Tom Brady (Buccaneers) : « Les commotions cérébrales font partie du football américain »

Pourquoi Tua Tagovailoa et d'autres veulent jouer à tout prix ? Il suffit de demander à leurs aînés.

Dans le débat sur la gestion des commotions cérébrales alimenté par la situation de Tua Tagovailoa ces dernières semaines, le point de vue des joueurs est parfois oublié.

Sont-ils toujours honnêtes lors des tests post-commotion ? Avec leurs coachs ?

À entendre Tom Brady, les dangers des commotions cérébrales ne frappent pas forcément les vétérans.

« Je pense que les commotions cérébrales font partie des sports de contact », a-t-il expliqué dans son podcast de la semaine. « Je regarde l’UFC et la boxe, les gens se sont souvent mettre KO. Donc vous savez, ça fait partie du jeu dans ces sports très physiques, qui ont tous leur lot de risques. Je pense que quand vous êtes un sportif qui choisit de faire ça, vous devez comprendre que ça fait partie du lot. Tout comme vous pouvez vous blesser sur d’autres parties du corps. »

La réponse de Brady aux commotions cérébrales ? Essayer, en creux, de vendre ses compléments alimentaires.

« Pour moi, quelques grammes de prévention ont toujours valu un kilo de traitement, et il faut faire de son mieux pour essayer d’être proactif avec votre santé, et vous assurer que quand vous êtes blessé, vous pouvez récupérer aussi vite que possible. Il faut mettre votre corps dans la meilleure position possible en lui donnant les meilleures nutriments possibles pour affronter les traumatismes qu’il va rencontrer. »

Aucune étude sérieuse n’a montré que l’alimentation pourrait prévenir les commotions cérébrales. Difficile pour un avocat ou un steak d’empêcher un defensive tackle de vous prendre par la taille et de vous balancer tête la première au sol.

Mais pour Brady, il s’agirait bien d’une blessure comme une autre.

« Les commotions, les genoux… Je dirais que la plupart des sportifs préfèreraient avoir une commotion cérébrale qu’une blessure au genou. Donc il va y avoir des blessures au genou, à la cheville, des commotions cérébrales, des blessures à l’épaule. Je pense qu’on se précipite pour faire des conclusions. Mais en même temps, c’est le sport. Il faut prendre le bon et le mauvais. Je pense que personne ne veut être blessé. Personne ne veut voir une commotion. Personne ne veut voir une entorse de la cheville ou une blessure au genou. Mais ça arrive. Je pense qu’il faut voir comment on les gère au mieux. Quelles sont les meilleures pratiques en terme de prévention ? Et si vous en avez une, comment vous guérissez au plus vite ? Je pense qu’on devrait aussi se concentrer là-dessus. »

Ça arrive. Il faut revenir le plus vite possible.

Voilà à peu près l’état d’esprit qui a probablement fait que Tua Tagovailoa était sur le terrain après la suspicion d’une commotion cérébrale.

Un peu de contexte : l’eau anti-commotion cérébrale

En 2011, Tom Brady faisait la promotion de NeuroSafe, une boisson créée par son coach personnel Alex Guerrero, qui clamait alors que le breuvage pouvait prévenir et guérir les commotions cérébrales.

« NeuroSafe me permet de savoir que si j’ai une commotion cérébrale, je peux guérir plus vite et plus complètement. Il n’y a aucune autre solution sur le marché aujourd’hui qui fait ce que fait NeuroSafe. C’est ce niveau de protection supplémentaire qui me met à l’aise quand je suis sur le terrain », expliquait-il alors sur le site de la marque.

Guerrero et son eau magique avaient été rattrapés dès 2012 par la Federal Trade Commission, qui avait conclu qu’aucune preuve scientifique ne prouvait l’efficacité du produit. NeuroSafe avait été retiré de la vente et les rares clients remboursés. Les montants écoulés étant très faibles, la FTC n’avait pas infligé de sanction à Guerrero en échange de la fin des campagnes marketing et des remboursements.

Selon Boston Magazine, en 2005, Guerrero avait aussi déjà été épinglé pour avoir tenté de vendre un produit dont il assurait qu’il pouvait soigner des cancers en phase terminale, le SIDA ou la maladie de Parkinson. Il lui est d’ailleurs désormais interdit de se faire appeler « Docteur. »

Tout ça n’a pas empêché Brady de monter une société avec Guerrero à partir de 2013.

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