Meilleur joueur défensif l’an passé, candidat annoncé au titre de MVP, véritable pilier d’une terrible défense, JJ Watt a vécu le week end dernier une soirée très compliquée face aux Rams. Comme quoi, même les plus grands joueurs peuvent jouer des matches sans réussir à les influencer …
Cela est parfois du à une simple mauvaise performance, mais dans d’autres cas, c’est uniquement car les adversaires avaient trouvé le plan parfait pour sortir votre pièce maîtresse. C’est la très grande force d’un coach tel que Bill Belichick qui a toujours su maîtriser votre plan A pour vous forcer à utiliser le plan B.
Jeff Fischer a donc réussi un véritable tour de force avec son staff, en décidant que JJ Watt ne serait pas influent au cours de la rencontre. Ils ont adapté entièrement leur attaque pour mettre le #99 adverse hors jeu sur la grande partie du match. Sur 71% des snaps qu’il a joué, Watt a clairement été mis hors jeu… Et là où ce tour de force est impressionnant, c’est que cela semble très simple.
Encore une fois, cette chronique se fait avec l’aimable autorisation de ProFootballFocus.com.
Saint-Louis Rams @ Houtons Texans, 1er Quart-Temps, 7 minutes 9 à jouer
Résultat :
Les Rams réalisent une « double team » (tactique consistant à bloquer un lineman défensif à l’aide de deux linemens offensifs) sur JJ Watt et courent du côté opposé. Une tactique utilisée pratiquement tout au long du match.
Analyse :
Il y a eu deux principales façons dont les Rams ont mis de côté Watt : en réalisant des prises en double team, ou en courant du côté opposé. Sur le jeu analysé, les Rams ont tout simplement additionné ces deux méthodes : le garde droit Harvey Dahl et le tacle droit Joe Barksdale on contenu Watt du côté opposé de la route.
Il s’agit d’une tactique simple qui ne demande pas grand chose pour fonctionner. Le tightend Jared Cook feinte une route « flat » afin d’emmener le linebacker Brooks Reed vers l’extérieur, et cela est combiné à une autre double team sur le côté gauche de la ligne des Rams. Le fullback n’a plus qu’à aller effectuer un blocage lead et le coureur n’a plus qu’à suivre son bouclier et engranger les yards.
Il suffit de regarder la quantité de personnes comprises entre Watt et le coureur pour comprendre comment les Rams ont cherché à limiter l’influence du end défensif. Simple, mais efficace.
Saints Louis Rams @ Houston Texans, 3e Quart-Temps, 2 minutes 29 à jouer
Résultat :
Blocage en un contre un sur JJ Watt, qui passe son adversaire, permettant à Brian Cushing de réaliser un tacle pour perte.
Analyse :
Le jeu analysé juste en dessous va montrer pourquoi les Rams ont cherché à évincer Watt du match. Sur les rares occasions où JJ Watt s’est retrouvé en un contre un, il a montré qu’il était capable de détruire un jeu quasiment à lui tout seul. Contrairement au jeu vu précédemment, les Rams ont décidé de bloquer Watt avec un seul lineman offensif, et ont couru en direction de Watt. Quel est l’intérêt vous demandez vous ? Courir vers le meilleur joueur défensif, bloqué par une seule personne ?
Cette tactique peut fonctionner si Watt plonger vers l’intérieur de la ligne, et que la course était un « cutback » (avec un crochet vers l’extérieur). Malheureusement, Watt a été trop rapide, trop puissant … trop influent.
Barksdale, le tacle droit, a été assigné au blocage de Watt, mais il n’a pas été assez rapide pour écarter Watt suffisamment hors de la trajectoire du coureur. JJ Watt a tout simplement bondi vers l’intérieur de manière trop rapide, battant Barksdale et traversant la ligne offensive.
Watt s’est présenté face au coureur juste après la transmission. Pendant que Barksdale faisait ce qu’il pouvait pour limiter la casse, le coureur Zac Stacy a réalisé un petit mouvement d’esquive pour éviter une perte de 5 yards.
Néanmoins, le linebacker Brian Cushing n’avait « plus qu’à » plaquer Stacy et ainsi ajouter un tacle pour perte à sa ligne statistique, même si sur toute l’action, la grande majorité du travail a été réalisée par Watt.
Ce jeu permet de mettre en avant le « pourquoi » de la tactique des Rams vu précédemment, mais également d’insister sur le fait qu’il faut toujours relativiser les lignes statistiques des joueurs. Un joueur avec un grand nombre de plaquages peut très bien avoir été un monstre défensif, comme il peut très bien être un point faible que l’équipe adverse a ciblé durant toute la rencontre.