La pression est constante lorsque vous êtes entraineur en chef en NFL. Plus pour certains que d’autres, et COVID-19 ou pas, la saison 2020 ne sera pas différente. Qu’ils soient en manque de performance ou qu’ils ne parviennent pas à faire progresser leurs protégés assez vite, quelques entraineurs vont très vite se retrouver sur la sellette. Les secondes chances ne sont pas garanties durer très longtemps.
Touchdown Actu dresse un état des lieux des techniciens les plus menacés à quelques jours du premier snap de la saison.
Doug Marrone, Jacksonville Jaguars
Et dire qu’en 2017, il était à deux doigts, ou une mi-temps, d’envoyer les floridiens au Super Bowl. Deux ans plus tard, il n’a pu enregistrer que 11 victoires sur 32 matchs joués, son pire bilan dans sa carrière d’entraineur. Et rien n’indique que cette saison se passera mieux. Au bord de l’implosion, le vestiaire s’est vidé de ses meilleures armes. Sa redoutable défense a été dilapidée aux quatre coins du pays en échange de tours de draft. Blake Bortles, et même son remplaçant d’origine, Nick Foles, sont partis. Pour son année rookie, Gardner Minshew s’est montré prometteur en début de saison, avant de connaitre un passage à vide ; l’attaque chutant à moins de 16 points par match sur la seconde partie de saison. Tom Coughlin a été remercié, Marrone sera vraisemblablement le prochain fusible à sauter.
Même si le niveau de ses joueurs est médiocre, il a sa part responsabilité dans les résultats, le niveau de jeu affiché mais surtout dans l’ambiance au sein du vestiaire. Maintenu à son poste à la surprise générale, il ne lui reste plus grand-chose pour se maintenir, et reste le favori pour perdre son emploi en cours de saison en fonction des résultats de Jacksonville.
Adam Gase, New York Jets
Malgré un bilan meilleur que prévu (7 victoires – 9 défaites), le retour d’Adam Gase aux commandes a de quoi laisser perplexe. 17,3 points inscrits par match en moyenne, des défaites contre les Dolphins puis les Bengals (alors sans victoire à ce moment-là) resteront ces principaux « faits d’armes » en 2019. Mais les dirigeants ont préféré lui donner une année supplémentaire pour rendre le jeu des Jets plus flamboyant. Doté d’un caractère particulier, il a éprouvé les plus grandes difficultés à s’entendre avec les joueurs vedettes de Miami. Même son de cloche à New York où il vit une relation conflictuelle avec Le’Veon Bell depuis la saison dernière.
Rétrospectivement, le développement de Ryan Tannehill avec les Titans ne reflète pas non plus son soi-disant talent de gourou auprès des quarterbacks ou cerveau offensif. Il pourra remercier Peyton Manning pour cela et leur collaboration fructueuse à Denver. À lui de prouver le contraire en tentant de façonner une version compétitive de Sam Darnold en 2020. À l’orée de sa troisième saison dans la ligue, le quarterback détient une partie de l’avenir de son entraineur entre les mains.
Bill O’Brien, Houston Texans
Un cas épineux. En général, les entraîneurs en chef se retrouvent sur la sellette parce qu’ils n’ont pas gagné assez de matchs. Ce n’est pas le problème de Bill O’Brien, qui a mené les Texans à quatre titres de division au cours des cinq dernières années. Mieux encore, il n’a connu qu’un exercice négatif depuis son arrivée dans le Texas en 2014. Pourtant, il ne parvient pas à faire franchir à Houston ce pallier pour devenir un prétendant sérieux et crédible. Peut-être que sa double casquette d’entraineur en chef – manager général est trop grande pour lui ? Car c’est en grande partie à cause de sa mauvaise gestion des actifs que son nom se retrouve sur cette liste. Il a eu les armes, mais quelques mouvements audacieux ont de quoi laisser perplexe. Il a laissé filer Jadeveon Clowney (DE) pour beaucoup moins que sa valeur. Il a renoncé à deux premières tours, un deuxième tour et deux joueurs pour Kenny Stills (WR), Laremy Tunsil (LT) et deux choix de draft tardifs. Cette intersaison, il a fait du tackle gauche le joueur de ligne offensive le mieux payé de la ligue sur une base de salaire annuel (22 millions de dollars). Cerise sur le gâteau, il a monté un échange incompréhensible où il a perdu son receveur vedette DeAndre Hopkins pour le running back à la santé instable David Johnson.
Bien que le Bill O’Brien/entraîneur en chef ait de solides antécédents, il semble que la franchise ne soit plus convaincue par le Bill O’Brien/manager général, selon Jeff Darlington d’ESPN. « BoB » veut changer la culture en imposant ses choix mais aura-t-il le temps pour le faire ? Les résultats de façade ne vont pas éternellement lui sauver la peau. Si Houston venait à faire un pas en arrière cette année, les Texans devraient au moins le remplacer en tant que manager général.
Dan Quinn, Atlanta Falcons
L’un des sièges les plus brulants assurément. Malgré un début cauchemardesque l’an dernier, avec une seule victoire en 8 matchs, Dan Quinn a pu tout de même terminer la saison. Et à la surprise générale, il a été conforté dans ses fonctions pour une année supplémentaire. Mais ce sera très certainement sa dernière chance. Des résultats solides en fin saison 2018 et 2019 n’ont pas empêché Atlanta de finir avec un bilan similaire de 7 victoires – 9 défaites.
Il semble que l’équipe n’ait jamais complètement récupéré du Super Bowl perdu et qu’elle ait besoin de repartir sur de nouvelles bases. Quinn l’a compris et a remanié une large majorité de son staff. Il s’est d‘ailleurs auto-supprimé le rôle de coordinateur défensif pour se concentrer exclusivement sur son rôle de numéro 1. Une qualification en playoffs sera l’objectif minimum à atteindre pour espérer poursuivre son bail en Georgie.
Matt Patricia, Detroit Lions
Peut-être l’auriez-vous oublié mais les Lions ont commencé la saison 2019 avec 2 victoires et 1 nul en 3 matchs. Sans un relâchement coupable dans le dernier quart-temps de la rencontre inaugurale, le bilan aurait pu être parfait. Cela a été la seule bonne période de l’équipe. Ils ont ensuite perdu 12 de leurs 13 derniers matchs, et reste sur 9 revers de rang, série toujours en cours. Des blessures, dont celle préjudiciable de Matt Stafford, et des mauvaises décisions ont conduit à cet enchainement négatif. Mais Matt Patricia a aussi sa part de responsabilité. Surtout au niveau de l’ambiance dans le vestiaire. La couche de glace sous ses pieds devient de plus en plus mince avec seulement 9 victoires en deux saisons dans le Michigan.
Pour un disciple de Bill Belichick, réputé cerveau défensif, il est déconcertant de voir son escouade se classer 31e défense générale et dernière contre la passe. En 2020, son équipe devra montrer de sérieux progrès sur le terrain. Le potentiel est présent, Detroit a les moyens de faire mieux. Le barbu doit maintenant enclencher la seconde et montrer qu’il peut obtenir de meilleurs résultats. Faute de quoi, il se verra montrer le chemin de la sortie, d’autant plus que Detroit n’a jamais été très patient ses dernières années avec son encadrement sportif. Son prédécesseur, Jim Caldwell, en avait fait les frais, limogé après un bilan de 9 victoires – 7 défaites, jugé pas assez bon selon le manager général Bob Quinn.