Chaque mercredi, pendant l’intersaison, Touchdown Actu vous propose une immersion dans l’histoire de la Ligue, avec la sélection des 53 meilleurs joueurs de chaque équipe. Quelle franchise a attiré le plus de talents ? Qui seraient les titulaires de ces escouades d’envergure ? Focus cette semaine sur la franchise des Patriots, créée à Boston en 1960 avant le déménagement à Foxborough dès 1971.
LE ROSTER
(* Hall of Famer)
QB : Drew Bledsoe (1993-2001), Tom Brady (depuis 2000), Babe Parilli (1961-1967)
RB : Tony Collins (1981-1987), Larry Garron (1960-1968), Curtis Martin * (1995-1997), Jim Nance (1965-1971)
FB : Kevin Faulk (1999-2011)
WR : Troy Brown (1993-2007), Gino Cappelletti (1960-1970), Stanley Morgan (1977-1989), Randy Moss * (2007-2010), Wes Welker (2007-2012)
TE : Ben Coates (1991-1999), Russ Francis (1975-1980, 1987-1988), Rob Gronkowski (depuis 2010)
OT : Bruce Armstrong (1987-2000), Brian Holloway (1981-1986), Matt Light (2001-2011), Tom Neville (1965-1977)
G : Sam Adams (1972-1980), John Hannah * (1973-1985), Logan Mankins (2005-2013)
C : Dan Koppen (2003-2011), Jon Morris (1964-1974)
DE : Bob Dee (1960-1967), Larry Eisenhauer (1961-1969), Richard Seymour (2001-2008)
DT : Julius Adams (1971-1987), Houston Antwine (1961-1971), Jim Lee Hunt (1960-1970), Vince Wilfork (2004-2014)
LB : Tom Addison (1960-1967), Vincent Brown (1988-1995), Tedy Bruschi (1996-2008), Nick Buoniconti * (1962-1968), Dont’a Hightower (depuis 2012), Willie McGinest (1994-2005), Steve Nelson (1974-1987), Chris Slade (1993-2000), Andre Tippett * (1982-1993), Mike Vrabel (2001-2008)
CB : Ray Clayborn (1977-1989), Mike Haynes * (1976-1982), Ty Law (1995-2004), Asante Samuel (2003-2007)
S : Rodney Harrison (2003-2008), Fred Marion (1982-1991), Devin McCourty (depuis 2010), Lawyer Milloy (1996-2002)
K : Stephen Gostkowski (depuis 2006)
P : Rich Camarillo (1981-1987)
LS/ST : Matthew Slater (depuis 2008)
LE COACH
Bill Belichick
Ce nom ne vous dit peut-être rien … Et pourtant ! C’est en 2000 que le sourire le plus crispé de la ligue devient le nouveau visage de New England. Alors âgé de 48 ans, Bill Belichick arrive avec de sérieuses références dans la banlieue de Boston, lui qui a mené à deux reprises la défense des New York Giants à un Super Bowl. Plus encore, « BB » a déjà disputé une finale avec les Patriots, en tant que head coach assistant de Bill Parcells, en 1996. Au bon souvenir du propriétaire Robert Kraft qui lui confie l’avenir de la franchise, après l’échec Pete Carroll. Une déconvenue, Belichick en a déjà vécu une à la tête des Cleveland Browns. Un passage tourmenté au début des années 90, marqué par la blessure du quarterback Bernie Kosar, un bilan de 36 victoires pour 44 défaites, et un déménagement dramatique vers Baltimore. Ses débuts à Foxborough laissent d’ailleurs à désirer. Il faut dire que le roster est en fin de cycle, à l’image des vétérans Bruce Armstrong, Henry Thomas ou Chris Slade. Bilan final : 5-11, et la deuxième saison ne prend pas une meilleure tournure. Dès les camps d’entraînement de l’exercice 2001, le coach des quarterbacks, Dick Rehbein décède d’un arrêt cardiaque à 45 ans. Marqués par l’événement, les Patriots perdent le premier match à Cincinnati, avant de chuter à domicile face aux Jets. A cette occasion, le quarterback vedette de l’équipe, Drew Bledsoe, doit sortir sur blessure. Le coup de grâce pour New England ? Loin s’en faut. Sorti de nul part, le remplaçant Tom Brady fait mieux qu’assurer l’intérim, décrochant une fiche de 10 victoires et 3 défaites pour finir la saison régulière. Sans cesse présentés en outsiders, les pensionnaires du Massachusetts ne se gênent pas pour déjouer les pronostics. Non sans polémique, à l’image de la fameuse « Tuck Rule » (fumble de Charles Woodson annulé car le lancer de Brady semblait enclenché) qui leur permet d’éliminer les Raiders de Jon Gruden en demi-finales de conférence AFC. Pas plus de réussite pour les Steelers de Bill Cowher dans un match qui se dispute pourtant en Pennsylvanie. A l’issue d’une rencontre convaincante, New England joue donc le troisième Super Bowl de son histoire. Face aux jeunes loups, l’armada offensive de St. Louis, championne deux ans plus tôt, derrière Kurt Warner, Marshall Faulk et consorts. Il en faut plus pour impressionner la bande de Belichick qui démarre fort avant d’arracher le premier trophée Vince Lombardi de son histoire sur un field goal d’Adam Vinatieri (20-17). D’invité surprise, New England va devenir un abonné régulier à la grande finale nationale. 2003, 2004, 2007, 2011, 2014, 2016, 2017 … Sept Super Bowls disputés, pour quatre nouveaux titres glanés. Après 18 ans passés à Foxborough, Belichick a enregistré un bilan de 214 victoires pour 74 défaites, 15 titres de division AFC Est, 8 titres de conférence américaine … Série en cours. Sans citer l’incroyable saison 2007, qui verra la franchise battre record sur record et ne perdre qu’un match, en finale. Outre sa vision tactique du jeu, le natif de Nashville est devenu un homme à tout faire de la franchise et un meneur d’homme apte à trouver des plans B quand il le faut, à l’image de la blessure de Tom Brady en 2008. Semblant souvent flirter avec les règles (espionnage des Jets en 2009, « Deflategate » en 2014), « BB » a aussi révolutionné le jeu offensif de ces dernières décennies, avec un backfield offensif très mobile, l’intégration de petits speedsters sur les extérieurs ou bien sûr le développement des tight ends comme menaces aériennes.
LES TITULAIRES
(sur le maillot, le nombre de matches joués)
LE POINT FORT
Avec Troy Brown, Wes Welker ou Stanley Morgan, les Pats ont pu compter sur des cibles extrêmement sûres à défaut d’être flashies. La présence de Randy Moss ou Rob Gronkowski apporte du physique et un talent supplémentaire qui rend cette escouade ultra-dangereuse. Côté pass rush, New England n’est pas en reste. Même dans les plus timides années 80, les Pats ont été emmenés par le Hall of Famer Andre Tippett. Inutile de rappeler l’imposante pression qui a favorisé le triplé de la franchise au début des années 2000, avec Richard Seymour, Vince Wilfork ou Willie McGinest.
LE POINT FAIBLE
Ce n’est pas un poste problématique au sens premier du terme. Peut-être plus celui qui manque de profondeur. Le poste de safety a vu en son sein d’excellents joueurs de devoir mais pas forcément des playmakers affirmés.
LA PERIODE DOREE
Oui, New England a déjà joué un Super Bowl sans Bill Belichick dans le staff. Problème : les fans des Patriots préfèrent ne pas s’en rappeler. Pourtant, cet événement est la récompense d’une ancienne gloire des terrains passée de l’autre côté de la barrière. Deux fois champion NFL avec les Baltimore Colts, Raymond Berry se tourne vers le coaching à la fin des années 60. Sa petite réputation aidant, il est recruté comme coach des receveurs à New England en 1978. Deux ans plus tôt, les Patriots sont passés tout près de sortir l’épouvantail Oakland, composant avec un arbitrage plus que laxiste en Californie. Le head coach de l’époque, Chuck Fairbanks, a de grandes aspirations pour la franchise, mais son entente avec le propriétaire de l’époque, Billy Sullivan, devient de plus en plus calamiteuse. La fin de non-retour est d’ailleurs signée à l’issue de la première année de Berry dans le Massachusetts. Ses compétences lui permettent d’être conservé par les nouveaux head coaches, mais ni le trop tendre Ron Erhardt ni le trop rigoureux Ron Meyer n’obtiennent l’approbation du vestiaire. Berry finit donc par être promu en cours de saison 1984. Après une fin d’exercice à 4-4, l’ancien receveur réalise une très bonne campagne 1985, qui voit New England se qualifier en playoffs. Cinquièmes de la saison régulière, les Pats font preuve de coeur pour damer le pion des Jets et des Raiders, en déplacement. C’est ensuite un véritable exploit qu’ils réalisent à Miami, pour faire tomber les Dolphins de Dan Marino et décrocher la première victoire de leur histoire dans l’enceinte de l’Orange Bowl. C’est donc en représentant de l’AFC que la franchise se rend en Nouvelle-Orléans, pour le Super Bowl XX. Problème : cette année-là, l’adversaire n’est autre que Chicago, auteur d’une saison quasi-parfaite, derrière le talentueux coureur Walter Payton et une monstrueuse muraille défensive. Malheureusement pour les Pats, ils ne pèsent pas bien lourds et prennent la plus grande volée de l’époque en finale (46-10). Seuls les Broncos prendront un plus gros écart quatre ans plus tard contre San Francisco (+45). Malgré l’adhésion de son groupe, et des saisons positives, dans le sillage du quarterback Tony Eason et des receveurs Irving Fryar et Stanley Morgan, Berry ne retrouvera jamais la grande finale et est remercié à la fin des années 80. Il n’en a pas moins ouvert un premier chapitre d’envergure qui en appellera d’autres …
LES CANDIDATS CREDIBLES
Sans une liste aussi fournie de receveurs, Julian Edelman aurait fort logiquement pu prétendre à inscrire son nom. Le centre David Andrews s’est rapidement affirmé comme un cadre de Belichick sur la ligne offensive. Enfin, en défense, outre Dont’a Hightower et Devin McCourty, déjà cités, le defensive end Trey Flowers et le cornerback Stephon Gilmore ont suffisamment de talent pour s’inviter dans les 53.
PROCHAINE ALL-STARS TEAM
4 juillet : New Orleans Saints.