Super Bowl LIII : le face à face poste par poste

On continue notre présentation du Super Bowl LII. Aujourd’hui, on rentre encore un peu plus dans le vif du sujet avec une description détaillée de chacune de ces deux formations...

On continue notre présentation du Super Bowl LII. Aujourd’hui, on rentre encore un peu plus dans le vif du sujet avec une description détaillée de chacune de ces deux formations dans chaque compartiment du jeu.

Quelle escouade dominera l’autre ? Quels joueurs faut-il surveiller et où ? Analyse de cet affrontement poste par poste.

ATTAQUE

Quarterbacks

Los Angeles Rams : Au sein de cette attaque des Rams, on encense souvent Todd Gurley, la star offensive de cette équipe et Sean McVay, le cerveau derrière tout ça. Au point de parfois oublier à quel point Jared Goff est un maillon important de cette escouade. Le quarterback avait déjà progressé entre son année rookie et l’an dernier, il a encore passé un cap en 2018. Comme toute l’attaque, il a souffert de la perte de Cooper Kupp, sa cible préférée, et il a eu un coup de mou au mois de décembre, mais cela reste tout de même sa meilleure saison en carrière. Intelligent et calme, il est le véritable prolongement de Sean McVay sur le terrain et même sans une grande expérience des moments chauds, il a su porter son équipe alors que l’environnement était hostile (cf : en finale de conférence à New Orleans).

New England Patriots : Un de plus ! Les personnes qui ont commencé à suivre la NFL, au moment de la saison 2001, auront vu Tom Brady atteindre le Super Bowl 50 % du temps. Dimanche, il jouera le 9e de sa carrière. L’an dernier, on vous disait dans ces mêmes colonnes que le numéro 12 avait déjà vécu toutes les situations durant ces matchs de légende. C’est toujours aussi vrai 12 mois plus tard. La défaite de la saison dernière a ajouté encore un peu plus d’expérience à une carrière déjà exceptionnelle. Cette année sa saison régulière n’a pas été aussi bonne qu’en 2017, quand il avait gagné son titre de MVP. Pourtant, il est toujours présent dans les moments importants et ses matchs face au Chargers et aux Chiefs le prouvent.

Avantage : New England Patriots

Jared Goff est en train de se faire une place parmi les tout meilleurs lanceurs de la ligue. Mais il est encore loin de Tom Brady, déjà bien installé dans ce groupe de quarterbacks d’élite. Une victoire au Super Bowl pourrait faire changer de statut au Californien, mais en attendant, le quintuple vainqueur et triple MVP a l’avantage.

Lignes offensives

Los Angeles Rams : L’une des principales qualités de ce groupe est la constance. Depuis la semaine 1, les 5 membres de cette ligne ont été titulaires lors des 16 matchs de la saison régulière ainsi que les deux rencontres de playoffs. Une stabilité qui aide beaucoup le quarterback et l’alchimie de l’équipe. Derrière eux, Todd Gurley, puis C.J. Anderson, ont pu accumuler les yards. Jared Goff lui n’a été sacké qu’à 33 reprises cette saison (8e de la ligue). Des performances qui viennent aussi du fait que ces joueurs se connaissent bien. Pour la plupart, ils en sont à leur deuxième saison ensemble (Andrew Whitworth, Rodger Saffold, John Sullivan, Rob Havenstein…). Seul point noir, aucun de ces joueurs n’a déjà participé à un Super Bowl. Ils seront tous novices, même Andrew Whitworth qui est dans sa 13e saison dans la ligue. Face à Bill Belichick et son plan de jeu défensif complexe, cela pourrait avoir un impact.

New England Patriots : C’est peut-être le groupe de joueurs le plus important pour le Patriots. On le sait désormais depuis longtemps, la seule façon de faire déjouer Tom Brady est de lui mettre la pression. Il n’aime pas ça. Encore faut-il l’atteindre. Pour cela, il faut dominer cette ligne offensive de New England. Après une saison en dent de scie où les changements et les ajustements ont été nombreux (comme chaque année dans le Massachusetts), on avait abordé les playoffs avec pas mal d’interrogations sur ce groupe. On pensait qu’il pourrait souffrir face au duo Joey Bosa-Melvin Ingram. Il n’en fut rien. On imaginait qu’il aurait du mal contre les meilleurs sackers de la ligue (52 en saison régulière), les Chiefs. Ils n’ont pas bronché. Résultat, le lanceur des Patriots n’a pas été sacké une seule fois en post-saison pour l’instant. Une nouvelle performance de la sorte au Super Bowl permettrait au quarterback de jouer dans un fauteuil. On n’oublie pas non plus que cette ligne permet aussi d’ouvrir des brèches béantes pour ses coureurs. Ils sont l’un des éléments les plus sous-côtés de la réussite des Pats en attaque.

Avantage : New England Patriots

Comme souvent, la bataille des tranchées sera primordiale dans ce match. La différence est infime entre ces deux groupes qui ont été dominants pour l’instant en playoffs (0 sack pour Brady, seulement 1 pour Goff). Mais les Patriots semblent tout de même légèrement supérieurs à leurs adversaires dans ce secteur.

Jeu au sol

Los Angeles Rams : C’est peut-être la plus grande question de ce match : dans quelle forme sera Todd Gurley ? Le joueur offensif de l’année 2017 est le meilleur atout offensif de cette équipe. Il est celui qui a porté les Rams durant la majeure partie de la saison. Le problème est qu’il s’est blessé et depuis quelques semaines, il ne semble plus être lui même. En finale de conférence, il a carrément été porté disparu avec seulement 4 courses pour 10 yards. Selon la franchise, cela n’avait rien à voir avec ses pépins physiques, mais sa forme inquiète. Los Angeles est dépendant de son jeu au sol. Pour l’instant, C.J. Anderson assure un intérim parfait. Depuis sa signature, le champion 2015 fait des merveilles derrière cette ligne offensive (82 courses, 466 yards et 4 TDs en 2 matchs de saison régulière et 2 matchs de playoffs). Il est une très bonne recrue, mais tous les supporters des Rams espèrent certainement un retour en grâce de Todd Gurley.

New England Patriots : Cette année, la course a pris une importance toute particulière dans le plan de jeu des Patriots. Bill Belichick semble être revenu à ses premiers amours avec le jeu au sol. En saison régulière, New England était 5e dans ce domaine au nombre de yards gagnés au sol par match (127,3). Un chiffre qui augmente sensiblement en playoffs pour passer à 165,5 yards au sol/rencontre. C’est simple, les Patriots ont quasiment autant couru (82 portés) que passé (90 tentatives). Avec le rookie, Sony Michel, et James White, la franchise du Massachusetts possède deux running backs très complémentaires qui profitent d’un travail formidable de la ligne offensive. L’ancien coureur de Georgia affiche d’ailleurs une moyenne de 121 yards par rencontre au sol à l’occasion des deux premiers matchs de playoffs de sa carrière. Ajoutez à cela un Rex Burkhead qui peut dépanner, et vous avez un comité de coureurs qu’il va falloir stopper avec la plus grande fermeté pour les Rams.

Avantage : Égalité

Difficile de départager ces deux groupes. D’un côté il y a des noms, de l’autre un système qui fait briller des joueurs de grand talent. Nous avons en tout cas face à face, deux des équipes qui jouent le plus au sol de la ligue (478 tentatives pour New England, 3e et 459 portés pour Los Angeles). Dominer le jeu au sol sera synonyme de maitrise sur le chrono, le rythme et probablement le score. Un rêve pour les entraîneurs.

Receveurs — Tight End

Los Angeles Rams : La blessure de Cooper Kupp en milieu de saison a fait beaucoup de mal à cette attaque. Le receveur était la soupape de sécurité pour Jared Goff, il l’a sorti de bien des galères. Sans lui le groupe de receveurs perd un membre de qualité, mais reste bien fourni. Les premiers noms qui viennent en tête son forcément Brandin Cooks et Robert Woods. Le premier a déjà joué au Super Bowl puisqu’il était dans l’équipe d’en face l’an dernier. L’autre, arrivé des Bills un an plus tôt, est un joueur polyvalent qui complète parfaitement son compère. Ces deux joueurs sont en tout cas une véritable menace en profondeur et obligent la défense à prendre en compte ce danger. Ce qui a le mérite de l’écarter. Dans un registre moins rapide et plus puissant, Tyler Higbee, le tight end, domine régulièrement ses duels. Ce qui en fait une option intéressante pour Sean McVay et Jared Goff.

New England Patriots : Cette saison, il est compliqué d’émettre un jugement sur les cibles de Tom Brady. Elles ont d’abord étaient perturbées par l’arrivée, puis le départ de Josh Gordon, avant de se stabiliser plus tard dans la saison. Quand bien même, on peut dire que Rob Gronkoswki réalise l’une des pires saisons de sa carrière. Pourtant, le tight end est là dans les moments chauds avec deux réceptions très importantes dans les derniers drives de la victoire face aux Chiefs. Le Divisional Round ainsi que la finale de conférence restent comme les deux meilleurs matchs de l’année du numéro 87. S’il continue sur sa lancée, il pourrait faire des dégâts au Super Bowl. À ses côtés, il aura Julian Edelman. Lui non plus ne livre pas un exercice 2018 scintillant. Mais lui, plus que quiconque élève son niveau de jeu quand arrivent les playoffs. Il a été l’un des grands artisans de la victoire contre Kansas City, avec des réceptions plus importantes les unes que les autres. On n’oublie pas non plus les running backs et James White en particulier qui apportent une vrai menace dans le jeu aérien.

Avantage : Égalité

D’un côté il y a la fougue et le dynamisme. De l’autre, c’est l’expérience, le calme et la méthode. Deux philosophies qui s’affrontent par le biais de ces groupes de receveurs. S’il doit y avoir beaucoup de points dans ce match comme c’est annoncé, les cibles devront être à la hauteur de l’événement pour faire avancer leur équipe respective. En attendant, ils paraissent de même niveau, malgré des qualités bien différentes.

DEFENSE

Ligne défensive

Los Angeles Rams : Aaron Donald, Ndamukong Suh, Dante Fowler, Michael Brockers… Il semblerait que chaque joueur qui compose la ligne défensive des Rams est une star. Durant l’année, ce groupe a tout de même affiché un niveau de jeu plus bas que ce que l’on pouvait attendre. Aaron Donald mise à part, les autres ont presque déçu. Sauf que depuis ces dernières semaines, ils montrent enfin leurs vrais visages. À commencer par Dante Fowler qui est à l’origine de l’une des actions les plus décisives de la finale de conférence ou de Ndamukong Suh qui est redevenu le monstre qu’il était ces dernières années. Le duo entre l’ancien Lion et Aaron Donald va représenter le plus gros défi que les Pats aient eu à affronter cette saison. La pression viendra majoritairement depuis l’intérieur de la ligne, là où Tom Brady a plus de mal à la gérer. On l’a dit plus haut, la ligne offensive de New England a fait un boulot formidable face aux Bosa, Ingram, Houston et autre Jones. Il leur faudra tout de même monter encore d’un cran pour espèrer garder leur quarterback au chaud, car côté Los Angeles, la ligne défensive est peut-être l’atout numéro de cette équipe.

New England Patriots : De ce côté, les noms sont beaucoup moins ronflants. La vraie star de ce groupe se nomme Trey Flowers. Le joueur de 25 ans a enregistré 7 sacks sur les 8 derniers matchs et réalise une saison exceptionnelle. Mais il n’est pas un joueur flashy et sa popularité n’est pas au niveau de ses performances. Il est, en fait, à l’image de toute cette ligne défensive : sérieuse, appliquée, mais rarement mise à l’honneur. Pourtant, si New England est 11e face à la course cette année, c’est en grande partie grâce à elle. Et face à Todd Gurley et C.J. Anderson, ce secteur sera important. Pour ce qui est de la pression sur le quarterback, les Patriots ne sont que 30e en saison régulière au nombre de sacks (30). Ils ont du mal à gagner leur un contre un, mais depuis le début des playoffs Bill Belichick et ses assistants rivalisent de créativité pour créer du bazar sur la ligne et perturber le lanceur adverse.

Avantage : Los Angeles Rams

C’est probablement le secteur avec la plus grande différence de niveau. La ligne des Patriots n’est pas mauvaise, mais celle de Los Angeles évolue un cran au-dessus. Elle est d’ailleurs très attendue pour ralentir Tom Brady et les siens.

Linebacker

Los Angeles Rams : La semaine dernière, cette escouade a plutôt souffert. Pas tant dans le jeu au sol, mais plutôt dans le jeu aérien. Il faut dire que les linebackers californiens ont souvent été obligés de suivre Alvin Kamara qui sortait du backfield. Pendant une grande partie du match, ils n’ont eu aucune réponse à ce problème. S’ils ont vaincu les Saints, les défenseurs pourraient avoir les mêmes difficultés face à un joueur du profil similaire : James White. Le running back des Patriots est un danger permanent dans les airs et Tom Brady adore le faire briller. Si on ajoute à cela le fait que White semble à chaque fois livrer sa meilleure performance lors du Super Bowl, on a des raisons d’être inquiet pour le deuxième niveau de la défense de Wade Phillips.

New England Patriots : On a parlé des difficultés des Patriots a créer de la pression sur le quarterback adverse seulement grâce à leur ligne défensive. La semaine dernière, Bill Belichick a su contourner ce problème : faire blitzer ses linebackers. En effet, pour mettre Patrick Mahomes en difficultés, il n’a pas hésité à envoyer Kyle Van Noy (2 sacks, 10 plaquages) ou Dont’a Hightower à l’abordage. À voir s’il en fera de même dimanche. Dans ce cas-là, les linebackers des champions de l’AFC auront de nouveau un énorme rôle à jouer. Quoi qu’il arrive, ils devront aussi maîtriser les running backs, Todd Gurley en particulier, qui sortiront du back field pour apporter une solution supplémentaire dans le jeu de passe.

Avantage : New England Patriots

Mené par Dont’a Hightower au cœur de cette défense, le groupe de linebacker de New England semble plus expérimenté que celui des Rams.

Défensive backs

Los Angeles Rams : Sur le papier, les lignes arrières des Rams sont remplies de joueurs de grand talent. De Marcus Peters à Lamarcus Joyner en passant par Aqib Talib, ils ont tous prouvé qu’ils pouvaient être dominants dans cette ligue. Pourtant, cette année, leurs performances n’ont pas toujours été excellentes. À commencer par l’ancien des Chiefs et le safety qui sont plutôt inconstants. Pour Aqib Talib, c’est différent. Le multiple Pro Bowler a été touché à la cheville en milieu de saison et revient seulement à 100 % depuis peu. En revanche, quand il est sur le terrain, il fait une grosse différence. C’est simple, quand le cornerback joue, les Rams autorisent 12,5 points de moins par match. Parmi les défensive backs, il y a aussi Nickell Robey-Coleman, celui qui a failli coûter le match à Los Angeles face aux Saints. Il a parfois montrer quelques signes de fébrilité et on parie que les Patriots vont le tester dès qu’ils pourront dans ce match.

New England Patriots : Après des performances inconstantes en 2017, Stephon Gilmore vient de livrer ce qui est probablement la meilleure saison de sa carrière. Le cornerback a même été élu All-Pro cette année. Pourtant, la défense aérienne des Patriots a rarement été dominante en 2018. En saison régulière, New England a autorisé 246,4 yards par match dans les airs. Ce qui la classe 22e de la ligue dans ce domaine. La stratégie est simple pour les joueurs de Bill Belichick : la défense plie mais ne rompt pas. Cette année, elle n’encaisse que 20,3 unités par rencontre. Pour cela, les champions AFC ont utilisé la couverture en homme à homme lors de 54,6 % du temps. C’est le plus haut pourcentage de la NFL cette année. Mais contre Jared Goff, il faudra s’adapter car le lanceur est meilleur quand il affronte une défense qui joue en homme à homme plutôt qu’en zone.

Avantage : Égalité

La première des missions de ces escouades sera de ne pas encaisser de gros jeux. Avec les attaques qu’elles auront en face, il faudra surtout limiter les coups d’éclats. On a du mal à imaginer l’une ou l’autre de ces lignes arrières fermer complètement le jeu aérien. Il est donc difficile de donner un avantage à l’une ou à l’autre.

ÉQUIPES SPÉCIALES

Là aussi, les deux équipes semblent relativement proches. Rick Gosselin, analyste NFL, adepte des équipes spéciales, classe les Rams 9e dans ce secteur, une place devant les Patriots, 10e. Cette semaine, Bill Belichick n’a eu de cesse de louer les qualités des spécialistes de Los Angeles. Du punteur, Johnny Hekker, au kicker, Greg Zuerlein, deux des meilleurs joueurs de la ligue à leur poste, tout le monde a eu le droit à ses louanges. Il faut dire que le technicien de New England est un amoureux des équipes spéciales et on peut être sûrs que ses joueurs arriveront prêts dans ces phases de jeux. Julian Edelman notamment pourrait faire des dégâts en retour de punt.

Avantage : Égalité

Partagez cet article sur : Twitter Facebook
Afficher les commentaires