Le 25 avril prochain se tiendra, du côté de Detroit, la draft NFL 2024. L’occasion de présenter plus en détail les différents prospects par le biais de nouveaux articles thématiques, le « Prototype ». L’idée est simple : identifier le prospect parfait, avec la qualité principale de chaque joueur inscrit à la draft. Aujourd’hui, honneur à la position habituellement la plus glamour, à savoir les quarterbacks.
La question est simple : comment créer le quarterback idéal de la Draft 2024 ?
Puissance de bras : Joe Milton III
Dans une classe qui a en son sein pas mal de joueurs habiles dans la verticalité, Milton est sans doute celui qui dispose du bras le plus « élite ». Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Tennessee l’a recruté à l’université pour assurer la suite derrière Hendon Hooker, dans une équipe adepte du jeu profond. Malheureusement pour lui, l’intéressé compose avec une lecture de jeu et une précision aléatoire, mais il devrait clairement marquer des points au Combine, de par la facilité déconcertante avec laquelle il peut lancer le plus loin possible.
Gestion de la poche : J.J. McCarthy
C’est un fait, l’attaque de Michigan penchait allègrement au sol ces deux dernières années. Mais n’allez pas croire que le bilan de McCarthy en tant que titulaire des Wolverines (27 victoires, une défaite) est le fruit du hasard. Sans avoir été aussi dominant statistiquement que les autres joueurs du poste à l’université, le Floridien de naissance a toujours su faire preuve d’un certain sang-froid dans la poche, étant apte à bien gérer la pression (63% de passes complétées dans ce registre en 2023, 69% en phase de blitz) et à se déplacer efficacement pour gagner le temps nécessaire. Ce sont justement ces acquis qui en font un projet très excitant pour les franchises à l’échelon supérieur.
Placement du ballon : Drake Maye
En proie à la prise de risque sur certaines séquences à North Carolina, Maye reste un joueur redoutable grâce à son sens du timing et son aptitude à placer le ballon au bon endroit au bon moment. Ce bon sens de l’anticipation et de la trajectoire peut s’avérer extrêmement précieux, même quand les receveurs n’assurent pas une séparation optimale. Pour donner un ordre d’idée, tous les receveurs de North Carolina qui comptent au moins 40 réceptions cette saison ont fini avec un pourcentage d’au moins 50% sur les réceptions contestées, au sein d’un groupe nettement renouvelé pendant intersaison, à l’image du départ de Josh Downs (Colts) vers la NFL.
Précision / Efficacité : Bo Nix
Qu’elle semble déjà loin cette saison 2019 où Nix est arrivé sur le campus d’Auburn. En cinq années, celui qui évolue désormais à Oregon a fait taire pas mal de critiques le résumant à un joueur profitant d’un système. Devenu mature dans son jeu, le Duck n’a cessé de progresser en termes d’efficacité, à l’image de ses 77% de passes complétées en 2023, et ses 45 touchdowns et 3 interceptions qui lui ont valu une place de finaliste pour le titre de meilleur joueur de la saison. Capable d’identifier rapidement ses premières lectures, il est un joueur qui doit sans doute se développer en manière d’improvisation, mais une fois que sa fenêtre est trouvée, Bo Nix rate très rarement sa cible, même sous la pression. Une base intéressante.
Rapidité d’exécution : Michael Penix Jr
Cette faculté en a fait l’un des joueurs les plus dangereux de la saison et a conduit son équipe de Washington en finale universitaire. Souvent gêné par les blessures pendant la première partie de son cursus NCAA à Indiana, Penix a su se réinventer d’une certaine manière en intégrant un jeu très vertical, qu’il a tout simplement sublimé par sa capacité de lancer très rapide. Un autre point commun qu’il possède avec Tua Tagovailoa, par exemple, au-delà du fait qu’il est également gaucher.
Mobilité : Jayden Daniels
Est-ce vraiment débattable ? Fracassant dans le domaine aérien, avec 3 811 yards, 40 touchdowns et 4 interceptions, Daniels a aussi rappelé aux observateurs qu’il était un athlète hors norme. Transfuge d’Arizona State en 2022, Jayden Daniels a franchi à deux reprises la barre des 1 000 yards au sol ces deux dernières années à LSU, se propulsant au sommet de la NCAA en tant que meilleur joueur du dernier exercice. Certes, le physique du numéro 5 peut paraitre plus frêle que pour d’autres candidats de cette draft, mais son gabarit (plus grand malgré tout) n’est pas sans rappeler celui de Lamar Jackson. Un profil similaire au sol, avec sans doute un meilleur bras (en sortie d’université) : voilà qui aura de quoi plaire à des coordinateurs offensifs créatifs au sein de la ligue.
Improvisation : Caleb Williams
Entendons-nous bien, les qualités de l’ancien joueur d’Oklahoma sont innombrables et en font, encore à l’heure actuelle, un numéro 1 consensuel de la draft aux yeux de beaucoup d’observateurs. Mais dans la NFL moderne, la qualité qui met le plus en lumière le prospect de USC est sans doute cette aptitude à créer en partant de rien. En mouvement, Caleb Williams sait non seulement casser des plaquages mais aussi lancer de manière létale. Cette improvisation a parfois un prix lourd, avec 30 fumbles concédés en carrière universitaire, dont 16 uniquement en 2023. Mais en étant mieux canalisé, le meilleur joueur universitaire de 2022 a de quoi donner des migraines à n’importe quelle défense NFL dans un avenir proche …