De 90 à 53. Pour un poste de titulaire ou de rotation, nombreux sont les candidats, pour peu d’élus. Parce que concurrence veut dire émulation, hormis quelques cadres, les effectifs NFL connaissent tous des batailles lors des camps d’entraînement. Aujourd’hui, place à la conférence AFC Sud.
Houston Texans : receveur n°1
Sur la ligne de départ : Nico Collins, Stefon Diggs, Tank Dell
En l’espace de deux intersaisons, Nick Caserio a changé sa réputation d’imitateur raté de Bill Belichick à l’un des general managers les plus inspirés et audacieux de la ligue. D’abord, en draftant une superstar en puissance au poste de quarterback, puis son pendant défensif. Il a ensuite bâti méticuleusement un corps de receveurs digne des Avengers.
Abondance de bien ne nuit pas, sauf peut-être quand il s’agit du poste le plus sujet aux batailles d’ego. Encore plus quand le dernier arrivé, Stefon Diggs, a quitté ses deux dernières équipes avec fracas (ou rumeurs de fracas). Diggs jouera cette saison avec l’ambition de décrocher le dernier gros contrat de sa carrière. Le tout aux côtés d’un Nico Collins, sortant de la première saison majuscule de sa carrière. Et aux côtés d’un Tank Dell qui en aurait sans doute fait de même sans une fracture du péroné.
Au-delà des questions d’ego, la hiérarchie entre trois receveurs aux styles différents, indiquera aussi le type d’attaque que Bobby Slowik et les Texans déploieront cette année.
Pronostic : Nico Collins
Aussi : running back, free safety
Jacksonville Jaguars : receveur n°1
Sur la ligne de départ : Christian Kirk, Gabe Davis, Brian Thomas Jr.
D’une fin de saison 2022 qui annonçait son arrivée promise dans la cour des grands à une saison 2023 en deçà des attentes mêmes les plus pessimistes, Trevor Lawrence a déçu. Mais avec une litanie d’explications tout à fait tangibles, à commencer par des receveurs défaillants au possible.
Des drops à foison, conjugués à des blessures toujours malvenues, Sunshine n’a clairement pas été aidé. Résultat, exit Zay Jones et Calvin Ridley et bienvenue à Gabe Davis et Brian Thomas Jr. Si Davis n’a a priori pas le profil d’un n°1, il ne souffrira pas de la concurrence d’un joueur du calibre de Stefon Diggs cette année. Sorti de l’ombre et avec une opportunité à saisir, il pourrait aisément sortir son épingle du jeu avec une plus grande régularité.
Recruté à prix d’or en 2022, lui non plus n’a pas le profil d’un receveur n°1, mais Christian Kirk l’avait été par défaut lors de sa première saison en Floride. Handicapé par plusieurs blessures musculaires l’an dernier et revanchard, il aura tout le loisir de faire jouir son expérience. Sa relation avec Lawrence pourrait lui permettre de récupérer son statut de patron.
Et le petit dernier dans tout ça ? Brian Thomas Jr. est, lui, bel et bien le prototype d’un receveur X dominant. Avec un petit peu plus de muscle, un jeu de jambes plus raffiné et une plus grande régularité dans ses blocs, jamais les Jaguars n’auraient été en mesure de le sélectionner en 23e position. Dans une cuvée « normale », sans trois prospects générationnels, il aurait été le premier receveur drafté, sans le moindre doute. Avec sa combinaison de taille et de vitesse hors norme, un bon camp d’entraînement pourrait le propulser en haut de l’affiche plus tôt que prévu.
Pronostic : Brian Thomas Jr.
Aussi : tackle droit, linebacker
Indianapolis Colts : pass rusher n°1
Sur la ligne de départ : Kwity Paye, Laiatu Latu, Samson Ebukam, Dayo Odeyingbo
Les Colts souffrent d’un certain paradoxe : leur groupe de linemen défensifs est peut-être le meilleur de tout l’effectif, mais au sein de ce groupe, aucun pass rusher extérieur ne semble sortir du lot. C’est précisément la raison pour laquelle ils ont fait de Laiatu Latu, le premier défenseur sélectionné lors de la dernière draft. S’il est véritablement le meilleur défenseur de la cuvée, comme l’affirme son general manager Chris Ballard, Latu pourrait rapidement s’imposer comme la principale arme des Colts sur les jeux de passe adverses.
La logique voudrait toutefois que Kwity Paye jouisse encore du droit d’aînesse, au sortir d’une saison 2023 aboutie. Il en a en tout cas annoncé la couleur, avec un objectif de 12 à 15 sacks en 2024.
On en oublierait presque celui qui, avec 9,5 sacks, a été le fer de lance de la pression d’Indianapolis l’année passée : Samson Ebukam. Tout comme l’outsider sur la ligne de départ, Dayo Odeyingbo, en constante progression et en quête d’un contrat lucratif la prochaine intersaison, dans l’Indiana ou ailleurs. Pour cela, un statut de titulaire lui serait un grand atout pour gonfler ses statistiques.
Pronostic : Kwity Paye
Aussi : linebacker, free safety, running back n°2
Tennessee Titans : gardes du corps de Will Levis
Sur la ligne de départ : JC Latham, Jaelyn Duncan, Nicholas Petit-Frere, Dillon Radunz
Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Les Titans ont bien tenté d’améliorer leur ligne offensive lors de la dernière intersaison, avec des réussites à l’intérieur – Daniel Brunskill et Peter Skoronski -, mais des échecs cuisants à l’extérieur. À gauche, Andre Dillard, qui a concédé 10 sacks et 36 pressions en 286 snaps, a fini la saison sur le banc et déjà plié bagages. Son remplaçant, Jaelyn Duncan, a lui aussi péché, bien que cela soit plus attendu pour un rookie sélectionné au 6e tour.
Après avoir goûté aux joutes professionnelles, il aura de nouveau l’opportunité de protéger le côté aveugle de Will Levis, à moins que Dillon Radunz ne joue les trouble-fêtes. Le polyvalent lineman a déjà joué guard gauche, guard droit, tackle gauche et tackle droit sous le maillot des Titans. S’il a réalisé une fin de saison 2023 encourageante au poste de tackle droit, le retour de blessure de Nicholas Petit-Frere et la sélection de JC Latham à la draft pourraient encore le faire changer de côté, où la concurrence semble moins rude.
À droite justement, les premiers pas de Latham seront scrutés de près, tant les espoirs placés en lui sont grands. Monstre physique, il a tout, en théorie, pour être titulaire en NFL. La question est : quand ? Sera-t-il prêt dès le début de la saison, ou l’expérience de Petit-Frere aura-t-il raison de son potentiel ? Une chose est sûre, sous Bill Callahan, le meilleur formateur de linemen de l’histoire (avec Dante Scarnecchia), la vérité du camp d’entraînement sera incontestable.
Pronostic : Dillon Radunz et JC Latham
Aussi : running back, cornerback n°2