Chaque année, un coach licencié ou en cours de licenciement se montre devant un micro pour afficher une déconnexion de la réalité assez hallucinante. L’an dernier, c’était Chuck Pagano. En 2018, direction Cleveland.
Hue Jackson a dirigé 40 matchs avec les Browns. Il en a gagné 3. Dans le monde de la NFL, la patience de ses patrons a été assez phénoménale. Il a été logiquement remercié. Mais dans sa première interview depuis son renvoi, Jackson se montre assez prodigieusement optimiste sur son bilan.
« Pour moi, si on règle le problème de l’attaque, c’est une histoire complètement différente. Donc je pense que la décision était prématurée », annonce-t-il à Cleveland.com.
L’attaque, c’est censé être la spécialité de Jackson. Mais il a des bonnes excuses. Cette année, c’est Todd Haley. Avant, c’était autre chose.
« Pour une raison ou une autre, les gens pensaient que je ne pouvais pas diriger une attaque et que je devais embaucher un coordinateur offensif. Mais je n’ai jamais vraiment pu mettre en place mon attaque pendant les deux premières années car je n’avais pas les joueurs nécessaires. Ce que les gens ont vu pendant les deux premières années n’était pas l’attaque de Hue Jackson. »
« […] Avec le recul, cela aurait été dans notre meilleur intérêt que je continue à faire ce qui m’a offert ce boulot, c’est à dire gérer l’attaque avec plus de talent à bord. »
Évidemment, avec Aaron Rodgers, Barry Sanders et Randy Moss, Jackson avait tout prévu ! Malheureusement, aucun des trois n’a répondu à ses appels.
On rappellera que des coachs débutants comme Kyle Shanahan (pas plus tard que jeudi soir), Sean McDermott ou Matt Nagy réussissent à mettre en place une équipe et gagner des matchs sans réclamer des Hall of Famers. Faire progresser des joueurs déjà en place, c’est aussi censé être le rôle d’un bon coach.
Jackson est l’homme le plus positif du monde. Des tensions avec Todd Haley, que tout le monde a remarqué dès le premier épisode de Hard Knocks ?
« Je ne le percevais pas comme ça. Je pense que vous pouvez ne pas être d’accord avec les gens sans que ce soit de la discorde. C’est un mot fort pour moi. Il y a toujours des batailles en interne. C’est un mot fort. Je sais qu’il y avait des désaccords, et c’est normal. Qui n’a pas de désaccords ? Mais je pense que le terme discorde est un peu fort. »
Carson Wentz ? Oh que oui !
Et quitte à refaire l’histoire et mettre la faute sur les autres, Jackson aurait aussi refait la Draft de son équipe. En 2016 ?
« Oh mon dieu, oui. Est ce que j’aimais Carson Wentz ? Oh que oui. « Il a fait une chose qu’aucun autre quarterback n’a fait. Je lui ai donné trois minutes pour mémoriser le playbook et le mettre sur un tableau blanc. Il a tout mis en 2 minutes et 48 secondes. Je n’ai jamais vu un joueur faire ça dans toute ma carrière de coach. Mais le plan n’a jamais été de prendre un quarterback cette année là. Le plan était de descendre pour accumuler des choix. Si vous faites ça, il faut choisir les bons joueurs. »
La faute de Sashi Brown, donc.
Il aimait aussi Deshaun Watson et Patrick Mahomes, évidemment.
La bonne nouvelle, c’est que Jackson se dit impatient pour sa prochaine opportunité.