C’est le dilemme qui torture beaucoup d’équipes de fond de tableau. Sélectionner un quarterback très haut dans la Draft, oui. Mais pour le faire jouer quand ?
Alex Smith a un panorama complet de la problématique. Sélectionné en première place par San Francisco en 2005, il a été titularisé dès le cinquième match de la saison.
Une catastrophe : 9/23, 74 yards, 4 interceptions et pas le moindre touchdown à l’horizon dans une défaite 28-3 contre les Colts de Peyton Manning. Une plongée dans le grand bain qui ne l’a pas aidé. Au contraire.
« J’ai vraiment eu l’impression que ça m’a fait régresser », a avoué Smith sur le plateau d’ESPN lundi. « Ma prémière titularisation, c’était une catastrophe, je n’avais rien à faire sur le terrain. »
Quelques années plus tard, Smith, alors titulaire vétéran des Chiefs, a vu son équipe sélectionner Patrick Mahomes au premier tour. Et Mahomes, lui, a eu la chance de pouvoir passer une année derrière son aîné. Dans son intervention, Smith a dit avoir vu les bénéfices pour l’actuel titulaire de Kansas City, a qui tout semble réussir depuis qu’il a pris les commandes de l’attaque dans sa deuxième saison.
Aaron Rodgers fait aussi partie des exemples de ceux qui ont pu passer du temps sur le banc avant d’être mis aux commandes, même si son attente à lui a été anormalement longue, avec trois saisons passées dans l’ombre de Brett Favre.
À l’inverse, les rookies lancés cette année semblent vivre un supplice. Trevor Lawrence, Zach Wilson, Justin Fields et Mac Jones ont débuté 10 matchs en cumulé, avec une seule victoire à la clé… dans un match qui opposait les Patriots de Jones aux Jets de Wilson. En cumulé, le quatuor a lancé 9 touchdowns pour 18 interceptions.
C’est bien là tout le dilemme. Les équipes qui choisissent un quarterback haut sont, par définition, très faibles. Elles ont rarement le temps de laisser leur rookie prendre ses marques. Les Chiefs et les Packers étaient des équipes avec un coach et un vétéran solide en place. Un luxe rare pour les débutants.