La présentation équipe par équipe de la saison 2018 continue ! Au programme aujourd’hui : les Tampa Bay Buccaneers. Vous pouvez trouver toutes les fiches déjà publiées en cliquant sur ce lien.
Attendu au tournant suite à une belle saison 2016, Tampa Bay a fait exactement le contraire de ce que l’on attendait. Entre un Jameis Winston brillant par ses frasques extra-sportives, DeSean Jackson désemparé par son rôle en attaque et un jeu à la course cliniquement mort avec le seul Peyton Barber (423 yards, 3TD) comme unique vraie menace au sol, la saison s’est révélé être assez longue pour les fans des Buccaneers.
Durant l’intersaison, Tampa a renforcé en priorité sa ligne défensive pour en faire une muraille impénétrable et continue de miser sa prolifique attaque aérienne. Une stratégie payante ?
La saison dernière : 5 victoires – 11 défaites
Mouvements à l’intersaison
Intersaison plutôt calme sur la côte ouest floridienne, où Dirk Koetter a été maintenu au poste d’entraîneur, malgré certaines tensions en interne. Aucune grosse arrivée du côté de l’attaque, avec comme unique signature lors de la free agency, le centre Ryan Jensen, venu renforcer une ligne offensive plutôt moribonde (20e de la ligue). Les Buccaneers ont surtout dégraissé de ce côté du terrain, en se débarrassant du coureur Doug Martin, parti à Oakland après deux saisons plutôt catastrophiques. Un départ qui devrait permettre à Peyton Barber et au prometteur rookie Ronald Jones II de se développer et se montrer.
Là ou le front office de Tampa s’est montré actif, c’est sur le défensif. Exit Chris Baker, pointé du doigt pour son manque d’implication, et bonjour à Vinny Curry, récent vainqueur du Superbowl avec les Eagles. Il ne sera pas seul, puisque son coéquipier Beau Allen rejoint lui aussi la Floride. Autre arrivée de marque, la venue de Jason Pierre-Paul (8,5 sacks l’an passé), venu apporter son expérience et sa production dans la défense qui a provoqué le moins de sacks l’an passé (22,5 sacks).
La draft a également permis aux Bucs de se renforcer défensivement, avec la sélection au premier tour du colosse Vita Vea. Elle a également permis de renforcer le backfield défensif , avec la sélection de deux cornerbacks et d’un safety lors du deuxième et troisième tour.
Une ligne défensive renforcée, une draft axé sur le backfield et sur le jeu au sol et le reste inchangé. Voilà à quoi pourrait ressembler un rapide résumé de l’intersaison des Bucs. Pour le moment, l’équipe continue de faire confiance à son quarterback en espérant que les affaires extra-sportives soit réglées et surtout de ne plus en voir arriver.
Arrivées notables : Ryan Jensen (C), Vinny Curry (DE), Jason Pierre-Paul (DE), Beau Allen (DT), Chandler Catanzaro (K)
Draft : Vita Vea (NT), Ronald Jones (RB), M.J. Stewart (CB), Carlton Davis (CB), Alex Cappa (G/OT), Jordan Whitehead (S), Justin Watson (WR)
Pertes notables : Doug Martin (RB), Robert Ayers (DE), Chris Baker (DT), Clinton McDonald (DT), Robert McClain (CB)
Le(s) point(s) fort(s)
L’arrivée de plusieurs joueurs talentueux sur la ligne défensive fait automatiquement de celle-ci l’un des points forts de Tampa. Une solide ligne défensive qui comptait déjà la présence du All-Pro Gerald McCoy (6 sacks en 2017) et du talentueux Noah Spence voit arriver trois vainqueurs du Super Bowl et la draft d’un joueur rugueux qui excelle sur le run stop. Talent, expérience, profondeur, jeunesse. Tout les éléments sont réunis pour un faire un cocktail détonnant. Ajoutez à cela la présence de deux linebackers de talent que sont Lavonte David (13 matchs, 101 plaquages, 5 fumbles forcés) et Kwon Alexander (12 matchs, 97 plaquages) et il se pourrait que le front seven de Tampa devienne un cauchemar pour les attaques adverses.
Bien que décevant l’an passé, le jeu aérien des Bucs reste une valeur sûre. Jameis Winston (19 TDs, 11 int) a du talent et à la capacité de faire une basculer une rencontre, DeSean Jackson (50 rec, 668 yards, 3 TDs) et Mike Evans (71 rec, 1001 yards, 5 TDs) sont des receveurs ayant déjà parcouru plus de 1000 yards en une saison et qui ont réussi à atteindre la dizaine de touchdowns. Avec, en plus, les très bonnes performances des tight end Cameron Brate (48 rec, 591 yards, 6 TDs) et O.J Howard (26 rec, 432 yards, 6 TDs), l’attaque aérienne de Tampa, qui était la quatrième de la ligue l’an dernier, reste une menace punitive, capable facilement de planter une vingtaine de points… Si Jameis Winston ne perd pas pieds.
Le(s) point(s) faible(s)
Quid du jeu au sol ? Bien qu’ayant montré de belles choses la saison passé, Peyton Barber n’a absolument pas la carrure pour être le coureur n°1, Ronald Jones II n’est encore qu’un rookie et Jacquizz Rodgers n’a pas montré de choses transcendantes depuis son arrivée à Tampa. Un jeu au solide permettrait de libérer un peu Jameis Winston et ajouterait de nouvelles possibilités à cette attaque qui faisait partie des cancres de la ligue en termes de yards parcourus à la course (27e avec 1450 yards). Le soucis ? La ligne n’est pas vraiment armée pour aider les coureurs, ou même pour protéger correctement le quarterback.
On pensait qu’ils allaient drafter Derwin James avec le douzième choix, ils ont finalement pris Vita Vea. Si la ligne défensive s’est considérablement renforcé, c’est moins le cas pour le backfield défensif. Drafté tous deux au second tour, M.J Stewart et Carlton Davis peuvent tout deux se révéler être de bonnes surprises. Mais pour l’heure, le vieillissant Brent Grimes (35 ans) et Vernon Hargreaves restent titulaires aux postes de cornerback. Un renfort de poids ou un joueur cadre sur le backfield aurait été bénéfique à l’équipe qui a encaissé le plus de yards par match l’an passé (378 yards par match), dont les deux tiers issu de passes (260 yards).
Facteur(s) X
Jameis Winston. Moins de touchdowns (28 en 2016 contre 17 l’an passé). Moins de passes complétés (345 contre 282) et surtout des affaires extra sportives inexcusables. L’année 2017 a été proche du cauchemar pour le quarterback, et l’année 2018 commence en fanfare avec une suspension pour les quatre premiers matchs de la saison à la suite d’une affaire d’agression sexuelle. À l’aube de sa quatrième saison en NFL, il va falloir que le quarterback se remette sérieusement en question. Si il y arrive et montre tout l’étendu de son talent, il faudra se méfier de Tampa. Mais si dans le cas contraire, il continue à montrer toute l’étendu de sa désinvolture et de son manque de sérieux, il n’est pas impossible que l’intérim du vaillant Ryan Fitzpatrick se prolonge.
L’autre facteur X, qui va de pair avec le premier est Dirk Koetter. Proche de la sortie l’an passé, le coach n’a jamais semblé en mesure de gérer cet effectif composé de fortes têtes. Il va falloir pour lui remédier très vite à cela et réussir à gérer les égos, car si il est parvenu à éviter le limogeage l’an passé, il est fort peu probable que les dirigeants soient aussi clément en cas de nouvelle déconvenue.
Calendrier : @Saints, Eagles, Steelers, @Bears, @Falcons, Browns, @Bengals, @Panthers, Redskins, @Giants, 49ers, Panthers, Saints, @Ravens, @Cowboys, Falcons
En résumé
Si les égos et le vestiaire parviennent à être maîtrisés et que Winston fini par montrer son plein potentiel, Tampa peut devenir un outsider dans la corsée division sud, voir dans la NFC.
Cependant, les Bucs ont un calendrier très compliqué, avec trois affrontements face à des équipes prétendantes au titre durant la période de suspension de Winston. Avec également une période de 5 déplacements en 8 matchs, il va falloir s’accrocher.
Un calendrier très difficile, une division dantesque. Il sera difficile, voir impossible d’accrocher les playoffs. Surtout vu l’irrégularité de Winston et l’imprévisibilité de cette équipe. Même si Tampa nous a toujours habitué à des surprises, sait-on jamais.
Le pronostic : 6 victoires – 10 défaites