S’ils brillent chaque dimanche, leurs parcours pour atteindre le firmament que représente la NFL sont souvent inconnus du grand public. La rédaction de TDActu vous propose de les découvrir avec cette série consacrée aux acteurs du football américain.
Julio Jones
Né le 8 février 1989 à Foley, Alabama
1m91 pour 100 kilos
Receveur, Atlanta Falcons
Pour arriver en NFL certains joueurs ont une trajectoire fulgurante puis disparaissent. D’autres se révèlent sur le tard. De 9 à 29 ans, Julio Jones n’a cessé d’évoluer sur une courbe ascendante. Le succès, la célébrité, juste son quotidien depuis des années. Ce portrait vous emmène aujourd’hui à la rencontre de ce gladiateur des temps modernes.
He got game
Julio Jones est célèbre. Et respecté. Ses pairs viennent de le classer 4e du top 100 NFL cet été. Quoi de neuf ? C’est le cas depuis ses quinze ans. À 17 ans ESPN le classe recrue numéro 1 du pays alors qu’il lui reste encore un an de lycée à effectuer. Toutes les meilleurs universités du pays le courtisent et il confie au Atlanta Journal-Constitution que cela était parfois pesant :
« Le processus de recrutement était devenu pénible à la fin. Ils téléphonaient sans cesse et envoyaient des lettres tout le temps »
Et quand Jones ne pouvait répondre alors les recruteurs appelaient son entraineur au Foley High School. 100 fois par jour la semaine précédent les signatures de lettre d’engagement. Son annonce de rejoindre l’université d’Alabama est télévisée et son maillot floqué du numéro 8 rapidement en tête des ventes sur le campus de Tuscaloosa. Qu’il veuille sortir manger ou s’acheter une paire de chaussures, les gens viennent vers lui pour un autographe, une photo, un mot.
« Je fais ce que je peux. Parfois, je veux juste manger mais ils viennent à ma table constamment. Je l’ai accepté, j’essaye de rester positif » (ajc.com)
Il a alors 19 ans. Et devient le premier receveur, dans la riche histoire d’Alabama, a être titulaire pour un match d’ouverture de saison en étant freshman (1e année). Avec ses coéquipiers Mark Ingram (Saints) et Donta Hightower (Patriots), il bat Clemson et signe un touchdown.
Invincible
Positif, humble et travailleur. Le jeune Julio a cet exemple au plus près de lui : sa maman. Un garçon aux bonnes manières mais dur sur le terrain. Il n’est pas grand pour son âge quand il commence à jouer au football à neuf ans. Cependant il n’avait pas peur d’aller au contact :
« Je deviens dingue quand un gars me met à terre. Je crois que ça me vient de mes années comme running-back et puis, j’ai aussi jouer cornerback et safety alors, je n’ai pas peur de délivrer des chocs à mon tour » (al.com)
Il termine sa première année avec 924 yards et 4 touchdowns puis, se fait opérer du poignet, de l’épaule et d’une hernie. Aucune de ces blessures ayant nécessité une intervention à l’inter-saison ne lui a causé de rater un match. Pas un seul. Un tempérament dur au mal, tel Vince Papale (ex Eagles) interprété par Mark Wahlberg dans le film Invincible en 2006. Julio Jones est un combattant :
« Tous les recruteurs me disaient viens et tu seras titulaire. Les jeunes veulent tous entendre cela mais pas moi. Moi je veux gagner ma place » (si.com)
John Parker Wilson, alors quarterback titulaire avec Alabama, se souvient à quel point son arrivée sur le campus à changé l’équipe. Son talent bien sur, mais aussi son éthique de travail, comme il le rapporte à Robert Mays du site The Ringer :
« Il est la recrue numéro 1 du pays et il travaille plus dur que tous ! Du coup, même les joueurs senior ont été obligé de hausser leur niveau d’intensité »
Draft Day
Julio Jones termine son cursus de trois ans avec Alabama : 2653 yards, 17 touchdowns, un titre de champion universitaire et presque un diplôme (il retourne sur le campus 5 ans plus tard pour terminer le travail et l’obtenir). Au NFL Combine d’Indianapolis il fait sensation, comme toujours. Il domine les ateliers, confirmant ses qualités athlétiques et la sureté de ses mains.
La draft 2011 propose aux franchises NFL un choix de qualité : Cam Newton, JJ.Watt, Von Miller, Patrick Peterson, le tackle Tyron Smith ou un autre receveur très talentueux, AJ.Green. Julio Jones soupèse ses options en examinant les équipes ayant un choix du top 10. Pourtant l’intérêt le plus pressant vient d’un candidat qu’il ne soupçonne pas.
Les Falcons d’Atlanta possèdent le 27e choix seulement. Lorsqu’il rencontre ses dirigeants, Jones est dubitatif concernant sa possibilité d’être sélectionné aussi tard. Mais Thomas Dimitroff, leur manager, pense que Julio est un talent rare, un joueur pouvant transformer la destinée d’une équipe :
« Sa performance lors du Combine était une des meilleures jamais vu pour un receveur. Et plus tard nous avons appris qu’il l’a réalisé avec une fracture du cinquième métatarse ! » (atlantafalcons.com)
Le soir de la draft, Atlanta opère le plus grand bond en avant du siècle pour passer de la 27e place à la 6e via un échange avec Cleveland. Le prix est élevé en terme de compensation donné aux Browns mais ce choix s’avère payant dès le début.
L’enfer du dimanche
Il termine sa première saison NFL avec 959 yards et 8 touchdowns, aidant Atlanta a terminer la saison régulière avec un bilan de 10 victoires. La saison suivante ce sont 13 victoires qui découlent, entre-autres, de ses 1200 yards et 10 touchdowns. De 2014 à 2017, il signe quatre saisons à plus de 1400 yards en réception avec en point d’orgue un Super Bowl, perdu contre les Patriots après un comeback mémorable dans le dernier quart-temps.
Julio Jones, comme depuis toujours, est un des meilleurs joueurs sur le terrain n’importe quel dimanche.
Il fait la différence avec sa taille, sa vitesse et par son attitude de combattant :
« La passe ne m’est pas destinée et alors ? Dois-je m’arrêter de jouer pour autant ? C’est du football. Et puis qui n’aime pas délivrer un choc ? » (al.com)
Et dans une époque où certains joueurs, notamment au poste de receveur, ont parfois des comportements de diva, Julio Jones séduit entraineurs et coéquipiers autant par son talent que par son attitude. Le réputé Nick Saban, de l’université de Alabama, le décrit ainsi au site crimsonwhite :
« Il travaille dur, il court de très bons tracés, ses mains sont sures et il s’impose physiquement. En plus, il est un super coéquipier et il fait tout ce qu’il peut pour aider son équipe a gagner »
Gladiateur
Julio Jones. Julio était le prénom d’un ami de sa mère, décédé avant la naissance du joueur et c’est en hommage à cet ami qu’il est surnommé ainsi. Surnommé. Julio n’est pas son vrai prénom mais un surnom, la façon dont sa mère le nomme depuis qu’il est enfant. Son nom figurant sur son état civil : Quintorris Lopez Jones.
Les médecins lui ayant annoncé qu’elle attendait une fille, Queen songe à la nommer comme elle. Mais c’est un garçon qui nait le 8 février 1989 alors ce sera Quintorris.
« Moi j’aime bien Quintorris. Savez-vous ce que cela veut dire ? Gladiateur. Moi ça me va »