Semaine 5 : 49ers – Cowboys (42-10), interception de Fred Warner
Le cadre
Les 49ers font partie des meilleures défenses de la NFL. En 2023, cette affirmation a été plus ou moins respectée. La franchise californienne a surtout maltraité les attaques aériennes. C’est d’ailleurs la seule équipe qui finit avec plus d’interceptions, 22 (1e ex-aequo), que de touchdowns encaissés, 20.
Le paroxysme de cette dominance aérienne est arrivé en cinquième semaine de saison régulière. Les 49ers ont reçu les Cowboys de Dallas. La défaite a été cuisante pour les Texans, mais surtout un chemin de croix pour le futur 2e au vote de MVP, le quarterback Dak Prescott.
Il reste encore un quart-temps a jouer au moment de notre action. Le score de 35-10 est anecdotique. Le jeu qui suit est une allégorie de la rencontre.
Fred Warner souverain de la terre du milieu
La saison dernière, la défense de San Francisco a été dirigée par Steve Wilks. Sous sa houlette, les schémas ont drastiquement changé. Les 49ers se sont mis à jouer avec deux safety en profondeur (47,1% du temps) au lieu de leur Cover 3 habituelle. Pour rentrer un peu plus dans les chiffres ils ont opéré en quarter coverage à 18,9% et en défense de zone 66,4% des snaps.
Spoiler, après une seule saison, Steve Wilks a été débarqué de ses fonctions. Kyle Shanahan, n’a pas aimé la défense trop timide du coordinateur. Les 18% de blitz (3e plus faible % NFL) appuient la décision du coach principal.
Pourtant, les 49ers sont allés jusqu’au Super Bowl. Ils ont aussi été la 3e meilleure défense en points encaissés cette saison (298). Ce sont les individualités et les automatismes de ce groupe qui les ont amené jusque-là, Fred Warner (#54, rouge) en chef de file. Ci-dessous, il obstrue un jeu des Cowboys avec Talanoa Hufanga (#29, rouge) sur une Cover 4 « lock » (variante avec un ou deux cornerbacks extérieurs en homme à homme sur tous les tracés verticaux profonds) pourtant prévisible.
Le chant du cygne de Steve Wilks
La séquence qui nous intéresse est une peinture parfaite de tout le potentiel de cette défense et finalement de ce qui a aussi été gâché.
L’attaque des Cowboys ressort exactement le même alignement que sur le jeu précédent. La défense des 49ers propose quelque chose de beaucoup plus agressif.
En formation dime (avec 5 defensive backs), Wilks demande à ses linebackers de se rapprocher de la ligne d’engagement du ballon. Dak Prescott (#4, blanc) lit donc un possible blitz à 6 joueurs. Le nickelback, qui défend le receveur dans le slot, joue en press (proche de la ligne d’engagement), Deomodore Lenoir (#2, rouge) lui aussi. Le reste des defensive backs jouent en off coverage (éloigné de la ligne d’engagement), avec les safety très en profondeur dans leur camp.
Mais dès l’engagement du ballon, Talanoa Hufanga (#29, rouge) descend sur le tight end en homme à homme. Tashaun Gipson (#31, rouge) se recentre dans le champ profond. Et surtout Fred Warner, recule directement pour venir défendre la zone du milieu de terrain, potentiellement ouverte.
Dak Prescott analyse cela sous la pression de six hommes et lance sur sa seule option « viable », Michael Gallup (#13, blanc). Lenoir avait laissé l’espace à l’extérieur sur le jeu précédent, il défend le contre-pied parfaitement. Le ballon finit dans les mains de son capitaine.
Double stunt
Cette action est une réussite grâce à l’élément de surprise sur la ligne d’engagement. Si on a bien 6 joueurs dangereux avant la mise en jeu, la supériorité numérique vient du nickelback. C’est ce dernier qui vient en blitz avec Dre Greenlaw (#57, rouge) à son opposé.
Steve Wilks a rajouté à cela un double stunt. Un stunt est une boucle dans le dos d’un coéquipier de la part d’un joueur qui se trouve à ses côtés. Les 49ers exécutent parfaitement ce mouvement depuis les deux extrémités de la ligne défensive. La pression générée amène Dak Prescott à se dépêcher et donc aussi l’interception.