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[Preview 2021] Green Bay Packers : la défense doit entrer dans la danse

Fini le gruyère ! L'escouade dirigée par Joe Barry est tenue de s'imposer pour viser une victoire finale.

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Bien qu’elle ait produit les mêmes résultats que la saison précédente (13 victoires en saison régulière, suivies d’une défaite en finale de conférence), la campagne 2020 des Packers a laissé un goût d’inachevé avec une tout autre impression dégagée.

C’est simple, l’attaque était une machine. Menée par un Aaron Rodgers en mode MVP (4299 yards, 70,7 % de passes complétées, 48 touchdowns pour seulement 5 interceptions), l’escouade a dominé la ligue avec ses 31,8 points marqués en moyenne par match, se classant au sommet – ou près du sommet – dans de nombreuses catégories statistiques. Et chaque groupe de position a performé avec une tête de gondole bien définie. Aaron Jones (1104 yards, 9 touchdowns au sol + 355 yards et 2 touchdowns en 47 réceptions) a confirmé qu’il était l’un des meilleurs running backs de la ligue. Davonte Adams a fait irruption dans la conversation en tant que meilleur receveur de la ligue avec ses 1374 yards et 18 touchdowns en 14 matchs seulement. Sorti de nulle part, Robert Tonyan (TE) a apporté sa pierre à l’édifice avec ses 11 touchdowns. Enfin, la ligne n’a jamais aussi bien protégé Rodgers depuis son arrivée dans la ligue avec seulement 21 sacks concédés.

Malheureusement, la défense n’a pas été à la hauteur. Au mieux moyenne pendant la première moitié de la saison, elle s’est certes améliorée en fin d’année, mais les plaquages manqués et les nombreuses erreurs au cours des moments chauds ont tué les espoirs de Super Bowl. Tout aussi coupable avec quelques appels douteux, notamment en finale de conférence face aux Buccaneers, Matt LaFleur (HC) n’arrive toujours pas à inverser le cours d’une rencontre et adapter son plan de jeu lorsque le match ne tourne pas en sa faveur.

La page est tournée, mais Green Bay peut-il encore caresser l’espoir d’une participation au Super Bowl ? Rien n’est moins sûr. En coulisses, l’intersaison a été tumultueuse. Entre la querelle Aaron Rodgers, Brian Gutekunst (GM), Mark Murphy (président), les rumeurs de départ incessantes autour du quarterback vedette, une draft laborieuse, et une free agency compliquée, les Packers n’abordent pas la saison 2021 dans les meilleures conditions. Mais ils peuvent au final pousser un ouf de soulagement. Après des mois de tergiversation, Rodgers a eu la délicatesse de prendre sa décision rapidement et de se présenter dès le premier jour du camp d’entrainement pour attaquer la préparation avec l’équipe.

La saison dernière : 13 victoires – 3 défaites, 1e de la NFC Nord

Mouvements à l’intersaison

Peu d’experts ont apprécié la draft, et ce n’est pas comme si la free agency avait sauvé l’intersaison. En délicatesse avec la masse salariale, les Packers se sont principalement contenté de combler les départs, entamant cette nouvelle campagne avec la majorité des titulaires de l’an dernier. La plus grande réussite de ce printemps reste le retour du numéro 12 après la longue telenovela qui a tenu en haleine fans et suiveurs.

Le running back numéro 2 Jamaal Williams (Lions) et le centre All-Pro Corey Linsley (Chargers) sont les plus grosses pertes de l’effectif. Dans l’escouade de coureur, Aaron Jones est finalement revenu avec un nouveau contrat de 4 ans et 48 millions de dollars et sera à nouveau l’option numéro 1 dans ce secteur. La ligne offensive a également été considérée. Exit Ricky Wagner (RT), place désormais à Dennis Kelly qui a connu de bons moments sur ce poste à Tennessee, mais qui devra batailler pour gagner ses galons de titulaire.

L’ajout majeur est survenu dans la foulée du retour de Rodgers. Et sous la pression insistante de ce dernier. Après deux ans d’absence, Randall Cobb (WR) revient sur les terres de ses premiers exploits (470 réceptions pour 5 524 yards et 41 touchdowns en 8 ans) à sa plus grande joie et celle de ses coéquipiers. Malgré son âge, il reste un receveur solide qui peut rendre de grands services dans le slot ou sur des Jet Sweep. Surtout, son alchimie avec Rodgers n’est plus à prouver.

En défense, Ka’Dar Hollman (CB) a récemment été envoyé à Houston en échange d’un futur choix de draft (7e tour). Sélectionné au 5e tour en 2020, Kamal Martin (LB) n’a pas survécu au mois d’août, coupé après le 2e match de présaison. Le départ de Christian Kirksey (LB) a été compensé par la signature de l’agent libre De’Vondre Campbell pour une saison et 2 millions de dollars. Vétéran solide, une place de titulaire lui tend les bras au sein d’un groupe de linebacker intérieur qui a grand besoin d’expérience. Green Bay a également mis un terme au projet Josh Jackson (CB), débarqué dans le Wisconsin au 2e tour de la draft 2018. L’ancien d’Iowa n’a jamais réussi à se faire une place sur le terrain, aussi bien à l’extérieur que dans le slot, et son match de pré-saison catastrophique face aux Texans a fini par précipiter son départ. Direction les Giants qui, dans le cadre d’un échange, envoient Isaac Yiadom (CB) en contrepartie. Sélectionné la même année par Denver au 3e tour, il connaitra sa 3e équipe depuis son arrivée dans ligue.

D’autres armes ont fait leur apparition lors de la draft. Si Josh Myers (C) remplace poste pour poste Linsley, les escouades de receveur (Amari Rodgers, 3e tour), running back (Kylin Hill, 7e tour) et ligne offensive (Royce Newman, 4e tour) ont été considérées pour renforcer quantitativement l’effectif. Rodgers et Hill affichent un potentiel intéressant, mais devraient avoir besoin de temps pour se développer. Chose possible compte tenu de la profondeur sur chaque position. En défense, les besoins les plus criants ont été identifiés et adressés. Sur le dernier rideau, Brian Gutekunst a jeté son dévolu dès le 1e tour sur le physique Eric Stokes (CB), puis au 5e tour avec Shemar Jean-Charles (CB), qui pourrait glaner du temps de jeu sur la position de « Star ». T.J Slaton vient renforcer le centre de la ligne, de quoi apporter un peu de poids, mais surtout de l’aide à Kenny Clark. La machine à plaquage de Boston College Isaiah McDuffie (LB, 6e tour) tentera de gagner une place dans la rotation ou plus vraisemblablement sur équipes spéciales. Une unité qui a connu un changement majeur avant la date limite du 31 août. Lassé des prestations sans saveur du punter JK Scott, le front office a monté un échange de dernière minute avec les Rams pour acquérir Corey Bojorquez.

Arrivées notables: Randall Cobb (WR), Dennis Kelly (OT), De’Vondre Campbell (LB), Joe Barry (DC), Chauncey Rivers (LB), Isaac Yiadom (CB), Corey Bojorquez (P).
Re-Signatures : Aaron Jones (RB), Robert Tonyan (TE), Allen Lazard (WR), Will Redmond (S), Marcedes Lewis (TE), Chandon Sullivan (CB), Tyler Lancaster (DL), Kevin King (CB).
Draft : Eric Stokes (CB), Josh Myers (C), Amari Rodgers (WR), Royce Newman (OG), Tedarrell Slaton (DT), Shemar Jean-Charles (CB), Cole Van Lanen (OT), Isaiah McDuffie (LB), Kylin Hill (RB).
Pertes notables: Jamaal Williams (RB), Ricky Wagner (OT), Lane Taylor (OG), Corey Linsley (C), Montravius Adams (DT), Damon Harrison (DT), Christian Kirksey (LB), Tyler Ervin (RB), Tim Boyle (QB), Jared Veldheer (OT), Tavon Austin (WR), Raven Greene (S), James Burgess (LB), Josh Jackson (CB), Ka’Dar Hollman (CB), Kamal Martin (LB), Devin Funchess (WR), JK Scott (P), Mike Pettine (DC).

Le(s) points fort(s)

Après un an de tâtonnement, l’attaque dans sa globalité a tourné à plein régime en 2020, avec une impression dégagée bien plus consistante. Deuxième escouade générale de la ligue, première en points, touchdowns marqués et pertes de balles concédées, 5e en yards gagnés, tout en n’ayant joué que le 28e plus haut total d’actions offensives (990), les préceptes de Matt LaFleur ont été assimilés.

Véritable métronome, Aaron Rodgers était sur tous les fronts. En mode revanche activé, le Californien a sorti une saison MVP qui a semble-t-il contrecarrer les plans initiaux des têtes pensantes de la franchise. Non, il n’est pas fini malgré ses 37 printemps. Plus gestionnaire que par le passé, et entouré d’une protection digne de ce nom, le vétéran affiche toujours un haut niveau de jeu. Il sera le fer de lance d’une escouade partie, une nouvelle fois, pour occuper le devant de la scène avec un groupe pratiquement inchangé par rapport à l’an dernier. Tour à tour boudeur, présentateur de jeu télévisé, golfeur, représentant syndical, il a pris le temps de s’occuper de son corps pendant la coupure. Son mécontentement à l’égard du front office semble s’être un peu calmé et il cherchera désormais à aller au bout.

À l’extérieur, comme à l’intérieur, le groupe de receveur devient enfin consistant. Davante Adams reste la valeur sûre et l’option numéro 1. Marquez Valdes-Scantling et Allen Lazard batailleront pour le poste de numéro 2. Dans le slot, la place semble destinée à Randall Cobb. Le vétéran fait son retour après deux ans d’exil dans le Texas (Dallas puis Houston) et sur demande expresse du quarterback vedette. Il prendra sous son aile le rookie Amari Rodgers, débarqué de Clemson, et qui devrait occuper ce rôle dans le futur. Un groupe que ne connaitra jamais Devin Funchess. De retour après un an de mise en retrait à cause de la COVID, le vétéran a été placé sur la liste des blessés durant la préparation, avant d’être coupé. Avec ses 11 touchdowns en 2020, le tight end Robert Tonyan semble aussi être destiné à plus de responsabilités au sein de cette attaque où le danger peut venir de toute part.

Au sol, Aaron Jones est de retour. Il est discutable de mettre 12 millions de dollars par an sur un running back, poste qui n’a plus la même côte d’amour que par le passé, mais au moins Green Bay en a payé un bon. Le joueur de 26 ans connait une progression constante depuis son arrivée dans la ligue en 2017, au point de décrocher une place au Pro Bowl l’an dernier. Complet, il coche toutes les cases du coureur moderne, utilisé également comme soupape de sécurité sur phases aériennes. Il formera avec le bulldozer A.J Dillon, et surement le polyvalent et athlétique Kylin Hill, un groupe complémentaire qui risque de faire des ravages.

Défensivement, tout n’est pas à jeter. Kenny Clark (DT) a connu quelques pépins physiques, mais reste la pièce maitresse de la ligne défensive. Malgré des statistiques en légères baisses, le pass rush reste productif. Za’Darius Smith (EDGE, 26 sacks en 2 ans) est toujours présent. Athlète puissant, son leadership et ses prestations donnent le ton et motivent toute la défense. Il sera épaulé par Preston Smith, mais surtout Rashan Gary qui devrait enfin passer un pallier en 2021. Jaire Alexander (CB), Darnell Savage (S) et Adrian Amos (S) continueront à jouer un rôle important sur le dernier rideau. Membre de 2e équipe All-Pro, Alexander est la valeur montante au poste de cornerback. Les receveurs luttent souvent contre lui en raison de son excellente couverture. Savage et Amos utilisent leur agilité pour éteindre les attaques adverses et auront un rôle de choix dans le nouveau dispositif défensif.

Le(s) point(s) faible(s)

Si l’escouade défensive possède des éléments solides, ce n’est pas le cas des linebackers intérieurs où l’incertitude est de mise. Incapable d’arrêter le jeu au sol, ils ont été tout aussi coupable en couverture aérienne, générant 121,0 d’évaluation globale des quarterbacks adverses lors des passes lancées dans leur zone selon Pro Football Focus (2e plus haut total de la ligue). Il faut dire que l’ancien coordinateur Mike Pettine opérait presque exclusivement en Dime (6 defensive backs) pour ne pas encaisser (trop) de gros jeux, laissant le rideau intermédiaire dépeuplé. Mais ce n’est pas pour autant que le poste a été considéré outre mesure, et l’on se dirige vers un duo De’Vondre Campbell – Krys Barnes titulaire en semaine 1. Cela fait longtemps que les Packers ne valorisent plus vraiment la position, mais il fait toujours partie intégrante de toute défense NFL.

Agent libre en provenance d’Arizona, Campbell possède la réputation d’être un solide défenseur contre les tight ends. Cependant, il a terminé l’année dernière avec un pourcentage de plaquages manqués record en carrière (11,6%). Pour ne pas arranger les choses, 73% des passes lancées dans sa direction ont été attrapés, accordant aux quarterbacks adverses une évaluation globale de 104,2 lorsqu’il était visé. De son côté, Barnes a autorisé un pourcentage de complétion de près de 90 % en 2020. Mais il est plus jeune et a probablement plus chance de se développer dans un schéma qui pourrait être moins isolant pour la position. Spécialiste en la matière depuis de nombreuses années, Joe Barry (DC) semble se diriger vers un schéma évolutif où les deux hommes du centre ne bougeront pas. Derrière eux, les places dans la rotation se joueront entre Oren Burks, Ty Summers, Isaiah McDuffy et Ray Willborn. Rien de bien transcendant.

Deux touchdowns concédés, 27e de la ligue en yards autorisés sur retour d’engagement, 29e en yards par punt et en yards retournés par punt, 31e en yards retournés sur retour d’engagement, 32e en yards concédés sur retour de punt, les équipes spéciales étaient abyssales l’an dernier. Depuis 1978, seulement deux escouades ont permis plus de 17 yards par retour de punt : les Chargers de 2010 et les Packers en 2020. Symbole de ce naufrage, le punter JK Scott, sur qui l’équipe a gaspillé un choix de 5e tour en 2018, avec une constance dans la médiocrité sans faille. 27e en moyenne nette en tant que rookie, il est monté en 24e position l’année suivante, avant de retomber au 28e rang. Difficile de faire plus mauvais. Tout l’inverse de Mason Crosby (K), seul rayon de soleil au milieu d’un champ de ruine et qui se bonifie avec l’âge (16/16 aux field goals, 59/63 en transformation à 1 point).

La première action de Matt LaFleur après la saison a été de licencier le coordinateur Shawn Mennenga. Mais au lieu de remanier l’unité et de recruter un nouvel entraîneur extérieur au programme, LaFleur a opté pour une promotion interne, catapultant Maurice Drayton en 1e ligne. Tous les principaux contributeurs sur équipes spéciales étaient partis pour rester, mais le camp d’entraînement et les matchs de pré-saison ont montré que le choix n’était pas le plus judicieux. Les Packers peuvent-ils résoudre ces problèmes cette saison ? Difficile à dire. Cela dépend vraiment de l’importance qu’ils y accordent pendant les entraînements. En 2020, le niveau des autres escouades a masqué les principales déficiences dans ce secteur. Cette année, ils risquent de ne pas être aussi bons et doivent absolument trouver une solution pour ne pas se mettre en difficulté inutilement. Chose faite avec l’arrivée du punter Corey Bojorquez (et de sa jambe surpuissante) en provenance des Rams, qui sera une bien meilleure alternative que Scott. Ils doivent désormais trouver en priorité le retourneur qui leur fait défaut pour mettre l’équipe en bonne position sur le terrain.

Facteur(s) X : la défense

Et plus précisément la nouvelle organisation. Green Bay a tourné la page Mike Pettine et son système à base de plaquages manqués pour se relancer avec Joe Barry et des schémas plus novateurs. Sa mission, développer un groupe de joueurs talentueux, qui doit être capable de prendre l’ascendant et stopper son adversaire, plutôt que de jouer passivement et laisser l’attaque contrôler la possession. En gros, stopper (enfin) le jeu au sol, augmenter le taux de pression sur les quarterbacks adverses, forcer les pertes de balles, et jouer avec plus d’agressivité.

Bras droit de Sean McVay et responsable des linebackers intérieurs à Los Angeles, Barry tentera d’apporter ce qui a si bien fonctionné aux Rams l’an passé. Si le schéma de départ en 3-4 n’évoluera pas, l’animation en revanche devrait connaitre un lifting avec des alignements en Tite de la part de la ligne défensive, des boites réduites en nombre, deux safeties positionnés en tours de contrôle (two-high) et la position de « Star » pour occuper le slot. À la clé, plus de liberté, un jeu proche de la ligne de scrimmage et énormément de mouvements pré-snap pour « déguiser » les assignations défensives. Les préceptes sont prometteurs, mais une certaine rigueur est indispensable sur le terrain pour ne pas voir l’escouade prendre l’eau. Dans cette optique, Kingsley Keke peut avoir une belle carte à jouer. Il n’est évidemment pas Aaron Donald, mais il possède une combinaison taille/puissance/rapidité attrayante en tant que joueur intérieur. Avec sa combinaison de rapidité et de force pour pénétrer vers l’intérieur, un repositionnement de Rashan Gary sur le 1e rideau n’est pas à exclure épisodiquement.

Sur un front Tite, les 3 linemen défensifs sont positionnés dans l’espace qui va d’un tackle offensif à l’autre. Les deux defensive tackles sont alors alignés en face des épaules intérieures des tackles adverses (4i tech), et le Nose Tackle fait face au centre. Cela rend les assignations de bloc inconfortables pour la ligne offensive. Ces joueurs devraient ainsi être déplacés sur la ligne pour tirer profit du meilleur duel disponible. Ce dispositif permet de maintenir une formation équilibrée, et offre une approche agressive en attaquant tous les espaces intérieurs, tout en utilisant un nombre minimal de joueur. Il mise alors sur l’athlétisme de son personnel pour perturber l’équipe adverse. Un des deux linebackers (à l’intérieur) et Edge rushers (à l’extérieur) doivent alors identifier les brèches pour rejoindre le backfield adverse.

Illustration : Big Blue View.

Communément appelé pour arrêter le jeu de course, il n’en demeure pas moins un front polyvalent, qui peut être utilisé contre le jeu de passe. Les défenses modernes doivent tenter de couvrir plus d’espace avec moins de ressources, ce dispositif permet d’avoir un joueur supplémentaire disponible pour assurer la couverture. Face à elles, les attaques utilisent des mouvements rapides et une zone plus large avec des routes croisées, il n’est donc pas surprenant que les alignements avec safeties positionnés en two-high soient de plus en plus répandus, notamment face à des formations à deux tight ends. Ils permettent ainsi de couvrir tous les espaces, soit en faisant descendre l’un des deux dans la boîte, soit en faisant tourner la couverture post-snap.

Deux des exemples récents sont les systèmes évolutifs mis en place par Vic Fangio (HC, Broncos, ancien coordinateur défensif des Bears) et …Brandon Staley, ex collègue de Barry en Californie (HC, Chargers, ancien coordinateur défensif des Rams, qui a passé 3 ans auprès de Fangio). Les deux hommes utilisent ce procédé pour déstabiliser le quarterback dans ses lectures pré-snap et permettre à la défense de couvrir les tracés croisés qui dominent les schémas offensifs. Avant la remise en jeu, cela donne l’illusion d’une boîte allégée en nombre, et d’un contrôle de la zone profonde du terrain. Mais une fois le ballon en jeu, la défense peut avoir une apparence complètement différente. Cet alignement « two-high » reste une philosophie défensive, pas un schéma rigide. Aux safeties de rester en mouvement pour adapter leur couverture.

Même si elle n’est « que » la place destinée à celui qui défendra le slot dans le plan de Joe Barry, la position de « Star » aura toute son importance. Sur le papier simple, elle n’en reste pas moins complexe dans les faits, où polyvalence et responsabilités multiples restent les maîtres-mot. Elle est une position hybride prépondérante dans la NFL moderne où les joueurs doivent jongler entre couverture aérienne, défense avec puissance contre la course, présence sur le pass rush, capable de couvrir aussi bien en homme à homme qu’en zone. Lors de sa conférence de presse de présentation, le coordinateur défensif a mentionné qu’elle serait un « élément vital » pour les Packers cette saison, « présent à 80% du temps ». Les cornerbacks Chandon Sullivan, Shemar Jean-Charles et Jaire Alexander, tout comme le safety Darnell Savage collent au portrait-robot selon l’entraineur des arrières défensifs Jerry Gray. À une nuance près. Aussi bon qu’Alexander puisse être, il semble hautement improbable qu’il soit déplacé à l’intérieur au risque d’affaiblir les extérieurs, un secteur déjà peut garni. Lors de ce passage en Nickel, le 5e defensive back remplace numériquement un Defensive Tackle et sera positionné au même niveau que les linebackers au départ de l’action. À lui de bien lire les actions et de s’ajuster. La ligne passe alors d’un front 3 à front 4, avec un Nose, un Defensive Tackle au centre, et deux Edge rushers sur les extérieurs. Une défense en 4-3 ou en 4-2-5 pour schématiser.

À suivre aussi :

De l’autre côté du ballon, la ligne offensive, remarquable en 2020, aura une nouvelle fois son importance. Elle conditionnera la réussite (ou non) du jeu aérien, mais surtout des running backs. Problèmes, l’un des meilleurs tackles gauche de la ligue, David Bakhtiari, a connu une grave blessure au genou en fin de campagne dernière. Placé sur la liste des joueurs qui ne sont pas en mesure de jouer (PUP), il manquera au moins les 6 premiers matchs de la saison et pourrait avoir besoin d’un peu de temps pour retrouver son niveau afin de protéger efficacement le côté aveugle d’Aaron Rodgers. Au centre, l’expérimenté Corey Linsley est remplacé par un rookie, Josh Myers, qui devrait connaitre une période d’adaptation au monde professionnel que Green Bay espère la plus courte possible.

Enfin, à suivre, la capacité de Matt LaFleur à s’adapter si le match ne tourne pas en sa faveur et si son plan de jeu initial ne fonctionne pas. Il n’a certes que deux années d’ancienneté dans la fonction de numéro 1, mais il n’a jamais semblé en mesure de prendre les bonnes décisions pour inverser une tendance et éviter une défaite.

Le joueur à suivre : De’Vondre Campbell (LB)

Sur un poste à besoin qui aura toute son importance dans l’équilibre défensif du nouveau coordinateur, De’Vondre Campbell arrive dans le Wisconsin avec l’étiquette de joueur expérimenté, peu souvent blessé et qui accumule les plaquages (90 ou plus lors des 4 dernières saisons). Au sein d’un groupe perfectible, le linebacker a enfin une chance décente de jouer un rôle important. Après quelques entrainements seulement, Matt LaFleur aimait déjà la combinaison d’instinct et d’athlétisme qu’il peut apporter.

« Vous pouvez voir ses instincts, et il est très, très fluide », a déclaré LaFleur. « Il y a eu quelques exemples à l’entrainement en termes de capacité, que ce soit en tant que blitzer ou en couverture, c’est un très, très bon athlète. Je pense que c’est un très bon joueur de football et je pense qu’il va vraiment aider notre défense ».

Bonne taille, bonne vitesse, bonne longueur de bras, Campbell est le linebacker le plus grand de l’effectif et demeure aussi plus rapide que Krys Barnes, son acolyte du second rideau. Ajoutez son expérience (70 titularisations en 75 matchs), il doit être un contributeur immédiat qui doit permettre à cette défense de franchir un palier. Il peut compter sur les talents de Joe Barry, expert de la position, pour l’aider à débloquer ses dons physiques et à devenir un joueur plus percutant.

Il ne sera probablement pas aligné sur 3 tentatives. L’an dernier, il a été beaucoup plus efficace lorsqu’il a joué moins de snaps en fin de campagne. Son meilleur ajustement reste en position WILL, où il peut utiliser sa vitesse pour traquer les porteurs de ballon du côté faible. Il peut occasionnellement aussi reculer en couverture pour défendre en individuel contre certains joueurs. En l’état des forces en présence, ce vétéran polyvalent doit être celui qui tire l’escouade vers le haut.

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En résumé

Année charnière pour les Packers. Les attentes sont élevées, en particulier avec le possible (probable) départ du duo Aaron Rodgers – Davante Adams en fin de saison. C’est l’année où jamais s’ils veulent décrocher une nouvelle bague. Dans une conférence où les prétendants ne manquent pas, la tâche ne s’annonce pas simple, mais ils font parties des prétendants à la couronne.

Qu’ils gagnent ou non, ils pourraient être l’une des équipes les plus intéressantes à suivre. L’attaque est toujours en mesure d’imposer son rythme et d’affoler les compteurs. La défense reste la grande interrogation. Il risque d’y avoir une période d’ajustement avec le nouveau système prôné par Joe Barry, mais si l’élan créé fin 2020 venait à se poursuivre, Green Bay peut légitimement rêver à un nouveau sacre.

Il y a du talent à tous les niveaux, et le calendrier de début de saison relativement favorable pourrait aider l’unité à monter en régime pour mettre l’équipe en ordre de marche. Ils sont dans l’obligation de bien démarrer pour gagner en confiance car les choses se corsent par la suite. L’enchainement de mi-saison Cardinals, Chiefs, Seahawks, Vikings, Rams avant la semaine de repos tardive (semaine 13) sera déterminant dans les espoirs de réussite. Si les Packers perdent la plupart – ou la totalité – des matchs de cette série, ils devront cravacher (et croiser les doigts) pour n’espérer décrocher rien qu’une place en playoffs. D’autant plus que l’ultime mois de compétition ne s’annonce pas de tout repos avec des duels face aux Ravens, Browns, Vikings lors des 5 dernières semaines.

Le pronostic : 11 victoires – 6 défaites

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