S’ils brillent chaque dimanche, leurs parcours pour atteindre le firmament que représente la NFL sont souvent inconnus du grand public. La rédaction de TDActu vous propose de les découvrir avec cette série consacrée aux acteurs du football américain.
Vontaze Burfict
1m85 pour 116 kilos
Né le 24 septembre 1990 à Los Angeles, Californie
Linebacker, Bengals de Cincinnati
4 204 016. Ce chiffre représente en dollars, la somme totale des amendes dont Burfict a du s’acquitter auprès de la ligue depuis 2013.
« Dirty » est l’adjectif le plus souvent utilisé pour décrire son jeu. Sale, violent, méchant. Conduite anti-sportive, contact illégal, brutalité. Sa façon de pratiquer ce sport semble relever d’une autre époque : 34 pénalités et 10 matchs de suspension en 7 saisons.
Qui est le joueur le plus populaire de la NFL ? Sans doute avez-vous un favori mais quelques noms traversent vos pensées. Lequel est le plus détesté ? Là, il y a quasiment unanimité.
La partie civile
Avec son lycée de la ville de Corona (65km de Los Angeles), il est le leader d’une équipe invaincu dans l’état. Centennial High School est classé en 2008, 2e lycée du pays en terme de football. Derrière seulement le lycée St.Thomas Aquinas de Fort lauderdale en Floride (où sont passés entres-autres Geno Atkins, Joey Bosa, LaMarcus Joyner et le HoF Michael Irvin).
159 plaquages qui lui valent d’être courtisé par les universités de USC, UCLA et Colorado. Il rejoint finalement Arizona State, suivant ainsi trois de ses coéquipiers. « Mes frères (amis) allaient là-bas » (ESPN). Il est alors la recrue majeure de l’état de Californie en compagnie du quarterback Matt Barkley (Bills).
Les deux se sont d’ailleurs affrontés par deux fois à ce niveau-là. Qu’avait ce dernier à dire de Burfict avant de le retrouver pour un match USC-Arizona State ? « He is a dirty player » (Los Angeles Times). Le quarterback décrit un joueur cherchant intentionnellement à le blesser. Voici une de ces actions de leurs années lycée :
Vontaze Burfict termine sa première saison universitaire avec 69 plaquages, 2 sacks, 2 fumbles forcés et 5 passes défendues. Il est élu freshman de l’année de la conférence Pac 10 (depuis Pac 12) côté défensif du ballon. Et son entraineur, Dennis Erikson, déclare au Arizona Republic :
« J’adore son intensité et je ne veux pas le freiner car il transmet cela à ses coéquipiers et aux fans. Mais il doit être plus intelligent et je pense qu’il le sera »
Une action semble matérialiser ces deux notions (intensité et manque d’intelligence). Contre Georgia, emporté par sa fougue il en bouscule un arbitre juste avant que le ballon ne soit engagé. La pénalité est finalement retirée après concertation des arbitres et la 4&1 peut se jouer. Le numéro 7 montre alors l’étendue de ses capacités en terme de volonté et de qualités athlétiques.
Vontaze Burfict joue 37 matchs avec les Sun Devils d’Arizona State. Du bon, du très bon même : 228 plaquages dont 22,5 pour pertes, 11 passes défendues. Du moins bon, du mauvais même : 22 fautes personnelles appelées (11 aboutiront à des points, TD ou FG, contre Az St). Sans compter que l’entraineur est (trop) souvent obligé de le suspendre (un match, un quart-temps) en raison de son attitude en semaine. Chris Kampman qui couvre les matchs de la fac pour divers médias déclare au Press-Entreprise :
« Dès sa première semaine sur le campus, il était au milieu d’une bagarre. Chaque jour de la semaine. Je n’ai jamais vu autant de bagarres que quand Vontaze jouait pour l’équipe »
Il sera également plusieurs fois mis sur le banc en cours de match, comme lors de son dernier avec l’université, dès le second quart-temps après une énième pénalité pour conduite anti-sportive. Sa réputation le précède et, au NFL Combine, il n’arrange pas sa situation : un chrono de 5,09 sur le sprint du 40 yards et un contrôle positif à la marijuana. Son talent devait lui permettre d’être choisi au premier tour de la draft 2012. Son comportement lui vaut ne pas faire partie des 253 joueurs sélectionnés.
Le procureur
Il est néanmoins signé comme agent-libre par les Bengals de Cincinnati et, non seulement il parvient à intégrer l’effectif final de 53 joueurs mais, il est titulaire lors de 14 des 16 rencontres disputées. Il signe un impressionnant total de 127 plaquages en 2012 et, si les statistiques parfois ne démontrent pas grand-chose, une attire l’attention : quand sur le terrain, la défense des Bengals encaisse une moyenne de 4,5 yards par jeu. 6,9 quand il est sur la touche. Burfict accomplit une saison rookie en étant un leader de la 6e défense NFL et sans aucune amende !
La première intervient le 22 septembre 2013 lorsqu’il pince les parties intimes d’un joueur des Packers. Il enchaine avec sa seconde dans ce même match pour un choc casque en avant sur le receveur James Jones. 31000 dollars pour les deux infractions. Puis au mois d’octobre de la même année contre les Bills, puis…La liste est trop longue pour être énumérée mais vous pouvez la consulter ici
Le dernier événement en date a eu lieu le dimanche 2 décembre 2018, contre les Broncos de Denver, il commet un nouveau choc casque en avant sur Andy Janovich : 53,482 dollars supplémentaires !
112 000 $ contre les Steelers en octobre 2018, et Marcus Gilbert, joueur de ligne offensive de Pittsburgh, déclare après le match :
« La NFL doit faire quelque chose. Un gars comme lui, qui joue pour blesser les autres n’a pas sa place dans la ligue. C’est triste. J’espère qu’un jour il grandira »
La défense
Grandir. Vontaze l’a fait sans un père trop occupé à vendre de la cocaïne avec son gang, quand il n’était pas en prison (il y est encore actuellement). Sa mère a su quitter à temps le gang de South Central L.A et a refait sa vie, emmenant avec elle ses deux fils dans la petite ville de Corona. Cependant tout ne s’y passe pas aussi paisiblement qu’elle l’avait espéré. Âgé de 12 ans, Vontaze voit un de ses amis mourir poignardé par un gang, juste devant ses yeux. Avec trois de ses amis (ceux partis avec lui à Arizona State), ils se sont promis de s’en sortir. Et quand après le NFL Combine, Vontaze songe à tout arrêter, sa mère lui rappelle alors ce pacte, le sommant de ne pas abandonner.
Lors d’une de ses très rares interview, il déclare à la journaliste de ESPN qu’il est timide depuis son enfance. Enrobé, il complexait devant son demi-frère (de 4 ans son ainé), un jeune homme athlétique qui a joué receveur avec l’université de UTEP. Il vit désormais avec sa fiancée, deux petits chiens et un chat. « Ce sont mes bébés ». Plutôt casanier de nature, il aime préparer le repas.
De la même façon que les deux premières parties ne sont en rien un réquisitoire, ce paragraphe n’est pas une plaidoirie cherchant des circonstances atténuantes. Ceci est simplement un portrait. Sans intention de faire changer l’image que vous avez de lui. Enfin, avec cette dernière photo peut-être un petit peu, quoique ?
Vous avez entendu les trois parties, alors maintenant c’est à vous de délibérer, en tant que jurés du tribunal touchdownactu…