[Playoffs 2024] Green Bay Packers : l’invité inattendu

Revenu des limbes, les jeunes Packers ont fini fort pour arracher des playoffs inespérés.

packers playoffs

Green Bay Packers : 9 victoires – 8 défaites, 2e en NFC nord, 7e en NFC

Avec son quadruple MVP Aaron Rodgers envoyé aux Jets l’an dernier, la saison 2023 des Packers devait être une année de transition. Un effectif largement rajeuni et un quarterback débutant aux manettes, les ambitions étaient modestes. Mais à la faveur d’une classe de rookies impactante et d’un Jordan Love monté en puissance, la mayonnaise a fini par prendre.

En perdition il y a quelques semaines,  les Packers ont relevé la tête de façon inattendue et inespérée pour arracher leur qualification lors de la dernière semaine de saison régulière.

Comment sont-ils arrivés là ?

Avril 2020, le manager général fait le pari de drafter Jordan Love à la surprise générale. Le début d’une période de turbulences entre la franchise et le quarterback star Aaron Rodgers. Après trois années de « je t’aime, moi non plus », l’histoire a pris fin et les Packers ont définitivement tourné la page Rodgers. Signant ainsi le début de l’ère Jordan Love.

Et le démarrage ne fut pas des plus simples. Après un mois de septembre moyen, Green Bay s’est totalement enlisé en octobre enchainant les défaites et les prestations inquiétantes. Une attaque sans idée, une défense aux abois, un staff perdu, les Packers semblent alors déjà regarder vers la draft. Si début novembre a marqué le début d’un mieux, le déclic a vraiment eu lieu pour Thanksgiving et le déplacement à Détroit. L’attaque est transformée par des rookies décisifs à l’image de Jayden Reed auteur de 10 touchdowns durant la saison. Et un Jordan Love qui commence à trouver rythme et confiance.

La semaine suivante marque la confirmation que les Packers ont du potentiel avec une victoire signature sur le terrain du champion en titre, les Chiefs. Si la défense est toujours fragile et cause des défaites fâcheuses, les playoffs sont toujours en ligne de mire à la faveur d’une fin de calendrier favorable. Portés par le retour d’Aaron Jones, les Packers finissent sur un sans-faute tout en donnant l’impression d’être montés en régime tout au long de la saison, notamment offensivement.

Le joueur clé : Aaron Jones (RB)

Symbole de l’excellente fin de saison, Aaron Jones sera l’élément déterminant des espoirs de son équipe. La performance et l’utilisation du polyvalent running back sont souvent le baromètre de l’attaque de Green Bay. Magistral lors des trois derniers matches, il revient en forme au meilleur moment après avoir vécu une saison compliquée. Sa capacité à se faufiler dans les petits espaces et à enchaîner les gains permettent de contrôler l’horloge et enlève une grosse dose de pression à Jordan Love. Ce dernier pouvant profiter des espaces offerts par la menace Jones pour punir la défense adverse.

Seul joueur expérimenté de ce coté du ballon, Jones a l’expérience des playoffs avec notamment deux finales de conférence.

Pourquoi vont-ils aller au bout ?

L’attaque des Packers est montée en puissance tout au long de la saison. Emmenée par un Jordan Love en progrès et une classe biberon de receveurs pleine de talents et sans complexe, leur capacité à réaliser des gros jeux peut faire déjouer n’importe quelle défense. La variété offensive peut rendre l’attaque difficile à lire et imprévisible.

Vainqueur de trois équipes de playoffs durant la saison et parfaitement concentrés au moment où leur saison était en jeu, ils ont montré que la pression ne les faisait pas tanguer et qu’ils ne craignaient pas les gros matchs. Une absence de complexe qui sera un atout majeur dans des playoffs où ils seront, quoi qu’il arrive, des outsiders.

Si la défense ne peut légitimement pas être considérée comme une force, elle se compose d’individualités talentueuses capables de faire le jeu qui fera la différence. La ligne défensive, emmenée par un Kenny Clark retrouvé, est montée en puissance ces dernières semaines. Le danger peut venir de partout et la rotation est forte. Derrière, un Jaire Alexander a son meilleur niveau peut museler n’importe quel receveur et créer un turnover qui donnera l’avantage à son équipe.

Pourquoi ils n’iront pas ?

Critiqué, moqué, conspué, le coordinateur défensif Joe Barry ne jouit pas d’une grande réputation. Incapable de faire progresser son effectif contre la course, il a également montré sa tendance à créer des schémas douteux dont l’adversaire profite quasi systématiquement. Il est difficile d’envisager que l’équipe puisse remporter 4 matchs de rang avec de telles lacunes de ce côté du ballon.

Équipe la plus jeune de la ligue avec une moyenne d’âge de 25,13 ans, l’effectif de Green Bay est le plus jeune à rejoindre les playoffs depuis 1978. Une jeunesse qui promet des lendemains qui chantent mais qui pourrait être un handicap dans des matchs décisifs. Le succès se bâtit souvent sur l’expérience acquise et se construit sur les campagnes passées.

Si les Packers passent le premier écueil, ils croiseront obligatoirement la route des 49ers en tour de division. Un affrontement qui au-delà du niveau et des forces supposées des deux équipes au début des playoffs, sera un challenge tout particulier. Les Californiens ont pris un ascendant psychologique important au cours des dernières années. Restant sur 4 victoires en playoffs, ils ont notamment traumatisés les hommes de Matt LaFleur en finale de conférence en 2020 et en divisonal en 2022.

Joueurs blessés

Quasiment absent depuis 3 ans, David Bakhtiari ne sera pas de retour pour les playoffs, le tackle gauche n’a joué qu’un match cette saison et son équipe a dû composer sans lui pour le meilleur et pour le pire.

Autre blessé de longue date, l’ancien premier tour Eric Stokes a connu une saison quasi blanche. Blessé en 2022, il n’est revenu que 2 matchs cette saison avant d’être de nouveau mis sur la liste des blessés.

Pronostic

Ce n’est pas pour rien que Green Bay s’est qualifié à la 7e place de sa conférence. Jeune, inexpérimenté et souffrant de plusieurs lacunes, l’effectif des Packers ne semble pas taillé pour jouer les troubles-fêtes. Pourtant, l’insouciance de la jeunesse et le talent indéniable d’une attaque en plein essor pourrait bien causer des dégâts et des surprises. Des atouts qui ont tout pour être le piège parfait pour des Cowboys qui, eux, ont la pression du résultat. Mais si Matt LaFleur a montré qu’il était un homme de saison régulière, il a toujours eu du mal à se montrer à la hauteur dans les matchs à enjeux. S’il n’a pas réussi avec Rodgers et Adams, difficile d’imaginer qu’il y arrivera en 2023.

Victoire en Wild Cards, défaite en Divisional Round.

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