Nouvelle structure, rénovation, future implantation… qu’importe l’avancée du projet, le stade demeure l’élément de base pour chaque franchise. Il représente à la fois un véritable moyen de pression auprès des municipalités et une extraordinaire machine à cash pour les équipes. Au cours de ce tour d’horizon, TDActu vous propose de découvrir les spécificités de chaque enceinte. Cette nouvelle phase vous emmène découvrir les illustres anciens, pour la plupart, disparus à l’heure actuelle, mais qui ont abrité les plus belles heures de la discipline.
Pour ce premier rendez-vous, direction les Meadowlands pour nous plonger dans les l’histoire du Giants Stadium.
Informations
Nom : Giants Stadium. Nommé d’après les Giants de New York, premiers locataires du lieu.
Adresse : 50 State Hightway 120, East Rutherford, NJ 07073.
Le stade se trouvait dans le comté de Bergen, New Jersey. Il était délimité par la Route 120, la Continental Airlines Arena (salle omnisports des Nets en NBA et des Devils en NHL) et le New Jersey Turnpike à l’Est, la Route 3 au Sud, Berry’s Creek et la Route 17 à l’Ouest, Paterson Plank Road au Nord. Il faisait partie du Meadowlands Sports Complex, au même titre que la Continental Airlines Arena et l’hippodrome du Meadowlands, construit sur un site de 303,5 hectares pour un coût de 450 millions de dollars.
Équipes résidentes NFL : New York Giants, New York Jets
Propriétaire : New Jersey Sports & Exposition Authority State of New Jersey (NJSEA)
Architecte : Kivett and Myers.
Constructeur : George A. Fuller.
Surface : Astroturf (1976-1999), pelouse naturelle (2000-2002), FieldTurf (2003-2009).
Toit : Pas de toit.
Superficie : 8,19 hectares.
Capacité : 76 891 (1976-1990), 77 311 (1991-1993), 77 121 (1994), 78 148 (1995-1998), 79 469 (1999-2001), 80 242 (2002-2010).
Suites : 72
Parking : 25 000 places.
Technique : 576 lampes pour l’éclairage, deux écrans géants Sony Jumbotron aux deux extrémités (9,75m x 7,31m), 2100 haut-parleurs, 80 tourniquets.
Début de la construction : 30 novembre 1972.
Inauguration : 10 octobre 1976.
Coût : 78 millions de dollars.
Fermeture : 3 janvier 2010.
Démolition : 4 février – 10 août 2010.
Dernier match : 3 janvier 2010, New York Jets – Cincinnati Bengals : 37-0.
Le stade
Pour l’ouverture en 1976, 76 891 sièges répartis sur trois niveaux entouraient le terrain recouvert du redoutable AstroTurf, véritable papier à poncer pour la peau. Deux tableaux d’affichage vidéo étaient situés au-dessus des parties supérieures, au-delà des deux end-zones. Il était le premier site sportif majeur présent dans le New Jersey, créant un élan et enthousiasme accru parmi les résidents. Le Giants Stadium ne constituait qu’une partie du Meadowlands Sports Complex qui comprenait en outre un hippodrome et la salle omnisports des Nets (NBA) et Devils (NHL). Les trois entités se partageaient un immense parking pouvant contenir 25 000 véhicules. Il offrait des lignes de vues fantastiques avec Manhanttan à l’horizon et l’Hudson en toile de fond. Avant la construction de ce qui pourrait être la meilleure installation de la ligue pour le football à cette période, cette zone était un vaste marécage rempli de rats et de carcasses de voitures abandonnées. Le stade en a d’ailleurs tiré son surnom de « The Swamp ».
Un peu d’histoire
Un chapitre de l’histoire du football new-yorkais s’est achevé avec la fermeture du Giants Stadium en 2010. Au cours de ses 33 ans d’existence, le stade a vu défiler 15 équipes en playoffs, dont trois ont remporté le Super Bowl. Contrairement à toute autre équipe de la ligue, les Giants et les Jets ont partagé le même stade pendant 25 ans. Les bleus ont pris possession des lieux en premiers, donnant ainsi leur nom au bâtiment initialement construit pour eux. Entre 1925 et 1955, les Giants jouaient au Polo Grounds. Ils se sont ensuite installés au Yankee Stadium en 1956, partageant les installations avec l’équipe de baseball éponyme. Construit principalement pour la petite balle blanche, il a cependant été un endroit approprié pour le football pendant près de deux décennies. À la fin des années 1960, le Yankee Stadium se détériorait au fil des années. Des discussions sur la construction de nouveaux stades dans les Meadowlands ont alors commencé. À la base, un pour chaque discipline, même si l’équipe de football était plus particulièrement ciblée par ce projet. Finalement, le 27 août 1971, les Giants ont signé un bail de 30 ans pour déménager dans un nouveau stade qui devait être construit dans cette zone, à l’extérieur de la grosse pomme. La New Jersey Sports and Exposition Authority a été créée pour financer, construire et entretenir le stade. Aucun financement public n’a été nécessaire, et le premier coup de pelle a été donné le 30 novembre 1972. Initialement prévu en 1975, l’ouverture a été repoussée d’un an en raison de plusieurs obstacles. Avec le début des travaux d’un côté et la rénovation de leur ancien domicile de l’autre, l’équipe a joué les saisons 1973 et 1974 au Yale Bowl de New Haven dans le Connecticut, en n’y a gagnant qu’un seul match en 12 apparitions. L’exercice 1975 s’est quant à lui disputé au Shea Stadium des Mets (MLB), dans le quartier du Queens à New York. Un bâtiment qui accueillait cette saison-là les deux franchises de baseball (Mets et Yankees) et de football (Giants et Jets).
Les Giants ont finalement pris possession de leur nouveau domicile le 10 octobre 1976 au cours de la cinquième semaine de saison régulière, après quatre matchs sur la route. 76 042 fans ont été témoins de la défaite 24 à 14 face aux rivaux Cowboys. Moins de deux semaines plus tard (23 octobre), le football universitaire a fait ses débuts avec la victoire écrasante de Rutgers face à Columbia (47-0). Les Giants ont été le principal locataire jusqu’en 1984, lorsque les Jets sont venus les rejoindre. Le bail de l’équipe au Shea Stadium, qu’ils partageaient avec les Mets, avait expiré à la fin de la saison 1983 et le propriétaire de l’équipe, Leon Hess, avait du mal à négocier une nouvelle entente pour rester dans le Queens. La franchise souffrait depuis des années de conditions onéreuses imposées par la franchise de baseball. Les ‘verts’ ne voulaient pas accepter ces conditions et Hess a décidé de poser ses bagages dans les Meadowlands de façon permanente. L’équipe y avait déjà joué un match de la saison régulière en 1977. Le 6 septembre 1984, les Jets ont joué leur premier match dans le stade ; une défaite 23-17 face aux Steelers. Lorsqu’ils ont traversé l’Hudson, beaucoup ont prédit que le stade serait rebaptisé. Bien que les Jets aient été attirés par une plus grande capacité (15 000 sièges de plus), ils étaient naturellement mécontents à l’idée de jouer dans une installation portant le nom d’une autre équipe. Cependant, selon les termes du bail, le changement d’identité nécessitait l’approbation des Giants, et ils n’étaient pas disposés à le faire. C’est pourquoi, les Jets ont appelé le bâtiment « The Meadowlands » chaque fois qu’ils y jouaient.
Au cours des premières saisons, ce déménagement n’a pas été considéré comme une décision très judicieuse, avec de nombreux matchs disputés devant des tribunes à moitié vides. Le stade manquait également de personnalité qui aurait pu donner aux Jets l’impression d’être vraiment chez eux. Les responsables des installations devaient trouver un moyen de différencier les deux équipes et rendre les rencontres des Jets plus attrayantes pour le public. Construit à l’origine pour les Giants, le bâtiment avait des murs inférieurs bleus. Les sièges et les quatre portes d’entrée étaient également aux couleurs de la franchise pour refléter son identité. Ils ont fini par accrocher une série de banderoles et de revêtements verts et blancs sur les murs au niveau du terrain et (plus tard) les portes d’entrée à l’extérieur chaque fois que l’équipe accueillait un match. En outre, les décorations spécifiques des zones d’en-but étaient modifiées en fonction de chaque équipe. Les logos étaient repeints ou la pelouse de chaque extrémité remplacée. Au centre, il y avait généralement un symbole standard qui pouvait être utilisé pour les deux entités (dans les premières années, le logo du stade, et plus tard, celui de la NFL).
Améliorations
Pour recevoir autant d’événements variés au cours de son histoire, le Giants Stadium a connu plusieurs surfaces de jeu. Jusqu’en 2000, l’aire de jeu était équipée d’une surface en AstroTurf. Elle a été recouverte de gazon naturel Bermuda Grass rien que pour la Coupe du Monde 1994, enlevé à la suite de la compétition car il n’aurait pas survécu à l’hiver du new Jersey. Celui-ci était identique à la pelouse du Rose Bowl, où se sont déroulées l’autre demi-finale et la finale, de sorte que les deux finalistes de l’épreuve ont pu jouer sur des revêtements identiques. Lors de l’arrivée des MetroStars sur place, la franchise de soccer installait un terrain en gazon sur des plateaux modulables chaque printemps. Il était ensuite retiré avant la saison de football, obligeant l’équipe à évoluer sur l’AstroTurf d’origine.
En 2000, il a été remplacé par un système de plateaux de gazon naturel interchangeables, similaire à celui mis en place pour le soccer. Il était maintenu en place sous les plateaux pour aider à drainer le surplus d’eau. Mais au cours des trois années suivantes, les conditions se détérioraient au fil de la saison et la qualité du terrain a été jugée aussi mauvaise que celle de l’ancien AstroTurf. Le Giants Stadium est finalement revenu à une version synthétique FieldTurf pour la saison 2003, une surface qui est restée en place jusqu’à la fermeture du stade.
Fermeture
Au début des années 2000, le Giants Stadium approchait de ses 30 ans et devenait l’un des plus vieux stades de la NFL. Malgré la présence de plus de 70 suites de luxe et d’un restaurant pouvant accueillir 2 000 personnes, il ne disposait pas des équipements modernes disponibles chez ses concurrents plus récemment construits. Les Giants et les Jets étaient les seules équipes à partager un stade, mais il n’y avait aucune garantie qu’ils construiraient le prochain ensemble. Pendant un certain temps, les équipes étaient même sur des pistes opposées. Les Giants prévoyaient de rénover le Giants Stadium pour 750 millions de dollars. Pendant ce temps, les Jets, qui était plus locataire des lieux, ont rapidement proposé la construction d’un nouveau bâtiment de 2,2 milliards de dollars dans le West Side de Manhattan. Il aurait été une extension du Jacob K. Javits Convention Center et le stade olympique principal si New York avait remporté l’organisation des Jeux Olympiques d’été de 2012. D’une capacité de 85 000 places pour l’organisation d’évènements majeurs, West Side Stadium a été imaginé pour être réduit à 75 000 places pour les rencontres des Jets. Le plan politiquement sensible des Jets a été attaqué par Cablevision, propriétaire du Madison Square Garden voisin, et finalement rejeté par le conseil de contrôle des autorités publiques au vu du financement public trop important.
En septembre 2005, les deux franchises se sont finalement associées pour construire un nouveau stade adjacent au Giants Stadium, sur le site du parking environnant. Le coût initial était estimé à 800 millions de dollars. En septembre 2007, les rendus et les détails de ce nouveau bâtiment ont été publiés. Bien que les travaux sur le site aient commencé en avril 2007, la cérémonie officielle n’a eu lieu que le 5 septembre suivant. Le Giants Stadium a officiellement fermé ses portes à l’issue de la saison 2009. Pour son dernier événement organisé, les Jets ont battu les Bengals 37-0 le 3 janvier 2010. La démolition de la structure a débuté le 4 février 2010 vers 10h00, heure locale, au niveau de la porte B, le point le plus proche du nouveau stade. Les travaux devaient coûter plus de 10 millions de dollars et ont duré environ quatre mois. Au 10 mai, environ 50 % du stade avait été démoli. Suivi, neuf jours plus tard, par le démantèlement de la tribune de presse, partie la plus haute de l’enceinte. Fin juin, la dernière section était tombée, laissant debout seulement deux escaliers mécaniques démolis plus tard. Les travaux se sont achevés le 10 août et le nouveau bâtiment conjoint a ouvert ses portes quelques semaines plus tard sous le nom de New Meadowlands Stadium en 2010, pour la coquette somme de 1,6 milliard de dollars.
Même si le site de l’ancien stade sert actuellement de parking pour le reste du complexe, il constituait toujours une dette de 110 millions de dollars à sa fermeture, soit près de 13 $ pour chaque habitant du New Jersey. Le trou financier a été creusé pendant des décennies par des politiciens qui ont répercuté le coût de la construction et de la réparation du stade. Avec la disparition de l’ancien domicile et le déménagement dans la nouvelle maison voisine, une importante source de revenus pour rembourser la dette s’est envolée. Le problème se situait à ce niveau. La dette d’un vieux stade devait être remboursée avant sa démolition, et les contribuables en ont fait les frais. Les habitants du New Jersey ne sont pas les seuls à payer pour des stades qui n’existent plus. Les habitants de Seattle devaient plus de 80 millions de dollars pour le Kingdome, rasé en 2000. L’histoire a été similaire à Indianapolis et Philadelphie. À Houston, Kansas City, Memphis et Pittsburgh, les habitants ont payé pour des stades ou des arènes qui ont été abandonnés par les équipes pour lesquelles ils ont été construits à la base. Les villes et les états détruisent des stades parfaitement fonctionnels juste pour que les équipes puissent arrêter de payer un loyer, ce qui coûte des millions aux contribuables. Le problème de la démolition anticipée n’est pas la dette, mais les revenus auxquels vous renoncez en permettant aux équipes d’emménager dans de nouveaux bâtiments avec des baux avantageux. Selon le Times, l’ancien stade générait environ 20 millions de dollars par an de revenus pour l’état ; dans le nouveau, les Jets et les Giants ne fournissent que 6,3 millions de dollars par an en loyers.
Évènements organisés
. Football professionnel : domicile des Giants (1976-2009) et des Jets (1984-2009) en NFL, des New Jersey Generals en USFL (1983-1985), des New York/New Jersey Knights en WLAF (1991-1992), des New York/New Jersey Hitmen en XFL (2001) et des New York Sentinels en UFL (2009).
Saints – Giants (10-27), 2ème semaine de la saison 2005. Sans installation à la suite de l’ouragan Katrina, la rencontre a été inversée mais la Nouvelle-Orleans était considérée comme l’équipe « à domicile » avec une zone d’en-but personnalisée à ses couleurs.
Finale du championnat USFL en 1985 : Baltimore Stars – Oakland Invaders : 28-24
. Football universitaire : pour le premier match à ce niveau, Rutgers a battu Columbia 47 à 0. Le Garden State Bowl de 1978 à 1981, le Kickoff Classic de 1983 à 2002, le New York Urban League Classic depuis 1981, quelques rencontres à domicile de Rutgers (dont tous les matchs de la saison 1993), plusieurs matchs Notre Dame-Navy, Notre Dame-Army, et Army-Navy à trois reprises. Syracuse a joué deux fois au Giants Stadium lors de la saison 1979 (West Virginia et Penn State) au moment où le Carrier Dome était en construction. Même son de cloche pour Columbia en 1983. Temple – Penn State en 1996. Princeton y a aussi joué une rencontre à domicile en 1997 contre Yale lors de la construction de son nouveau stade.
. Soccer : domicile des New York Cosmos (NASL) de 1977 à 1984, où Pelé a disputé le dernier match de sa carrière le 1er octobre 1977. Domicile des New York/New Jersey MetroStars en MLS (1996-2005). Devenus New York Red Bulls en 2006, ils ont poursuivi sur place jusqu’à la fermeture du stade.
Finale NASL en 1978 et 1979 (Soccer Bowl).
Coupe du Monde : 7 matchs de l’édition 1994 (masculine), dont un quart et une demi-finale. 4 en 1999 (féminine).
Finale de la Super Coupe d’Italie en 2003 entre le vainqueur de la série A et celui de la coupe nationale. Les deux protagonistes (Milan AC et Juventus) étaient en tournée aux États-Unis à ce moment-là.
Gold Cup : plusieurs matchs en 2005 et 2009, dont les deux finales (États-Unis – Panama, États-Unis – Mexique)
Rencontres internationales amicales ou de clubs européens lors de leurs préparations estivales.
. Divers : Messe du Pape Jean Paull II le 5 octobre 1995 devant 82 948 personnes, plusieurs concerts. Le Giants Stadium est présent dans le film Le Jour où la Terre s’est arrêtée (2008) avec Keanu Reeves.
Rencontres notables
Giants
. Semaine 12, saison 1978 : Giants – Eagles : 17-19
À quelques secondes de la fin du match, le quarterback de New York Joe Pisarcik a laissé échapper la balle lors de la transmission à Larry Csonka. Herman Edwards (plus tard entraineur des Jets) a ramassé l’offrande et remonté 26 yards pour offrir une victoire improbable à Philadelphie. Ce jeu sera connu sous le nom de Miracle at the Meadowlands et contribuera à l’embauche de Ray Perkins comme entraîneur en chef, et George Young comme manager général. La carrière de Pisarcik à New York ne s’est jamais rétabli, et Phil Simms a été drafté peu de temps après.
. Semaine 4, saison 1986 : Giants – Saints : 20-17
L’une des histoires les plus incroyables. À lui seul, Mark Bavaro (TE) a incarné le sens de la dureté. New York était mené 17-0 dans le second quart-temps. Le tight end s’est cassé la mâchoire et a dû se rendre aux vestiaires pour faire le point sur la situation. À son retour, il a insisté auprès de Bill Parcells pour reprendre sa place. Bavaro allait être le principal artisan du retour victorieux des Giants, en attrapant sept passes pour 110 yards et un touchdown. Pendant les six semaines suivantes, il a été obligé de manger avec une paille, mais il n’a manqué qu’un seul match pendant cette période.
. Divisional Round, saison 1986 : Giants-49ers : 49-3
Il est très rare de voir une performance aussi dominante en playoffs, mais l’équipe de 1986 a marqué les esprits en battant les 49ers. Le Giants Big Blue Wrecking Crew a été à la hauteur de sa réputation, en mettant Joe Montana hors-jeu dans le second quart-temps, après deux interceptions lancées. Ce match avait pour star du jour Joe Morris, qui a piétiné toute la défense californienne avec 159 yards et deux touchdowns.
. Finale NFC, saison 1986 : Giants – Redskins : 17-0
La route du Super Bowl XXI passait par le Giants Stadium, et avec le vent qui soufflait à 40 km/h, le jeu de course a eu la part belle. Aucune des deux équipes n’arrivait à bien faire bouger le ballon (389 yards au total), mais la défense des Giants a réalisé l’une des plus grandes performances de l’histoire des playoffs, en blanchissant des Redskins qui tournaient à une moyenne de 23 points par match cette année-là.
. Semaine 7, saison 1990 : Giants – Cardinals : 20-19
Une chose marquante lorsque l’on retrace les saisons victorieuses au Super Bowl, il y a toujours des tournants visibles pour les futurs lauréats. La semaine 7 contre les Phoenix Cardinals n’a pas fait exception à la règle. Alors que les Giants étaient menés 19-10 à un peu plus de 5 minutes de la fin, Jeff Hostetler a mené New York jusqu’au touchdown, et quand sa défense a fait un stop, il a mené l’attaque à portée de tir pour un field goal. Matt Bahr a inscrit le coup de pied victorieux, le premier d’une longue série cette année-là, et les Giants ont poursuivi leur invincibilité.
. Divisional Round, saison 1990 : Giants – Bears : 31-3
Derrière leur quarterback remplaçant et la défense dominatrice de Bill Belichick, les Giants se sont vengés de l’élimination cruelle des playoffs 1985 (défaite 21-0). Jeff Hostetler a mené son attaque avec trois touchdowns. Plus que suffisant pour écraser Chicago ce jour-là.
. Finale NFC, saison 2000 : Giants – Vikings : 41-0
Les Giants 2000 ont été considérés comme l’une des pires équipes NFC à avoir jamais obtenu l’avantage du terrain en playoffs. Mais au lieu de plier sous la pression, ils ont décidé de faire payer chacun de leurs adversaires. En finale de conférence, ils ont écrasé les Vikings 41-0, l’écart le plus important jamais réalisé à ce niveau-là. Ces mêmes Vikings qui, deux ans auparavant, étaient l’équipe la plus prolifique de l’histoire de la NFL. La défense new-yorkaise a maintenu Minnesota à 114 yards, tout en forçant 5 pertes de balle et annihilant la principale menace adverse, Randy Moss. Dommage pour eux, les Ravens avaient une défense d’un tout autre niveau et ont battu les Giants au Super Bowl. Un match qui restera connu sous le nom de 41 to Doughnut, suite aux déclarations d’après-match de Moss.
« Je viens de parler à Daunte [Culpepper, QB de Minnesota], et 41 à donut, je pense que c’est la pire défaite que je n’ai jamais connue dans ma vie. »
. Semaine 8, saison 2005 : Giants – Redskins : 36-0
Les Giants ont perdu leur propriétaire de longue date, Wellington Mara, juste avant la rencontre. Un coup dur pour les joueurs, Mara était toujours proche de ses protégés et apprenait à les connaitre. Tiki Barber et Jeremy Shockey, tous deux très affectés, ont mené New York à une raclée 36-0 contre leur rival. Shockey a marqué un touchdown, mais lui et ses linemen offensifs ont passé la majeure partie de la journée à dominer la ligne de scrimmage, permettant à Barber de gagner 206 yards en 24 portés. Après le match, le running back a offert le ballon du match à Tim McDonnell, petit-fils de Mara.
. Semaine 17, saison 2007 : Giants – Patriots : 35-38
Les Patriots ont clôturé leur saison régulière parfaite au Giants Stadium devant une foule record de 79 110 personnes. Au quatrième quart-temps, Tom Brady a battu le record NFL de Peyton Manning avec sa 50e passe de touchdown lancée sur la saison. Une passe de 65 yards pour un touchdown de Randy Moss qui a établi sur cette action, le nouveau record de touchdowns à la réception en une seule saison (23). Il a ainsi dépassé les 22 unités de Jerry Rice en 1987.
. Semaine 16, saison 2008 : Giants – Panthers : 34-28, après prolongations
Dominés 21-10 à la pause, les Giants se sont appuyés sur une attaque au sol dominante pour revenir. La tête de série numéro 1 de la conférence était en jeu et ils ont envoyé le match en prolongation, bien aidé par le field goal raté de John Kasey. Sur une énorme course, Derrick Ward a idéalement positionné les siens et Brandon Jacobs a offert la victoire finale.
Jets
. Semaine 11, saison 1985 : Jets – Buccaneers : 62-28
Si celui-ci n’implique pas un retour ou une folle bagarre, il concerne néanmoins l’histoire des Jets. Dans ce match, ils ont marqué le plus grand nombre de points dans l’histoire de la franchise. Même s’ils en ont concédé 28, marquer plus de 60 points est un exploit incroyable qui sera célébré. Le quaterback Ken O’Brien a mené cette déroute, avec un 23/30, 367 yards, 5 touchdowns et 1 interception. Mais c’est le jeu au sol qui a fait la différence avec 5 porteurs de balle différents qui se sont succédés (52 courses pour 202 yards au total), rendant le jeu New Yorkais équilibré. Un secteur où Tampa Bay a terminé à 16 petits yards en 22 tentatives. Cette victoire a donné l’élan nécessaires aux Jets, qui sont venus à bout des Patriots la semaine suivante après prolongation.
. Semaine 3, saison 1986 : Jets – Dolphins : 51-45, après prolongation
Dans le premier des deux affrontements en saison régulière, Dolphins et Jets ont entamé ce rendez-vous du 21 septembre avec l’intention de quitter les Meadowlands avec un bilan de 2 victoires – 1 défaite. Ce sont finalement les locaux qui l’ont emporté après une fusillade terminée en prolongations. Un échange coup pour coup, où les deux équipes ont joué avec négligence, se permettant de prendre d’assaut le terrain (1066 yards au total) tout en cumulant 7 pertes de balle. À 45 partout, le touchdown de la victoire a été inscrit par Wesley Walker sur une passe de 43 yards de Ken O’Brien. Le receveur Jet’ a été le véritable héros de l’après-midi avec 4 touchdowns en 6 réceptions et 194 yards. Même si les quarterbacks n’étaient pas en reste : 479 yards et 4 touchdowns côté O’Brien, 448 yards et 6 touchdowns pour le floridien Dan Marino.
. Semaine 16, saison 1988 : Jets-Giants : 27-21
Gagnez et ils ne sont plus là. Lorsque les Jets ont emménagé au Giants Stadium en 1984, ils étaient essentiellement considérés comme des citoyens de seconde zone. En 1988, ils ont eu la chance de prouver qu’ils étaient plus que l’autre équipe de New York. Les enjeux étaient plus élevés que ceux de tout autre « derby ». Si les Giants gagnaient, ils allaient en playoffs. Les « verts » ont fait exactement ce qu’ils avaient à faire ; en battant Phil Simms et les siens, ils ont mis un terme de façon prématurée à la saison de leurs voisins. L’action décisive était signée Ken O’Brien, qui a lancé la passe de touchdown décisive au receveur Al Toon à 39 secondes de la fin. Les Giants ont été mathématiquement éliminés au tiebreaker avec les victoires combinées des Eagles et Rams. Même si ce fût un grand match pour les Jets, leur saison ne s’est pas déroulée comme prévu, et ils ont manqué les playoffs pour la deuxième saison consécutive.
. Semaine 4, saison 1997 : Jets – Raiders : 23-22
Un autre de ces retours fous. Dans celui-ci, les Jets étaient menés de 12 points à la mi-temps face à des Raiders de qualité. Dirigés par l’entraîneur en chef Bill Parcells, ils ont réussi à combler leur retard progressivement. 6 points dans le troisième quart-temps, 7 dans le dernier, tout en maintenant Oakland stérile dans cette seconde partie du match. Les points victorieux ont été inscrits à moins d’une minute du terme quand Ray Mickens a remonté sur 72 yards un field goal contré.
. Wild Card, saison 1998 : Jets – Jaguars : 34-24
Le Jim Thorpe Game. Les Jets ont connu en 1998 la deuxième saison régulière la plus réussie dans l’histoire de la franchise. Une fiche de 12 victoires, 4 défaites, suffisant pour remporter la division et une semaine de repos au premier tour des playoffs. Comme pendant la saison, Vinny Testaverde (24/34, 284 yards, 1 touchdown) et Curtis Martin (124 yards au sol, 2 touchdowns + 6 réceptions pour 58 yards) ont connu une belle journée. Mais pas aussi belle que celle de Keyshawn Johnson, absolument intenable. 9 réceptions, 121 yards et un touchdown, son travail à la réception a été excellent. Mieux encore, le receveur a sorti une performance à la Jim Thorpe, illustre joueur aux premières heures de la ligue. Offensivement, il a rajouté un touchdown au sol sur un jeu renversé, mais s’est aussi illustré défensivement. Une interception sur une passe Ave Maria de Mark Brunell et un fumble récupéré en revenant de nulle part derrière le safety des Jaguars Chris Hudson, qui venait de récupérer un ballon perdu. Johnson a tout fait ce jour-là, qui plus est dans un match décisif, le premier match de playoffs des Jets à domicile en 13 ans.
. Semaine 8, saison 2000 : Jets – Dolphins : 40-37, après prolongations
Le Monday Night Miracle du 23 octobre 2000 est peut-être le plus grand comeback de l’histoire de la franchise. Les deux équipes sont entrées chacune sur la pelouse avec 5 victoires, 1 défaite au compteur, et après trois quart-temps, il semblait que les Jets allaient quitter les Meadowlands avec un second revers dans la musette. Le quatrième quart-temps a été magique, New York évitant la défaite en marquant 23 points d’affilé pour égaliser à 30 partout. Dans la plupart des cas, lorsqu’une équipe fait une telle remonté, il est rare qu’elle la poursuive en gagnant le match, mais les Jets ne se sont pas arrêtés en si bon chemin. Dolphins et Jets ont marqué un autre touchdown, envoyant le match en prolongation, et les locaux se sont finalement imposé grâce à un field goal de John Hall.
— New York Jets (@nyjets) March 31, 2020
. Semaine 17, saison 2002 : Jets-Packers : 42-17
Dans ce qui est considéré comme l’un des matchs de football les plus bruyants jamais disputé à The Meadowlands, les Jets ont battu les Packers 42-17 pour remporter l’AFC Est sur un concours de circonstances favorables. À distance, les Patriots ont marqué 11 points dans les deux dernières minutes pour égaliser contre Miami, avant de remporter le match en prolongation. Si New England avait perdu, New York aurait été éliminé de la course aux playoffs. Les tribunes ont explosé lorsque la nouvelle s’est répandue et cela a ouvert les portes d’un succès sans appel de leurs protégés.
. Wild Card, saison 2002 : Jets – Colts : 41-0
Les Jets avaient à peine atteint les play-offs, mais ils ont voulu montrer au reste de la ligue qu’ils ne se laisseraient pas faire, quel que soit leur adversaire. Malheureusement pour eux, les Colts ont été les victimes de ce réveil. Malgré un meilleur bilan en saison régulière, ils n’ont pas réussi à faire grand-chose dans ce match. Une déroute matérialisée par la fiche poussive d’un Peyton Manning à côté de la plaque (14/31, 137 yards, 2 interceptions, 31.3 d’évaluation statistiques). En empêchant Manning de percer leur défense, les Jets ont réussi à humilier leurs adversaires, réalisant le second blanchissage le plus important de l’histoire des playoffs. Le premier ayant été celui de Chicago contre Washington en 1940 (73-0).
. Semaine 15, saison 2003 : Jets – Steelers : 6-0
Qui n’aime pas un match sous la neige ? Certainement pas Curtis Martin dans ce qui s’est avéré être une bataille ground ‘n pound peu spectaculaire dans les Meadowlands. Dans des conditions froides et humides, il a littéralement porté les siens en gagnant à lui tout seul plus de yards (174) que le jeu aérien de son équipe (144 yards), celui des Steelers (137 yards) et de son alter ego Jerome Bettis. C’était le premier blanchissage subi par Pittsburgh depuis une défaite 16 à 0 face aux Ravens en 2000.
. Semaine 2, saison 2009 : Jets – Patriots : 16-9
À l’issue du deuxième match de sa saison rookie, Mark Sanchez était déjà célébré comme l’un des quaterbacks préférés des fans, puisqu’il a conduit les Jets au premier succès à domicile contre les Patriots depuis 2001. Ce match a été le signal que New York avait quelque chose à offrir, puisqu’ils ont réussi à battre une équipe redoutable dans une bataille à faible score. Sanchez a joué intelligemment et la défense a empêché Tom Brady de convertir une quatrième tentative en fin du match, bien aidé par le vacarme de la foule.
En chiffres
Matchs joués : 492, entre 1976 et 2009.
Bilan : Giants (1976-2009) : Saison régulière : 272 matchs (155 victoires – 117 défaites). Playoffs : 11 matchs (7 victoires – 4 défaites).
Premier match : 10 octobre 1976, défaite contre les Cowboys 24 à 14.
Dernier match : 27 décembre 2009, défaite contre les Panthers 41 à 9.
Jets (1984-2009) : Saison régulière : 214 matchs (105 victoires – 108 défaites – 1 nul). Playoffs : 4 matchs (3 victoires – 1 défaites).
Premier match : 6 septembre 1984, défaite contre les Steelers 23 à 17.
Dernier match : 3 janvier 2010, victoire contre les Bengals 37 à 0.
Leader à la passe : Phil Simms (Giants) : 87 matchs, 1298/2346, 16 969 yards, 110 touchdowns, 71 interceptions.
Leader à la course : Curtis Martin (Jets) : 66 matchs, 1400 courses, 5704 yards, 41 touchdowns
Leader à la réception : Amani Toomer (Giants) : 98 matchs, 333 réceptions, 5037 yards, 27 touchdowns.
Meilleur match à la passe : Ken O’Brien (Jets, 21 septembre 1986) : 29/43, 479 yards, 4 touchdowns, 1 interception.
Meilleur match à la course : Tiki Barber (Giants, 17 décembre 2005) : 29 courses, 220 yards, 2 touchdowns.
Meilleur match à la réception : Gary Clark (Redskins, 27 octobre 1986) : 11 réceptions, 241 yards, 1 touchdown.
Record d’affluence : 84 472 personnes, le 24 septembre 2009 : concert de U2.
79 378 personnes, le 8 janvier 2006 : Giants – Panthers.
Fun Facts
Les 28 et 29 décembre 1985, le Giants Stadium est entré dans l’histoire en accueillant plusieurs matchs de playoffs au cours du même week-end. Les Jets ont reçu les Patriots dans le tout premier match de playoffs de l’histoire du stade (défaite 26 à 14) le samedi. Le lendemain, leurs voisins ont battu les 49ers, champions en titre, 17 à 3, dans ce qui était leur premier match à élimination disputé à domicile depuis la défaite lors de la finale NFL en 1962 au Yankee Stadium.
Le partage du stade a permis de battre un record qui était détenu depuis de nombreuses années par le Wrigley Field de Chicago. Au début de la saison 2003, le Giants Stadium avait accueilli 364 matchs en NFL, le plaçant à une unité derrière son homologue de l’Illinois et les 50 saisons des Bears sur place. En première semaine, les Giants ont égalé la marque contre les Rams de Saint Louis (victoire 23-13), avant que les Jets ne lui donnent l’avantage la semaine suivante contre les Dolphins (défaite 21-10). Le stade accueillait également les Cosmos de New York, une équipe de soccer professionnelle (NASL) qui a attiré des foules record à la fin des années 1970. Les MetroStars (MLS, devenus Red Bulls) y ont ensuite joué à partir de 1996.
À la mi-décembre, le stade accueillait traditionnellement sur un week-end un doubleheader NFL, avec une rencontre le samedi et l’autre le dimanche. La nuit entre les matchs était un défi pour les équipes techniques du stade qui n’avaient que quelques heures pour faire passer les installations des couleurs d’une équipe à l’autre. Suite à la refonde des divisions, les Giants et Jets s’affrontent une fois tous les quatre ans. Dans ce cas, l’ordre de la rencontre était prédéterminé et l’équipe à l’extérieur se voyait offrir un match sur la route dans son propre stade. Fait qui est encore d’actualité aujourd’hui. Les deux franchises s’affrontent généralement chaque année au cours de la troisième semaine de pré-saison, et chacune se relaie entre l’équipe « à domicile » et l’équipe « à l’extérieur ».
Le 23 décembre 1995, au cours de ce qui a peut-être été le moment le plus embarrassant de l’histoire des Giants sur place, des supporters frustrés ont lancé des boules de neige sur le terrain lors d’une défaite face aux Chargers de San Diego (27-17). Un responsable de l’équipement des Chargers a été assommé et 175 spectateurs ont été éjectés des tribunes.
La légende Jimmy Hoffa. Syndicaliste américain, il avait disparu en même temps que la construction du stade. Pendant quelques années, une légende urbaine populaire prétendait que ses restes avaient été enterrés sous l’une des deux end-zones. Celui-ci a été baptisé « le coin du cercueil » par Sports Illustrated. Dans le même ordre d’idées, le journaliste Marv Albert a dit un jour qu’une équipe « avait dégagé vers le coin Hoffa du terrain ». L’émission MythBusters, de la chaîne Discovery Channel, a essayé de prouver la chose mais n’a trouvé aucune trace de corps, et aucun reste humain n’a été trouvé lors de la démolition du stade en 2010.
À sa fermeture, chaque fan pouvait s’offrir une partie du stade. Tout a été vendu, des sièges aux morceaux de gazon en passant par les poteaux de but. La vente était gérée par Steiner Sports, la société qui a vendu également des souvenirs de l’ancien stade des Yankees. Une paire de sièges était dispobible au prix de 499,99 dollars, 29,99 $ pour un morceau de gazon.
Don Martini est à la fois un bon bricoleur et un fan des Giants. Désireux d’allier ses deux passions et en quête d’un nouveau challenge, cet enseignant de 75 ans à la retraite a transformé son garage en un éblouissant sanctuaire pour son équipe préférée. L’idée lui a coûté deux ans de sa vie, à raison de 8 heures par jour passées sur son projet fou, et 20 000 $ dépensés. Une partie récoltée grâce à la vente de sa voiture. Il a ainsi reproduit à l’identique le Giants Stadium avec un extrême souci du détail. La maquette mesurait 6,1 mètres de long sur 5,18 mètres de large. Tout a été reproduit, y compris le système d’éclairage, les deux écrans géants (représentés par deux petites télévisions), les publicités… Son seul défaut ? La reproduction ne contenait « que » 65 000 sièges.