Les All-Stars Teams : New York Giants

Le "Helmet Catch" de David Tyree, le moment fort de la saison 2007.

Chaque mercredi, pendant l’intersaison, Touchdown Actu vous propose une immersion dans l’histoire de la Ligue, avec la sélection des 53 meilleurs joueurs de chaque équipe. Quelle franchise a attiré le plus de talents ? Qui seraient les titulaires de ces escouades d’envergure ? Focus cette semaine sur la franchise des Giants, créée à New York en 1925.

LE ROSTER
(* Hall of Famer)

QB : Charlie Conerly (1948-1961), Eli Manning (depuis 2004), Phil Simms (1979-1993), Y.A. Tittle * (1961-1964)
RB : Tiki Barber (1997-2006), Ward Cuff (1937-1945), Rodney Hampton (1990-1997), Joe Morris (1982-1988)
FB : Tuffy Leemans * (1936-1943)
WR : Odell Beckham Jr. (depuis 2014), Frank Gifford * (1952-1964), Joe Morrison (1959-1972), Kyle Rote (1951-1961), Amani Toomer (1996-2008)
TE : Mark Bavaro (1985-1990), Jeremy Shockey (2002-2007)
OT : Jumbo Elliott (1988-1995), Rosey Brown * (1953-1965), Steve Owen * (1926-1933)
G : David Diehl (2003-2013), William Roberts (1984-1994), Chris Snee (2004-2013)
C : Mel Hein * (1931-1945), Bart Oates (1985-1993), Shaun O’Hara (2004-2010), Ray Wietecha (1953-1962)

DE : Leonard Marshall (1983-1992), George Martin (1975-1988), Andy Robustelli * (1956-1964), Michael Strahan * (1993-2007), Justin Tuck (2005-2013), Osi Umenyiora (2003-2012)
DT : Rosey Grier (1955-1962), Keith Hamilton (1992-2003), Jim Katcavage (1956-1968), Arnie Weinmeinster * (1950-1954)
LB : Jessie Armstead (1993-2001), Carl Banks (1984-1992), Harry Carson * (1976-1988), Sam Huff * (1956-1963), Pepper Johnson (1986-1992), Brian Kelley (1973-1983), Lawrence Taylor * (1981-1993), Brad Van Pelt (1973-1983)
CB : Erich Barnes (1961-1964), Mark Haynes (1980-1985), Dick Lynch (1959-1966)
S : Spider Lockhart (1965-1975), Jimmy Patton (1955-1966), Emlen Tunnell * (1948-1958)

K : Pete Gogolak (1966-1974)
P : Dave Jennings (1974-1984)
LS/ST : Dave Meggett (1989-1994)

Bill Parcells, porté en triomphe par ses joueurs.

LE COACH
Bill Parcells

Avant de devenir le Hall of Famer qu’il est aujourd’hui, Bill Parcells n’a pas vécu que des jours tranquilles. Notamment du côté de New York. Revenu dans la Grosse Pomme, au début des années 80, comme assistant du head coach Ray Perkins, le spécialiste défensif est propulsé comme entraîneur principal dès 1983. A l’époque, sa situation est guère enviable. Les G-Men n’ont enregistré qu’une seule fiche positive sur les dix dernières années et l’intégration du prometteur quarterback Phil Simms a des allures de désastre. Ce dernier est rapidement pris en grippe par Parcells, et sera même tout près d’être vendu par la franchise. Le technicien se retrouve lui aussi sur un siège éjectable avec les difficultés affichées du backup en place, Scott Brunner. Pourtant, dès 1984, les choses commencent à se tasser. Au prix d’une remise en question sur son analyse du jeu, Phil Simms retrouve grâce aux yeux de son coach et reprend le poste de titulaire. Les Giants enchaînent du même coup deux exercices de suite à plus de 8 victoires, une première dans l’ère Super Bowl. Au-delà de son commandant offensif, Bill Parcells a toujours pu s’appuyer sur un élément nécessaire : son front seven. En spécialiste défensif, le natif du New Jersey a implanté dès son arrivée à New York un nouveau système 3-4. Un schéma à même de mettre en valeur les qualités de ses hommes forts, les deux linebackers Harry Carson et surtout Lawrence Taylor. Le flambeau défensif, Parcells le cède en 1985 à un certain Bill Belichick. Une alliance démoniaque qui va emmener les Giants en finale de conférence NFC la même année, puis au Super Bowl XXI en 1986. Derrière un Phil Simms quasi impeccable dans les airs (22/25, 268 yards, 3 TD) et MVP de la finale, les New-Yorkais décrochent le tout premier Super Bowl de leur histoire (39-20) face aux Broncos. Devenus trop irréguliers dans les mois qui suivent, les G-Men se refont la cerise dès 1988 et renouent avec la grande finale, lors de la 25e édition du Super Bowl, contre Buffalo. Dans une lutte plus intense et une guerre des tranchées, les Giants sont tout près de céder dans les dernières secondes, mais un field goal manqué de Scott Norwood leur offre un deuxième trophée Lombardi. La boucle est bouclée pour Bill Parcells, qui se retire des terrains après cette nouvelle consécration. Son bilan aura été de 77 victoires pour 49 défaites dans le Nord-Ouest des Etats-Unis. S’il n’est pas le head coach le plus victorieux dans l’histoire de la franchise, il aura été l’un des plus déterminés, capable de relancer un Phil Simms aux abonnés absents et de transformer une addition d’individualités en une défense féroce et sans pitié. Certains quarterbacks de légende s’en rappellent encore. Lawrence Taylor avait par exemple précipité la retraite de Joe Theismann à Washington sur un effroyable sack en 1985. Leonard Marshall avait lui terminé l’aventure de Joe Montana à San Francisco sur un douloureux fumble en finale NFC 1990.

LES TITULAIRES
(entre parenthèses, le nombre de matches joués)

LE POINT FORT
Une chose est sûre : il y en a pour tous les goûts au poste de quarterback. Si Eli Manning et Phil Simms ont été des parfaits gestionnaires capables d’aller chercher des bagues, Charlie Conerly et Y.A. Tittle ont été des mitrailleurs atypiques, vu le jeu de l’époque. Il était donc difficile de mettre moins de quatre quarterbacks au sein de cette escouade. Et que dire du front seven ? Derrière la légende Lawrence Taylor, les Giants ont su construire des défenses ô combien dissuasives. Le Crunch Bunch au début des années 80 (Carson-Kelley-Van Pelt),  le Big Blue Wrecking Crew (Martin-Marshall-Reasons-Banks) dans la foulée, sans oublier l’incroyable quatuor Strahan-Tuck-Umenyiora-Pierre-Paul, qui a mené New York à deux nouveaux Super Bowls. Difficile d’occulter enfin le niveau de jeu de durs à cuire comme le nose tackle Arnie Weinmeister et le run stopper Sam Huff.

Dernier match de Joe Montana avec San Francisco, sur ce sack de Leonard Marshall.

LE POINT FAIBLE
Si la plupart des postes semble bien comblée, on ne peut pas en dire autant de la position de cornerback, où la présence d’un numéro 1 d’envergure a souvent fait défaut. La ligne offensive est elle très fournie au poste de centre, mais sa profondeur laisse plus à désirer sur les extérieurs.

LA PERIODE DOREE
Des huit titres gagnés par les Giants dans leur histoire, le 7e est indéniablement l’un des plus inattendus. A l’automne 2007, les New York Giants font pourtant partie des nombreux outsiders de la conférence nationale. Mais depuis son arrivée dans la ligue, le quarterback Eli Manning ne rassure pas. Pire, le frère de Peyton est moqué par beaucoup pour son air hagard et ses interceptions grotesques. Pour sa quatrième saison professionnelle, le numéro 10 compose avec une pression grandissante. Non content d’avoir été le tout premier choix de draft de l’ère Tom Coughlin, en 2004, Manning fait face à la retraite anticipée de son coureur vedette, Tiki Barber, à la fin de la saison 2006. Les Giants commencent d’ailleurs avec une deux défaites lors de la campagne 2007. Le jeu au sol finit alors par se réveiller derrière un trio complémentaire, Brandon Jacobs – Ahmad Bradshaw – Derrick Ward. La défense élève également son niveau de jeu, boostée par les pass rushers Justin Tuck, Osi Umenyiora, Mathias Kiwanuka et l’icône Michael Strahan. Après six succès de suite, les New-Yorkais se relancent clairement et se qualifient pour leurs troisièmes playoffs de suite. Au premier tour, l’obstacle Tampa Bay a des allures de formalité, grâce au solide receveur Amani Toomer. La demi finale NFC s’annonce plus périlleuse, chez le numéro 1 de conférence et rival historique, Dallas. Âpre, la bataille le sera jusqu’en fin de match et une interception du cornerback R.W. McQuarters. Ce jeu décisif et les nombreuses pénalités adverses récompensent New York (17-21) et envoie la franchise en finale de conférence. Le théâtre de l’événement ? Le froid glacial de Green Bay. Encore outsiders contre la bande de Brett Favre, les Giants déjouent les pronostics avec une défense phénoménale. Le jeu au sol est bloqué à moins de 30 yards au total, et le cornerback Corey Webster intercepte le quarterback des Packers en prolongation. Quelques secondes plus tard, le kicker Lawrence Tynes, pourtant en manque de confiance, permet aux G-Men de retrouver le Super Bowl, au terme de la prolongation (20-23). Championne surprise de la NFC, la franchise est considérée comme de la chair à canon en vue de la grande finale. Il faut dire que face à eux se dressent les New England Patriots, machine à point toujours invaincu après 18 rencontres. Bousculés en début de rencontre, les Giants laissent passer l’orage et s’appuient sur un pass rush monstrueux pour rester dans le coup en début de dernier quart temps (3-7). Moment choisi par Eli Manning pour sortir de l’ombre et se connecter avec l’inconnu David Tyree dans la end-zone (10-7). Vexés, les Pats réagissent de suite avec un duo Tom Brady – Randy Moss en mode rouleau compresseur (10-14). Moins de deux minutes au chrono et un véritable océan à traverser pour atteindre l’en-but adverse … Une « formalité » pour le quarterback des Giants. Non sans une certaine réussite. Mis sous pression par Adalius Thomas, Manning réussit miraculeusement à sortir de la poche et envoie une chandelle vers Tyree. Au duel avec Rodney Harrison, le receveur capte de manière tout aussi délirante le cuir, en l’appuyant sur son casque. Les dieux du football sont avec les Giants, et l’interception manquée d’Asante Samuel le démontre. Pas plus de réussite pour Ellis Hobbs, dont le mauvais appui permet à Plaxico Burress d’être servi sur un plateau en terre promise. Victoire de New York, 17-14, pour mettre à mal la « Perfect Season » des Patriots et de l’ancien coach emblématique des Giants, Bill Belichick. Hasard du destin, les deux franchises se retrouvent quatre ans plus tard au même stade de la compétition. Encore une fois, le groupe de Tom Coughlin ne part pas favori et est de nouveau mené en fin de quatrième quart. Né sous une bonne étoile, Manning redevient le bourreau de Foxborough en adressant une merveille de ballon en bord de touche vers Mario Manningham. Le momentum est trouvé et enverra Ahmad Bradshaw dans la end-zone à une minute de la fin (21-17). Habituellement irrésistibles au Super Bowl, Tom Brady et Bill Belichick perdent leur 2e Super Bowl en 5 éditions. Les deux fois face à la même équipe. Loin d’avoir pu compter sur l’escouade la plus glamour de la ligue, Tom Coughlin a su créer une véritable synergie pour rendre tous les postes potentiellement dangereux. Cela n’aura pas empêché une certaine irrégularité, fatale au milieu des années 2010, à l’image du jeu au sol et du run stop. Ancien assistant de Bill Parcells, comme le fut le plus réputé Bill Belichick, Coughlin aura tout de même le mérite de terminer sa carrière de coach par deux Super Bowls, autant que son mentor.

LES CANDIDATS CREDIBLES
Bien qu’en transition, les Giants peuvent compter sur certaines valeurs sûres au sein de leur roster actuel. En attaque, le tight end Evan Engram a réalisé une belle saison rookie et s’annonce comme une future soupape de sécurité. Côté défense, le lineman défensif Damon Harrison n’a pas tardé à se mettre les fans dans la poche, de même que le safety Landon Collins. Le cornerback Janoris Jenkins n’est pas le plus régulier qui soit, mais a une carte à jouer, vu le roster all-star sur sa position.

PROCHAINE ALL-STARS TEAM
18 juillet : New York Jets.

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