Packers – 49ers (10-13) : San Francisco réduit les rêves de Green Bay en lambeaux

Aaron Rodgers est une nouvelle fois tombé contre sa bête noire : 0 victoires pour 4 défaites en playoffs.

Green Bay Packers – San Francisco 49ers : 10-13

Victoire des 49ers dans le jardin de glace de Green Bay. Après quatre quarts temps de football rude, disputés dans des conditions dantesques, la différence s’est faite sur équipes spéciales. Un field goal raté, un punt bloqué pour un touchdown, et un kick-off retourné pour 45 yards qui ramène dans le match des 49ers largués en attaque : les Packers peuvent s’en vouloir pour cette défaite.

Plus que quiconque ces dernières semaines, les Niners ont réussi à neutraliser le duo Rodgers-Adams une grande partie du match malgré le touchdown encaissé sur le premier drive. Les californiens ont couru derrière le score toute la partie. Revenus miraculeusement au score à 5 minutes de la fin, San Francisco n’a pas craqué pour stopper une ultime fois Aaron Rodgers. Mieux, Jimmy Garoppolo réussit à amener Robbie Gould à portée de field goal pour crucifier des Packers qui semblaient promis à une destinée plus glorieuse.

Le moment clé : Jordan Willis contre le punt, Talanoa Hufanga le retourne pour un touchdown

Pas lâchés au score (10-3) mais mal embarqués dans la partie, San Francisco rend la balle à Green Bay sur une quatrième tentative non convertie avec un peu plus de six minutes restantes au chrono dans le dernier quart temps. La recette est simple pour Green Bay. Manger l’horloge, marquer quelques points, et la victoire est dans la poche. Mais au prix d’une énième superbe séquence défensive (2 yards concédés, une incomplétion et un sack d’Arik Armstead), les Packers se retrouvent à punter pour rendre la balle à l’attaque californienne. En délicatesse tout au long de la partie, les équipes spéciales de Green Bay vont encore faire faux bond aux 81 000 supporters massés dans le Lambeau Field. Le punt de Corey Bojorquez est contré par Jordan Willis, puis retourné pour un touchdown par le rookie Talanoa Hufanga.

Impuissants en attaque, cette action permet à San Francisco de recoller au score de manière inespérée. Mieux, elle permet au doute de s’installer dans la tête des Packers qui avaient un pied en finale.

Le film du match

Green Bay commence ce match en attaque. Avec une semaine de repos pour préparer ce match, on aurait pu s’attendre à une période de rodage. Que nenni, Aaron Rodgers (20/29, 229 yards) a bien répété ses gammes sur ce drive scripté. Le lanceur est clinique : 10 jeux, 69 yards, touchdown à la clé pour A.J. Dillon. En particulier, Rodgers s’appuie sur son arme numéro 1, Davante Adams (9 réceptions, 90 yards), incapable d’être couvert en homme à homme par les cornerbacks californiens.

En réponse, San Francisco essaie de reprendre la recette de sa victoire lors de la finale NFC en 2019 (8 passes seulement et 41 courses pour une victoire 37-20), mais la défense des Cheeseheads est bien préparée et fait même reculer les Niners : 3 & out pour -11 yards. Le début d’un calvaire pour l’attaque californienne.

Si les Packers n’arrivent pas à creuser l’écart, et perdent même la balle sur un fumble de Marcedes Lewis, les compères de Garoppolo (11/19, 131 yards, 1 interception) sont complètement anesthésiés par les -11°C de la toundra du Wisconsin (ressentis -18°C !) et multiplient les balles relachées. Aiyuk, Kittle, Jennings, Samuel, tous les receveurs californiens ont gardé leurs mouffles. 3 jeux, 0 yards, punt. Puis 3 jeux, -1 yards, punt. Une histoire sans fin. Après ses 4 premières possessions, San Francisco a joué 12 jeux, pour aucun first down, et -15 yards en attaque.

Comme souvent, les californiens restent dans le match grâce à leur défense. Après les déboires du premier drive, Demeco Ryans ajuste ses appels de jeu et, peut-être inspiré par les Ravens, applique une double-couverture systématique sur Davante Adams. Incapables de trouver de solution alternative, les Packers se retrouvent eux aussi cloués : 3 drives, 12 jeux, 1 seul first down,16 yards.

En fin de première mi-temps, San Francisco arrive enfin à gagner un premier down, puis un deuxième, et enchaîne jusqu’à arriver aux portes de l’en-but des locaux. Une occasion inespérée de recoller au score, mais une occasion manquée puisque Garoppolo se fait intercepter dans la end-zone.

Avec quelques secondes restantes, Rodgers remonte tout le terrain, notamment grâce à une longue réception d’Aaron Jones (12 courses, 41 yards, 9 réceptions, 129 yards), le meilleur Packer de l’attaque ce samedi, mais le field goal de Mason Crosby est bloqué par le safety Jimmie Ward. Trois points offerts à San Francisco, déjà.

7-0 à la mi-temps, loin du festival offensif annoncé.

Au retour des vestiaires, San Francisco reprend du poil de la bête. Deebo Samuel, toujours lui, se découvre (encore) un nouveau rôle, celui de retourneur, et parcourt 45 yards sur le kickoff. L’attaque progresse jusqu’au 12 yards adverses, et finit enfin à marquer ses premiers points après 2 quarts-temps et demie sur un field goal de 29 yards. 3 nouveaux points dont la responsabilité peut être attribuée aux équipes spéciales des locaux (45 yards sur le retour, 39 yards seulement sur le drive). Après un nouvel échange de punts, Green Bay arrive à marquer un field goal pour mener 10-3. Il reste alors 11 minutes dans le dernier quart temps. De retour avec la balle, et derrière de 7 points, San Francisco remonte le terrain lors d’un drive qui sent la dernière chance. Stoppés à 19 yards de l’en-but, les 49ers tentent, sans succès, la quatrième tentative (avec 10 quatrièmes tentatives réussies sur 21 cette saison, les 49ers sont 21ème de la ligue dans cet exercice).

Aaron Rodgers n’a plus qu’à planter l’ultime clou dans le cercueil de San Francisco en égrainant le chrono, mais au prix d’une nouvelle séquence défensive solide, Green Bay doit punter. Loupé sur Field Goal, loupé sur kickoff, Green Bay complète le grand chelem en étant contré sur le punt, et en encaissant un touchdown. 10-10, San Francisco est à égalité grâce à 10 points offerts par les équipes spéciales des Packers.

Nouvelle chance pour Rodgers d’être le héros et d’effectuer un drive de la gagne dont il a le secret, mais nouveau stop de la défense californienne. A-Rod n’aura jamais trouvé la clé pour débloquer le cadenas californien. En face, Garropolo termine le braquage avec un drive de 44 yards conclut par un field goal de 45 yards à la dernière seconde pour Robbie Gould. Tout un symbole de la médiocrité de Green Bay sur ces phases de jeu, les Packers s’emmêlent encore les pinceaux et n’alignent que 10 joueurs sur le field goal de la gagne.

Le MVP du match : Demeco Ryans (Coordinateur défensif)

Il n’est plus sur les terrains, mais le All-Pro 2007 a été le chef d’orchestre d’une défense intraitable qui a permis aux 49ers de continuer à espérer. Tous les joueurs ont été au rendez-vous, de Nick Bosa (2 sacks, 2 QB hits) à K’Waun Williams (3 plaquages, 2 passes défendues) en passant par Arik Armstead (2 sacks, 2 QB hits). Surtout, Ryans a eu l’intelligence de procéder à des ajustements dès la fin du premier drive, dans lequel Rodgers et Adams ont disséqué la défense. Les 49ers ne possèdent pas de shutdown cornerback ? Qu’à cela ne tienne : Davante Adams sera couvert par deux joueurs, et Rodgers devra passer par ses autres cibles moins talentueuses. A la fin du match, le pari était le bon : les Packers n’auront plus jamais déroulé de drive finissant dans la end zone.

La stat : 1 point par drive

Arrivant dans ces playoffs avec la place de numéro 1 en NFC, les Packers étaient léthaux en attaque. Avec 2,72 points par drive, Green Bay était classé au troisième rang de la ligue (derrière les Chiefs et les Chargers). Ce samedi, ils auront marqué 10 petits points en 10 drives. Insuffisant pour se mettre à l’abri.

La suite

Pour Green Bay, c’est la douche froide. C’est la première fois depuis 2010 que l’équipe numéro 1 perd face à l’équipe numéro 6 en NFC. Ironie du sort, l’outsider de l’époque, c’était Green Bay (victoire 48-21 contre Atlanta). Le futur d’Aaron Rodgers dans cette équipe va inévitablement être de nouveau remis en question,. Retraite, changement d’équipe ? Les vacances vont encore être l’occasion de toutes les folles rumeurs. Cherchant un contrat à la hauteur de son talent, Davante Adams pourrait lui aussi partir.

Pour San Francisco, le jour supplémentaire de repos (par rapport aux Rams ou Buccaneers) sera le bienvenue après un match éreintant. Peut importe l’autre finaliste, il y aura forcément une belle histoire dans cette finale de conférence. Si San Francisco rencontre Tampa Bay, les médias américains se délecteront de l’opposition entre Brady et Garoppolo : le professeur contre son ancien élève, le maitre Jedi contre son padawan. Si ce sont les Rams, la rivalité Shanahan-McVay sera sur toutes les bouches, et notamment cette fameuse statistique : Kyle Shanahan en est à 6 victoires consécutives contre les Rams de son ancien assistant (McVay était le coach des tight end à Washington, quand Shanahan était le coordinateur offensif). Après avoir éliminé Matt LaFleur (son coach des quarterbacks à Houston et Atlanta), Shanahan est-il sur le point d’éliminer un autre ex-subalterne ?

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