Chaque mercredi, pendant l’intersaison, Touchdown Actu vous propose une immersion dans l’histoire de la Ligue, avec la sélection des 53 meilleurs joueurs de chaque équipe. Quelle franchise a attiré le plus de talents ? Qui seraient les titulaires de ces escouades d’envergure ? Focus cette semaine sur la franchise des Buccaneers, créée à Tampa dès 1976.
LE ROSTER
(* Hall of Famer)
QB : Brad Johnson (2001-2004), Vinny Testaverde (1987-1992), Doug Williams (1987-1992)
RB : Warrick Dunn (1997-2001), Doug Martin (2012-2017), Michael Pittman (2002-2007), James Wilder (1981-1989)
FB : Mike Alstott (1996-2007)
WR : Mark Carrier (1987-1992), Mike Evans (depuis 2014), Joey Galloway (2004-2008), Kevin House (1980-1986)
TE : Jimmie Giles (1978-1986)
OT : Demar Dotson (depuis 2009), Paul Gruber (1988-1999), Donald Penn (2006-2013), Jeremy Trueblood (2006-2012)
G : Ian Beckles (1990-1996), Davin Joseph (2006-2013), George Yarno (1979-1983, 1985-1987)
C : Randy Grimes (1983-1992), Tony Mayberry (1990-1999), Steve Wilson (1976-1985), Jeremy Zuttah (2008-2013)
DE : Chidi Ahanotu (1993-2000), David Logan (1979-1986), Simeon Rice (2001-2006), Lee Roy Selmon * (1976-1984), Greg Spires (2002-2007)
DT : Brad Culpepper (1994-1999), Chris Hovan (2005-2009), Gerald McCoy (depuis 2010), Anthony McFarland (1999-2006), Warren Sapp * (1995-2003)
LB : Derrick Brooks * (1995-2008), Lavonte David (depuis 2012), Hugh Green (1981-1985), Dave Lewis (1977-1981), Hardy Nickerson (1993-1999), Shelton Quarles (1997-2006), Barrett Ruud (2005-2010), Broderick Thomas (1989-1993), Richard Wood (1976-1984)
CB : Donnie Abraham (1996-2001), Ronde Barber (1997-2012), Brian Kelly (1998-2007), Mike Washington (1976-1984)
S : Cedric Brown (1976-1984), Mark Cotney (1976-1984), John Lynch * (1993-2003)
K : Martin Gramatica (1999-2004)
P : Josh Bidwell (2004-2009)
LS/ST : Karl Williams (1996-2003)
LE COACH
Jon Gruden
C’est l’un des choix les plus controversés parmi les head coaches All-Stars. Jon Gruden n’est pas le coach le plus victorieux de l’histoire de Tampa Bay. Son mérite dans le succès de la franchise lors du Super Bowl XXXVII est aussi souvent remis en cause. Pourtant, son passage en Floride n’a laissé personne indifférent. En 2001, celui qui est encore head coach des Raiders sort de playoffs au goût amer. Une défaite en demi-finale de conférence AFC, face aux Patriots, avec la fameuse « Tuck Rule » (fumble annulé car bras du quarterback en mouvement) appliquée au détriment des Californiens. Les playoffs, les Buccaneers les jouent également depuis trois saisons, avec Tony Dungy à leur tête. Pourtant, la famille Glazer, propriétaire de la franchise, veut un coach avec plus de poigne, au lendemain d’un énième échec face aux Philadelphia Eagles. Pour les Bucs, il faut une embauche d’envergure, quitte à y mettre le prix. C’est ce qui sera fait pour aller chercher Gruden, en échange de deux premiers tours de draft, deux deuxièmes tours et 8 millions de dollars. La mission est claire pour le nouveau coach des Bucs : bâtir une dynastie avec un groupe quasi identique (le defensive end Greg Spires sera la principale recrue, aux côtés des receveurs Joe Jurevicius et Keenan McCardell). Malgré une défaite en ouverture en prolongation, la sauce prend rapidement au sein du groupe. Sur les matches qui suivront, Tampa s’octroie douze succès et termine deuxième de la conférence nationale. La réception de San Francisco est une formalité avant le vrai test en finale de conférence face à Philadelphie, la bête noire des Pirates au cours de cette période. Au Veterans Stadium des Eagles, les Bucs créent l’upset grâce à une solide défense et un Pick-6 décisif de Ronde Barber. Pour sa première année aux commandes, Jon Gruden qualifient donc les Buccaneers pour le premier Super Bowl de leur histoire … face aux Oakland Raiders ! Face au MVP de la saison régulière, Rich Gannon, les Floridiens ne partent pas favoris. Mais un excès de suffisance va crucifier Al Davis. Bill Callahan, ancien coordinateur offensif de Jon Gruden, et nouvel head coach des Raiders, conserve le même playbook offensif, et se retrouve exposé face à son ancien mentor. La défense de Tampa plie littéralement son adversaire, pour une déroute d’Oakland (21-48). C’est même Dexter Jackson, safety relativement anonyme, qui terminera MVP de la finale. Jon Gruden a atteint son objectif, tout en profitant d’un groupe solide mis en place par Tony Dungy.
La suite des réjouissances s’annonce d’ailleurs plus délicate. Dès 2003, le torchon brûle entre Gruden et le General Manager de l’époque, Rich McKay. Sur fond de blessures en cascade et de tensions avec le receveur Keyshawn Johnson, le head coach finit par obtenir la tête de son dirigeant. Mais le mal est fait en interne. Les choix de draft abandonnés à Oakland finissent logiquement par coûter cher à Tampa et la masse salariale n’arrange rien, à l’image des départs devenus nécessaires de John Lynch ou Warren Sapp en 2004. Capable de remettre son équipe sur le droit chemin grâce au surprenant retour du vieux Jeff Garcia, Gruden ne pourra éviter le couperet en 2008, avec quatre défaites sur les quatre derniers matches de saison régulière et des playoffs manqués de peu. Avec 57 victoires et 55 défaites à la tête des Boucaniers, il n’aura pas été un modèle de régularité, en dépit de sa première saison canon. L’histoire retiendra tout de même qu’il est le seul à avoir emmené les Bucs sur le toit de la ligue …
LES TITULAIRES
(entre parenthèses, le nombre de matches joués)
LE POINT FORT
Que dire du front seven ? A l’image de l’équipe qui a glané le seul Super Bowl de l’histoire de la franchise, Tampa Bay a su s’appuyer sur des défenseurs féroces pendant plus de 40 ans, notamment sur la ligne défensive. Comme un symbole, le tout premier choix de draft des Bucs est un defensive end, Lee Roy Selmon. Au poste de linebacker, des joueurs comme Hugh Green ou Lavonte David auraient pu être « titulaires historiques » dans bien d’autres équipes.
LE POINT FAIBLE
L’attaque aérienne est sans doute le talon d’Achille de cette équipe. Trouver un receveur numéro 1 a toujours été une galère pour les Floridiens, et sans quarterback d’envergure, autre que Doug Williams, les Bucs en ont souvent payé les conséquences. En défense, le poste de cornerback manque sans doute de profondeur, derrière l’excellent Ronde Barber.
LA PERIODE DOREE
Des paris risqués, des coaches en ont tenté dans l’histoire de la ligue. Mais peu de projets se rapprochent de celui de John McKay en 1976. Coach emblématique des USC Trojans, en College Football, cet homme à poigne a remis Southern California sur la carte du pays dès la fin des années 60, permettant notamment à un certain O.J. Simpson de remporter le Heisman Trophy. A 52 ans, celui qui n’a jamais mis les pieds en NFL reçoit pourtant bon nombre d’appels du pied. Des franchises comme les Patriots, les Browns ou encore les Rams, le sollicitent mais reçoivent une réponse négative. Pourtant, à l’été 76, c’est bien Tampa Bay qui réussit à séduire le technicien. A l’époque, « JMK » voit chez les Buccaneers l’opportunité de façonner une toute nouvelle équipe de A à Z. Et pour y parvenir, il va longtemps devoir essuyer les plâtres. Premier choix de draft de l’histoire de la franchise, le defensive end Lee Roy Selmon est pourtant irréprochable. Mais l’attaque anémique des Floridiens va faire pouffer l’ensemble du pays : pour sa première saison, Tampa ne décroche pas la moindre victoire ! Pire, à cinq reprises, les Bucs terminent la rencontre avec un zéro pointé au tableau d’affichage. En cumulé sur les saisons 1976 et 1977, c’est même 26 matches consécutives que perdront les Pirates pour leur début dans la ligue. Malgré son nouveau statut d’erreur de casting, le head coach va finalement inverser la tendance, non sans une aide bienvenue. Nommé coordinateur offensif, le prometteur Joe Gibbs incite McKay à recruter un jeune quarterback noir bourré de talent. Son nom : Doug Williams, qui sera d’ailleurs drafté dès le premier tour en 1978. Une arrivée qui va changer le visage de l’équipe dès 1979. Dans une conférence NFC très homogène, les Buccaneers décrochent le deuxième meilleur bilan à l’issue de la saison régulière, avec une fiche de 10 victoires pour 6 défaites. Pour les premiers playoffs de leur histoire, ils croisent la route des Eagles en demi finale de conférence. Un obstacle franchi avec succès grâce à un excellent début de rencontre. Trois ans après leur création, les Bucs jouent donc une finale de conférence NFC, à domicile, face aux Los Angeles Rams. Problème : une cascade de blessures touche la franchise au pire des moments. Doug Williams et Lee Roy Selmon sont notamment diminués, limitant les chances de Tampa et amenant les joueurs de John McKay à finir avec un nouveau zéro pointé (0-9). Tampa Bay retournera en playoffs en 1981 et 1982, avant l’une des gestions les plus désastreuses de l’histoire de la ligue. Leader des siens, Doug Williams n’est pas traité financièrement comme un quarterback titulaire, au grand désarroi de son head coach. Après plusieurs mois de tractations infructueuses, l’ancienne vedette de Grambling State se fait la malle, direction l’USFL. Écoeuré et de plus en plus fragile, McKay l’imite en 1984. Preuve de son aura en interne, de nombreux joueurs quitteront le navire suite au départ du coach, comme le linebacker Richard Wood, le cornerback Mike Washington ou le safety Cedric Brown. Sans oublier Selmon … Le propriétaire Hugh Culverhouse ne le sait pas encore, mais les Bucs sont repartis pour une douzaine d’année de galères, avec en point d’orgue la gestion apocalyptique de Steve Young.
LES CANDIDATS CREDIBLES
Le roster actuel est assez jeune, mais outre Mike Evans, Gerald McCoy ou Lavonte David, quelques candidats peuvent être identifiés. Une chose est sûre : si Jameis Winston doit encore progresser, le niveau du roster historique au poste de quarterback lui laisse toutes ses chances. Offensivement, le tackle Donovan Smith s’est aussi montré solide depuis son arrivée dans la ligue. En défense, ce sont surtout les linebackers Kwon Alexander et Kendell Beckwith qui ont laissé entrevoir de belles promesses.
PROCHAINE ALL-STARS TEAM
2 septembre : Tennessee Titans.