Nouvelle structure, rénovation, future implantation… qu’importe l’avancée du projet, le stade demeure l’élément de base pour chaque franchise. Il représente à la fois un véritable moyen de pression auprès des municipalités et une extraordinaire machine à cash pour les équipes. Au cours de ce tour d’horizon, TDActu vous propose de découvrir les spécificités de chaque enceinte. Cette nouvelle phase vous emmène découvrir les illustres anciens, pour la plupart, disparus à l’heure actuelle, mais qui ont abrité les plus belles heures de la discipline.
Direction le Minnesota pour nous plonger dans l’histoire du Hubert H.Humphrey Metrodome de Minneapolis.
Informations
Nom : Mall of America Field at Hubert H.Humphrey Metrodome (2010-2013). Hubert H.Humphrey Metrodome (1982-2009). Situé au centre-ville de Minneapolis, il avait plusieurs surnoms tels que « The Dome », « The Thunderdome » ou « The Homer Dome ».
Adresse : 900 South 5th Street, Minneapolis, MN 55415
Naming : Mall of America (2009 – 2012)
Rénovations majeures : 2011 (22,7 millions de dollars)
Équipes résidentes NFL : Minnesota Vikings (1982-2013).
Propriétaire : Metropolitan Sports Facilities Commission (1982 – 2012) devenue la Metropolitan Sports Facilities Authority pour les deux dernières années.
Architecte : Faziur Rahman Khan et Setter, Leach & Lindstrom, Inc.
Constructeur : Barton-Malow
Dimensions : 227,08 mètres (longueur) x 192,64 mètres (largeur) x 59,44 mètres (hauteur).
Surface : SuperTurf (1982-1986), AstroTurf (1987-2003), FieldTurf (2004-2010), Sportexe Momentum Turf (2010), UBU-Intensity Series-S5-M Synthetic Turf (2011-2013).
Toit : stade couvert par un dôme gonflable.
Capacité : 62 220 (1982-1983), 62 345 (1984-1987), 63 669 (1988-1994), 64 035 (1995-1996), 64 153 (1997-1999), 64 134 (2000-2013).
Suites : 113.
Technique : 7600 sièges rétractables pour la conversion football-baseball, 2 écrans vidéo géants derrière chaque end-zone au niveau de l’étage supérieur.
Début de la construction : 20 décembre 1979
Inauguration : 3 avril 1982
Coût : 55 millions de dollars
Premier match : 12 septembre 1982, Minnesota Vikings – Tampa Bay Buccaneers : 17-10
Dernier match : 29 décembre 2013, Minnesota Vikings – Detroit Lions : 14-13
Démolition : 18 janvier 2014 – 17 avril 2014
Le stade
Le Metrodome a été construit dans un quartier du centre-ville de Minneapolis connu sous le nom d’Industry Square. Il était presque adjacent au campus de l’université du Minnesota, positionné directement de l’autre côté du fleuve Mississippi. Le développement autour du bâtiment a pris de nombreuses années pour se concrétiser. À ses débuts, il y avait peu de bars ou de restaurants à proximité où les fans pouvaient se rassembler, et le « tailgating » était expressément interdit dans la plupart des zones de stationnement.
Il n’était pas un véritable stade polyvalent. Il a plutôt été construit comme un stade de football qui pouvait se transformer en stade de baseball. La configuration des sièges était de forme quasi-rectangulaire. Seuls les sièges présents dans les coins formaient quatre quarts de cercle. Bien que cette configuration soit plus que convenable pour le football, à quelques exceptions près, elle offrait une mauvaise visibilité pour le baseball. Contrairement à d’autres parcs de ligue majeure, il n’y avait pas de sièges au niveau du terrain. Les plus proches se trouvaient au minimum à 1,5 ou 1,8 mètres au-dessus de l’aire de jeu.
En configuration football, 64 121 places disponibles étaient réparties sur deux niveaux. C’était l’un des stades les plus faciles à convertir d’une discipline à une autre où le processus ne durait qu’environ quatre heures. Une section de 7 600 sièges rétractables formait le mur du champ droit pendant un match de baseball. Par la suite ces sièges ont été retirés, permettant d’augmenter la capacité pendant les matchs de football.
Un peu d’histoire
Au milieu du XXe siècle, alors que l’enthousiasme pour le sport professionnel grandissait dans le Minnesota, le Metropolitan Stadium (le Met’), conçu pour le baseball mais partagé par les deux disciplines, était devenu trop petit (48 500 places). Il n’offrait que peu de commodités aux supporters et de revenus aux équipes. Construit en 1956 à Bloomington pour l’équipe de ligue mineure des Minneapolis Millers, il a été agrandi pour accueillir des rencontres de ligue majeure lorsque les Twins et les Vikings sont arrivés en ville en 1961. Les Vikings souhaitaient une nouvelle maison ultramoderne construite pour le football, et la ville de Minneapolis voulait que celle-ci se trouve au centre-ville. D’autres avaient l’intention de courtiser la franchise, notamment Bloomington, St. Paul, l’université du Minnesota, Eagan et le Brooklyn Center. L’idée d’un stade en forme de dôme est apparue à la fin des années 1960, lorsqu’un architecte de Minneapolis nommé Robert Cerny a proposé le concept pour le centre-ville de Minneapolis. Au cours de la décennie suivante, l’idée de Cerny est devenue un enjeu politique. Il était question d’un dôme à Bloomington, d’un autre dans la ville de St.Paul ou encore en bâtir un au-dessus du Memorial Stadium, et de plusieurs autres endroits dans tout l’état. Au début des années 1970, les discussions autour d’un nouveau stade ont commencé à devenir sérieuses. Il le fallait. En 1975, les baux du stade avec les Vikings et les Twins devaient expirer. Les deux franchises, alors à la recherche de profits plus importants, ont fait pression auprès des collectivités locales, exigeant un stade plus grand et mieux équipé. De plus, depuis la fusion AFL-NFL, la ligue avait déclaré que les enceintes d’une capacité inférieure à 50 000 personnes ne suffisaient plus à leurs besoins. Le plus grand bâtiment de la région était le Memorial Stadium de l’université du Minnesota, mais les Vikings ne voulaient pas être locataires d’un stade de football universitaire et demandaient un nouveau site. Les partisans des Twins pensaient également que l’équipe bénéficierait d’un stade couvert pour protéger l’équipe contre les conditions climatiques difficiles de la région en fin de saison. Le Met’ devait de toute façon être remplacé, car il n’était pas bien entretenu. Avec des sièges et des rampes d’accès cassés au niveau de l’étage supérieur, il était devenu un danger pour la sécurité.
Les dirigeants de Minneapolis ont vu une opportunité de faire venir le sport professionnel au centre-ville et, peut-être, de mettre en œuvre la vision de Robert Cerny. En 1972, les défenseurs du projet ont élaboré une proposition de stade réservé pour le football et d’un parking attenant d’une valeur de 49,1 millions de dollars. Le Met’ était considéré comme un endroit plus adéquat pour regarder du baseball, et le manager général/vice-président des Vikings, Mike Lynn, souhaitait vigoureusement une enceinte rien que son équipe. Il ne voulait pas entendre non plus parler d’un stade partagé avec les Gophers ou d’un stade rénové.
« L’idée de jouer dans un stade universitaire est encore plus répugnante que de jouer dans le Metropolitan Stadium », a déclaré Lynn.
Près de 1 000 personnes se sont présentées à une audience publique en 1973 pour l’abattre. Le maire de Minneapolis, Charles Stenvig, a promis de rejeter la proposition de dôme (bien que beaucoup aient dit qu’il soutenait en fait le projet). Il suivait le sentiment de nombreux contribuables qui voyaient là un poids financier malvenu à supporter. Le maire Stenvig a tenu sa promesse et apposa son veto. Cependant, le conseil municipal a révoqué son choix par un vote de 10 contre 3. La proposition a ensuite été soumise au Conseil d’estimation et de taxation, composé de sept personnes (qui a dû approuver la vente des obligations pour le projet), où les choses ont commencé à devenir vraiment intéressantes. En avril 1975, le gouverneur Wendell Anderson a déclaré qu’il était convaincu que les deux équipes quitteraient l’état sans l’adoption d’une loi sur les stades. Dès lors, un groupe de travail de la Chambre de commerce de Minneapolis a étudié les possibilités d’une nouvelle construction. Avec la date butoir approchant, Twins et Vikings étaient position de force et ont utilisé cet avantage pour obtenir gain de cause.
En 1977, la législature du Minnesota, par l’intermédiaire d’Al Patton, a adopté un projet de loi pour un stade sans site, mettant fin à des années de débats. Ce projet a permis au gouverneur Rudy Perpich de créer la Metropolitan Sports Facilities Commission (MSFC) pour remplacer la Metropolitan Sports Area Commission. Cette action en soi ne signifiait pas la fin du Metropolitan Stadium. La commission avait trois options pour satisfaire tout le monde : dépenser jusqu’à 25 millions de dollars pour refaire une beauté au Met Stadium, dépenser jusqu’à 37,5 millions de dollars afin de le remodeler uniquement pour le baseball et construire un nouveau stade pour le football à côté, ou dépenser jusqu’à 55 millions de dollars pour construire un stade couvert par un dôme sur un nouvel emplacement. Après avoir étudié les différentes alternatives pendant 18 mois, la MSFC a voté pour la construction d’une installation couverte polyvalente à l’Est du centre-ville de Minneapolis. Le succès de la construction d’autres dômes, en particulier le Silverdome de Pontiac près de Detroit, a ouvert la voie à l’approbation par les électeurs du financement du projet. Le centre-ville de Minneapolis a commencé un vaste programme de revitalisation, et le retour du sport professionnel a été considéré comme une grande réussite. Plus aucune équipe professionnelle n’y était basée depuis le départ des Lakers (NBA) pour Los Angeles en 1960.
Le groupe de travail sur le stade de la Chambre de commerce de Minneapolis a créé l’Industry Square Development Corporation, qui a acheté un site de 10 hectares pour 14,5 millions de dollars. Ce site a renforcé l’offre de la ville pour l’enceinte sportive. La MSFC a soumis huit propositions pour la nouvelle installation avant qu’en décembre 1978, la commission ne vote à 4 contre 3 pour approuver le site du centre-ville de Minneapolis. Les cabinets d’architectes Skidmore, Owings & Merrill et Setter, Leach & Lindstrom, Inc. ont remporté le contrat de conception du bâtiment. Le cabinet d’ingénierie Geiger Berger Associates a lui conçu le toit. Ces choix n’ont cependant pas été la fin du combat. Les initiatives citoyennes et des référendums politiques ont menacé de faire tomber à l’eau l’affaire tout au long de l’année 1979. Pendant ce temps, la commission du stade luttait pour se conformer aux exigences strictes de la loi qui autorisait la vente d’obligations pour ce qui allait devenir le Metrodome Hubert H. Humphrey. Tous les obstacles ont été surmontés et le chantier a pu démarrer le 20 décembre 1979, financé par une taxe sur les hôtels, les motels, l’alcool, par une taxe spéciale uniquement applicable dans un district près du stade, des dons d’entreprises locales et par l’émission d’obligations.
Première étape, l’excavation du site situé sur le côté Est de Chicago Avenue, entre la 4ème et 6ème rue. Contrairement aux conditions auxquelles étaient confrontés les concepteurs et les constructeurs des premiers stades locaux, le Metrodome n’a pu être confiné sur un emplacement avec des rues existantes. Les routes ont été reconfigurées, étalant ainsi la structure au-delà des limites annoncées. À peine démarré, les ouvriers ont dû faire face à un obstacle majeur. Un bloc de granit de 125 tonnes a été découvert lors de l’excavation. Le rocher a résisté à toutes les tentatives de délogement ou d’explosion, et après les premiers essais infructueux, il s’est retrouvé au cœur d’une campagne publique pour tenter de le sauver. Finalement, une banque locale s’est chargée du dossier. Elle a retiré le rocher du sol à ses frais pour le déplacer sur une pelouse de l’une de ses succursales de banlieue. Ensuite, la coentreprise Barton-Malow/Construction Services, Inc. est passé à l’action. 52 colonnes de béton ont d’abord été enfoncées à 15 mètres de profondeur dans le substrat rocheux autour du périmètre du terrain de jeu. La phase de fondation a commencé par le forage et le remplissage de 135 caissons, d’une profondeur moyenne de 16 mètres, autour du bâtiment. Des colonnes de béton ont encerclé le terrain et, par-dessus, des poutres en béton de 33,5 mètres de long, en forme de marche, ont été coulées sur place. Ces poutres soutenaient la surface assise et les sièges eux-mêmes. Plus de 500 tonnes d’acier de construction et 40 000 mètres cubes de béton ont été nécessaires.
En juin 1981, le chantier du toit a débuté, nécessitant quatre mois de travail. Conçu par l’inventeur des structures gonflables, David H. Geiger, et installé par Birdair Structures, cette structure gonflable était soutenue par la pression d’air positive fournie par 20 ventilateurs de 90 chevaux. Il fallait 120 m3 d’air par seconde pour la maintenir gonflée. Le toit était constitué de deux couches de fibre de verre tissée, chacune d’une épaisseur de 2,5 centimètres, fixées à 18 câbles d’acier sillonnant le stade. La surface extérieure était recouverte de téflon pour la rendre résistante aux intempéries, et à l’intérieur, un tissu acoustique breveté a été apposé. Entre les deux, deux mètres d’air pour permettre une meilleure isolation. En hiver, de l’air chaud était projeté pour aider à la fonte de la neige accumulée sur le toit, même si plusieurs chutes ont été par la suite répertoriées à cause des conditions climatiques. Les 4 hectares de tissu nécessaires ont fait de lui la plus grande étendue jamais réalisée en cette manière. L’ensemble de la structure, y compris les équipements tels que les lumières et les haut-parleurs, pesait 340 tonnes. Lorsqu’il a été gonflé pour la première fois le 2 octobre 1981, le centre du dôme s’est élevé à 56,69 mètres au-dessus de la surface de jeu. Il atteignait les 59 mètres, soit environ 16 étages, à son point le plus haut. Pour maintenir la pression d’air différentielle, les spectateurs entraient et sortaient du bâtiment par des portes tournantes, car l’utilisation de portes normales sans sas aurait entraîné une perte importante de pression. Un centre de contrôle, situé dans la partie inférieure du stade, était chargé de surveiller les conditions météorologiques et d’ajuster la distribution d’air pour maintenir le toit en place.
Nommé d’après l’ancien vice-président et maire de la ville Hubert H. Humphrey (décédé en 1978), le « HHH » Metrodome a coûté en lui-même 68 millions de dollars, nettement en deçà du budget prévu. 124 millions de dollars si l’on ajoute les coûts d’infrastructure et autres, associés au projet. Il a finalement ouvert ses portes le 3 avril 1982, avec un match d’exhibition entre Twins et Phillies de Philadelphie. Trois soirs plus tard, ces mêmes Twins ont perdu contre les Mariners de Seattle (11 à 7) lors du premier match de saison régulière disputé sur place. Il était alors le troisième stade couvert par un dôme à voir le jour. La saison inaugurale des Vikings en salle a débuté le 12 septembre suivant contre les Buccaneers (victoire 17 à 10). Rickey Young a lui marqué le premier touchdown sur une course de 3 yards dans le deuxième quart-temps. C’était une installation quelque peu basique, mais pas aussi spartiate que le Metropolitan Stadium. Un responsable du stade a déclaré un jour que le Metrodome avait été conçu pour « faire entrer les fans, leur permettre de voir un match et les laisser rentrer chez eux ». Dans le cadre de la législation sur les stades, les deux franchises ont été obligées de signer des baux de 30 ans. Cependant, le propriétaire des Twins, Calvin Griffith, a insisté pour obtenir une clause de sortie. Elle pourrait être exercée si l’équipe, pendant trois saisons consécutives, ne parvenait pas à atteindre un des deux objectifs : vendre 1,4 millions de billets par saison ou atteindre le nombre moyen de billets vendus par toutes les équipes de la Ligue Américaine. Il exigeait également l’installation de l’air conditionné si cette absence affectait la fréquentation. Bien que les conduits soient en place, le stade a ouvert sans climatisation. Le climat à l’intérieur a été oppressant pendant le premier été, lui valant le surnom de « boîte à sueur ». Elle a ensuite été installée et utilisée pour la première fois en juin 1983.
Améliorations
Au cours des premières années d’exploitation, le terrain du Metrodome était recouvert de SuperTurf. La surface synthétique, également connue sous le nom de SporTurf, était très rebondissante. Un aspect qui ne plaisait pas du tout aux sportifs locaux. Après plusieurs plaintes, elle a fini par être remplacée par un Astroturf en 1987. En 2004, la MSFC a fait installer une surface artificielle plus récente, appelée FieldTurf. Celle-ci est considérée comme se rapprochant davantage d’un gazon naturel de par sa douceur, son apparence et son toucher. Une nouvelle surface Sportexe Momentum Turf a enfin été posée durant l’été 2010, remplacée un an plus tard par un modèle UBU-Intensity Series-S5-M en raison des dégâts causés par l’effondrement du toit en décembre 2010. Suite à cela, les deux dernières rencontres à domicile des Vikings ont dû être délocalisées à Detroit (contre les Giants) et au TCF Bank Stadium de l’université du Minnesota (contre les Bears). Ainsi, le bâtiment a reçu un nouveau couvre-chef d’une valeur de 22,7 millions de dollars. Le Star Tribune a révélé que 5 des 106 panneaux composant le toit avaient été déchirés au cours de l’incident. Quatre d’entre eux à cause des intempéries et un cinquième par une balle de fusil de chasse visant à soulager la pression de la neige et de la glace. Les fortes doses de neige et de glace, mélangées à des vents forts et des températures basses, ont déchiré, rayé, ou froissé le revêtement en téflon extérieur à des milliers d’endroits. Les dommages ont laissé les fils de fibre de verre exposés à l’eau, mettant en péril la capacité du tissu à supporter la neige, et rendant obligatoire son remplacement. Les équipes de Birdair ont travaillé plus de 15 semaines, à raison de 10 heures par jour, six jours par semaine pour terminer les travaux à temps pour le début de la saison de football 2011.
À part cela, le lieu n’a connu que peu de nouveautés : l’ajout de panneaux LED, de nouveaux écrans vidéo en couleur, une nouvel espace VIP (Terrace Suite), la reconstruction de toutes les tribunes de concession et de nouvelles télévisions dans le hall. En 2009, Mall of America a acheté les droits de dénomination du terrain et uniquement du terrain. Le contrat stipulait qu’il s’appellerait « Mall of America Field at Hubert H. Humphrey Metrodome » pour une période de trois ans, du 5 octobre 2009 au 28 février 2012. Le nom a continué à être utilisé pour les saisons 2012 et 2013. Le bâtiment en lui-même est resté le Hubert H. Humphrey Metrodome. Le lien entre le Mall of America et le Metrodome est ancré dans l’histoire de la ville car le centre commercial a été construit sur le site de l’ancien Metropolitan Stadium. Les deux bâtiments étaient situés à environ 16 kilomètres l’un de l’autre.
Pendant le mandat des Twins sur place, le bâtiment a peu changé. Avant la saison 1994, les dugouts (bancs de touche) ont été rapprochés du terrain, permettant l’installation de trois rangées de sièges supplémentaires et une augmentation de la capacité d’accueil de 900 places. Un espace de rassemblement pour les fans a été ajouté en 1996 le long de Kirby Puckett Place. Il s’agissait d’un lieu de rencontre, où les fans pouvaient se restaurer avant les matchs. Afin de réduire le nombre de sièges vides, un rideau de 61 mètres de long a été ajouté pour couvrir une grande partie des sièges qui se trouvaient à l’étage dans le champ droit. Lors de la conversion entre football et baseball, le monticule du lanceur était soulevé et abaissé par un moteur électrique. Avec l’arrivée des nouvelles surfaces de jeu, les couloirs de base, traditionnellement en terre, ont été supprimés ; remplacés par de simples tracés à même le gazon synthétique. La zone du marbre a été conservée, car elle ne gênait pas en configuration du football. La plaque d’origine a ensuite été déterrée de façon mémorable après le dernier match des Twins pour être installée au Target Field, nouveau domicile de la franchise.
Fermeture
Entre le moment de sa construction et de sa démolition, l’économie du sport a changé. Les équipes ont commencé à faire payer les billets plus chers, tout en exigeant davantages de services, comme des espaces VIP et des vestiaires plus grands, des suites plus luxueuses et plus de recettes de concession. Les propriétaires des deux franchises, les médias et les supporters ont poussé pour que l’État du Minnesota fournisse de nouvelles et meilleures installations pour accueillir ses équipes. Le Metrodome a rempli son objectif premier : fournir une installation climatisée pour accueillir les trois locataires sportifs du Minnesota les plus fréquentés. Mais au fil du temps, il était de moins en moins adapté aux exigences modernes de chaque discipline. Tous ont déclaré que le Metrodome approchait de la fin de sa durée de vie utile. Il était fonctionnel mais manquait de commodités. L’une des principales plaintes concernait les halls d’accès sous les tribunes. Considérés comme quelque peu étroits selon les nouveaux standards, il rendait le lieu exigu lors de fortes affluences. À la fin des années 90, la MSFC affirmait de son côté le contraire, proposant des plans de rénovations pour le football et le baseball afin de contenter tout le monde. Mais face aux refus catégoriques, l’instance a dû se résoudre à accéder aux demandes de leurs hôtes si elle ne voulait pas les voir partir sous d’autres cieux.
Twins, Vikings et Golden Gophers ont chacun proposé un plan pour remplacer le Metrodome, et tous les trois ont été acceptés. L’équipe de football universitaire a été la première à plier bagages pour s’installer dans son nouveau TCF Bank Stadium en septembre 2009. L’université pensait qu’un stade sur le campus motiverait sa base étudiante à assister aux rencontres pour augmenter ses revenus. Arrivé pour la saison 1982 dans le centre-ville de Minneapolis, le programme de football s’attendait à ce que la fréquentation augmente par rapport à celle de l’ancien Memorial Stadium, en particulier pour les matchs de la fin d’année en raison du toit. Si au départ ce fut effectivement le cas, la tendance s’est rapidement inversée. L’atmosphère du campus n’était pas présente et les étudiants devaient prendre un bus pour se rendre au stade. De plus, les piètres performances de l’équipe ont provoqué une baisse d’intérêt.
Les suivants à partir ont été les Twins, dont le nouveau Target Field a été achevé à temps pour l’ouverture de la saison 2010. Les préoccupations concernant le manque de revenus générés dans le Metrodome ont incité la franchise à chercher un nouveau stade dans la deuxième moitié des années 1990. La question d’une installation plus appropriée pour l’équipe s’est poursuivie au XXIe siècle. Le 9 janvier 2005, les Twins sont allés au tribunal pour faire valoir que leur bail devait être considéré comme « mort » après la saison 2005. Un mois plus tard, le verdict rendu a autorisé la franchise à quitter le Metrodome dès la fin de la saison 2005. À partir de là, les Twins ont obtenu des baux d’une année sur l’autre et pouvaient déménager dans une autre ville à tout moment. Cependant, comme il n’existait pas de grands marchés disponibles ou de nouveaux stades de qualité sans équipe, ils se sont résolus à rester sur place. Cette décision a eu le don de faire accélérer les choses. Ils ont intensifié leur pressing auprès des autorités locales, demandant une subvention de plus de 200 millions de dollars pour aider à la construction d’un stade plus conforme à leurs attentes. Le 20 mai 2006, l’état du Minnesota a approuvé le financement pour la construction d’un nouveau stade de baseball, il ne restait plus qu’à trouver le terrain. Fin avril 2007, le comté de Hennepin a officiellement récupéré le futur site du stade par le biais d’une forme de domaine éminent appelé « quick-take ». Après plusieurs mois de conflits avec les propriétaires fonciers, les deux parties sont parvenues à un accord négocié d’un peu moins de 29 millions de dollars pour mettre un terme au litige (15 octobre 2007). Les travaux ont débuté le 17 décembre suivant et se sont achevés officiellement le 22 décembre 2009. Pendant ce temps, les Twins ont disputé leur dernier match au Metrodome contre les Yankees de New York le 11 octobre 2009.
Les Vikings ont été les derniers résidents à temps complet. Pas pour très longtemps. Le propriétaire Zygi Wilf cherchait désespérément depuis une décennie un lieu plus avantageux économiquement pour son affaire. Finissant en 2011, le bail des Vikings était considéré comme l’un des moins lucratifs de la ligue et sa franchise stagnait à la 30ème place des revenus annuels. Entre 2005 et 2007, le promoteur milliardaire s’est porté acquéreur d’importantes propriétés dans des zones sous-utilisées à l’Est du centre-ville, proche du Metrodome. Il a ensuite dévoilé ses plans initiaux pour un nouveau stade et la zone urbaine environnante. Pendant 5 ans, plusieurs projets ont été proposés, abandonnés, ou rejetés. Le rêve s’est enfin concrétisé en 2012. Le 1er mars, le gouverneur Mark Dayton a annoncé la construction du futur bâtiment sur l’emplacement du Metrodome, obligeant l’équipe à se délocaliser sur la pelouse du TCF Bank Stadium entre 2014 et 2015 durant le temps des travaux. Le 10 mai suivant, l’assemblée législative de l’état a approuvé le financement, validé 15 jours plus tard par le conseil municipal de Minneapolis.
Avec cet accord validé, le sort du Metrodome était scellé. Les Vikings ont joué et gagné leur dernier match sur place le 29 décembre 2013 (14-13 contre les Lions). Le lendemain, une entreprise locale a commencé à retirer des sièges pour les vendre au public (60 $) et à diverses organisations caritatives ou à but non lucratif (40 $). Les prix pouvaient monter à 80 $ l’unité pour des demandes spécifiques. Le toit a été dégonflé pour la dernière fois le 18 janvier suivant. Le matin du 2 février, les câbles de soutien en acier qui s’étendaient d’un bout à l’autre du stade et qui maintenaient le couvre-chef en place ont été sectionnés, alors qu’un ensemble de 42 charges explosives ont été lancées simultanément pour détacher les câbles de la structure en béton. Les habitants n’ont pas été informés de cette phase du processus de démolition, provoquant une demi-douzaine d’appels téléphoniques à la police de la part de personnes qui se demandaient ce qui se passait. Huit jours plus tard, peu après 9h15 du matin, après plus de deux mois de travaux préliminaires, la démolition des murs a commencé. Le 17 février, les équipes de démolition s’affairaient à démonter la couronne de béton qui encerclait le sommet du bâtiment, lorsqu’une partie s’est effondrée, provoquant l’arrêt immédiat des travaux. Heureusement, personne n’a été blessé et aucun équipement n’a été endommagé. Après cinq jours d’enquête, les experts ont décidé de détruire la partie restante de l’anneau en béton à l’aide de charges explosives contrôlées car il s’agissait de la façon la plus sûre pour faire tomber la structure restante. Le 23 février 2014, 84 charges explosives de dynamite ont détruit la couronne et les coins du bâtiment, laissant la place aux équipes de démolition pour poursuivre le démantèlement à l’aide de boulets. Le 15 mars, les derniers gradins de l’étage et les poutres de soutien sur le côté Nord-Ouest sont tombés, emportant avec eux tous les vestiges des murs extérieurs du stade. Le 11 avril, les derniers murs intérieurs ont été réduits en ruines, marquant la fin officielle du Hubert H. Humphrey Metrodome. La démolition s’est officiellement terminée six jours plus tard – un mois avant la date prévue – lorsque le dernier camion de gravats a quitté le site de construction du nouveau stade. Les responsables de Mortenson Construction ont déclaré que cette phase avait nécessité 4 910 camions et 16 000 heures de travail.
Évènements organisés
Football : domicile des Vikings (NFL) entre 1982 et 2013. Super Bowl XXVI le 26 janvier 1992 entre les Redskins et les Bills.
Football universitaire : domicile des Golden Gophers de Minnesota entre 1982 et 2008.
Baseball : domicile des Twins (MLB) entre 1982 et 2009. World Series 1987 et 1991. All-Star Game MLB en 1985.
Baseball universitaire : domicile occasionnel des Golden Gophers de Minnesota entre 1985 et 2010, puis à temps complet en 2012.
Basket : domicile des Minnesota Timberwolves (NBA) en 1989-1990.
Basket universitaire : Final Four NCAA en 1992 et 2001. Tournoi régional en 1986, 1989, 1996, 2000, 2003, 2006 et 2009.
Soccer : domicile des Minnesota Strickers (NASL) en 1984, du Minnesota United FC (NASL) en 2013.
Autres : une manche du championnat AMA Supercross Championship (1994-2004, 2008, 2013), catch (WrestleRock 86), cérémonie d’ouverture des jeux olympiques spéciaux en 1991, concerts, évènements religieux (sermon de Billy Graham en 1996), le film Little Big League a été tourné dans le Metrodome en 1993.
Rencontres notables
. Semaine 17, saison 1982 : Vikings – Cowboys : 30-24
Les Vikings ont terminé leur première saison régulière, écourtée par une grève, au Metrodome avec une victoire sur Dallas. Ce match du lundi soir contre les Cowboys est resté longtemps dans les mémoires pour ce qu’ils ont laissé échapper, et non pas tant pour ce qu’ils ont gagné. Dans le dernier acte, alors que les locaux menaient 24 à 13, le ballon a été transmis en arrière à Tony Dorsett. Dans sa propre end-zone, le running back texans a esquivé le premier rideau défensif, grillé la politesse à l’arrière garde violette pour finalement remonter tout le terrain et inscrire un touchdown de 99 yards. Les Cowboys ont ensuite pris la tête (27-24), avant que les Vikings ne l’emportent 31-27 sur un touchdown aérien de Rickey Young.
. Wild card, saison 1982 : Vikings – Falcons : 30-24
Le 9 janvier 1983, les Vikings ont joué et gagné leur tout premier match en playoffs dans l’histoire du Metrodome face aux Falcons. En retard d’un point dans le dernier acte, le touchdown de Ted Brown a offert l’avantage aux locaux (30-24). Minnesota a tenu bon et s’est offert un voyage à Washington pour affronter les Redskins, futurs champions cette saison-là.
. Semaine 6, saison 1989 : Vikings – Packers : 26-14
Le premier match d’Herschel Walker en tant que Viking’, suite à l’échange retentissant avec Dallas. Un mouvement souvent considéré comme le pire échange de l’histoire sportive du Minnesota. Pourtant les débuts étaient prometteurs avec une première course de 47 yards au cours de laquelle il a perdu sa chaussure droite. Le running back a finalement terminé avec 148 yards en 18 portées alors qu’une semaine plus tôt il n’avait pu amasser que 44 yards contre ce même adversaire avec le maillot des Cowboys sur les épaules.
. Semaine 5, saison 1992 : Vikings – Bears : 21-20
Le jour où Jim Harbaugh a perdu le droit de changer les appels de jeu. Tout se passait pour le mieux pour Chicago : sa défense bloquait Rich Gannon et Cris Carter, pendant que l’attaque menée par Harbaugh en avait fait assez pour dominer tranquillement la partie à l’entame du dernier quart-temps (20-0). La donne a changé lorsque l’audible annoncé par le quarterback des Bears s’est traduit par un pick-6 de Todd Scott, donnant aux Vikings leurs premiers points de la partie. Une erreur qui a mis hors de lui l’entraineur Mike Ditka qui s’en est ouvertement pris à son joueur sur le bord de touche. À partir de ce moment, les visiteurs n’ont plus rien produit, contraints de se dégager à chaque fois qu’ils avaient la possession. Gannon a trouvé Carter pour un touchdown de 16 yards, synonyme d’espoir. Puis Roger Craig s’est chargé de remettre les deux équipes à égalité sur une courte course d’1 yard. La transformation de Fuad Reveiz a permis à Minnesota de l’emporter au bout du suspense.
. Semaine 4, saison 1993 : Vikings – Packers : 15-13
Un match serré qui a mis en vedette le second touchdown au sol de Brett Favre en carrière, sept field goals combinés et un dernier drive magique du quarterback Jim McMahon. En toute fin de match, le coup de pied de 20 yards de Chris Jacke a donné un avantage aux visiteurs que tout le monde pensait décisif (13-12). Le célèbre quarterback au bandeau est entré sur le terrain avec un peu plus d’une minute au chronomètre et un temps mort restant pour tenter de renverser le cours de la rencontre. Alors que la défense des Packers était focalisée sur Cris Carter, Anthony Carter et Steve Jordan sur une 3ème & 10, un rookie peu connu, Eric Guilford, a pris le dessus sur Terrell Buckley pour se retrouver démarqué. McMahon l’a vu et sa longue passe de 45 yards a permis à Minnesota d’arriver sur la ligne des 5 yards adverses. Après avoir pris leur dernier temps mort, l’entraîneur Dennis Green a envoyé Fuad Reveiz frapper un field goal de 22 yards pour obtenir la victoire 15 à 13. Curieusement, il s’agirait de la seule réception de Guilford en deux saisons avec les Vikings.
. Semaine 14, saison 1994 : Vikings – Bears : 33-27, après prolongation.
Bears et Vikings se rendaient coup pour coup dans cet affrontement du jeudi soir jusque dans la fin du troisième quart-temps. Les visiteurs ont alors pris un avantage de 8 points (24-16) grâce à un field goal de Kevin Butler (29 yards) et un touchdown à la réception de Greg McMurtry (15 yards). Minnesota n’a pas abandonné. Un field goal de Fuad Reveiz de 38 yards pour revenir, puis un touchdown de Cris Carter (1 yard) converti à 2 points par Andrew Jordan ont permis aux locaux de repasser en tête avec 3 points d’avance (27-24). À l’image de la rencontre, Chicago est revenu à égalité en toute fin de match grâce à un coup de pied de 33 yards. En prolongation, ils comptaient bien clore les débats dès le premier drive. Une bonne avancée a placé le kicker à distance respectable des poteaux (40 yards), mais le ballon est passé à droite des montants, donnant une dernière occasion à Minnesota d’empocher la victoire. Et deux actions plus tard, Warren Moon a trouvé Carter sur une passe de 65 yards pour le touchdown décisif mettant fin à la partie.
. Finale NFC, saison 1998 : Vikings – Falcons : 27-30, après prolongation
Le raté. Les Vikings ont été presque invincibles en 1998 avec l’incorporation du receveur rookie Randy Moss dans une attaque déjà puissante. Ils ont terminé la saison régulière avec une seule défaite au compteur, rentrant en finale de conférence dans la peau du grandissime favori. Les locaux menaient de 10 points au début du quatrième quart-temps, mais éprouvaient les pires difficultés à faire circuler le ballon depuis le retour des vestiaires. Malgré tout, Gary Anderson a tenté un field goal de 38 yards dans les dernières minutes du match, pour tenter de reprendre un avantage à deux chiffres suite au field goal de Morten Andersen. Mais pour la première fois de la saison, il a loupé sa tentative. Derrière, Atlanta a recollé au score dans la dernière minute par l’intermédiaire de Terance Mathis sur une passe de 16 yards. Avant de remporter son ticket pour le Super Bowl sur un nouveau coup de pied d’Andersen en prolongation.
. Semaine 9, saison 2007 : Vikings – Chargers : 35-17
Adrian Peterson a franchi la barre des 200 yards seulement cinq matchs après ses débuts dans la ligue, et un mois plus tard, il a pris le chemin pour devenir l’une des références à son poste. Contre San Diego, le coureur a connu une première mi-temps tranquille, les Chargers menant à la pause grâce au retour de field goal victorieux d’Antonio Cromartie sur 109 yards, suite au raté de Ryan Longwell. Peterson a ensuite enfilé le bleu de chauffe pour piétiner les Californiens. Un touchdown de 64 yards dans le 3ème quart-temps, puis un autre de 46 yards dans le dernier et le coureur était en bonne position pour devenir le premier à franchir les 300 yards au sol. Son équipe, conscient de la situation, a tout fait pour l’y aider. Malheureusement, il n’a pu faire mieux « que » 296 yards en 30 portées et 3 touchdowns. Suffisant pour s’adjuger le record NFL en un match, devançant Jamal Lewis d’un petit yard, et permettre à Minnesota de l’emporter 35 à 17.
. Semaine 3, saison 2009 : Vikings – 49ers : 27-24
Un coup d’éclat dont Brett Favre a le secret. Avec le ballon sur leur propre ligne des 20 yards, 89 secondes restantes à l’horloge, 4 points de retard et aucun temps-mort disponible, le quarterback a mené sa nouvelle équipe vers l’un de ses plus beaux retours. En 5 passes, Favre a trouvé les mains de Bernard Berrian, Visanthe Shiancoe, Sidney Rice et Percy Harvin à deux reprises pour faire descendre le ballon sur la ligne des 32 yards des 49ers à 12 secondes de la fin. Sur la dernière action de la partie, il est parti sur sa droite pour éviter le pressing californien et d’une passe laser, a offert le touchdown à Greg Lewis dans le fond de la end-zone à deux secondes du terme. Après révision du jeu, l’appel a été maintenu et les Vikes ont gagné 27 à 24. Un aperçu de la saison excitante que les violets allaient vivre.
. Semaine 4, saison 2009 : Vikings – Packers : 30-23
16 ans après une courte défaite crève-cœur à la dernière seconde contre leurs rivaux Vikings (voir plus haut), Brett Favre portait cette fois le violet pour sa première saison à Minnesota. Ce jour-là, Favre a savouré sa revanche, conduisant sa nouvelle équipe à un succès 30 à 23, avec 3 touchdowns et 271 yards à la clé. À 40 ans, il a connu l’une de ses meilleures saisons statistiques, menant les Vikings en finale NFC jusqu’à une défaite en prolongation à la Nouvelle-Orléans contre les Saints. Mais cette victoire lui a surtout permis de battre au moins une fois les 32 équipes de la ligue au cours de sa carrière.
. Wild card, saison 2009 : Vikings – Cowboys : 34-3
Les Vikings avaient l’air d’un futur vainqueur du Super Bowl lorsqu’ils ont démantelé Dallas 34 à 3 le 17 janvier 2010. En feu, Brett Favre a lancé quatre passes de touchdown, dont trois à Sidney Rice. Il s’agissait de la dernière victoire en playoffs au sein du Metrodome.
. Semaine 9, saison 2010 : Vikings – Cardinals : 27-24, après prolongation
Avec toute la négativité qui entourait les Vikings du Minnesota en 2010, Brett Favre a quand même réussi à donner un dernier frisson contre les Cardinals. En lutte toute la saison jusque-là, cette rencontre ne serait pas différente. Favre avait lancé deux interceptions et était sous pression tout au long du match. À l’entame du dernier acte, les locaux se sont retrouvés menés de 14 points (24-10) après un field goal de Jay Feely. Favre et Adrian Peterson ont sonné la révolte pour revenir à un touchdown d’écart à 4 minutes de la fin. La défense rugueuse menée par Jared Allen a forcé les Cardinals à se dégager, laissant le champ libre à l’attaque pour revenir à égalité. Il n’a fallu qu’1 minute 57 et 5 jeux pour gagner 77 yards, Favre trouvant Visanthe Shiancoe sur une passe de 25 yards pour forcer les prolongations. L’avantage de la première possession n’a servi à rien aux visiteurs, contraints de se dégager après trois tentatives. En 6 actions et 51 yards, Minnesota s’est retrouvé en position idéale pour conclure et n’a pas laissé passer sa chance. Le field goal de 35 yards de Ryan Longwell offrant la victoire à Minnesota.
. Semaine 17, saison 2012 : Vikings – Packers : 37-34
C’était la saison d’Adrian Peterson, moins d’un an après sa grave blessure au genou (déchirure du ligament croisé antérieur et du ligament collatéral tibial). Celle qui lui a permis de décrocher le titre de MVP grâce à ses 2097 yards au sol, échouant à 8 petits yards du record d’Eric Dickerson. Ce jour-là, Minnesota avait deux objectifs : décrocher une place en playoffs avec une victoire et permettre à Peterson de décrocher le record de yards au sol sur une saison. Seul le premier a été réalisé. Peterson a couru comme un homme possédé, punissant l’une de ses victimes préférées, Green Bay, avec une prestation hors-norme : 199 yards en 34 portées. La victoire a ouvert les portes des wild cards, mais l’aventure s’est arrêté la semaine suivante face à ces mêmes Packers, sur la pelouse du Lambeau Field cette fois.
En chiffres
Matchs joués : 260, entre 1982 et 2013.
Bilan : Saison régulière : 250 matchs (162 victoires – 88 défaites). Playoffs : 10 matchs (6 victoires – 4 défaites).
Premier match : 12 septembre 1982, victoire contre les Tampa Bay Buccaneers 17 à 10.
Dernier match : 29 décembre 2013, victoire contre les Detroit Lions 14 à 13.
Leader à la passe : Daunte Culpepper : 42 matchs, 847/1297, 10 314 yards, 70 touchdowns, 43 interceptions.
Leader à la course : Adrian Peterson : 48 matchs, 1013 courses, 5298 yards, 46 touchdowns.
Leader à la réception : Cris Carter : 95 matchs, 531 réceptions, 6275 yards, 60 touchdowns.
Meilleur match à la passe : Drew Bledsoe (Bills, 15 septembre 2002) : 35/49, 463 yards, 3 touchdowns, 0 interception.
Meilleur match à la course : Adrian Peterson (Vikings, 4 novembre 2007) : 30 courses, 296 yards, 3 touchdowns.
Meilleur match à la réception : Alshon Jeffery (Bears, 1er décembre 2013) : 12 réceptions, 249 yards, 2 touchdowns.
Record d’affluence : 64 134, à plusieurs reprises.
Fun Facts
Le toit enduit de téflon n’a pas su rivaliser avec la neige épaisse et la glace des hivers du Minnesota, ou bien des vents violents. Il s’est effondré quatre fois au cours des six premières années d’exploitation. Le 19 novembre 1981, une accumulation rapide de plus d’un mètre de neige a provoqué sa chute. Même son de cloche l’hiver suivant, le 30 décembre 1982, à nouveau à cause d’une neige abondante. C’était quatre jours avant que les Vikings ne jouent contre les Cowboys lors du dernier match de saison régulière 1982. Quelques mois plus tard, le 14 avril 1983, ce sont de fortes chutes de neige de fin de saison qui ont entrainé une déchirure et le report du match entre Twins et Angels (MLB). Le 26 avril 1986, le toit du Metrodome s’est légèrement déchiré à cause de vents violents, provoquant un retard de neuf minutes en fin de septième manche contre les Angels ; cependant, il ne s’est pas dégonflé cette fois.
Birdair, la société en charge du toit, avait effectué une inspection de routine en avril 2010. Son rapport à la Metropolitan Sports Facilities Commission indiquait que « la membrane extérieure était en bon état et tenait toujours bien le coup », qualifiant l’état du revêtement intérieur de « passable à mauvais ». Ils ont également noté que cette dernière était sale (principalement en raison des émissions de gaz d’échappement provenant des événements automobiles) et présentait quelques trous. Ils conseillaient de surveiller l’évolution de ces trous pour éviter de plus grosses déchirures. Dans l’ensemble, Birdair a noté que la membrane se détériorait comme prévu et avait dépassé sa durée de vie utile de 20 ans. Elle a alors recommandé de planifier son remplacement qui coûteraient de 12 à 15 millions de dollars. En tirant leurs propres conclusions, les membres de la MSFC ont décidé que la pellicule extérieure était dans un état correct et que le toit continuait à avoir une durée de vie utile. Sans faire de recommandations, la commission a prévu de programmer un autre essai quatre ans plus tard, privilégiant la réparation des zones endommagées au cours de l’été suivant. Mère nature n’en a pas laissé le temps. Entre le 10 et le 11 décembre 2010, une violente tempête hivernale a provoqué une accumulation de plus de 43 centimètres de neige sur la couverture, et les vents violents ont empêché l’équipe de déneigement d’entrer en action. Le 12 décembre, vers 5 heures du matin, le toit s’est effondré en son centre à cause du poids. Quelques heures auparavant, une équipe de Fox Sports, qui préparait son matériel pour le prochain match des Vikings, avait remarqué que de l’eau s’échappait du toit. Ils avaient gardé des caméras allumées toute la nuit, qui ont enregistré les images au petit matin.
On a souvent attribué la cause de la perte visuelle des balles de baseball dans le toit à cause de la couleur similaire des deux éléments. Cependant, la balle apparaissait en fait comme une tache sombre pour un joueur de champ qui la regardait, avec le toit translucide en arrière-plan. Pendant la journée, cette tache foncée était plus facile à apercevoir. La nuit, en revanche, le toit s’assombrissait et le suivi des balles devenait une activité compliquée. La commission du stade a fini par installer des lumières qui illuminaient le toit la nuit, ce qui a permis d’atténuer le problème, mais pas de l’éliminer totalement. Le 4 mai 1986, une balle frappée par Dave Kingman d’Oakland s’est littéralement perdue dans le toit. Celle-ci est passée par un trou d’aération et n’est jamais redescendue. Selon les règles en vigueur en la matière, Kigman a obtenu un double et s’est positionné en seconde base.
Malgré l’apport de la climatisation, attirer du public lors des rencontres des Twins restait un problème au cours des premières années d’exercice dans le dôme. En 1982, l’équipe avait perdu 100 matchs et seulement 921 186 spectateurs avaient franchi les portes du bâtiment. En 1983, ils étaient à 70-92, et il devenait évident que l’assistance n’atteindrait probablement pas la moyenne de 1,4 million de personne par saison d’ici 1984, ce qui permettrait à Calvin Griffith de résilier le bail. Des dirigeants d’entreprises locales, avec à sa tête Harvey Mackay, se sont mobilisés afin que cela ne se produise pas. Leur plan consistait à acheter les billets les moins chers, pour gonfler artificiellement l’affluence. Ils se concentraient ainsi sur les matchs en semaine, où les prix étaient plus bas. Le premier rachat a eu lieu le mardi 15 mai 1984, lors de rencontre opposant Twins aux Blue Jays de Toronto. Bien que moins de 10 000 spectateurs aient assisté physiquement au match, le nombre de spectateurs payants s’élevait à 26 761. Le lendemain, avec les prix réduits en vigueur, l’assistance payante était de 51 863, bien que le nombre de supporters présents ait été plus proche de 8 700 (dont plus de 2 300 étaient des membres de la patrouille scolaire qui sont entrés gratuitement). Les Twins ont alors commencé à annoncer deux nombres pour la fréquentation : les billets vendus et les personnes réellement présentes. Une bataille juridique s’est dessinée pour savoir si ce gonflement artificiel allait empêcher Griffith d’exercer sa clause de départ des lieux. Finalement, le propriétaire a pris la décision de vendre son équipe au banquier Carl Pohlad en juin 1984.
Le Metrodome restera également dans l’histoire de la ligue comme le site propice aux records. 99 yards pour la course de Tony Dorsett (Cowboys) le 3 janvier 1983. L’une des 13 passes décisives de cette même distance a été réalisée par Gus Frerotte vers Bernard Berrian contre les Bears le 30 novembre 2008. Un an auparavant, le stade a vu deux records tombés ce jour-là. 109 yards pour le retour de field goal d’Antonio Cromartie et les 296 yards au sol sur la rencontre d’Adrian Peterson. Si Cordarrelle Patterson (Vikings) a remonté victorieusement le coup d’envoi du Sunday Night Football contre les Packers sur la distance maximale (27 octobre 2013), la marque du running back reste toujours la référence aujourd’hui.