Certains fuient le froid comme le diable. D’autre y sont aimantés. Certains voient en la solitude un signe de tristesse, de replis sur le monde. D’autres y voient une source de réconfort, un isolement salvateur. Certains voient dans le calme et l’introversion une marque d’impuissance et de faiblesse. Certains y voient le signe d’une profonde sérénité et d’une confiance contagieuse. Personnalité atypique, douce et autoritaire, amoureux de ses joueurs et amoureux du grand vide, homme de peu de mots, mais meneur d’hommes sans pareil, Bud Grant a fait des grandes prairies du Manitoba et des 10 000 lacs du Minnesota ses terrains de jeu favoris. Sa surface fétiche ? Le gridiron.
Into the wild
Harry Peter Jr. voit le jour au printemps 1927. Sur les rives du Lac Supérieur. Tout au nord du Wisconsin. Deux Harry Peter sous le même toit, cela fait bien trop pour sa mère qui lui préfère l’affectueux « Buddy Boy ». « Bud ». Il entame sa carrière sportive sur les monticules, grâce à un vieux gant de cuir que lui donne son père. Dans un Minnesota où l’hiver ne rôde jamais très loin, les saisons sont courtes. Très. Si bien que Grant s’essaye à d’autres sports. Atteint de polio, les médecins suggèrent à Harry Peter Sr. et Bernice, ses parents, de le pousser à solliciter son corps. Activement. Autant que possible. Tout prétexte est bon pour fortifier des jambes aux muscles affaiblis. Le baseball pour débuter, puis le basketball, et enfin la rencontre de sa vie : le football. Mais dans une Amérique de l’entre-deux-guerres où la NFL joue chaque jour sa survie, les championnats scolaires structurés et bien organisés sont rares. Tellement que Bud se mue en promoteur/commisionner en organisant des rencontres entre voisins et joueurs de lycées alentours. Il se charge même des feuilles de match. Tout juste ado, il développe déjà ses qualités de meneur, de gestionnaire. De coach.
Quand il n’est pas sur un terrain de football, il se perd dans l’immensité sauvage du Wisconsin. Un État qui lui va si bien. Le froid, le calme, un monde sans fin qui s’offre à lui. Une passion et un respect pour la nature que peu de ses petits copains partagent. Si bien que Bud se retrouve souvent seul. Une situation qui ne le dérange pas. Au contraire. Une âme solitaire.
« Les samedis et dimanches, je sortais ma carabine 22. long rifle, la fourrait dans ma besace, et grimpait dans le bus jusqu’au terminus. Je chassais le lapin toute la journée. De temps en à autre, un ami venait avec moi, mais le plus clair du temps, j’étais tout seul. Mes potes étaient plus intéressés par les filles ou rafistoler de vieilles voitures. »
Quand il sort diplômé de la Superior Central High School en 45, la polio s’est envolée, sa démarche boiteuse aussi. Il s’enrôle immédiatement dans l’armée. Assigné à la Great Lakes Naval Training Station dans l’Illinois voisin, il évolue sous les ordres de Paul Brown. Accepté par l’Université de Wisconsin–Madison, il est réformé, mais fait faut bond à la petite fac pour finalement rejoindre celle de Minnesota, en terre ennemie. Baseball, basketball, football, c’est sur les rectangles verts qu’il se distingue le plus. Il apparait deux fois sur l’équipe type de la Big-Ten. Convié au College All-Star, il décline l’invitation. Il a une bonne raison pour ça : son mariage. Wide receiver et defensive end, le Golden Gopher est sélectionné au 14e rang de la draft 1950 par les Eagles. Seulement il leur préfère des Lakers encore basés à Minneapolis, et qui le choisissent au 4e tour.
Dans l’État aux 10 000 lacs, il joue 35 matchs pour sa première saison NBA avant de rempiler pour une deuxième. Dans un Minnesota qui l’a adopté et qu’il a adopté, Bud se sent bien. Et avec son pote Sid Hartman investi du rôle de GM des Lakers, il a toute les raisons du monde de rester. Surtout lorsqu’on lui offre une jolie augmentation. Souvent réserviste, il participe à sa manière au sacre de 1950 face aux Syracuse Nationals. Après deux saisons, il abandonne les parquets. Les gridirons lui manquent trop. Un coup de fil aux Eagles et le voici (enfin) à Philly. Avec deux ans de retard. Il se s’y éternisera pas. Il faut dire que la franchise de Pennsylvanie n’est pas tendre avec lui. Quand sa femme accouche de leur premier fils en plein camp d’entraînement, elle le retient chez elle. Pire, elle attendra 36h après la réception du télégramme pour lui transmettre la bonne nouvelle. Mais en homme d’honneur, Bud respectera son contrat. Pour sa première saison, il est cantonné à un rôle de défenseur qui lui réussit plutôt bien. Meilleur sackeur de son équipe en 51, il se reconvertit en receveur l’année suivante. 57 réceptions, 997 yards et 7 touchdowns. Un seul joueur fera mieux cette saison-là.
A success story
Après deux saisons, il est temps de passer à la caisse. Seulement, les Eagles n’ont pas vraiment envie de sortir le chéquier pour débourser la somme que Bud estime mériter. Frustré, il choisit l’exile. Il devient le premier joueur professionnel à rompre son contrat pour s’engager avec une autre franchise. Depuis ses années universitaires, les Blue Bombers de la CFL lorgnent sur lui. Comme aimanté par le froid et la neige, Grant prend la direction du nord, traverse la frontière et rejoint Winnipeg, dans le Manitoba. Transformé en tight end, il déploie son mètre 91 et se mue en l’une des cibles les plus redoutables d’une Conférence Ouest dont il sera trois fois All-Star. Attaquant/défenseur, il s’offre des marques références en pagaille. Le 28 octobre 53, en playoffs, il signe 5 interceptions. Un record. Cette année-là, les Blue Bombers effleurent la Grey Cup du bout des doigts, mais voient le trophée quarantenaire filer entre les mains des Tiger-Cats d’Hamilton.
En attaque comme en défense, sa vision et sa science du jeu impressionnent. Tellement que lorsque le board se met en quête d’un nouveau coach en 57, Bud Grant devient rapidement une évidence. Du moins pour le président J.T. Russell. Car nombreux sont les sceptiques. En fait, il est peut-être bien le seul à croire en Buddy Boy. Le 30 janvier, à tout juste 30 ans, il devient le plus jeune coach de l’histoire de la CFL. Le même jour, son père s’éteint. À l’ouest. En Californie. Les pessimistes ne vont pas tarder à changer de camp. 12-4, des retrouvailles avec les Tiger-Cats et un nouveau revers en finale. Grant imprime rapidement sa griffe. Les Blue Bombers vont bientôt devenir injouables. 5 titres de conférence consécutifs, 5 Grey Cups, 4 bagues au goût de revanche conquises face à leurs meilleurs ennemis, les Ontariens d’Hamilton.
Ses exploits s’ébruitent rapidement au sud de la frontière. En 61, Max Winter, le fondateur des Minnesota Vikings, vient lui chanter la sérénade et lui offre de coacher sa toute nouvelle et fringante franchise NFL. « You’re my man, » lui dit-il. Bud hésite, en parle avec sa femme, puis décline l’offre. Devenu coach et GM, il connait la première saison négative de sa jeune carrière en 1963. La campagne 64 vire carrément au naufrage. Puis un dernier soubresaut. Une nouvelle Grey Cup perdue face à vous-savez-qui, un ultime revers face aux Saskatchewan Roughriders en finale de conférence en 66 et s’achèvent 10 ans d’une belle histoire d’amour. 122 victoires, 66 défaites, 3 nuls et un titre de coach de l’année en 65. Quand Winter et son GM, Jim Finks, reviennent à la charge en 67, Grant capitule.
Welcome to Winterland
Bud prend un pouvoir laissé vacant par le départ de Norm Van Brocklin, premier coach de l’histoire de la franchise dont le principal exploit aura été de se mettre à dos Fran Tarkenton. Résultat des courses : les deux quitteront le Minnesota en 67. Le plus grand défi de Grant sera de changer les esprits. De façonner ses joueurs et son équipe à sa manière. Des soldats au mental infaillible à l’entraînement la semaine comme les jours de match, le dimanche. À Minneapolis, il impose une rigueur presque militaire. Pas de cigarette, pas d’alcool et un respect inébranlable pour le drapeau. Lorsque le Star-Spangled Banner retentit, toute l’équipe doit être alignée sans bouger. Au garde-à-vous. Une règle qu’il impose même à l’entraînement, dans un centre aux allures de caserne. Être fier de ce que l’on est et représente. Une façon de gagner le respect des adversaires selon Bud. Pas de place à l’émotion. Un seul mot d’ordre : la discipline. Son crédo est simple, un coach qui panique et perd le contrôle sur le bord du terrain contamine son équipe. Meneur autoritaire, ils voue une confiance absolue en ses assistants et joueurs. Une fois ses règles bien imprégnées, il laisse à ses hommes une totale liberté. Il n’est là que pour hausser le ton lorsque quelque chose dérape.
Son arrivée ne va pas seulement bouleverser toute une franchise. Elle va métamorphoser tout un État plongé en pleine léthargie. Bud va donner vie à un nouveau culte, celui des Vikings. Avec, c’est tout le Minnesota qui va s’extirper de décennies sombres et glaciales. Avant : le froid, les lacs gelés à perte de vue, la toundra et un silence qui semble voué à durer éternellement. Désormais : le feu, la passion, la ferveur, le football. L’État aux 10 000 lacs revient à la vie. À une époque où les Vikings jouent dans le courant d’air géant du Metropolitan Stadium, Bud exploite l’avantage du froid au maximum. Il veut en faire un atout. Le froid ne doit plus être un ennemi, mais leur allié. En plein hiver, quand les températures chutent bien en dessous de zéro, on s’entraîne dehors. Les jours de match, pas question d’installer des chaufferettes près des bancs de touche. À l’entraînement non plus d’ailleurs. Les joueurs doivent se faire à une chose : ils vont avoir froid. Très froid. Et ils vont devoir s’y habituer. Une façon de rester concentré sur le match et de ne pas se disperser en pensant au banc douillet qui vous attend sur le bord du terrain.
Tarkenton parti, Grant et Finks vont orchestrer un échange interligue presque inédit. Le GM des Vikings va chercher Joe Kapp, son ancien protégé à l’époque où il opérait chez les Calgary Stampeders. Sous les couleurs des BC Lions depuis 5 saisons, le QB est rapatrié dans la patrie de l’Oncle Sam en échange de Jim Young, un Canadien réexpédié dans le pays à la feuille d’érable. La doublette coach/GM s’applique à injecter de nouveaux talents dans une équipe qui n’en manque déjà pas. Bobby Bryant, Bob Grim, Gene Washington et surtout l’immense Alan Page rejoignent Jim Marshall, Carl Eller et Gary Larsen. Les futurs Purple People Eaters. L’année suivante, ils reçoivent le renfort de celui qui deviendra bientôt le meilleur intercepteur de l’histoire : Paul Krause.
Après une première saison aux allures d’échauffement, Bud Grant porte ses Vikings au sommet de la NFC Centrale. Une prouesse qu’il réalisera 11 fois pendant ses 18 années à la tête du drakkar violet. Pour le premier match de playoffs de leur histoire, les joueurs du Minnesota s’inclinent face aux Colts du MVP Earl Morrall. Ça n’est que partie remise. L’année suivante, sa horde écrase la concurrence. Dans un Metropolitan Stadium transformé en congélateur à ciel ouvert, les Vikings surmontent les -13°C et battent aisément des Cleveland Browns frigorifiés. 27-7. Le premier titre NFL de leur histoire. Une semaine plus tard à La Nouvelle-Orléans, ils sont désarçonnés par des Chiefs auxquels on ne donnait pas la moindre chance. L’AFL surprend la NFL. Une fois de plus. Le Super Bowl IV ira dans le Missouri. Bud devra se contenter d’une couronne de Coach de l’Année. Maigre consolation.
Joe Kaap est remercié. S’amorcent trois années de transition. 35 victoires. 7 défaites. S’ils règnent toujours sur la NFC Centrale et voient deux fois les playoffs, ils ne passent pas le moindre tour. Même malgré un Alan Page nommé MVP. Une première pour un défenseur. Seul Lawrence Taylor l’imitera 15 ans plus tard. La gueule de bois.
Le retour de l’Enfant prodige
En 72, c’est l’heure de la grande réconciliation. Fran Tarkenton revient. Les espoirs de titre avec. Mais il faut attendre que la mayonnaise prenne. 7-7, les joueurs apprennent à se connaître. Les œufs montent tranquillement. En 73, arrivés à maturation, les Vikings lancent l’assaut sur la NFL. La razzia. Dans la vague d’un Tarkenton toujours aussi imprévisible, d’un Alan Page auréolé du du George S. Halas Trophy récompensant le meilleur défenseur de la ligue et d’un Chuck Foreman en mode rouleau compresseur au sol sacré Rookie Offensif de l’Année, les Violets reprennent le trône de la NFC Centrale. 12-2 et un ticket en première loge pour les playoffs.
Les Redskins sont écartés sans trop frémir. Une semaine plus tard, Roger Staubach livre l’une des pires prestations de sa carrière en lançant 4 interceptions. Les Cowboys plient sans réellement se battre. Les Vikings retrouvent le Super Bowl. Au Rice Stadium de Houston, face à des Dolphins de Don Shula et Bob Griese encore sur leur petit nuage de leur saison parfaite de 72, les hommes du Nord ne font pas le poids. S’ils sauvent l’honneur en fin de partie, l’issue du match est déjà scellée depuis belle lurette. 7-27. Le titre leur échappe encore. Loin d’être abattus et bien installés sur le trône de leur division, ils ont de nouveau rendez-vous avec le Big Game l’année suivante.
Les Cards balayés, les Rams maîtrisés, ne restent plus que les Steelers de Terry Bradshaw et du Steel Curtain pour leur barrer la route. Au Tulane Stadium de La Nouvelle-Orléans, le scénario de 73 se répète. Les Violets sont pris à la gorge. Contraints au silence jusqu’à l’ultime quart-temps. Ils réduisent en vain l’écart. 6-16. Bis repetita. Le sort s’acharne. Deux petits revers et une nouvelle visite en série. Jamais deux sans trois ? Non, cette fois-ci les joueurs de Bud Grant buttent d’entrée sur les Cowboys de Tom Landry malgré un Fran Tarkenton sacré MVP. En bons jusqu’au-boutistes entêtés et déterminés à vaincre le signe indien, les hommes du Minnesota ne s’inclinent que 2 fois, passent leurs nerfs sur les Redskins et les Rams. Super Bowl, nous revoilà.
Face à eux, les Raiders de John Madden, eux aussi sevrés de titre depuis leur naissance. Au Rose Bowl de Pasadena, Bud Grant voit rapidement le scénario catastrophe se (re)dessiner. Pourtant, il garde son calme. Sa grande force.
« Un joueur m’a dit un jour m’avoir observé de loin pendant un match très serré, avec un des ses coéquipiers. Je n’avais absolument pas l’air stressé, m’a-t-il dit. Alors ils se sont dit qu’ils n’avaient pas de raison de l’être eux non plus. C’est resté gravé en moi. Si ma placidité pouvait influer sur les joueurs, alors c’était un atout. »
Après un premier quart-temps vierge de tout point, les Raiders passent à l’attaque. 16 points sans réponse. À la pause, les Vikings sont déjà loin. Le calme légendaire de Bud Grant est mis à rude épreuve. Les Californiens et leur défense sauvage ne lâcheront rien. Le Rookie Offensif de l’Année, Sammy White va en faire les frais. Sur une cross route en plein cœur du terrain, il capte une passe de Tarkenton dans le trafic avant de recevoir un tampon mémorable de Skip Thomas. Son casque vol 5 mètres plus loin, mais il ne lâche pas le ballon. Une ténacité admirable, mais bien insuffisante. Les Vikings s’inclinent 14-32. Leur troisième Super Bowl perdu en 4 ans. Le quatrième en huit. Bud Grant et ses hommes sont maudits. L’année suivante, ils échouent aux portes du Big Game. La fin d’une génération épuisée par tant de déconvenues. Plus jamais ils ne connaîtront l’exaltation du Super Bowl.
De 72 à 78, sous l’impulsion du retour de Fran Tarkenton, les Vikings décrochent 6 titres de division, 3 de conférence, s’offrent un impressionnant bilan de 62-22-2 et tout ça pour… rien. Le quarterback se retire sans bague au doigt. Seuls restent l’héritage d’un style de jeu révolutionnaire, avant-gardiste, et l’incroyable respect que le joueur voue pour son coach.
« Je ne sais pas si Bud était capable de dessiner ne serait-ce que cinq jeux, mais qu’est-ce qu’il connaissait bien les gens ! Il excellait dans l’art de mener les hommes et de les rallier à ses idées. Quiconque a joué pour Bud le comprend — C’est lui le patron. Il n’y a pas de on, il y a juste Bud. Quand il ouvre la bouche pour parler, il démontre plus de bon sens que quiconque je n’ai jamais rencontré. »
L’autorité, le respect, le calme, le bon sens et la poisse. En 85, après sept dernières saisons sans grand relief qui voient les hommes de Bud Grant abandonner peu à peu leur trône de la NFC Centrale et s’offrir quelques petites réminiscences de leur illustre, mais déjà bien lointain semble-t-il, passé en s’octroyant quelques visites sans lendemains en playoffs, l’iconique coach raccroche à la stupeur de tous. Sauf de sa femme. Il est temps de passer à autre chose. Pourtant, son amour pour le jeu, sa franchise et son État d’adoption n’ont pas changé d’un iota.
« Rien n’a changé… Toutes Les choses qui m’étaient chères lorsque je suis parti après la saison 1983 (Bud Grant démissionne en 85 avant de revenir un an plus tard pour une ultime saison, ndr) sont encore là, » expliquait-il en décembre 1985. « J’ai 58 ans, j’ai passé 36 de ces années dans le sport professionnel. Je pense qu’il est temps pour moi de profiter du fruit de ces années. »
Malgré une tentative désespérée pour le faire revenir sur sa décision, la franchise se rend à l’évidence. La sentence est irrévocable. 286-172-8. 5 titres de Conférence Ouest. 11 titres de Division Centrale. Un titre NFL. Trois de conférence NFC. 4 Grey Cups heureuses. 2 un peu moins. 4 Super Bowls malheureux. Bud Grant est le troisième coach le plus victorieux de l’histoire du football professionnel. Sur la troisième marche d’un podium sur lequel trônent Don Shula et George Halas. À bientôt 90 ans, Bud figure toujours en tant que consultant dans l’organigramme de la franchise de Minneapolis. Un bureau à son nom l’attend au siège de l’équipe. En septembre dernier, le double Hall of Famer bientôt nonagénaire soufflait dans la corne de brume du nouvel écrin des Vikings. Un passage de flambeau.