Si la saison régulière est finie depuis seulement quelques jours, on sait déjà que huit franchises sont à la recherche d’un coach pour la saison 2019.
Entre franchise mythique, joueurs talentueux ou situation compliquée au poste de quarterback, les situations sont très différentes.
Etat des lieux et classement des meilleures opportunités.
1. Green Bay Packers
Sans grande surprise, les Packers sont en haut du classement. La franchise de Green Bay a de nombreux attraits pour un coach. Le premier a un nom : Aaron Rodgers.
Il est plutôt rare de voir un coach être embauché par une équipe ayant un quarterback futur hall of famer dans son effectif. Les équipes se séparant d’un entraîneur sont souvent en difficulté au poste de quarterback, ce qui n’est pas le cas à Green Bay. Au-delà de ça, le nouveau coach des Packers pourra compter sur un effectif avec des leaders, des talents et peu de trous des deux côtés du ballon. Ajoutons à ça que la défense a montré de vrais signes de progrès cette année et que l’équipe doit pouvoir rebondir rapidement.
D’un point de vue plus « franchise », Green Bay, de par son histoire et sa fan base, est une franchise attirante pour un candidat. De plus, la gestion de la franchise a montré qu’elle pouvait laisser le temps à un entraîneur de mettre son système et son empreinte en place. Le temps donné, un point forcément intéressant pour un coach.
Cependant, il y a quelques aspects chez les Packers qui pourraient faire renoncer un coach. Bien que Rodgers est un quarterback exceptionnel, il semble être un homme compliqué à gérer. Le délitement de sa relation avec Mike McCarthy a coûté quelques belles saisons aux Packers et son poste (entres autres raisons) à ce dernier. Il se pourrait donc qu’un coach à fort caractère se retrouve vite dans une impasse avec son lanceur en cas de tension.
On peut également évoquer la free Agency pour deux raisons : la première, la masse salariale disponible. Avec un peu moins de 40 millions de marge, le nouveau coach n’aura pas énormément la main sur son effectif en 2019. La seconde est l’attitude du front office des Packers. Si cela a un peu changé l’an passé, du côté des Packers ont construit par la Draft avant tout et cela pourrait conduire certains candidats à préférer des franchises plus agressives sur le marché.
2. Cleveland Browns
Tout va vite en NFL, la preuve ? Les Browns sont deuxièmes de notre classement. Avec une victoire en deux ans avant la saison 2018, les Browns semblaient encore une fois dans un marasme profond. Sauf que Cleveland a choisi de confier son avenir à Bakey Mayfield. Et bien leur en a pris. Le quarterback rookie sort d’une belle campagne, avec notamment le record de touchdown lancés pour un rookie. Au-delà des chiffres, Mayfield a montré tous les signes d’un joueur leader capable de conduire ses coéquipiers et l’essentiel est sans doute là. Autrefois cimetière des quarterbacks et des ambitions de leurs coachs, Cleveland semble avoir trouvé la voie.
Mayfield n’est pas le seul attrait de cette équipe. Avec des jeunes joueurs comme Nick Chubb, Denzel Ward ou Myles Garrett , l’effectif des Browns est prometteur sur de nombreuses lignes et donne une base solide de travail au futur coach.
Ajoutons que l’équipe a plus de 80 millions de libre pour la free agency et donc la possibilité pour le nouveau coach d’ajouter quelques joueurs de talents à son équipe.
Enfin, avec les nombreuses années de lose côté Ohio, le coach qui parviendra à ramener la victoire côté Cleveland pourrait surfer sur une incroyable vague de popularité et de gloire.
Peux d’éléments pour débuter 2019 semblent aller contre les Browns et la « hype » autour d’eux. Le nouveau coach devra tout de même être capable de maintenir la dynamique de 2018 et surtout faire progresser les joueurs qui entreront en seconde année, chose jamais évidente en NFL. Les autres franchises auront plus de matière pour contrer l’étonnante classe de rookies des Browns. Méfiance donc à la rentrée dans le rang pour Cleveland. Et ne pas trop s’enflammer, aussi.
3. New York Jets
Un jeune quarterback prometteur en la personne de Sam Darnold et près de 106 millions de libre dans la masse salariale pour 2019. Autant dire qu’avec de tels atouts, les Jets ont de quoi s’attirer les faveurs de nombreux candidats pour le poste d’entraîneur principal.
L’effectif est globalement jeune et solide en défense, des bases bien pratiques pour un nouveau coach. En plus de cela, Brady et Belichick ne seront pas éternels en AFC Est, les Dolphins ne semblent pas plus avancés et les Bills devront confirmer avec Josh Allen. Le futur coach pourrait voir dans les Jets l’opportunité de prendre la division pour quelques saisons dans les années à venir.
C’est peut être le chantier offensif qui pourrait faire peur à un nouveau coach. En-dehors de Darnold, l’effectif est globalement faible et avec peu de talent en attaque. Le nouvel entraîneur aura donc beaucoup de travail de ce côté là… Et si les défenses font gagner les titres, ce sont les attaques qui font lever les foules.
Autre défi, gérer le marché new yorkais… Si pour les joueurs il est souvent signe de célébrité et de contrats pubs, pour les coachs il peut vite devenir stressant. New York et sa presse ont le chic pour vite mettre la pression sur le staff.
4. Denver Broncos
Voilà une autre franchise mythique de la ligue qui pourrait être intéressante pour un candidat potentiel au poste de head coach. Denver a du talent à revendre, notamment en défense avec un duo énorme de pass-rusher Von Miller – Bradley Chubb.
Le coach choisi pourra également compter sur John Elway comme manager général. Si Elway peut se montrer critique envers son staff, il est surtout un manager agressif sur le marché et qui n’hésitera pas à dépenser sur le court terme pour faire gagner sa franchise. Un soutient de poids pour un coach qui viendrait avec des idées précises pour améliorer l’équipe.
Reste que Denver apparaît moins attirante comme destination que les autres pour une raison de fond : quel est l’avenir de ce groupe ? L’équipe semble trop juste pour aller chercher un titre mais elle possède trop de bons éléments pour jouer le fond du classement et obtenir des choix très haut placés à la draft.
Que faire, donc ? Ce « symptôme » est symbolisé par Case Keenum : ni mauvais, ni excellent, le quarterback doit-il rester la pièce centrale de l’équipe ? Il faudra que le nouvel entraîneur réponde à ces questions loin d’être si faciles à trancher.
5. Tampa Bay Buccaneers
Voilà une franchise bien compliquée à juger pour un coach.
Du talent, il y en a et des deux côtés du ballon depuis plusieurs années avec des joueurs comme Gerald McCoy, Lavontae David ou encore Mike Evans. Seulement, la franchise n’a jamais trouvé la bonne solution pour faire fonctionner le tout. Une des raisons a été le coaching staff. Mais pour de nombreux médias, l’attitude de certains joueurs en Floride a toujours été problématique. L’entraîneur qui parviendra à trouver l’alchimie pourrait se retrouver avec un groupe près à surprendre plus d’une équipe en NFC.
Cependant, il y a quelques éléments qui pourraient faire peur à plus d’un candidat. D’abord la situation au poste de quarterback avec Jameis Winston. S’il a du talent, le joueur semble bien compliqué à gérer sûr et en-dehors des terrains… Le coach qui sera choisi devra faire avec au moins une année, voir plus. Une situation qui pourrait décourager certains coachs. Ensuite, la situation financière de l’équipe : avec seulement 15 millions pour la free agency à venir, le futur entraîneur n’aura pas de marge de manœuvre pour remodeler l’effectif. Il devra donc faire une Draft solide et tirer le meilleur des joueurs sous sa main.
6. Miami Dolphins
Côté Dolphins, on pourrait faire un copier coller de ce que nous avons dit pour les Buccaneers. Des atouts au niveau de l’effectif mais des interrogations sur le comportement des joueurs, peu de marge de manœuvre pour la free agency (15 millions) et une situation au poste de quarterback peu évidente. Ryan Tanehill est souvent blessé et pourrait ne plus représenter l’avenir de la franchise à ce poste. Surtout que son salaire 2019 s’annonce prohibitif à 27 millions de dollars dans le salary cap !
Ceci étant, quel autre choix aura le coach que de le faire jouer ? La classe de quarterback est annoncée faible et l’équipe ne pourra pas s’aligner à la free agency…
Bref, un coach qui aurait le choix entre plusieurs franchises dont les Dolphins devra vouloir relever un sacré challenge (ou être un fan du soleil et de la mer) pour choisir les Dolphins avant les équipes ci-dessus. A moins que le côté historique de la franchise ne soit considéré comme un atout par le candidat.
7. Arizona Cardinals
Avec un jeune quarterback (Josh Rosen) et une situation financière intéressante pour la saison 2019, les Cardinals avaient des atouts pour être mieux classés. Mais le soucis, c’est que les points faibles d’Arizona sont assez importants par rapport aux autres franchises. L’équipe manque clairement de talent des deux côtés du ballon et le nouvel entraîneur aura beaucoup de travail à faire avec Josh Rosen. Contrairement à ses collègues de la draft 2018, Rosen a montré qu’il n’était pas prêt pour la NFL.
Autre point de doute pour les prétendants au poste, la situation du manager général. Plusieurs échos le disent en danger d’ici 2020. Accepter le poste d’entraîneur avec un manager en sursis est un vrai risque.
Enfin, l’état de la division pourrait rendre frileux plus d’un candidat. Avec les Rams de McVay, les Seahawks de Carroll ou les 49ers de Shanahan, il va être difficile pour Arizona de rapidement retrouver les sommets en NFC Ouest.
8. Cincinnati Bengals
Un groupe relativement jeune (25 ans de moyenne d’âge en 2018) et du temps, voilà ce qu’ont a offrir les Bengals aux candidats pour le poste d’entraîneur. Le cadre offert par Cincinnati peut sembler celui avec le moins de pression dans cette liste. Le propriétaire des Bengals a bien gardé Marvin Lewis pendant 16 saisons malgré 0 victoire en playoffs… Une opportunité de travail sur le long terme qui peut donc attirer certains prétendants.
Le soucis, c’est que ce cadre de travail, qui peut sembler propice, vient surtout d’un désintérêt du propriétaire. Ajoutons à cela que le front office des Bengals ne s’est jamais vraiment illustré par son agressivité sur le marché des joueurs libres.
Bref, le nouveau coach pourrait avoir du temps mais pas les outils ni l’ambition en interne pour refonder son effectif. Côté joueurs, les cadres de l’équipe (AJ Green, Geno Atkins, etc.) sont trentenaires ou en fin de contrat. Il faudra donc gérer ça, en plus du caractère « fantasque » de certains joueurs comme Vontaze Burfict ou Joe Mixon…