Le match de la semaine
Wisconsin (6) – Penn State (7) : 31-38
Ils reviennent de loin. De très loin. A l’image de leur saison, les Penn State Nittany Lions ont fait preuve de caractère pour s’adjuger le titre de conférence Big Ten, contre Wisconsin. Les joueurs de James Franklin auront pourtant longtemps couru après le score.
Car Wisconsin est la première équipe à allumer la brèche, du côté d’Indianapolis. Sans surprise, les Badgers martèlent leur jeu « Power Football », incarné par le running back Corey Clement (164 yards, TD), dont les huit portés de balle amènent les siens en position Goal Line. Le fullback Austin Ramesh n’a plus qu’à finir le boulot, de nouveau en force (7-0).
Offensivement, Penn State se cherche encore et en paye le prix. Après avoir rapidement rendu le ballon sur punt, les joueurs de Pennsylvanie sont punis sur une course de 67 yards de Clement. Une échappée longue distance qui donne quatorze points d’avance à Wisconsin.
Il faut attendre la fin du premier quart pour voir les Nittany Lions bomber enfin le torse. Après une première course de 22 yards signé Saquon Barkley (83 yards, TD), le quarterback Trace McSorley (22/31, 384 yards, 4 TD) prend ses responsabilités et lance Mike Gesicki sur 33 yards pour le premier touchdown de PSU (14-7).
Les champions de la division Est sont enfin dans le coup, mais un grain de sable va de nouveau perturber la machine. Un snap trop haut qui met McSorley sur le reculoir, au point de commettre un fumble. Le linebacker Ryan Connelly profite de l’aubaine pour récupérer le cuir dans les 20 yards adverses et inscrire un touchdown en guise de punition (21-7).
Comme si ça ne suffisait pas, Penn State subit un turnover on downs dans la foulée, dans sa propre moitié de terrain, sur une passe incomplète vers Saeed Blacknall (155 yards, 2 TD). Il ne faudra que cinq jeux à Wisconsin pour transformer cela en quatrième touchdown, sur une course concluante de Dare Ogunbowale.
28-7 pour les Badgers qui provoquent un nouveau fumble de Trace McSorley, sur un sack de T.J. Watt. Fort heureusement pour Penn State, la défense évite le pire en bloquant les passes adverses et en obtenant le punt. Une séquence décisive aux allures de tournant du match.
24-0, balle au centre
Car Penn State remontre un visage plaisant sur le drive qui suit. Après avoir trouvé DaeSean Hamilton, par le biais des airs, Trace McSorley lance Saeed Blacknall, non loin des 40 adverses. Le receveur sent intelligemment l’arrivée du defensive back et l’efface sur un crochet pour filer tout droit vers l’en-but. 28-14, c’est le score à la pause.
En deuxième période, Wisconsin se retrouve à son tour avec la tête dans le sac. Malgré une première possession en leur faveur, les joueurs de Paul Chryst voient le kicker Andrew Endicott manquer son coup de pied de 48 yards. Sur le jeu suivant, Saeed Blacknall punit de nouveau un backfield défensif trop naïf sur la couverture et ramène son équipe à un touchdown d’écart (28-21).
Le doute s’installe chez des Badgers désormais largement bousculés. Préféré à Alex Hornibrook, Bart Houston (16/21, 174 yards) est d’ailleurs sacké par Brandon Bell et doit même sauver le fumble perdu face à la pression du linebacker. Peine perdu puisque Penn State égalise quelques secondes plus tard, sur une course plein centre de Saquon Barkley.
28-28, tout est à refaire dans cette partie. Et ce n’est pas le field goal inscrit cette fois par Endicott qui va semer le doute dans l’esprit des Lions. Trace McSorley est déchaîné à la passe, et régale ses receveurs, à l’image de DaeSean Hamilton, auteur de deux réceptions, pour 63 yards, sur une nouvelle série. Arrivé dans la zone rouge, le quarterback distille une petite passe latérale vers Barkley qui donne l’avantage à Penn State pour la première fois de la partie (31-35).
Désormais dos au mur, Wisconsin se met à craquer, avec un sack de Koa Farmer sur Bart Houston, pour un punt nécessaire des Badgers. Sur la récupération, le duo McSorley-Blacknall sévit de nouveau, avec une connexion de 11 yards, qui met le kicker Tyler Davis en bonne position pour le field goal.
Avec sept ponts de retard, et trois minutes à jouer, les Badgers tentent le tout pour le tout et atteignent la moitié de terrain adverse, sur des réceptions de Jazz Peavy et Dare Ogunbowale. Problème pour les champions de la division Ouest : la machine se grippe non loin de la zone rouge. Le jeu au sol, notamment, est systématiquement recalé, obligeant Wisconsin à tenter une quatrième et courte. Corey Clement est servi, tente de partir sur la droite … mais est finalement stoppé net ! Grant Haley et Penn State exultent au moment où les dernières secondes s’écoulent pour valider leur remontée fantastique.
Grâce à ce coup de force, le programme remporte son premier titre de conférence Big Ten depuis 2008. A l’époque, l’équipe de Joe Paterno avait disputé le Rose Bowl contre USC. C’est le même destin qui pourrait attendre les Nittany Lions millésime 2016. Pour Wisconsin, le bowl majeur devient en revanche hypothétique, avec la possible présence de Michigan dans les rencontres du Nouvel An …
Autres principaux résultats
Oklahoma (9) est toujours maître de la Big 12. Les Sooners de Bob Stoops ont remporté leur dixième titre de conférence en disposant, à domicile, d’Oklahoma State (10), 38 à 20. Les visiteurs n’ont rien pu faire pour stopper le running back Samaje Perine, auteur de 239 yards et d’un touchdown sur cette partie. Candidat peu probable pour les playoffs, Oklahoma aura quoiqu’il arrive son billet pour le Sugar Bowl, et y affrontera une équipe de la conférence SEC (Auburn ?).
Toujours dans la conférence Big 12, West Virginia (16) et Kansas State ont bien terminé leur saison 2016. Les premiers ont dominé Baylor, 24-21, et pourraient retrouver Louisville, lors du Russell Athletic Bowl. Fort d’une victoire convaincante, à TCU (30-6), les Wildcats auront sûrement affaire à un programme de la SEC, lors du Texas Bowl.
Pour les playoffs, les chamboulements s’annoncent quasi-nuls. Hormis Ohio State (2), probablement déjà qualifié, malgré son statut de non-champion de conférence Big Ten, Alabama (1) a un peu plus renforcé son statut d’épouvantail, en malmenant Florida (15), 54 à 16, en finale de conférence SEC. Les joueurs de Nick Saban ont annihilé le jeu au sol des Gators, avec un zéro pointé en termes de yards pour Jordan Scarlett et ses coéquipiers.
Pas de soucis non plus pour Washington (4), en finale Pac-12. Après une première mi-temps irrégulière, les Huskies ont accéléré et solidifié leur défense contre Colorado (8) pour provoquer un pick-6 de Taylor Rapp et empocher la victoire (41-10). Une marge qui devrait suffire pour accéder au top 4 national.
Dans l’ACC, Clemson (3) n’a pas toujours rassuré, mais s’impose contre Virginia Tech (23) en finale (42-35). Avec 373 yards et 5 touchdowns au total, Deshaun Watson a fait le show pour permettre à son équipe de garder son règne sur la conférence.
Qui sera le représentant du Group of Five au Cotton Bowl ? Pas Navy (19), les Midshipmen s’étant pris les pieds dans le tapis, en finale de conférence AAC, face à la grosse défense de Temple (34-10). Les Owls en profitent pour décrocher leur premier titre de conférence depuis 1967, et se frotteront sans doute à un programme de la SEC, lors du Birmingham Bowl. Comme prévu, sans bowl majeur, Navy se dirige de son côté vers le Armed Forces Bowl contre une équipe de Big 12.
Qui sera le représentant du Group of Five au Cotton Bowl ? A priori Western Michigan (17). Les Broncos sont restés invaincus tout au long de la saison, et ont mis la main sur le titre de conférence MAC, en ayant battu Ohio, 29 à 23. Le receveur Corey Davis a comme souvent joué un grand rôle, avec 144 yards et un touchdown au compteur.
Dans un match totalement débridé, Western Kentucky a conservé son titre de conférence USA, au nez et à la barbe de Lousiana Tech, 58-44. Avec 656 yards offensifs, les joueurs de Jeff Brohm (futur coach d’Anthony Mahoungou à Purdue ?) ont mené la vie dure à la défense des Bulldogs, le coureur Anthony Wales en tête (209 yards, 4 TD). Le Boca Raton Bowl pourrait tendre les bras aux Hilltoppers, pour y retrouver un programme de l’AAC.
En Moutain West, San Diego State a tremblé mais a finalement remporté la finale de conférence, contre Wyoming. Grâce au duo de coureurs Donnel Pumphrey – Rashaad Penny (227 yards, 3 touchdowns à eux deux), les Aztecs s’imposent 27 à 24 et défieront Houston, le 17 décembre prochain, à l’occasion du Las Vegas Bowl. De son côté, Wyoming sera l’adversaire de BYU, lors du Poinsettia Bowl.
Troy ne sera pas champion de la Sun Belt. Les Trojans se sont fait piéger sur le terrain de Georgia Southern (28-24) et laissent Arkansas State et Appalachian State se partager le titre de conférence.
Les actions de la semaine
Les receveurs sont à l’honneur cette semaine. Le premier d’entre eux : Dede Westbrook. Alerté par Baker Mayfield, le numéro 11 fait parler ses solides appuis et sa pointe de vitesse pour lancer les hostilités contre Oklahoma State.
Dans un autre style, John Ross III s’est aussi fait plaisir avec Washington. Malgré une passe latérale désespérée de Jake Browning, le talentueux receveur mouche Chidobe Awuzie sur un catch à une main qui l’envoie tout droit dans l’en-but adverse.
West Virginia, vous connaissez ? Le receveur Daikiel Shorts a fait le spectacle, avec une réception acrobatique en fond de end-zone pour un touchdown contre Baylor.
Retour dans l’Oklahoma, avec cette belle échappée du running back Joe Mixon sur une course en slalom. Comme Westbrook, le remplaçant de Samaje Perine fait payer les brèches laissées par les défenseurs des Cowboys.
Zoom sur : Reuben Foster
Compte tenu du niveau collectif de la défense d’Alabama, il est bien difficile de ressortir une individualité. Pourtant, Reuben Foster a parfaitement su prendre la suite de Reggie Ragland au sein du deuxième rideau défensif du Crimson Tide pour devenir la nouvelle tour de contrôle de Tuscaloosa.
Avec 83 plaquages, dont neuf et demi pour perte, Foster a exploité tout au long de la saison les failles que lui a laissées la ligne défensive. Nouvelle preuve de cet état de fait, avec les deux sacks qu’il a enregistrés ce week-end contre Florida, lors de l’énième récital défensif des champions en titre.
Middle linebacker de métier, qui doit encore s’aguerrir sur la couverture, Foster est une machine à plaquer qui devrait jouer des coudes dans une classe de linebackers homogène en vue de la prochaine draft. Le défenseur a déjà démontré sa capacité à répondre présent lors des grands rendez-vous : il a enregistré au moins 11 plaquages sur quatre des principales oppositions du Crimson Tide (Ole Miss, Texas A&M, LSU, Florida).
Aux côtés des Jonathan Allen, Tim Williams ou autres Minkah Fitzpatrick, le linebacker peut donc espérer décrocher un deuxième titre national consécutif, après celui acquis en 2015 contre Clemson.
A ne pas manquer en semaine 15
Non, la saison régulière n’est pas encore terminée. Un dernier match, et non des moindres, est encore au programme, avec la confrontation ultra-traditionnelle entre Army et Navy. Battus par Temple ce week-end, lors de la finale AAC, les Midshipmen tenteront de conserver leur suprématie dans ce duel, eux qui restent sur 14 succès de rang contre les Black Knights. Comme en 2014, le vainqueur ne pourra pas décrocher le « Commander-in-Chief’s Trophy », tournoi opposant les trois programmes militaires de première division, Air Force ayant gagné les deux premières rencontres et ayant déjà reconquis le graal.