Quatre ans après le premier Super Bowl qui a opposé les Giants aux Patriots, le duel entre la ligne offensive de New England et le pass rush New Yorkais est encore une des clés du match. Mais pour le reste, les choses ont changé.
Les principales cibles de Tom Brady sont désormais des tight-end, dont un à la cheville endolorie. En face, Eli Manning a de quoi répondre, et même de quoi mener la danse.
Tout ça et le reste, voici les six clés du Super Bowl XLVI.
Tom Brady et sa ligne contre le pass rush des Giants
Ce duel a fait basculer le Super Bowl de 2008. Il sera encore au centre de l’attention dimanche. Justin Tuck, Osi Umenyiora et Jason Pierre-Paul sont des stars et ils sont capables sur une action de provoquer des erreurs décisives. Il va falloir qu’ils soient constamment sur le dos de Tom Brady pour perturber son rythme et mettre à mal son énorme confiance. La ligne offensive des Patriots est bien équipée pour resister. Elle est composée de trois Pro Bowlers, d’un rookie solide et du bon Sebastian Vollmer. Ce groupe n’a autorisé qu’un seul sack en deux matchs de playoffs. Ils ne pourront sûrement pas limiter les Giants à ce total mais l’enjeu sera surtout d’éviter que Brady ressente une pression constante qui pourrait précipiter des erreurs. Si Brady est bien protégé, tout sera plus simple pour lui et son attaque.
Un des avantages du numéro 12, c’est que l’attaque des Patriots s’appuie sur un jeu de passe courte qui ne nécessite pas forcément qu’il garde le ballon très longtemps. En 2008, le jeu de New England était plus vertical et Brady devait parfois trop attendre. Cette fois, il devrait laisser un peu moins de temps au pass rush adverse.
La cheville de Rob Gronkowski… et Aaron Hernandez
Lorsque Tom Brady a envie de marquer un touchdown, il jette le ballon vers Rob Gronkowski. La taille, la puissance et les mains du tight end font ensuite le reste. Cela a marché 17 fois en saison régulière. C’est pour cette raison que l’état de la cheville de Gronkowski est autant discuté depuis la finale de conférence ou il a souffert d’une entorse ligamentaire. S’il est proche de son meilleur niveau, il sera un énorme atout pour les Pats’ face à une défense qui a parfois eu du mal contre les tight ends cette saison.
Mais si « Gronk » n’est pas au top, New England ne sera pas démuni pour autant. Dans un autre style, plus rapide, Aaron Hernandez est aussi un excellent tight end. En saison, il a capté 79 passes pour 910 yards et 7 touchdowns. C’est mieux que les références Jermichael Finley ou Vernon Davis. En deux matchs de playoffs, Hernandez a reçu 11 ballons pour 121 yards et 1 touchdown. Il est un bon outsider pour le titre de MVP du match si les Patriots l’emportent. Gardez un œil sur lui.
En semaine 9, les deux tight ends des Patriots avaient cumulé 136 yards et 2 touchdowns contre les Giants.
La défense des Patriots peut-elle tenir l’attaque des Giants ?
Si on parle beaucoup des qualités de l’attaque des Patriots, celle des Giants n’a rien à lui envier. Paradoxalement, c’est même Tom Brady qui pourrait avoir du mal à suivre le rythme d’Eli Manning dans ce match. Le quarterback de la grosse pomme dispose d’un excellent groupe de cibles avec Hakeem Nicks, Mario Manningham et Victor Cruz. La couverture contre la passe est en plus un gros point faible de New England (31e en saison régulière). La bande de joueurs de seconde zone (ou presque) qui compose la ligne arrière de la défense des Pats’, risque d’avoir bien du mal à tenir les Giants. Si Bill Belichick ne met pas au point un plan de jeu parfait, les points pourraient pleuvoir. Les Pats’ se sont montrés plus solides en playoffs, il va falloir confirmer. Ils compteront notamment sur Vince Wilfork pour mettre la pression sur la poche avant que Manning n’ait le temps de lancer. Mais même si Wilfork est excellent, une ou deux grosses actions de Nicks ou Cruz pourraient dynamiter le match.
Le facteur X du jeu au sol
La course n’est pas le point fort de ces deux équipes. Les Giants étaient même derniers dans ce secteur en saison régulière. Une petite dose de course ferait pourtant le plus grand bien à ces deux équipes. Quelques gains efficaces au sol permettraient de maintenir la défense adverse un peu plus sur ses gardes et de calmer un peu la pression qui sera mise sur le quarterback. Ce ne seront pas les chiffres qui compteront vraiment mais surtout d’installer cette idée dans l’esprit adverse que le jeu de course est toujours là.
Les deux équipes se sont montrées plus efficaces dans ce secteur depuis le début des playoffs. Le duo Brandon Jacobs/Ahmad Bradshaw peut faire mal si la ligne ouvre quelques brèches. BenJarvus Green-Ellis a aussi été bien utilisé contre les Ravens. Bill Belichick ne devrait pas manquer d’aussi utiliser Danny Woodhead pour changer de style et de rythme. La course n’est plus essentielle pour ces deux équipes mais celle qui arrivera à s’imposer dans ce secteur pourrait gagner un avantage décisif.
Les pertes de balle
C’est d’un manque d’originalité terrible mais c’est aussi une évidence. Il va falloir prendre soin du ballon. Avec des attaques si explosives, chaque balle échappée pourra valoir son pesant de points perdus. Arracher des ballons, les Patriots aiment ça. C’est le point fort de leur défense. Ils ont enregistré 23 interceptions (2e de la ligue) et 21 fumbles (10e) pendant la saison régulière.
Bill le malin
Bill Belichick n’est jamais le dernier pour tenter des choses risquées ou originales. Pendant les playoffs, on a vu le tight end Aaron Hernandez prendre des snaps en tant que coureur et Julian Edelman jouer cornerback. Le coach des Patriots n’est aussi pas le genre à avoir peur de tenter une quatrième tentative, quelle que soit la position de son équipe sur le terrain. Le Super Bowl a souvent sourit aux audacieux. Le receveur Antawn Randle El a lancé une passe de touchdown dans la victoire des Steelers en 2006. Les Saints ont réussi un onside kick sur le coup d’envoi du troisième quart temps en 2010 avant de soulever le trophée à la fin du match. Le coach des Patriots tentera-t-il un coup de poker qui fera tourner le match en faveur de son équipe ?