Pour vous faire patienter jusqu’à la prochaine saison, TDActu vous propose de (re)découvrir l’histoire de chaque franchise sous toutes les coutures. Du logo aux couleurs, en passant par les maillots et l’origine du surnom, tout a été décortiqué.
Direction le centre des États-Unis pour nous plonger dans l’histoire des Kansas City Chiefs.
Quelques chiffres
61 saisons entre 1960 et 2020.
Record : 495 victoires – 425 défaites – 12 nuls.
Playoffs : 23 apparitions, 15 victoires – 19 défaites.
Super Bowl : 2 victoires (1969, 2019) en 3 participations (1966, 1969, 2019).
Titre AFL (avant 1966) : 1962
Titres de division : 12 (1966, 1971, 1993, 1995, 1997, 2003, 2010, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020).
Leader à la passe : Len Dawson (2115/3696, 28 507 yards, 237 touchdowns, 178 interceptions).
Leader à la course : Jamal Charles (1332 courses, 7 260 yards, 43 touchdowns).
Leader à la réception : Tony Gonzalez (916 réceptions, 10 940 yards, 76 touchdowns).
Un peu d’histoire
En 1959, un texan de 26 ans, ne parvenant pas à obtenir les Chicago Cardinals en NFL s’est lancé dans une quête folle qui allait changer radicalement le visage du football professionnel. Ce jeune homme était Lamar Hunt, fils d’un riche magnat du pétrole. En un an, il a non seulement créé son équipe (Dallas Texans) mais également la ligue dans laquelle elle évoluerait (AFL) avec sept autres équipes (Boston, Buffalo, New York, Houston, Denver, Oakland, San Diego) tout en assurant la présidence de deux entités.
Initialement basés à Dallas, les Texans devaient faire face à la concurrence des Cowboys, franchise d’expansion de la NFL, en partageant notamment le même terrain (Cotton Bowl). Malgré cette « rivalité » géographique, l’équipe d’AFL s’est rapidement imposée comme l’une des équipes la plus forte de la nouvelle ligue. Après des refus de Bud Wilkinson et Tom Landry, Hunt a engagé Hank Stram de l’université de Miami au poste d’entraineur en chef. Lors de leur troisième saison, les Texans, emmenés par le quarterback Len Dawson, ont remporté le championnat après une victoire 20-17 face aux Houston Oilers au terme du plus long match de football professionnel jamais joué jusque là (77 minutes, 54 secondes et 2 prolongations).
Ce titre a marqué la fin de la période texane de la franchise. Bien qu’il se soit bien débrouillé à Dallas, Hunt a décidé de transférer sa franchise à Kansas City dès la saison suivante. Et ce pour le bien de la ligue. L’équipe a été rebaptisée Chiefs et continuait de connaître le même succès qu’à ses débuts. Ils ont remporté un second titre AFL en 1966, synonyme de qualification pour le premier Super Bowl, où ils se sont inclinés face aux Packers 35-10 lors de ce rendez-vous baptisé initialement « championnat du monde AFL-NFL ».
En 1969, Kansas City a remporté un troisième titre AFL pour devenir l’équipe la plus victorieuse de cette ligue. Dans la foulée, ils ont battu les Vikings 23-7 lors du Super Bowl IV pour s’adjuger leur seule et unique bague. Ce sera également le dernier match joué par un représentant de l’AFL suite à la fusion des deux ligues en 1970. Les Chiefs ont été placés en AFC, dans la même division que les Broncos, Chargers et Raiders.
En 10 saisons d’AFL, les Chiefs ont battu tous les records avec un bilan de 92 victoires, 50 défaites, 5 nuls, avec à sa tête Hank Stram, unique entraineur de l’équipe sur cette période. Grâce au recrutement de Hunt, l’équipe possédait des superstars dont cinq ont terminé au Hall of Fame : le quarterback Len Dawson, le defensive tackle Buck Buchanan, le linebacker/defensive end Bobby Bell, le linebacker Willie Lanier et le kicker Jan Stenerud. Pour son rôle central dans la formation de la NFL moderne, Hunt a également eu le droit à cet honneur en 1972. Le trophée récompensant le vainqueur de l’AFC porte également son nom.
Après une première décennie victorieuse, la suite de l’histoire est faite de quelques hauts mais surtout beaucoup de bas. Une seule apparition en playoffs en 1971 puis 9 saisons négatives entre 1972 et 1985, avant de retrouver les joies d’un match à élimination directe en 1986. Après quelques années passées dans le stade municipal de 49 002 places, les Chiefs ont emménagé en 1972 dans leur maison actuelle, l’Arrowhead Stadium situé dans le complexe sportif Truman, à l’extérieur du centre-ville de Kansas City.
Entre 1989 et 1998, Marty Schottenheimer avait en main les rênes de l’équipe qu’il a guidé en playoffs dès sa seconde année avec sept participations en huit ans. À son crédit, une finale AFC perdue face à Buffalo en 1994 (30-13). Les stars de l’époque se nommaient Joe Montana (quarterback), Derrick Thomas (linebacker) ou bien encore Neil Smith (defensive end).
Après cinq ans d’attente et deux changement d’entraineur, Kansas City a retrouvé les phases éliminatoires. Sous la houlette de Dick Vermeil, K.C a remporté sa division en 2003 avec l’aide du running back Priest Holmes et tight end Tony Gonzalez, avant de chuter une nouvelle fois d’entrée de jeu. Les montagnes russes sportives étaient associées à des changements multiples au niveau du front office et du staff, avec à chaque fois le même résultat : aucune victoire en playoffs. Comme un malheur n’arrive jamais seul, Lamar Hunt décède dans cette période tumultueuse le 13 décembre 2006 des suites de complications liées à un cancer de la prostate. Les Chiefs et la ligue ont honoré ce grand monsieur qui a tant œuvré pour l’expansion du football. À sa mort, son fils Clark a été nommé président de la franchise.
Depuis 2013, l’équipe est entre les mains expérimentées d’Andy Reid, réputé pour sa faculté à développer les quarterbacks. Dès sa première saison, il a conduit l’équipe en Wild Card, mais a connu le même sort que ses prédécesseurs avec une nouvelle défaite, poussant la série négative à 20 années de disette en playoffs. La malédiction s’est finalement brisée en 2016 avec une victoire 30-0 face à Houston, avant d’être éliminé au tour suivant par les Patriots, champions en titre. Les trois saisons suivantes, les Chiefs ont remporté à nouveau l’AFC Ouest avec des bilans prometteurs et une bonne qualité de jeu affichée. Mais à chaque fois, ils ont trébuché quand la route s’est élevée, notamment l’année dernière en tombant à domicile en finale de conférence malgré un Patrick Mahomes stratosphérique pour sa première saison en tant que titulaire (5 097 yards, 50 touchdowns, 12 interceptions, 113.8 d’évaluation statistiques).
En 2019, le vent a tourné. La formation du Missouri est arrivée en forme au bon moment, avec des joueurs décisifs à des postes clés, et malgré l’absence de leur franchise quarterback pendant quelques semaines. Les Chiefs ont terminé avec 12 victoires en 16 matchs, suffisant pour rafler la 2ème place en AFC lors de la dernière semaine de saison régulière. Sur leurs terres, ils sont venus à bout des Texans (51-31), en dépit d’un départ catastrophique et 24 points de retard au début du second quart-temps. Mahomes a été le grand bonhomme de la soirée avec 5 passes de touchdowns à son actif. Pour la seconde année consécutive, ils ont eu la chance de recevoir la finale de conférence. Et cette fois, ils n’ont pas laissé passer l’occasion face à de surprenants Titans, tête de série numéro 6, tombeurs des Patriots et Ravens aux tours précédents. Un succès 35-24 et les voilà qualifiés pour leur premier Super Bowl en 50 ans. Le 2 févier 2020, au Hard Rock Stadium de Miami, l’adversaire se nommait San Francisco. Après une première mi-temps équilibrée (10 partout), le numéro 15 a lancé deux interceptions sur deux drives consécutifs, permettant aux californiens de prendre 10 points d’avance à 12 minutes du terme (20-10). Kansas City a alors enclenché la seconde en inscrivant 3 touchdowns (Travis Kelce et Damien Williams par deux fois) sans encaisser le moindre point. Une victoire finale 31-20, avec un Mahomes nommé MVP. C’était la première fois de l’histoire qu’une équipe confrontée à un déficit de 10 points sur 3 matchs consécutifs réussissait à s’imposer avec des marges à deux chiffres. Kansas City a enfin mis fin à un demi-siècle de disette, le dernier triomphe remontant aux premières heures de la fusion AFL-NFL. Peut-être le premier d’une longue série avec un maitre à jouer qui n’en est qu’à ses prémisses. L’extension de contrat record signée pendant l’intersaison ne lui ont pas fait tourner la tête. Bien au contraire. Une seule défaite en 15 titularisations, et voilà de nouveau les Chiefs en playoffs, au terme d’une campagne maitrisée de bout en bout. Numéro 1 de la conférence, ils ont profité de la semaine de repos pour recharger les batteries et éliminer Browns et Bills à domicile pour se hisser au Super Bowl. Avec en ligne de mire le doublé, chose qui n’est plus arrivée depuis les saisons 2003 et 2004 avec les Patriots de… Tom Brady, adversaire du soir.
Pourquoi les Chiefs ?
Lorsque Hunt a pris la décision de quitter Dallas, il a eu plusieurs propositions entre les mains. Atlanta ou Miami étaient envisagés comme solution de repli, mais il s’est laissé convaincre par le discours du maire de Kansas City, Harold Roe Bartle, le 22 mai 1963. Celui-ci a fait plusieurs promesses afin de conclure l’accord. Celui-ci reposait sur la vente de 35 000 abonnements au public et une augmentation de la capacité du stade. Le maire a convoqué 20 propriétaires de grandes entreprises pour les inciter à en vendre autant. Ils ont été surnommés les « Gold Coats ». Le public savait qu’une équipe de football allait s’établir en ville, mais il en ignorait l’identité. Les habitants de Kansas City étaient tellement excités par cette perspective qu’ils se sont empressés d’acquérir un précieux sésame.
Hunt voulait à l’origine conserver les nom « Texans » mais son bras droit Jack Steadman l’a convaincu du contraire, arguant que cela ne conviendrait pas pour la région. Un concours a été lancé pour que les fans nomment l’équipe. Sur 4 866 bulletins et 1020 noms différents, Chiefs l’a emporté avec 42 voix devant Mules, Royals et Stars. Le propriétaire a déclaré que ce nom était localement important car les Amérindiens vivaient autrefois dans la région. Il a peut-être également été influencé par Bartle dont le surnom était « The Chief ». Un sobriquet datant de sa période scout, où 35 ans auparavant il avait fondé localement la tribu Mic-O-Say.
Identité visuelle
Le logo d’origine de l’époque texane représentait un cowboy sur un fond grimant l’état du Texas, avec une étoile jaune qui symbolisait l’emplacement de Dallas. Il portait un chapeau et des bottes traditionnelles, avec un pistolet dans la main droite et un ballon de football à gauche. Ce dessin a été créé par Bob Taylor, un dessinateur du défunt Dallas Times Herald. Lorsque la franchise a été transférée à Kansas City en 1963, Taylor a été chargé du nouveau logo, qui est resté remarquablement similaire à son interprétation d’origine. Cette version mettait en scène un amérindien qui courait de la même manière que le cowboy précédent. Le ballon est resté à sa place, alors qu’un tomahawk a remplacé l’arme à feu. En toile de fond, place désormais aux états du Missouri, Kansas, Nebraska, Oklahoma, Iowa et Arkansas. Un modèle qui a connu quelques modifications subtiles en 1970 avant l’entrée en jeu du design actuel.
Celui-ci a été inventé à l’origine par Lamar Hunt en personne, qui l’a dessiné sur une serviette de table lors d’un vol entre Dallas et Kansas City. Il cherchait un logo qui fournirait un lien facilement reconnaissable entre la ville et les origines. Le produit fini reste l’un des logos les plus distinctifs de tous les sports, fièrement utilisé par l’équipe depuis bientôt 50 ans. Ses croquis ont commencé par un « KC » imbriqué à l’intérieur d’un cercle ou d’un ovale, singeant celui de San Francisco. Le thème indien a presque disparu, mais a finalement opté pour une pointe de flèche blanche aux contours noirs, épais et écaillés pour remplacer la forme géométrique. Les initiales entrelacées de la ville à l’intérieur sont rouge cerise. À ces trois couleurs, le jaune a été ajoutée comme teinte officielle. Ce mélange exprime la passion, l’esprit combatif, la détermination, le courage et l’intégrité de l’équipe. La version Wordmark est écrite en rouge cerise ou jaune, utilisant la police de caractères reconnaissable et emblématique de la franchise.
Pas de logo alternatif pour eux, mais plusieurs symboles commémoratifs, principalement pour célébrer les années importantes de l’équipe. Ainsi, les 25ème (noces d’argent), 35ème, 40ème, 50ème et 60ème anniversaire ont eu droit à leur reconnaissance. De même que la 40ème saison de présence à Kansas City. Parmi les personnages historiques, Joe Delaney et Lamar Hunt ont été salués. Le running back de 24 ans a été honoré en 1983 à la suite de sa disparition tragique, alors qu’il tentait de sauver trois enfants de la noyade dans un étang de Monroe, au Nord-Est de la Louisiane. Un patch est en place sur les maillots depuis la disparition de l’influent propriétaire en 2007.
Les tenues et le casque
Le maillot des Chiefs a très peu évolué depuis les débuts en tant que Texans de Dallas en 1960. Malgré le déménagement, tout est resté cohérent, des couleurs aux uniformes. Il est intéressant de noter que la marée rouge présente à l’Arrowhead Stadium à chaque rencontre a failli ne pas se produire. Lamar Hunt avait initialement choisi le bleu et orange de Columbia pour sa franchise. Mais comme le propriétaire des Houston Oilers, Bud Adams, avait déjà opté pour le même bleu, Hunt a été obligé de changer la couleur principale de son équipe pour le rouge et blanc, avec des accents de jaune doré.
Durant la période texane, les maillots domiciles étaient unis et rouges, avec des numéros blocs blancs. L’inverse pour les matchs à l’extérieur. L’équipe a repris ce look lors du 75ème anniversaire de la NFL en 1994. De même qu’en 2009, lorsque les huit équipes initiales de l’AFL ont porté les uniformes originaux pour certaines rencontres afin de commémorer le 50ème anniversaire de cette ligue disparue. Ces maillots étaient associés à un pantalon également rouge.
Lorsque l’équipe s’est installée dans le Missouri, elle a conservé le même look, le seul changement intervenant au niveau du logo casque. En 1968, une combinaison blanc/jaune/blanc de bandes horizontales a fait son apparition à la base des manches de la version rouge. Une déclinaison rouge/jaune/rouge pour les tenues extérieures. Il s’agit de la même association que celle utilisée aujourd’hui. Enfin, des contours jaunes ont été ajoutés autour des numéros sur chaque jeu de maillot. À l’exception de quelques changements mineurs, tels que des écussons commémoratifs au fil des saisons et l’ajout du logo de la NFL sur l’encolure, les tuniques n’ont pas bougé.
Au début des années 2000, Kansas City n’a succombé à la mode du troisième maillot, bien qu’ils aient vendu des maillots jaunes ou noirs avec une numérotation rouge et un contour jaune dans les boutiques officielles. Pas non plus de version color rush. Les Chiefs sont l’une des rares équipes à ne pas participer à ce mouvement, préférant associer leur maillot rouge actuel à un pantalon de la même couleur.
Au niveau du casque, la coque n’a jamais subi de changement de couleur, restant depuis le premier jour rouge. La grille de protection est passé du gris au blanc en 1974. Au niveau du design, seul le logo a été modifié au fil du temps.
Les glorieux anciens
Hall of Famers : Marcus Allen (RB, 1993-1997), Morten Andersen (K, 2002-2003), Bobby Bell (LB, 1963-1974), Buck Buchanan (DT, 1963-1975), Curley Culp (DT, 1968-1974), Len Dawson (QB, 1962-1975), Lamar Hunt (propriétaire, 1960-2006), Willie Lanier (LB, 1967-1977), Marv Levy (entraineur, 1978-1982), Joe Montana (QB, 1993-1994), Warren Moon (QB, 1999-2000), Willie Roaf (T, 2002-2005), Will Shields (G, 1993-2006), Jan Stenerud (K, 1967-1979), Hank Stram (entraineur, 1963-1974), Derrick Thomas (LB, 1989-1999), Emmit Thomas (CB, 1966-1978), Mike Webster (C, 1989-1990).
Numéros retirés : 3 – Jan Stenerud (K, 1967-1979), 16 – Len Dawson (QB, 1962-1975), 18 – Emmit Thomas (CB, 1966-1978), 28 – Abner Haynes (RB, 1960-1965), 33 – Stone Johnson (RB, 1963), 36 – Mack Lee Hill (RB, 1964-1965), 58 – Derrick Thomas (LB, 1989-1999), 63 – Willie Lanier (LB, 1967-1977), 78 – Bobby Bell (LB, 1963-1974), 86 – Buck Buchanan (DT, 1963-1975).
Récompenses individuelles : Coach de l’année : Hank Stram (1968).
Rookie défensif de l’année : Bill Maas (NT, 1984), Derrick Thomas (LB, 1989), Dale Carter (CB, 1992), Marcus Peters (CB, 2015).
Joueur offensif de l’année : Priest Holmes (RB, 2002).
Comeback player of the year : Eric Berry (S, 2015).
MVP : Patrick Mahomes (QB, 2018).
MVP du Super Bowl : Len Dawson (QB, 1969).
MVP du Pro Bowl : Len Dawson (QB, 1969), Jan Stenerud (K, 1972), Willie Lanier (LB, 1972), Derrick Johnson (LB, 2014), Travis Kelce (TE, 2017).
Walter Payton man of the year : Willie Lanier (LB, 1972), Len Dawson (QB, 1973), Derrick Thomas (LB, 1993), Will Shields (G, 2003), Brian Waters (G, 2009).
All-star Team : retrouvez une sélection des 53 meilleurs joueurs de l’équipe en cliquant sur ce lien.
Stades : Cotton Bowl (Dallas, 1960-1962), Kansas City Municipal Stadium (Kansas City, 1963-1971), Arrowhead Stadium (1972 à aujourd’hui).