ESPN, Sanders est le troisième meilleur running back de l’Histoire derrière Jim Brown et Walter Payton.
Vidéo hommage de Barry Sanders :