[Histoire] Dallas Cowboys, à la recherche de la 6ème étoile

Dallas patiente depuis la saison 1995 pour retrouver son statut d'équipe dominante.

Pour vous faire patienter jusq­u’à la prochaine saison, TDActu vous propose de (re)découvrir l’histoire de chaque franchise sous toutes les coutures. Du logo aux couleurs, en passant par les maillots et l’origine du surnom, tout a été décortiqué.

Direction le Texas pour nous plonger dans l’histoire des Dallas Cowboys.

Quelques chiffres

61 saisons entre 1960 et 2020.
NFL, conférence Ouest (1960) – NFL, conférence Est (1961-1966) – NFL, conférence Est, division Capitol (1967-1969) – NFL, conférence NFC, division Est (depuis 1970).
Record : 520 victoires – 388 défaites – 6 nuls.
Playoffs :  33 apparitions, 35 victoires – 28 défaites.
Super Bowl : 5 victoires (1971, 1977, 1992, 1993, 1995) en 8 participations (1970,1971,1975, 1977, 1978, 1992, 1993, 1995).
Titres de division : 23 (1967, 1968, 1969, 1970, 1971, 1973, 1976, 1977, 1978, 1979, 1981, 1985, 1992, 1993, 1994, 1995, 1996, 1998, 2007, 2009, 2014, 2016, 2018).
Leader à la passe : Tony Romo (156 matchs, 2829/4335, 34 183 yards, 248 touchdowns, 117 interceptions).
Leader à la course : Emmitt Smith (201 matchs, 4052 courses, 17 162 yards, 153 touchdowns).
Leader à la réception : Jason Witten (255 matchs, 1215 réceptions, 12 977 yards, 72 touchdowns).

Un peu d’histoire

Avant la création des Cowboys, il n’y avait aucune équipe située dans une localité au Sud de Washington D.C. Lamar Hunt, un homme d’affaires connu pour ses efforts de promotion du sport dans le pays, a tenté à plusieurs reprises d’obtenir une franchise NFL dans le Texas. Face aux réponses négatives, il a formé en 1959 une nouvelle ligue de football avec plusieurs propriétaires (AFL) et lancé son équipe à Dallas, connue sous le nom de Texans (devenue plus tard les Kansas City Chiefs). Pour ne pas céder le Sud à sa concurrente, la NFL a rapidement approuvé la candidature de Clint Murchison Jr., un magnat du pétrole, qui avait déjà tenté d’acquérir une équipe. Il devait avant tout convaincre l’ensemble des autres propriétaires de le laisser rejoindre la ligue. Le problème se nommait alors George Preston Marshall, patron des Redskins, et les deux hommes ne s’appréciaient guère. Une querelle qui remontait à 1958 lorsque Murchison était sur le point de racheter l’équipe de Washington, avant que Marshall ne demande un changement de conditions au dernier moment. Furieux, Murchison annula l’accord, ce qui a jeté un froid entre les deux hommes.

Au moment de conclure l’arrivée de Dallas, le propriétaire des Redskins, s’est rappelé aux bons souvenirs en s’opposant ouvertement à cette décision. Bien que située dans la capitale du pays, sa franchise jouissait d’un monopole en tant que seule équipe de la ligue à représenter le « Sud » américain depuis plusieurs décennies, et il comptait bien le rester. Cette résistance n’a pas étonné Murchison. Pour arriver à ses fins, il a élaboré un plan pour le pousser à changer d’avis. Par coïncidence, à cette époque, Marshall s’est brouillé avec Barnee Breeskin, le leader du marching band de l’équipe et détenteur des droits de la fight song officielle « Hail to the Redskins ». Conscient des problèmes, Breeskin a contacté l’avocat de Murchison pour lui vendre les droits de la chanson avant le vote d’expansion en 1959 contre 2500$. Le patron potentiel texan a fait pression sur son homologue de la capitale fédérale afin qu’il cède. Il lui a tout d’abord interdit de joueur la chanson lors des rencontres des Redskins, mais était prêt à la lui céder au cas où il voterait en faveur de l’arrivée de son équipe. Ayant besoin de cette chanson, Marshall a finalement cédé et permis à Dallas d’obtenir sa franchise NFL le 28 janvier 1960, devenant ainsi la toute première équipe d’expansion de la NFL. Cette confrontation précoce a contribué à déclencher l’une des rivalités les plus vives de la ligue qui se poursuit encore aujourd’hui. Les investisseurs fondateurs des Dallas Cowboys étaient Clint Murchison, Jr. (45 %), John D. Murchison (45 %), ainsi que des actionnaires minoritaires, le directeur Toddie Lee et le secrétaire Bedford Wynne à hauteur de 5 %, et William R. Hawn (5 %). Les nouveaux propriétaires ont ensuite engagé Tex Schramm comme manager général, Gil Brandt au poste de directeur du personnel et Tom Landry comme entraîneur principal. Tex Schramm s’est chargé de baptiser l’équipe. D’abord connue sous le nom de Steers, puis Rangers, il a finalement jeté son dévolu sur Cowboys le 19 mars suivant.

Le trio Schramm/Brandt/Landry allait connaitre un succès sans précédent dans le monde du football professionnel, mais les « années de gloire » n’ont pas été faciles à atteindre. Pour sa première saison, les Cowboys ont été placés en conférence Ouest, mais devaient joueur en tant qu’équipe « Swing », affrontant ainsi toutes les autres équipes une fois. Le 24 septembre, ils se sont inclinés à domicile dans le célèbre Cotton Bowl en fin de match contre les Steelers (35-24). La première d’une longue série. Cette année-là, ils se sont contentés d’un seul nul face aux Giants lors de l’avant-dernière semaine. Le premier succès est arrivé en ouverture de la saison 1961 face à ces mêmes Steelers 27 à 24. Dallas n’a pas connu la rentabilité avant sa sixième saison (7-7 en 1965). En parallèle, ils se sont progressivement construits un effectif digne de ce nom. Don Meredith (QB) a été acquis en 1960, Don Perkins (RB), Chuck Howley (LB) et Bob Lilly (DT) l’année suivante, Lee Roy Jordan (LB) en 1963, Mel Renfro (CB) en 1964, et Bob Hayes (WR) et Dan Reeves (RB) en 1965.

Cowboys-Rams 1960 (Photo : Dallas Cowboys).

La roue a tourné en 1966. Après avoir dominé la conférence Est (10-3-1), ils ont chuté pour leur toute première rencontre de playoffs face aux Packers (34-27), buttant contre la end zone adverse à 28 secondes de la fin. Un succès qui a permis à Green Bay de disputer et de remporter le premier Super Bowl face à Kansas City. Malgré la déception, Dallas a entamé une période record avec huit participations consécutives en playoffs. Le début d’une période vaste avec 20 saisons positives consécutives, dont 18 qualifications en playoffs, 12 titres de division, 5 participations au Super Bowl avec deux victoires à la clé. Tout en terminant au pire à la seconde place de leur division. Cette même année, les Cowboys ont adopté la pratique d’accueillir des matchs à Thanksgiving, ce qui a considérablement augmenté l’exposition nationale de l’équipe. La rumeur veut qu’ils aient cherché à obtenir la garantie qu’ils organiseraient régulièrement des matchs ce jour-là comme condition préalable à leur toute première rencontre, pas certain de l’engouement du public. Dallas avait en effet décidé d’organiser ces matchs de son propre chef, car il n’y avait rien d’autre à faire ou à regarder. À l’exception de 1975 et 1977, ils ont toujours reçu un match chaque jour de Thanksgiving depuis lors.

L’année suivante, ils se sont offerts leur première victoire en playoffs en dominant les Browns 52-14, avant de tomber une nouvelle fois contre les Packers en finale NFL. Encore un revers en fin de match (21-17) sur un quarterback sneak de Bart Starr. Connue comme le « Ice Bowl », ce match de football s’est joué sous les températures les plus froides de l’histoire, avec un thermomètre descendant à -25°C, parfois jusqu’à -40°C ressentis à cause du vent. Des défaites similaires en Divisional Round (1968-1969) face aux Browns ont été suivies d’un échec contre les Colts de Baltimore lors du Super Bowl V en 1970. Dans un match moche marqué par les pertes de balle, les Cowboys étaient pourtant devants au tableau d’affichage au milieu du dernier quart-temps (13-6). Cependant, les deux interceptions subies par Craig Morton ont permis aux Colts de marquer dix points, dont le field goal victorieux de Jim O’Brien à 5 secondes de la fin, pour s’offrir la victoire 16-13 dans un match mieux appelé le « Blunder Bowl ». Malgré la défaite, Chuck Howley (LB) a été nommé MVP du match, la première et seule fois que le trophée a été décerné à un joueur de l’équipe perdante. Les échecs répétés dans la quête du trophée Lombardi ont valu à Dallas le surnom de « champion de l’année prochaine ». Ils étaient considérés comme « une bonne équipe qui ne pouvait pas gagner les grands matchs ». Peter Gent, receveur dans le Texas de 1964 à 1968, a ensuite écrit un livre intitulé « North Dallas Forty », basé sur son expérience avec l’équipe. Un livre qui a ensuite été adapté en film éponyme en 1979. Il dépeignait de nombreux joueurs comme des fêtards drogués et insensibles aux besoins de l’équipe, puis jetés sur le côté lorsqu’ils étaient trop blessés pour continuer à jouer de manière productive.

Sur le terrain, Meredith et Perkins ont pris leur retraite en 1969 et de nouveaux joueurs ont rejoint l’organisation, comme Cliff Harris (S), Rayfield Wright (OT), Mike Ditka (TE), Herb Adderley (CB) et Roger Staubach (QB). En 1971, ils ont définitivement dissipé les doutes concernant leur potentiel en décrochant leur premier titre contre Miami. Mais ils ont dû s’arracher pour cela. En coulisse, la franchise a déménagé au Texas Stadium, dans la banlieue de Dallas lors de la 6ème semaine de compétition. Malgré la victoire 44-21 contre les Patriots en guise d’inauguartion, Dallas n’était qu’à 4 victoires-3 défaites à la mi-saison. Landry a nommé Staubach titulaire pour la deuxième moitié de saison afin de relancer la machine. Les Cowboys n’ont plus perdu un match cette saison-là. Minnesota et San Francisco écartés en playoffs, ils étaient de retour au Super Bowl, où ils n’ont fait qu’une bouchée des Dolphins (24-3) avec un Roger Staubach MVP (12/19, 119 yards, 2 touchdowns), mais surtout un gros jeu au sol (252 yards, record à l’époque) et une féroce défense.

Tom Landry et son quarterback Roger Staubach (Photo : American Football Now).

Les Cowboys commençaient à gagner en popularité dans tout le pays. Sous la direction de Tom Landry, la « Doomsday Defense » s’est imposée comme une force puissante et dominante en NFL, et l’attaque était également passionnante à regarder. Ils se sont également établis comme la franchise la plus innovante en dehors du terrain. Elle a été la première à utiliser des ordinateurs pour ses recruteurs, et à diffuser ses matchs en espagnol. L’organisation se vantait également de ses pom-pom girls légèrement vêtues, à la fois symboles sexuels et cibles du mépris féministes. En manager général le plus puissant de la NFL, Tex Schramm a poussé la ligue à adopter des changements tels que le déplacement des poteaux vers l’arrière de la zone d’en-but et, après la saison 1974, l’utilisation de la retransmission instantanée. Alors que Pittsburgh remportait davantage de titres dans les années 1970, Dallas s’imposait comme l’équipe « glamour » de la décennie avec des joueurs comme Randy White (DT), Thomas « Hollywood » Henderson (LB) ou Tony Dorsett (RB) qui sont venu compléter les Staubach, Wright, Lilly ou Renfro.

Avec Staubach à la baguette, les Cowboys se sont qualifiés pour trois autres Super Bowl. En 1975, l’afflux de nouveaux talents a permis de retrouver les playoffs après une année d’absence. Une victoire miraculeuse face aux Vikings pour démarrer (17-14, grâce à un touchdown du receveur Drew Person sur une passe ‘Hail Mary’ de Staubach dans les dernières secondes), puis un succès plus tranquille contre les Rams (37-7) et les voilà face aux Steelers pour disputer le titre. Dans cette 10ème édition, le match est resté serré jusqu’à son terme, les Cowboys ayant une avance de 3 points à l’entame du dernier acte (10-7). La rencontre a basculé lorsque le punt de Mitch Hoopes a été bloqué dans la end-zone. Pittsburgh a marqué sur les deux possessions suivantes, dont le touchdown de 64 yards de Lynn Swann. Staubach a trouvé Percy Howard sur une passe de 34 yards pour recoller au score. Après une récupération rapide du cuir et 1 minute 22 à l’horloge, ils espéraient réaliser un nouveau miracle, mais cette fois la « Staubach Hail Mary » a été interceptée, validant le titre de Pittsburgh (21-17). Deux ans plus tard, grâce à l’apport du rookie offensif de l’année Tony Dorsett, les Cowboys ont remporté leurs huit premiers matchs et ont tranquillement dominé la NFC (12-2). En playoffs, ils ont continué à dérouler, détruisant Bears (37-7) et Vikings (23-6) au Texas Stadium, validant leur quatrième voyage au Super Bowl, nouveau record NFL à ce moment-là. Lors de cette première édition disputée sous un dôme, ils ont affronté à la Nouvelle-Orléan les Broncos, menés par l’ancien quarterback des Cowboys Craig Morton. Une fois de plus, Dallas a déroulé, menant 13-0 à la mi-temps, puis reprenant le contrôle du match après un field goal adverse. Roger Staubach a trouvé Butch Johnson sur une passe de touchdown de 45 yards. Denver a certes répondu, mais les texans ont définitivement verrouillé le résultat avec un dernier touchdown dans le 4ème quart-temps (27-10). Les défenseurs Randy White et Harvey Martin se sont partagés les honneurs de MVP. En 1978, après des débuts poussifs (4 défaites en 10 matchs), ils ont repris leur domination en terminant la saison régulière invaincus, dont 5 victoires avec 18 points d’écart au moins. En Divisional Round, ils ont dû s’employer pour venir à bout des Falcons (27-20) et se hisser ainsi pour la septième finale de conférence en 9 ans. Les Rams avalés (28-0), ils ont de nouveau retrouvé les Steelers à Miami. Les deux formations se sont répondues coup pour coup en première mi-temps, avant que Pittsburgh ne prenne les devants 21-14 à la pause. Ils ont accentué leur avance dans le dernier quart-temps en inscrivant deux touchdowns, alors que le tight end des Cowboys, Jackie Smith, laissait échapper un touchdown tout fait. Menés 35-17, les champions en titre n’ont pas voulu s’écrouler sans se battre. Ils ont marqué par deux fois en deux minutes pour revenir à quatre points (35-31). Les espoirs de doublé se sont envolés avec la récupération par les Steelers du onside kick à 22 secondes de la fin. À la suite de cette saison, Bob Ryan, qui travaillait pour NFL Films, a surnommé les Cowboys « America’s Team ». Un surnom qui a suscité la dérision des non fans de l’équipe, mais qui est resté en vigueur dans les bons comme les mauvais moments.

Les années 1970 se sont achevées avec 105 victoires au compteur en saison régulière, plus que toute autre franchise pendant cette période. L’année 1979 a aussi vu le départ à la retraite de Roger Staubach à l’issue de la saison, faute à des commotions cérébrales à répétition. Pour son dernier match, il n’a pu empêcher l’élimination des siens face aux Rams à domicile en Divisional Round (21-19), la défense californienne empêchant le quarterback d’effectuer un retour miraculeux comme lui seul savait le faire. Avec un nouveau quarterback aux manettes (Danny White), les Cowboys n’étaient pas attendus. Ils ont pourtant surpris tout le monde avec des saisons régulières abouties et trois finales de conférence consécutives. Mais tour à tour Philadelphie (1980), San Francisco (1981) et Washington (1982) ont gagné le droit de défendre les couleurs de la NFC au Super Bowl. Cette dernière défaite a mis fin à une série incroyable qui a vu Dallas disputer 10 des 13 dernières finales de sa conférence. Celle contre les 49ers en 1982 reste encore aujourd’hui célèbre, marquée par le touchdown victorieux de Dwight Clark à 51 secondes de la fin. L’action surnommée « The Catch » a permis aux californiens de disputer leur premier Super Bowl. Elle a surtout symbolisé la passation de témoin entre la franchise dominante des années 70 et celle qui allait le devenir dans la décennie suivante.

Le changement et la controverse ont marqué la saison 1984, 25ème année de Dallas dans la ligue (« Silver Season »). Bien qu’il ait mené les Cowboys en playoffs à chacune de ses quatre saisons en tant que titulaire, Danny White commençait à attirer les critiques car il n’arrivait pas à atteindre le grand match. Plusieurs joueurs ont exprimé en privé leur préférence pour son remplaçant Gary Hogeboom. Landry a décidé de lancer Hogeboom mais, malgré un bon départ avec 4 victoires en 5 matchs pour démarrer l’exercice, son inconstance a finalement permis à White de retrouver son poste de titulaire. La machine ne s’est jamais vraiment remise en route. Les Cowboys ont subi une défaite embarrassante en semaine 12 contre des Bills sans aucune victoire au compteur, et devaient gagner leurs deux derniers matchs pour s’assurer une place en playoffs. Ils n’y sont pas arrivés. Avec 9 victoires au final, ils ont raté les éliminatoires pour la première fois en 10 ans, la seconde depuis 1966. Un changement important a également eu lieu en dehors du terrain. Clint Murchison, dans une situation financière difficile en raison de l’effondrement des prix du pétrole, a dû vendre l’équipe à un groupe d’investissement dirigé par Bum Bright en mai 1984. Le début d’une plus compliquée. L’ère Bright a coïncidé avec le déclin de la franchise.

Jimmy Johnson (à gauche) et Jerry Jones (Photo : ESPN).

Deux ans plus tard, ils ont subi leur première saison négative en deux décennies (7-9), avant de tomber à seulement 3 petits succès en 1988, son plus faible total depuis la saison inaugurale. Face à la crise, la franchise a été achetée par Jerry Jones pour 140 millions de dollars le 25 février 1989. Peu de temps après son arrivée aux commandes, il a pris la décision de licencier Tom Landry, le seul entraineur qu’ait connu l’équipe, déclenchant la colère des fidèles de Dallas. En 28 ans de carrière, il a décroché 270 victoires, soit le 3ème entraineur le plus victorieux de toute l’histoire de la ligue. Il a dirigé sa dernière saison positive en 1985 (10-6), synonyme également de dernière participation en playoffs où il a été blanchi par les Rams 20 à 0. Jones n’a pas tardé à poser son nez un peu partout. Il a d’abord nommé son ancien coéquipier à Arkansas et entraineur de l’université de Miami Jimmy Johnson au poste d’entraineur. Quelques mois plus tard, Schramm, Brandt et d’autres membres du personnel de longue date ont rapidement disparu, Jerry Jones prenant ainsi le contrôle complet des opérations football. Avec le pire bilan de la saison précédente, Dallas a obtenu le premier choix de la draft en1989, et s’est jeté sur le quarterback de UCLA Troy Aikman pour l’associer au receveur Michael Irvin. Au bout de 4 semaines de compétitions (et autant défaites), Johnson pensait que seul un échange à succès pouvait relancer l’équipe bien mal embarquée. Il a brièvement envisagé d’échanger Irvin avec les Los Angeles Raiders, mais le propriétaire Al Davis l’en a dissuadé (« Vous êtes sûr de vouloir faire ça ? Qui va attraper des passes pour vous ? »). Au cours d’un footing matinal avec son staff, il a eu l’idée de monnayer le départ de son meilleur joueur, le running back Herschel Walker, car il estimait qu’il représentait la seule monnaie d’échange valable. Les Giants se sont manifestés mais Dallas ne souhaitait pas renforcer un concurrent direct. Les Falcons ont entamé les négociations, avant de se retirer par craintes des futures demandes salariales du coureur. L’offre la plus sérieuse est venue des Browns avec un joueur, deux futurs premiers tours et trois seconds tours. Les Cowboys étaient satisfaits de la proposition, mais pensaient également qu’elle pouvait servir de base pour faire monter les enchères et obtenir une compensation plus importante. Jones et Johnson ont contacté d’autres équipes pour créer un effet de levier. Minnesota a été le plus réceptif. L’entraineur a indiqué au manager général purple Mike Lynn qu’il allait échanger Walker dans l’après-midi à Cleveland et que s’il voulait vraiment le coureur cela lui couterait « des joueurs, des choix de draft, des choix conditionnels et des provisions », lui laissant jusqu’à 18h30 pour prendre sa décision. Lynn, sentant que Walker était la pièce manquante dans la course au Super Bowl, a faxé à Johnson qu’il était intéressé, et peu après les négociations ont eu lieu. Dans la proposition initiale, Dallas avait accepté de donner Herschel Walker et trois choix de draft à Minnesota. En échange, les Cowboys recevraient cinq joueurs, des choix conditionnels pour chacun de ces joueurs si Dallas devait les couper avant le 1er février 1990, et trois choix de draft supplémentaires. L’un des joueurs envoyés à Dallas, Darrin Nelson, a refusé de se présenter dans le Texas. Ils ont alors accepté de l’échanger avec les Chargers contre leur choix de cinquième tour en 1990, qu’ils ont rapidement envoyé aux Vikings. Au total, 18 joueurs étaient concernés par cette transaction XXL, ce qui était à l’époque le plus grand échange de l’histoire de la NFL. Afin d’amener Walker à accepter un échange, les Cowboys lui ont versé une « prime de sortie » de 1,25 million de dollars. Les Vikings pensaient initialement qu’ils étaient sortis vainqueurs dans l’affaire, ne sachant pas à l’époque que Johnson ne s’intéressait qu’aux choix de draft et non aux joueurs récupérés. Lors d’une conférence de presse tenue après la transaction, l’entraineur texan s’était vanté d’avoir commis « The Great Train Robbery » (le plus grand vol de train). Il a tout d’abord coupé Alex Stewart (DE) en novembre 1989, puis a demandé à son staff de ne pas titulariser les linebackers Jesse Solomon et David Howard, ainsi que le cornerback Issiac Hollt, signalant au reste de la ligue son intention d’utiliser les choix conditionnels. Au final, Dallas a bénéficié de 3 premiers, 3 seconds, 1 troisième et 1 sixième tour grâce à la trabsaction, des choix qu’ils ont utilisé pour bâtir les fondations de la future dynastie.

Les Cowboys ont terminé la saison 1989 avec une seule victoire en 16 matchs, leur plus mauvais résultat depuis la création de l’équipe. Le quarterback rookie Steve Walsh a mené Dallas lors de cet unique succès en remplacement d’un Aikman blessé. Ils ont ainsi obtenu le pire bilan de la ligue pour la deuxième année consécutive. Cependant, ils ont perdu leur premier choix général avec la sélection de Walsh au premier tour de la draft supplémentaire l’année précédente. 1989 a surtout marqué l’apogée de la rivalité contre les Eagles qui devenait de plus en plus passionnée depuis 1986. Ces deux rencontres, baptisées plus tard « Bounty Bowls », ont dévoilé une grande hostilité entre staffs et supporters des deux équipes. À l’issue de la première opposition remportée 27 à 0 par Philadelphie, Jimmy Johnson s’en est pris ouvertement à son homologue Buddy Ryan, alléguant qu’il avait mis à prix deux de ses joueurs, Luis Zendejas (K) et Troy Aikman. L’ancien kicker de Philadelphie a raconté avoir déjà vu son ancien entraineur donner 100$ à des joueurs pour ce qu’il appelait le « Big Hit Challenge » lors de son passage en Pennsylvanie. Ryan a nié l’accusation de prime, les deux entraineurs s’invectivant par médias interposés.

« Je n’ai absolument aucun respect pour la façon dont ils ont joué. J’aurais bien dit quelque chose à Buddy, mais il n’est pas resté assez longtemps sur le terrain. Il a mis son gros derrière dans le vestiaire », Jimmy Johnson.

« Je n’aime pas ça. J’ai fait un régime, j’ai perdu quelques kilos et je pensais que j’étais en forme », Buddy Ryan.

Cet ensemble d’événements a préparé le terrain pour la revanche prévue deux semaines plus tard à Philadelphie. Pendant le match, les fans des Eagles ont jeté des boules de neige, de la glace et de la bière sur le terrain. Plusieurs participants au jeu ont été touchés, notamment le juge de ligne Al Jury, le punter des Cowboys Mike Saxon et les journalistes Verne Lundquist et Terry Bradshaw qui commentaient la rencontre. Jimmy Johnson a lui quitté le terrain sous une pluie de projectiles, escorté par le service de police. Johnson a rapidement placé Dallas au sommet de la ligue grâce à une série de bonnes décisions à la draft. Après les arrivées d’Aikman, Daryl Johnston (FB) et Mark Stepnoski (C) en 1989, il a ajouté Emmitt Smith (RB) en 1990, Russell Maryland (DT) et Erik Williams (OT) en 1991, Darren Woodson (S) en 1992. Ces jeunes talents ont rejoint les vestiges de l’ère Landry, tels que Michael Irvin (WR), Nate Newton (OG), Ken Norton, Jr.(LB) et Mark Tuinei (OL), ainsi que des vétérans comme Jay Novacek (TE) et Charles Haley (DE). La saison 1990 a permis à Dallas de s’échauffer (7-9), avec Emmitt Smith et Jimmy Johnson élus rookie offensif et entraineur de l’année. La suivante de regoûter aux playoffs pour la première fois depuis 1985, où Smith et Irvin ont gagné le plus de yards au sol et dans les airs de toute la ligue. « The Triplets » (Aikman-Smith-Irvin) allait prendre son envol dès la saison suivante pour conduire Dallas à trois nouveaux titres en quatre ans.

En 1992, les derniers ajustements apportés ont fait pencher la balance du bon côté. Le départ canon (9 victoires en 10 matchs) a conditionné la suite de la saison. Avec un premier titre de division en 7 ans dans la poche, ils ont abordé les phases finales comme un rouleau compresseur. Les Eagles détruits en Divisional Round (34-10), ils ont pris leur revanche contre San Francisco en finale NFC (30-20) dans un Candlestick Park boueux pour reprendre le momentum dans la conférence. Pour la première fois en 15 ans, les Cowboys étaient de retour au Super Bowl face aux Buffalo Bills à Pasadena. De match il n’y en a pas eu, Dallas capitalisant la moindre erreur de son adversaire. 9 pertes de balle côté Buffalo, les texans se sont largement imposés 52-17 avec un Troy Aikman élu MVP (73,3 % de passes complétées, 273 yards, 4 touchdowns). Le début de la saison suivante n’a pas bien démarré. Suite à un différend contractuel, Smith n’a pas joué les deux premiers matchs qui se sont soldés par deux défaites. Face à l’urgence de la situation, Jerry Jones a cédé. Au complet, les Cowboys ont remporté 12 des 14 derniers matchs, et son running back le titre MVP de la saison grâce à ses 1486 yards au sol. En playoffs, on prend les mêmes et on recommence, cette fois avec l’avantage du terrain. Green Bay écarté en Divisional Round (27-17), ils ont de nouveau vaincu les 49ers en finale de conférence (38-21) et les Bills au Super Bowl. Buffalo a bien tenu en première mi-temps avant de lâcher juste après le retour des vestiaires, Emmitt Smith déroulant sur ce deuxième acte avec deux touchdowns à son actif. Un titre de MVP du match et une victoire 30 à 13 pour offrir à Dallas son quatrième titre. Il est ainsi devenu le 6ème joueur de l’histoire à être élu MVP de la saison régulière et du Super Bowl, mais le seul qui n’était pas un quarterback. Les envies de triplé ont pris du plomb dans l’aile dès l’intersaison. Les frictions entre l’entraineur et le propriétaire ont atteint leur point culminant quand Johnson a annoncé sa démission à la surprise générale. Dès le lendemain, Jones a engagé l’ancien entraineur d’Oklahoma Barry Switzer pour prendre la relève. Quelques joueurs importants sont partis durant la free agency, d’autres ont été blessé pendant la saison (Erik Williams, Emmitt Smith), mais Dallas a fait venir le joueur de ligne offensive Larry Allen qui est devenu un taulier sur la ligne pendant la décennie suivante. Ils ont remporté une nouvelle fois la division avec 4 petites défaites au compteur pour un total cumulé de 20 points. En finale NFC, San Francisco s’est présenté pour la 3ème fois consécutive à ce stade de la compétition. Et cette fois, les californiens ont eu le dernier mot. Une victoire 38-28, bien amenée par une avance de 21 points à la fin du premier quart-temps. En 1995, Jones a fait sensation en arrachant le cornerback All-Pro Deion Sanders aux 49ers. Son équipe s’est tranquillement adjugée la division avec une fiche de 12 victoires – 4 défaites, alors que Smith établissait le nouveau record de touchdowns inscrits au sol avec 25 unités. En playoffs, ils ont dominé les Eagles (30-11) avant de sortir Green Bay 38-27 en finale de conférence, grâce à 10 points sans réponse dans le dernier quart-temps. Le Super Bowl XXX leur offrait une revanche contre les Steelers qui les avaient battus à deux reprises dans les années 70. À Tempe, les hommes de Switzer semblaient contrôler la partie (20-7) mais 10 points encaissés d’affilé ont remis Pittsburgh en selle. En position pour au moins égaliser, Larry Brown a intercepté une passe de Neil O’Donnell et placé idéalement les siens sur le retour. Emmitt Smith a scellé le cinquième titre grâce à un touchdown. 27-17, score final. Barry Switzer a suivi Johnson pour devenir le deuxième entraîneur à remporter un titre national au niveau universitaire et une victoire au Super Bowl.

Deion Sanders (à gauche) et Michael Irvin (Photo : Dallas Morning News).

Minés par de multiples problèmes hors terrain et les blessures, la saison 1996 de Dallas s’est achevée rapidement en playoffs contre la nouvelle franchise des Panthers. Le début de la pente glissante pour la dynastie, qui s’est définitivement éteinte avec le passage dans le nouveau millénaire. Chan Gailey, ancien coordinateur offensif des Steelers, a récupéré le poste vacant d’entraineur en chef suite à la démission de Switzer, impliqué dans une affaire de détention d’arme à feu. Tour à tour, Michael Irvin (1999) et Troy Aikman (2000) ont annoncé leur retraite. Emmitt Smith est lui resté jusqu’en 2002, devenant le running le plus prolifique au sol de toute l’histoire de la ligue (27 octobre contre Seattle), avant de s’envoler pour Arizona et finir sa carrière en 2004. Ne parvenant pas à passer le cap des wild cards, Gailey a été remplacé par le coordinateur défensif de l’équipe Dave Campo, qui n’a pu faire mieux que trois saisons consécutives à 5-11. L’instabilité a affecté la position de quarterback. Après la retraite d’Aikman, poussée par de nombreuses commotions cérébrales, cinq titulaires différents se sont succédés jusqu’en 2002. Le point le plus bas de l’ère Campo a été une défaite embarrassante et humiliante lors de la soirée d’ouverture de la saison 2002 face aux nouveaux Texans de Houston. De nombreux fans et médias ont blâmé Jerry Jones pour les problèmes de l’équipe, notant qu’il préférait engager des entraîneurs moins réputés afin que lui seul puisse garder le contrôle sur les mouvements de joueurs.

Le patron leur a donné tort en 2003 en sortant de sa retraite Bill Parcells. Une année où Jason Witten a été sélectionné à la draft ; il allait être l’une des pièces essentielles du dispositif offensif pendant plus de 15 ans. Les résultats étaient un peu meilleurs mais Dallas n’y arrivait plus en playoffs. 2 qualifications en 4 ans, deux revers en wild card et l’expérience a pris fin après la saison 2006. Quincy Carter, Vinny Testaverde, Drew Bledsoe se sont succédés au fil des saison, avant que Parcells n’intronise Tony Romo au cours de sa dernière année dans le Texas. Dorénavant entrainé par Wade Philips, Romo a mené les Cowboys à deux titres de division en 2007 et 2009. Malgré ses nombreux accomplissements, sa carrière a été ternie par son incapacité à ramener Dallas sur le devant de la scène, ainsi que par des erreurs en quatrième quart-temps qui ont coûté des victoires en saison régulière et en playoffs. Une période compliquée sportivement au cours de laquelle la franchise a pris possession en 2009 de son nouveau stade ultra-moderne à Arlington, l’AT&T Stadium, très critiqué pour son apparence, son coût et sa forte consommation d’énergie. Une saison 2009 où Dallas a remporté son premier succès en playoffs depuis 1996. Contraint par les mauvais résultats en 2010, Jerry Jones a fait une entorse à sa politique de ne jamais changer s’entraineur en cours de saison. Avec 1 victoire à la mi-saison, il a confié temporairement les clés de la boutique au coordinateur offensif Jason Garrett, qui grâce à son parcours honorable (5 victoires en 8 matchs) s’est offert le poste de façon définitive.

À partir de la campagne 2011, les Cowboys ont connu trois saisons consécutives à 8-8, au cours desquelles l’équipe a perdu contre un rival de la division lors de son dernier match de la saison régulière, le privant de playoffs. En 2014, ils ont remporté la division grâce à 12 victoires en saison régulière, dont les huit sur la route, devenant ainsi la sixième équipe de l’histoire à réaliser cet exploit sur 16 matchs, mais échouant rapidement en match éliminatoire. La saison suivante, une blessure a mis à l’écart Romo pendant la majeure partie de la saison, laissant Dallas tomber à seulement 4 victoires, son plus faible total depuis 1989. Lors de la draft, le front office a anticipé le déclin physique de son maitre à jouer avec la sélection de Dak Prescott au quatrième tour. À bon escient. Un nouveau pépin survenu en présaison a poussé le rookie à endosser le costume de titulaire. Associé à l’autre petit jeune de la classe, Ezekiel Elliott (RB) et au vétéran Dez Bryant (WR), Dallas s’est emparé de la division avec seulement 3 défaites au compteur, et de l’avantage du terrain dans la conférence. L’espoir a été douché dès l’entrée en lice après une semaine de repos face aux Packers (34-31). Les Cowboys sont retournés en playoffs en 2018 et ont enfin décroché une victoire en wild card (24-22 contre Seattle), avant d’échouer au tour suivant contre les Rams, futurs finalistes malheureux. Performants une année sur deux, il n’était pas étonnant de voir Dallas retomber dans ses travers l’an dernier. Un bilan à peine équilibré a précipité la chute de Jason Garett, qui sera remplacé par Mike McCarthy dès 2020. Champion avec Green Bay, il aura pour mission de redonner ses lettres de noblesses à une franchise qui attend désespérément une finale de conférence et un Super Bowl depuis 1995.

Jason Witten (82) et Tony Romo (9) (Photo : Upi.com)

Pourquoi les Cowboys ?

À ses débuts, la franchise était baptisée les « Steers ». Le manager général Texas E. Schramm a suggéré que le fait d’avoir un bovin castré comme mascotte risquait de ridiculiser l’équipe.  Au bout de quelques semaines, le nom a donc été changé en « Rangers ». À la même époque, une franchise de baseball de ligue mineure avait déjà ce surnom, mais devait disparaitre avant la saison 1960 de football. Comme elle a finalement décidé de poursuivre une saison de plus, le nom de « Cowboys » a été choisi pour éviter toute confusion.

Identité visuelle

Contrairement à certaines franchises qui ont la bougeotte à ce niveau-là, l’identité visuelle de Dallas a résisté à l’épreuve du temps. À commencer par son logo principal. Depuis ses débuts, la franchise n’a connu que deux versions différentes, chacune arborant une étoile bleue à cinq branches. Le symbole rend ainsi hommage au passé du Texas (surnommé l’état de l’étoile solitaire) dans sa lutte pour son indépendance face au Mexique. L’étoile était censée être un motif de paix et de sérénité. La couleur bleue utilisée illustrait le calme et la sérénité de l’équipe, ainsi que son esprit sportif, son excellence et sa grâce.

Pendant les 3 premières années, cette étoile ressemblait à celle présente sur le drapeau de l’état. La seule différence était la couleur, entièrement bleu marine, pour contraster avec la palette originale. Un logo simple et élégant. En 1964, il a subi une modification esthétique mineure. Jack Eskridge, responsable de l’équipement depuis les premières années, a ajouté une bordure blanche le long du contour de l’étoile pour la séparer du fond uni et lui donner un peu plus de relief. L’échelle et les proportions générales de la figure n’ont pas été modifiées. Depuis, il n’y a pas eu d’autres moutures.

Au niveau alternatif, Dallas avait un joueur de polo à sauce football dans les années 1960. La version de 1960 mettait en scène un cow-boy portant un ballon de football sur un cheval, le tout en bleu et blanc. Le symbole de 1966 avait une palette de couleurs plus diversifiée, comprenant du bleu clair, noir, rouge et blanc. Le joueur et son cheval n’ont pas beaucoup changé, à l’exception de quelques détails supplémentaires et de direction. La figure était tournée vers la droite. À partir de la saison 1970, ils ont tout abandonné pour ne garder plus que l’étoile comme représentation. Dans la même veine, le logo Wordmark est le même depuis 1960. Seul le terme « Cowboys » est retranscrit dans une police Cowboys by Sharkshock grise ou bleue selon les versions.

Logos : Dallas Cowboys

Les tenues et le casque

À ses débuts, l’uniforme des Cowboys comprenait un casque blanc orné d’une simple étoile unie de couleur bleue avec une large bande tricolore (bleu-blanc-bleu) sur le dessus. À domicile, les maillots étaient bleus avec le haut des épaules et une partie des manches en blanc. Une étoile bleue était également présente sur les épaules. À l’extérieur, le design était similaire, bleu et blanc inversant juste leur position. Les deux tenues avaient chacune un pantalon blanc, et des chaussettes de la même couleur avec deux bandes horizontales bleues.

En 1964, ils ont opté pour un look plus simple, adoptant un uniforme proche de celui utilisé actuellement. Les hauts étaient désormais unis avec trois rayures sur les manches. Le maillot blanc comportait des bandes bleu roi avec un étroit liseré noir, l’autre exemplaire avait lui des bandes blanches avec le même contour noir. Les numéros sur les épaules ont fait leur apparition juste au-dessus de ces rayures. Le casque a gardé la même bande mais est passé du blanc à l’argent, tout en incorporant le nouveau logo sur ses côtés. Le pantalon est devenu bicolore (bleu très clair sur la face avant, argent à l’arrière). La jonction était faite par une bande latérale (gris, bleu marine, blanc, bleu marine, blanc). Depuis cette date, Dallas a préféré employer le maillot blanc à domicile comme couleur dominante. En 1966, les manches ne comportaient plus que deux bandes, plus épaisses ; les chaussettes suivants le même schéma. L’uniforme a peu changé depuis. Les numéros sur les épaules sont descendus au niveau des manches en 1970. Au cours de la saison 1976, une des bandes bleues sur le casque a été remplacé temporairement par du rouge pour commémorer le bicentenaire des États-Unis.

Dans les années 1980, d’autres numéros ont été positionnés dans un cercle sur les bas, au niveau de la hanche. En cette même année 1980, le maillot bleu a adopté une teinte légèrement plus sombre que la version 1964-79. Jusqu’en 1994, les numéros étaient gris avec une bordure blanche et une bande bleue pour donner un peu de relief. Les rayures sur les manches et les chaussettes étaient également grises avec des bordures blanches. En 1994, la ligue a célébré son 75ème anniversaire et les Cowboys ont fêté leurs deux titres consécutifs en dévoilant un maillot blanc « Double Star » le jour de Thanksgiving. En plus du patch commémoratif de l’anniversaire au niveau du cœur, la partie centrale était blanches avec des manches bleues. La jonction entre les deux couleurs se faisant au moyen de deux étoiles positionnées au-dessus des épaules. Ce haut a été utilisé lors d’occasions spéciales, notamment la campagne de playoffs suivante. Au cours de cette même saison, les Cowboys ont également porté un uniforme similaire à celui des premières années dans le cadre de la politique « Throwback » de la ligue. Cette version « Double Star » a eu une seconde mouture l’année suivante, les couleurs ont simplement été inversées. Elle n’a été portée que pour les matchs à Washington et Philadelphie, avant de faire son retour pour les rencontres de Thanksgiving entre 2001 et 2003. Depuis 1995, les chaussettes sont également unies, bleu royal avec les tenues blanches, bleu marine pour l’uniforme foncé. Cet uniforme a connu quelques modifications la saison suivante qui sont toujours d’actualité aujourd’hui. Il comporte désormais des rayures blanches-grises-blanches sur chaque manche avec, au milieu, le logo de la franchise. Le mot-symbole « Cowboys » est positionné au centre de l’encolure, tout comme il l’a été sur le maillot blanc entre 1996 et 1998. Les numéros sont redevenus blancs avec un contour intérieur bleu marine.

En 2004, les Cowboys ont ressorti leur uniforme original pour le jour de Thanksgiving. Il est ainsi devenu le troisième maillot, porté généralement au moins une fois par an, principalement à l’occasion de cette fête, à l’exception de 2007 et 2008. Ils l’ont porté généralement lors d’occasions spéciales. Comme le 11 octobre 2009 lors d’un déplacement à Kansas City où les Chiefs portaient leur uniforme original des Dallas Texans. Cela a donné lieu à un match rare dans lequel aucune des deux équipes ne portait de maillot blanc et la première fois que les Cowboys ont porté l’uniforme alternatif en tant qu’équipe visiteuse. Parmi les autres exemples, citons une rencontre du lundi soir 2005 contre les Redskins, au cours de laquelle Troy Aikman, Emmitt Smith et Michael Irving ont été intronisé dans le Ring of Fame de la franchise, ou encore le match du jour de Noël 2006 contre les Eagles. En 2013, Dallas n’a plus été autorisé (comme les autres équipes) a utilisé plusieurs casques en raison de la sensibilisation accrue de la ligue en matière de commotions cérébrales. Ils ont aussi décidé d’utiliser le maillot bleu à la maison pour Thansgiving, qui est depuis devenu une tradition. En 2015, l’uniforme Color Rush, qui reprend une variante du « Double Star » des années 1990, est arrivé dans la rotation avec un pantalon et des chaussettes blancs. Ce look totalement blanc a été utilisé pour la première fois lors d’un match de Thanksgiving contre les Panthers, puis dans chaque match du jeudi soir qui ont suivi depuis 2016. Le 10 décembre 2017, les Cowboys ont arboré pour la première fois contre les Giants un pantalon blanc avec son maillot bleu marine.

Contrairement à la grande majorité des autres franchises NFL, Dallas évoluent en blanc à domicile. Cela date de 1964, Tex Schramm lançant cette tradition. Il voulait que les supporters voient une variété d’autres couleurs. Selon Mike McCord, directeur des équipements de la franchise, cette couleur a surtout été employée pour contrer la chaleur intense qui régnait au Texas Stadium. Au fil des années, le maillot bleu était considéré comme maudit car l’équipe ne gagnait pas souvent quand elle le portait. Bien que cette version de l’histoire était contredite par Schramm, il n’a jamais souhaité évoluer avec du bleu à domicile. Cette prétendue malédiction a attiré l’attention suite à la défaite lors du Super Bowl V. Cependant, les racines remontent aux playoffs de 1968, lorsqu’ils ont été renversés par les Browns dans ce qui s’est avéré être le dernier match de Don Meredith avec les Cowboys. La seule victoire de Dallas en finale de conférence ou un Super Bowl avec ce maillot remonte à la finale NFC de 1978 face aux Rams de Los Angeles. Généralement, la franchise texane ne le porte que très rarement. À Washington, Miami, qui ont eux aussi des hauts blancs à domicile. Quelques fois Philadelphie, ou d’autres équipes qui évoluent en clair à cause de la chaleur lors de la première partie de saison. Ils arrivent cependant que d’autres équipes décident de bousculer leurs habitudes pour provoquer cette malédiction.

Dallas recevant traditionnellement pour Thansgiving, des uniformes distincts ont été utilisés au début des années 2000. Pour l’occasion, les Cowboys ont porté du bleu à la maison pour la première fois depuis des années en 2001, avec une version rétro sur les épaules. Bien que Dallas ait perdu ce match, elle a de nouveau été utilisée l’année suivante avec un résultat inverse. La malédiction ayant été « brisée », ils ont continué à porter une version bleue depuis 2003 (sauf en 2007, 2008 et 2018) avec souvent des versions alternatives rétro (2003 à 2006, 2009 à 2012). Lors de la saison 2015, il s’agissait de la variante Color Rush « Double Star » comme nous l’avons vu précédemment.

Les glorieux anciens

Hall of Famers : Herb Adderley (CB, 1970-1972), Troy Aikman (QB, 1989-2000), Larry Allen (OG, 1994-2005), Lance Alworth (WR, 1971-1972), Harold Carmichael (WR, 1984), Mike Ditka (TE, 1969-1972), Tony Dorsett (RB, 1977-1987), Forrest Gregg (OT, 1971), Charles Haley (DE, 1992-1996), Cliff Harris (S, 1970-1979), Bob Hayes (WR, 1965-1974), Michael Irvin (WR, 1988-1999), Bob Lilly (DT, 1961-1974), Tommy McDonald (WR, 1964), Terrell Owens (WR, 2006-2008), Mel Renfro (CB, 1964-1977), Deion Sanders (CB, 1995-1999), Emmitt Smith (RB, 1990-2002), Jackie Smith (TE, 1978), Roger Staubach (QB, 1969-1979), Randy White (DT/LB, 1975-1988), Rayfield Wright (OT, 1967-1979), Gil Brandt (exécutif, 1960-1988), Jimmy Johnson (HC, 1989-1993), Jerry Jones (propriétaire, depuis 1989), Tom Landry (HC, 1960-1988), Bill Parcells (HC, 2003-2006), Tex Schramm (président/GM, 1960-1989).

Numéros retirés : Les Cowboys ne retirent pas officiellement de numéros, ils ont toujours préféré honorer leurs meilleurs éléments en les intronisant au Ring of Fame de la franchise. Cependant, certains sont officieusement inactifs : 8 – Troy Aikman, 9 – Tony Romo, 12 – Roger Staubach, 22 – Bob Hayes et Emmitt Smith, 74 – Bob Lilly, 82 – Jason Witten, 88 – Drew Pearson, Michael Irvin, Dez Bryant. Ce dernier a toutefois été attribué à CeeDee Lamb à partir de la saison prochaine sur demande de Jerry Jones en personne.
La raison est simple. Les joueurs sont identifiés par leur numéro de maillot et les enfants ont grandi en rêvant d’être le prochain Roger Staubach, Troy Aikman, ou encore Emmitt Smith au fil des années. Dallas a toujours voulu laisser les numéros disponibles afin qu’il soit un but à atteindre. Une passation de témoin entre l’enfant d’hier et la star de demain.

Récompenses individuelles : Coach de l’année : Tom Landry (1966), Jason Garrett (2016).
Rookie offensif de l’année : Calvin Hill (RB, 1969), Duane Thomas (RB, 1970), Tony Dorsett (RB, 1977), Emmitt Smith (RB, 1990), Dak Prescott (QB, 2016).
Joueur défensif de l’année : Harvey Martin (DE, 1977).
Joueur offensif de l’année : DeMarco Murray (RB, 2014).
Walter Payton Award : Roger Staubach (QB, 1978), Troy Aikman (QB, 1997), Jason Witten (TE, 2012).
MVP du Pro Bowl : George Andrie (DE, 1970), Mel Renfro (DB, 1971), Michael Irvin (WR, 1992).
MVP du Super Bowl : Chuck Howley (LB, 1970), Roger Staubach (QB, 1971), Harvey Martin (DE, 1977), Randy White (DE, 1977), Troy Aikman (QB, 1992), Emmitt Smith (RB, 1993), Larry Brown (CB, 1995).
MVP : Emmitt Smith (RB, 1993).

All-star Team : retrouvez une sélection des 53 meilleurs joueurs de l’équipe en cliquant sur ce lien.

Stades : Cotton Bowl (1960-1971), Texas Stadium (1971-2008), AT&T Stadium (depuis 2009).

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