La saison approche. La rédaction de TDActu vous propose de faire le point sur les forces et faiblesses des 32 franchises. Aujourd’hui, les Buffalo Bills 2023. Vous pouvez retrouver toutes les présentations en cliquant sur ce lien.
Favoris à la victoire finale à l’aube de la saison passée, les Bills ont rapidement confirmé les attentes, avant de dépérir petit à petit, accablés par les blessures, les tempêtes de neige à répétition et le drame de peu évité avec l’arrêt cardiaque de Damar Hamlin. L’histoire d’une d’une année censée les amener au firmament, dont ils sont finalement sortis mentalement et physiquement rincés.
Ce chemin de croix des dernières semaines de la saison laisserait presque penser que le train du triomphe est passé à Buffalo, mais l’effectif qui se présentera au MetLife Stadium en ouverture de la saison paraît plus à même de lutter pour le titre que celui qui était favori des bookmakers, il y a tout juste un an. Et plus encore que celui qui a conclu la saison sur les rotules.
La saison dernière : 13 victoires, 3 défaites, éliminés au 2e tour des playoffs.
Les mouvements à l’intersaison
Arrivées notables : Kyle Allen (QB), Deonte Harty (WR), Connor McGovern (G), Trent Sherfield (WR), Damien Harris (RB), David Edwards (G), Taylor Rapp (S), Latavius Murray (RB), Poona Ford (DT), Travin Howard (LB), Leonard Floyd (DE).
Resignatures : Jordan Poyer (S), Jordan Philipps (DT), Tyler Matakevich (LB), Sam Martin (P), Shaq Lawson (DE), A. J. Klein (LB), Tyrel Dodson (LB), Dane Jackson (CB), Vam Lewis (CB).
Draft : Dalton Kincaid (TE), O’Cyrus Torrence (G), Dorian Williams (LB), Justin Shorter (WR).
Départs notables : Rodger Saffold (G), Greg Van Roten (G), Tremaine Edmunds (LB), Justin Murray (OT), Case Keenum (QB), Duke Johnson (RB), Devin Singletary (RB), Jaquan Johnson (S), Tommy Sweeney (TE), John Brown (WR), Isaiah McKenzie (WR), Jamison Crowder (WR), Cole Beasley (WR).
L’on pourrait presque faire fi de la liste des joueurs ci-dessus : les arrivées les plus notables chez les Bills 2023 sont celles des joueurs qui ont vu la fin de l’exercice 2022 depuis leur canapé. Ou depuis l’infirmerie. À commencer par Von Miller, acquisition star de la dernière intersaison, dont le retour de sa rupture des ligaments croisés est prévu pour la première partie de saison.
Plus imminent, celui de Micah Hyde, capitaine, leader vocal et émotionnel de l’équipe, blessé à la nuque dès la deuxième rencontre de la saison. Son compère Jordan Poyer, avec qui il formait la meilleure paire de safeties de la ligue, sera enfin à 100% après avoir traîné sa peine et ses multiples douleurs tout au long de l’année. Tre’Davious White est, lui, revenu de sa grave blessure en cours de saison dernière, mais bien en-deçà du niveau qui faisait de lui l’une des références à son poste.
Dans un backfield certes revigoré, mais ne rajeunissant pas, l’addition de Taylor Rapp semble ainsi non seulement inspirée, mais nécessaire pour les ambitions de la franchise. Sa capacité à jouer près de la ligne de scrimmage sera capitale dans le changement de philosophie défensive qui s’amorce.
En attaque, les arrivées de Connor McGovern et Damien Harris, conjuguées aux sélections de Dalton Kincaid et O’Cyrus Torrence à la draft, indiquent là aussi une volonté de changement : celui de ne plus faire peser l’entière fonctionnalité de l’attaque sur le jeu de passe en profondeur et les épaules de Josh Allen.
Le(s) point(s) fort(s) : Josh Allen, un quarterback Top 5
Il aura fallu presque 600 mots pour que le nom du quarterback des Bills ne soit mentionné, et pourtant… Il n’y a pas cinq être humains sur terre meilleur que lui à ce poste. Blessé au ligament latéral interne du coude en Semaine 9, il n’a par la suite pas fait honneur à son statut, avec nombre d’imprécisions dans le jeu court et intermédiaire, et des prises de décisions rappelant presque le Josh Allen rookie.
Mais le voilà de retour en bonne santé, heureux en amour, au début de ses meilleures années de joueur de football et, surtout, mieux entouré que par le passé. Si le nom de Dalton Kincaid figure bien parmi les tight ends dans la depth chart des Bills, il est aisé de le confondre avec un receveur. Du reste, c’est quasiment le rôle qui lui sera assigné, en guise de soupape de sécurité à son quarterback au centre du terrain. Un receveur slot d’1,93 m en lieu et place de Cole Beasley. Bonjour les mismatches.
Bien que mauvais bloqueur, il sera, par son seul gabarit, plus efficace dans le registre que l’ont été Beasley et Khalil Shakir en 2022. Ce qui nous amène à la petite révolution offensive des Bills cette saison : la puissance. Petite seulement, car des bribes ont pu être aperçues l’année dernière : moins de RPO, plus de formation jumbo (6 joueurs de ligne offensifve) et de play action. Cette année, le personnel vient accompagner ce virage.
Damien Harris est un power back traditionnel, bien plus que ne l’était Devin Singletary, qui devrait se régaler derrière les brèches créées par Mitch Morse, Connor McGovern, Ryan Bates et le rookie O’Cyrus Torrence. L’intérieur de ligne offensive des Bills représente en cela un autre point fort de l’effectif et une nette amélioration par rapport au niveau du pauvre Rodger Saffold, qui a certainement fait la saison de trop.
Moins de finesse pour répondre aux monstres physiques de la division – Quinnen Williams, Christian Wilkins, Jalen Phillips, Davon Godchaux, Christian Barmore -, plus d’équilibre entre la passe et la course, moins de pression sur le jeu aérien et un quarterback superstar dans son prime, à 100% de ses capacités… Les ingrédients sont là pour une succulente recette…
Les point(s) faible(s) : un coup de mou au milieu de la défense
…À ceci près que le côté droit de ligne offensive avec Spencer Brown et Germain Ifedi reste un énorme point d’interrogation, dont il faudra surveiller l’impact sur Josh Allen, tant la défaillance de sa protection lui a posé problème en fin de saison dernière. En 2022, seuls 37,7% des yards amassés par Allen à la passe l’ont été après réception, la plus faible marque de la ligue. Pour sortir de ce marasme, il lui faudra du temps pour lire le jeu et mettre ses receveurs dans les meilleures conditions.
Mais le gros point faible apparent, dont dépendra les espoirs de titre des Bills, est le groupe de linebackers. La perte de Tremaine Edmunds est absolument substantielle pour une défense qui évoluait énormément en Cover 2, où le linebacker a la charge d’un receveur rapide au centre du terrain. Un rôle taillé sur mesure pour Edmunds et peu d’autres joueurs en NFL. Qui et comment sera-t-il remplacé ? Sans réponse évidente, Tyrel Dodson, Terrel Bernard et le rookie Dorian Williams auront fort à faire.
Facteur X : Sean McDermott
Non, l’entraîneur principal des Bills n’est pas sur la sellette cette saison (encore que la NFL nous a déjà réservé de plus grandes surprises), mais sa décision de reprendre en mains les rênes de la défense sera scrupuleusement analysée. Leslie Frazier avait fait de cette escouade l’une des meilleures de la ligue, avec un style particulier : couverture en zone, peu d’excentricité, peu de blitz.
McDermott va-t-il suivre les pas de son ancien coordinateur défensif ou imposer sa propre patte ? Il y sera peut-être forcé, tant la défense version Frazier s’appuyait sur le talent, l’instinct et la réactivité de ses joueurs. Avec des défenseurs soit encore tendres, soit vieillissants, des concepts moins conventionnels et attendus pourront s’avérer nécessaires. Le nouvel arrivé, Taylor Rapp, pourrait alors avoir un rôle des plus capitaux à jouer, si McDermott décide, par exemple, d’avoir plus souvent recours à une défense dime (six defensive backs).
Avec sa double casquette, l’entraîneur des Bills aura aussi la responsabilité du développement des plus jeunes pousses de sa défense, au premier desquels Kaiir Elam, dont le franchissement d’un cap serait le bienvenu et apporterait une profondeur de banc tout à fait remarquable dans le backfield.
Le joueur à suivre : Gabe Davis
Les adeptes de fantasy qui l’avaient dans leur effectif l’année dernière ne le portent pas forcément dans leurs cœurs, mais Gabe Davis reste un bon atout à avoir dans un corps de receveurs. Diminué par une blessure à la cheville, il n’a eu qu’un impact minime sur l’attaque des Bills en 2022. Que l’on s’entende bien, Davis a un panel de jeu limité. Il ne sait pas faire beaucoup de choses, mais dans ce qu’il sait faire, il y excelle.
Avec un Steffon Diggs toujours aussi performant, deux tight ends de haut niveau, un jeu de course plus assumé, et une cheville en bon état, il n’aura qu’à capitaliser sur les opportunités qui lui seront données. Sans être le meilleur joueur de cette attaque, il pourrait en être le plus important, son baromètre. Avec un bon Davis, il faudra se lever de bonne heure pour empêcher les Bills de tourner autour de la barre des 30 points.
Calendrier des Buffalo Bills 2023
@Jets, Raiders, @Commanders, Dolphins, Jaguars (Londres), Giants, @Patriots, Buccaneers, @Bengals, Broncos, Jets, @Eagles, Bye, @Chiefs, Cowboys, @Chargers, Patriots, @Dolphins.
La preview audio du podcast
En résumé
Le travail c’est la santé, chantait Henri Salvador. La santé, c’est notre salut peuvent penser les Bills. Le lot de toutes les équipes, il est vrai, mais plus encore de celui d’un prétendant au trophée Lombardi. Renforcé par les retours de blessures et l’addition de joueurs signalant un changement de philosophie, Buffalo semble plus équilibré que l’année précédente.
Avec un peu plus de chance, et dans l’ombre des Eagles et Chiefs, finalistes sortants, des Jets et Aaron Rodgers ou des Bengals toujours fougueux et impétueux, les Bills pourraient bien avancer masqués cette saison. Sans le battage médiatique de l’année dernière, presque sans pression, mais avec plus de certitudes et une revanche à prendre sur le sort.