L’énorme procès intenté par Saint-Louis à la NFL au sujet de la relocalisation des Rams aboutira (sauf accord à l’amiable) à un procès en bonne et due forme. Signe du destin, celui-ci devrait débuter pile au moment où Los Angeles se prépare à accueillir un Super Bowl dans son nouveau stade. D’ici là, le bras de fer est engagé entre les deux parties et St. Louis vient de remporter la 1e manche. Via Randy Karraker de 101 ESPN, un juge a décidé que les plaignants dans le litige auront accès aux informations financières personnelles du commissionnaire Roger Goodell et de 5 propriétaires (Jerry Jones – Cowboys, Stan Kroenke -Rams, Robert Kraft – Patriots, John Mara – Giants, Jerry Richardson – ex Panthers).
Le magistrat a conclu qu’il existe une preuve claire et convaincante permettant d’assurer que ces personnes ont agi de manière frauduleuse. En ce qui concerne les autres propriétaires, St. Louis a 10 jours pour présenter des preuves montrant qu’ils devraient être contraints de communiquer leurs informations financières également. Cette demande est pertinente pour la question des dommages-intérêts punitifs. Si un jury décide que la NFL et un ou plusieurs propriétaires ont agi d’une manière qui justifie l’octroi de dommages-intérêts supérieurs à l’argent effectivement perdu par les plaignants en raison du déménagement, la valeur financière du défendeur devient essentielle pour déterminer la sanction appropriée. En d’autres termes, le juge est convaincu qu’il existe suffisamment de preuves pour qu’un jury raisonnable puisse demander une condamnation donnant droit à des dommages-intérêts punitifs envers ces 6 personnes.
Cette décision, et les raisons qui la motivent, ne sont pas bonnes pour la NFL. Initialement, elle espérait faire rejeter l’affaire par le tribunal en arguant que sa politique de relocalisation est « volontaire ». Or les plaignants ont présenté un témoignage de Goodell sous serment contredisant clairement et directement cette position. Les avocats ont demandé au patron de la ligue si la politique de relocalisation est « obligatoire ». Goodell a répondu : « Maître, il est écrit ici qu’elle l’est ». Le genre de témoignage qui sape la crédibilité de toutes les affirmations de la NFL dans cette affaire.
Une partie des preuves comprend également un appel téléphonique de 2013 entre Kroenke, Goodell, Mara et le propriétaire des Steelers, Art Rooney Jr. (qui n’est pas tenu de remettre ses informations financières à ce stade). Au cours de la conversation, Kroenke a déclaré : « Je vais acheter deux parcelles de terrain et construire un stade à L.A. », précisant qu’il essayait de faire cela dans la plus grande discrétion. Ce à quoi Goodell a répliqué : »Nous respecterons votre confidentialité. » En public pourtant, et connaissant l’avancée de la situation, le message était différent.
« Stan [Kroenke] est un promoteur très prospère », a déclaré Goodell. « Il a investi des milliards de dollars dans des projets en cours à travers tout le pays en matière de développement immobilier. Je pense donc qu’au lieu de réagir de manière excessive, nous devrions nous assurer de faire ce qui est nécessaire pour continuer à soutenir l’équipe localement, comme les fans l’ont fait à Saint-Louis. Et s’assurer que nous faisons tout ce que nous pouvons pour que cette équipe ait du succès sur le marché de St. Louis. »
En outre, Jerry Jones a admis lors de sa déposition dans cette affaire qu’il avait incité Kroenke à déplacer les Rams. Un jour après le vote approuvant le déménagement, la franchise a signé un contrat avec Legends Hospitality (partiellement détenu par Jones) qui s’est chargé de commercialiser la vente des licences de siège personnel et des suites de luxe du futur stade Californien. Tout ce petit monde a donc maintenant rendez-vous devant une cour de justice pour démêler le vrai du faux.