Si j’étais un rookie – Devon Witherspoon (Seattle) : le nouveau légionnaire

Bienvenue en NFL jeune débutant ! Après avoir été des joueurs importants dans leurs universités, les rookies doivent à nouveau gagner leurs places chez les pros. Qui sont-ils et quels espoirs suscitent-ils ? Venez à la découverte de ces nouvelles pépites. Devon Witherspoon des Seahawks répond présent.

Devon Marquis Witherspoon

Né le 11 décembre 2000 à Pensacola, Floride
1m83 pour 84 kilos
Cornerback, Seattle Seahawks

Alors que Jalen Carter (Eagles) réalise un début de saison somptueux, certains fans des Seahawks regrettent que leur franchise ait préféré un autre joueur. Pourtant, Devon Witherspoon pourrait bien devenir une star.

Si j’étais un début en NFL : titulaire indiscutable

Après 9 matchs (8 joués par le rookie), Devon Witherspoon est déjà le 3e défenseur le plus utilisé par les Seahawks. Pourtant débutant en NFL, seuls le linebacker Bobby Wagner et le safety Quandre Diggs jouent davantage que lui dans la défense de Seattle.

Comme à l’université d’Illinois, il est partout sur le terrain. En NFL, il est très bon en couverture (12 passes défendues dont 1 interception) en autorisant une évaluation des quarterbacks de seulement 56,7 : un résultat qui classe Witherspoon 6e de tous les cornerbacks NFL !

La dimension physique de son jeu lui permet de défendre les coureurs mais également de mettre la pression aux quarterbacks. Cette polyvalence est un atout précieux pour son coordinateur, qui l’utilise de différentes manières suivant les forces et faiblesses des adversaires.

Contre les New York Giants en semaine 4, la tactique principale était de mettre le quarterback Daniel Jones sous pression. Devon Witherspoon est alors aligné 60 fois à l’intérieur du terrain et seulement 11 fois à l’extérieur. Ainsi, il feinte un adversaire s’attendant le voir couvrir le slot alors qu’il vient mettre la pression : 3 QB hits et 2 sacks dans ce match !

Si Devon Witherspoon était une personnalité : provocateur

Sur un terrain de football, Devon Witherspoon joue avec la bouche grande ouverte ! Un ancien coéquipier à l’université d’Illinois, Isaiah Williams, le confirme à 247 Sports :

Spoon est le numéro 1 des trash talker. Et vous pouvez classer le suivant 5e, pas avant, tant Devon est le plus bavard de tous !

Toujours prêt à chambrer et défier l’adversaire, cette mentalité est souvent l’apanage des joueurs à cette position. Aaron Henry, entraineur des arrières à Illinois, le confirme :

La plupart des bons cornerbacks parlent beaucoup, de Deion Sanders à Jalen Ramsey. Car il faut savoir se montrer confiant pour se relever d’un gros gain du receveur et rebondir dès le jeu suivant ! En plus, cette attitude rejaillit sur tous les coéquipiers et surtout les plus jeunes : cela booste tout le monde.

Plus que de l’arrogance, il est ici question de confiance en soi. Ce que le joueur explique à Seahawks.com :

J’ai beaucoup appris de Nate Hobbs (Raiders) et notamment qu’il faut avoir la mémoire courte à ce poste. Qu’il faut jouer avec swag et confiance en soi pour constamment penser qu’on est meilleur que le receveur !

Comme expliqué dans cette vidéo sur la chaine Twitch du site, le cornerback Christian Gonzalez n’a pas été un choix du top 10 en raison d’un caractère jugé trop timide. Un cornerback défiant ses adversaires en parole est souvent privilégié par les staffs NFL.

Si Devon Witherspoon était une qualité : engagement total

Un cornerback doit pouvoir suivre un receveur et l’empêcher d’attraper le ballon. Pour ce faire, il peut perturber physiquement le receveur sur les 5 premiers yards : son opposant ressent sa présence et doit lutter pour pouvoir démarrer son tracé. Devon Witherspoon est un adepte de cette tactique nommée Press.

Et parce qu’environ 40% des jeux en NFL sont des courses, il doit également savoir aider ses coéquipiers dans ce domaine. Là aussi, il apporte beaucoup de qualité en étant de ceux qui accélèrent juste avant de plaquer !

Bien entendu, ce jeu physique n’est pas sa seule qualité. Cela aurait été insuffisant pour être drafté dans le top 5 en 2023.

Devon Witherspoon a aussi défendu 14 passes dont 3 interceptions lors de sa dernière saison à Illinois. Pot de colle des receveurs, il possède une qualité primordiale pour ce poste. Celle de se retourner au bon moment pour avoir ses yeux sur le ballon qui arrive.

Si Devon Witherspoon était un défaut : trop agressif

Les arbitres NFL ont tendance a être plus pointilleux sur les contacts défensifs plutôt que signaler une faute offensive.

Devon Witherspoon l’a appris à ses dépends lors de ses débuts. Pénalisé d’une interférence de passe face à Detroit (2e match) puis face à Carolina (3e match). À chaque fois sur 3e tentative, redonnant ainsi quatre nouvelles tentatives à l’attaque adverse. Et les deux fois, l’adversaire a inscrit un touchdown sur cette série !

Le coordinateur défensif des Seahawks, Clint Hurtt, pense que le rookie doit faire attention à ne rien faire pouvant susciter un jet de mouchoir. Mais il explique à The Spokeman-Review qu’il est délicat d’enseigner cela :

Lui expliquer pourquoi les arbitres ont sifflé pour qu’il ne le refasse plus : oui. Mais vous ne voulez pas trop insister non plus, car sinon le joueur pourrait se montrer hésitant avant d’intervenir et c’est la pire des choses ! La ligne est fine entre les deux : il faut faire très attention avec ça.

Si son engagement physique peut provoquer des pénalités, il lui fait également rater des plaquages ! Désireux de produire un jeu d’impact, il se précipite pour intervenir le plus vite possible. Witherspoon se retrouve donc parfois mal positionné pour stopper son adversaire. Résultat :  25% de plaquages manqués en NFL !

Si j’étais un joueur NFL : Jaire Alexander (Packers)

Jaire Alexander est dans le top 5 des cornerbacks en NFL. Devon Witherspoon et lui partagent le même gabarit mais aussi cette tendance à chambrer !

Quinzième semaine NFL en 2022, après une couverture efficace sur Jaylen Waddle, Jaire Alexander mime la danse de célébration utilisée par le joueur de Miami (danse du pingouin). Le dimanche suivant, il se moque de Justin Jefferson après un duel remporté, en dansant le griddy devant lui.

Le rookie de Seattle semble partie pour avoir une aussi belle carrière que le joueur de Green Bay. Devon Witherspoon possède tous les atouts pour intégrer le top 5 des cornerbacks dans un futur proche.

Si j’étais un projet : faire renaître la Legion of Boom

Les staffs NFL sont sensibles à l’histoire et aux recettes qui ont fonctionnées par le passé. Les fans aussi.

Ceux de Seattle gardent le souvenir d’arrières défensifs faisant leurs fiertés. De 2012 à 2017, la ligne arrière des Seahawks était la plus intimidante de NFL : Richard Sherman, Kam Chancellor, Earl Thomas, Brandon Browner ou Byron Maxwell étaient la terreur des attaques adverses !

Pendant cette période, Seattle a connu six saisons avec un bilan positif, cinq qualifications en playoffs et surtout un Super Bowl remporté en 2013. Les fans s’en souviennent mais le staff aussi puisque Pete Carroll (entraineur) et John Schneider (manager) étaient déjà en poste durant cette période faste.

Après avoir drafté Coby Bryant et surtout Riq Woolen en 2022, le duo de responsables n’a donc pas hésité à investir le choix numéro 5 de la draft 2023 sur Devon Witherspoon. Avec en plus Quandre Diggs et le nouveau-venu Julian Love, la ligne arrière a fière allure ! Plus encore si Jamal Adams parvient à rester en bonne santé toute la saison.

Devon Witherspoon reflète la volonté de Seattle de retrouver un backfield défensif dominant : une deuxième Legion of Boom. Et pour cela, ils ont besoin d’un leader. Sa compétence sur le terrain ainsi que son attitude désignent Devon Witherspoon pour ce rôle du numéro 1 : celui qui tire tout le monde vers le haut.