La présentation équipe par équipe de la saison 2020 continue ! Au programme aujourd’hui : les Atlanta Falcons. Vous pouvez trouver toutes les fiches déjà publiées en cliquant sur ce lien.
Un étourdissant retournement de situation. Fin octobre 2019, Dan Quinn pense bien vivre ses dernières heures en tant que head coach des Atlanta Falcons. Après un revers sans appel, à domicile, face à son ancienne équipe de Seattle, le technicien voit ses hommes pointer à une victoire et sept défaites. Pourtant, lors de la semaine de repos, le propriétaire Arthur Blank lui maintient sa confiance. Bien lui en prend, car le visage des Géorgiens ne sera plus le même.
Il faut dire que Quinn a su se remettre en question, abandonnant sa casquette de coordinateur défensif et confiant les rênes de cette escouade à son ancien coach des receveurs, Raheem Morris. La transformation est instantanée, avec des performances marquantes à New Orleans et Carolina pour se relancer. Atlanta n’a plus grand chose à espérer d’un point de vue comptable mais se bat pour son coach. Au point de créer la sensation chez une vieille connaissance, Kyle Shanahan, à San Francisco, lors d’une victoire à l’ultime seconde. Mais que valent concrètement ces Faucons, marqués par le départ de Shanahan en 2017, terrassés par les blessures en 2018, trop souvent à réaction, comme en 2016 ou l’an passé. Dan Quinn peut-il enfin apporter de la sérénité et de la régularité pour sa sixième année à Flowery Branch ? Eléments de réponse…
La saison dernière : 7 victoires – 9 défaites.
Mouvements à l’intersaison
Comme souvent, pour appuyer son head coach, le General Manager Thomas Dimitroff n’a pas lésiné avec des moyens pourtant assez limités. Et comme souvent, l’attaque en profite à plein régime. Le gros coup de l’intersaison, c’est la signature de l’ancienne star des Rams, Todd Gurley, lequel espère se relancer dans l’état qui l’a vu grandir. L’autre priorité était de trouver un remplaçant décent à Austin Hooper, tight end débauché à prix d’or par les Cleveland Browns. Là encore, c’est un profil revanchard qui atterrit dans le Sud-Est des Etats-Unis. Ancien premier tour de draft, Hayden Hurst n’était plus qu’une doublure à Baltimore et comptera sur un système plus aérien pour mettre en valeur les qualités qui l’avaient révélé à South Carolina. Sur la ligne, peu de retouches, si ce n’est la draft du lineman intérieur Matt Hennessy. Annoncé en guard dans un premier temps, le prospect de Temple entend prendre la suite d’un Alex Mack sur la pente descendante et en fin de contrat l’année prochaine.
Oui, l’attaque a encore été dorlotée, mais le principal chantier reste avant tout la défense. Dimitroff et Quinn en ont bien conscience et ont mis la main sur l’ancien protégé du head coach à Florida, un certain Dante Fowler. Les anciens premiers tours de draft ont d’ailleurs la cote, avec les paris Charles Harris, total bust à Miami, Deone Bucannon, en perte de vitesse depuis l’arrivée de Steve Wilks à Arizona, et Darqueze Dennard, depuis repositionné nickelback, un poste qu’il devrait occuper à Atlanta. Les besoins étaient importants sur l’intérieur de la ligne défensive. Pour épauler l’excellent Grady Jarrett, Tyeler Davison, précieux sur le run stop, a été prolongé. Marlon Davidson, ancien pass rusher en chef d’Auburn et leader de vestiaire, a été drafté. La franchise apporte des pièces intéressantes dans un groupe trop souvent sur courant alternatif.
On notera enfin les changements au poste de punter. A contrecoeur, il a fallu se séparer de Matt Bosher, victime de blessures à répétition à l’aine. Le rookie Sterling Hofrichter arrive avec une certaine pression, mais il a été globalement costaud dans l’état de New York.
Arrivées notables : Todd Gurley (RB), Laquon Treadwell (WR), Hayden Hurst (TE), Justin McCray (G), Dante Fowler (DE), Charles Harris (DE), Deone Bucannon (LB), Darqueze Dennard (CB).
Re-signatures : John Wetzel (OT), Steven Means (DE), Tyeler Davison (DT), Blidi Wreh-Wilson (CB), Sharrod Neasman (S), J.J. Wilcox (S), Younghoe Koo (K).
Draft : A.J. Terrell (CB), Marlon Davidson (DT), Matt Hennessy (OL), Mykal Walker (LB), Jaylinn Hawkins (S), Sterling Hofrichter (P).
Pertes notables : Devonta Freeman (RB), Justin Hardy (WR), Austin Hooper (TE), Vic Beasley (DE), Adrian Clayborn (DE), Jack Crawford (DT), De’Vondre Campbell (LB), Desmond Trufant (CB), Matt Bosher (P).
Le(s) point(s) fort(s)
Une chose est sûre : il est rare de s’ennuyer devant un match d’Atlanta. En grande partie en raison de la force de frappe offensive de la franchise. En grande partie aussi grâce aux prestations d’un Matt Ryan (66,2% de passes complétées, 4466 yards, 26 TDs, 14 int) solide depuis sa draft de 2008. MVP de la ligue en 2016, le quarterback flirte régulièrement avec les 4 500 yards par saison et sera encore le chef d’orchestre majeur de l’équipe. Certains mettront en avant les cibles de renom avec lesquels il a composé, mais il faut se rappeler qu’il a rarement profité d’un jeu au sol décent ou d’une ligne offensive de qualité au cours des années 2010. Le casting aérien reste en tout cas XXL avec l’un des tous meilleurs à son poste, Julio Jones, et le prometteur Calvin Ridley, auteur d’au moins 800 yards, et surtout de 17 touchdowns cumulés, lors de ses deux premiers exercices. Le receveur slot Russell Gage a démontré une certaine valeur en fin de campagne, au point de pousser l’inconstant Justin Hardy vers la sortie. Sur le poste de tight end, si Hayden Hurst est attendu au tournant, le jeune Jaeden Graham avait aussi été une belle surprise de la fin d’année 2019. Les backfields défensifs sont donc prévenus.
En défense, peu de postes donnent globalement satisfaction. Peut-être exception faite des safeties. Une donnée trop souvent conditionnée à l’état de forme de Keanu Neal, mais avec deux free safeties de la trempe de Ricardo Allen et de Damontae Kazee, les Géorgiens ont de la ressource sur la couverture plein centre. Devant eux, difficile de ne pas citer Deion Jones (110 plaquages, 1 int), l’un des linebackers les plus polyvalents et qui fait désormais figure de cadre en interne.
Le(s) point(s) faible(s)
On l’a dit : Matt Ryan a rarement été gâté avec ses lignes offensives. Pour preuve, il a été sacké à 48 reprises en 2019, son pire ratio en carrière. Un comble quand on sait que la franchise a investi deux premiers tours de draft sur des linemen offensifs l’année passée. Si Jake Matthews est indéboulonnable, Alex Mack accuse le poids des années, Jamon Brown et James Carpenter n’ont guère bluffé sur le poste de guard gauche et les deux rookies Chris Lindstrom et Kaleb McGary ont parfois semblé perdus. Dirk Koetter et le coach de ligne offensive, Chris Morgan, doivent donc vite remédier au problème pour rendre de nouveau cette attaque inarrêtable.
Les lignes sont un problème global depuis bien trop d’années. Les arrivées de Dante Fowler (11,5 sacks) et de Marlon Davidson ne sont pas le fruit du hasard au vu du pass rush défaillant constaté ces dernières saisons. Rien qu’en 2019, la franchise s’est contenté de 28 sacks … dont 11 sur les deux seuls matchs gagnés chez les Saints et les Panthers. Une irrégularité qui a valu à Takk McKinley de ne pas être prolongé automatiquement d’une année et de se retrouver agent libre l’année prochaine. La nomination de Raheem Morris en coordinateur semble avoir apporté plus d’agressivité et elle ne sera pas de trop pour enfin faire de la ligne défensive locale un facteur déterminant.
Facteur(s) X
Quid de l’après-Matt Bryant ? La fin de carrière était inévitable pour l’un des kickers les plus clutchs de l’histoire de la franchise, et désormais les fans sont dans l’expectative, avec l’ancien Charger Younghoe Koo. Terriblement décevant en Californie, celui qui a été formé dans la région, à Georgia Southern, a rendu une copie honnête fin 2019 (23/26), mais avec une pression relative. Sa façon de gérer les moments chauds sera déterminante dans l’optique d’une saison réussie.
Retour en défense, et sur le cas Keanu Neal. Pointé du doigt pour son incapacité à rester en forme et son interception ratée de manière grotesque à Philadelphie en 2017, le safety n’en demeure pas moins la vraie boussole d’une équipe en manque de personnalité forte et qui n’a jamais manqué les playoffs lorsqu’il a réalisé une saison pleine. La consigne est simple : le mettre dans du formol d’ici la première semaine de saison régulière.
Enfin, le groupe de cornerbacks n’est-il pas trop frêle ? Car avec le départ de Desmond Trufant vers Detroit, ce sont deux très jeunes joueurs, Isaiah Oliver et Kendall Sheffield, qui sont pressentis pour prendre les commandes, en attendant le développement du dernier premier tour de draft, A.J. Terrell. Une donnée pas vraiment négligeable au moment de croiser des spécialistes offensifs et avides de big plays aériens, comme Sean Payton, Bruce Arians et Joe Brady, rien que dans la division.
Le joueur à suivre : Todd Gurley
Qu’a encore Todd Gurley dans les chaussettes ? On est en droit de se le demander car, depuis 2018, et le Super Bowl perdu par les Rams contre New England (à Atlanta …), le running back superstar est en proie au doute sur son physique. Des incertitudes ouvertement exprimées de la part de son ancien coaching staff mais qui ne l’ont pas empêché de décrocher 857 yards et 12 touchdowns l’année passée, avec une charge moins importante et derrière l’une des lignes les moins performantes en termes de run block. Revenu aux sources, pour une seule saison (contractuelle), il ne sera plus la star incontestée de son attaque et devra rassurer les plus sceptiques à son sujet, tout en soulageant une formation qui avait bien besoin d’aide dans ce secteur. Un pari gagnant-gagnant ?
Calendrier
Seahawks, @ Cowboys, Bears, @ Packers, Panthers, @ Vikings, Lions, @ Panthers, Broncos, @ Saints, Raiders, Saints, @ Chargers, Buccaneers, @ Chiefs, @ Buccaneers.
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En résumé
Faut-il attendre monts et merveilles de ces Falcons ? Capable d’alterner le meilleur et le pire lors de la seule saison passée, le groupe géorgien doit démontrer qu’il en a tiré les leçons et qu’il est prêt à être plus opportuniste et intense quand le besoin s’en fait sentir, dans le sillage d’un head coach qui n’aura sans doute pas d’innombrables sursis.
Les retouches apportées pendant l’intersaison sont de qualité, mais l’alchimie et la gestion de l’inexpérience sur certains postes seront forcément des clés fondamentales dans la quête d’une rédemption. Certes, le niveau de la division est ce qu’il est. Il pourrait jouer contre un regain rapide de forme, mais avec un tel effectif, Atlanta se doit de prétendre a minima à une place en playoffs.