Chaque week-end, à l’occasion de la saison 2011/2012, Touchdown Actu vous propose d’en apprendre davantage sur l’histoire de vos franchises favorites. Au programme aujourd’hui, les San Diego (Super)Chargers.
En 52 ans d’histoire, les Bolts ont aligné certains des effectifs les plus talentueux de la ligue sans jamais ne serait-ce qu’effleurer le Saint-Graal. Kellen Winslow, LaDainian Tomlinson ou encore Don Coryell ont pourtant participé à révolutionner la NFL, chacun à leur manière. Retour sur une franchise qui évolue à la vitesse de la lumière…
C’est au sein de la famille Hilton, gérante de la chaîne d’hôtels du même nom, que naissent les Chargers en 1959. Alors membre de l’American Football League (AFL), l’équipe s’installe à Los Angeles pour une unique saison avant d’emménager à San Diego dès 1961. Le nom « Chargers », définit à l’issue d’un concours étatique tenu en 1959 est adopté par Barron Hilton qui en vient rapidement à définir les codes visuels de l’équipe : « une alchimie de bleu et d’or surmontée sur les côtés du casque d’éclair d’énergie ». Codes repris par le quarterback Jack Kemp et le lineman Ron Mix, qui signent le design des premiers maillots des Chargers.
Le succès en AFL et la révolution « Air Coryell »
Sous le contrôle de Sid Gillman, seul et unique head-coach de l’équipe en AFL, San Diego se qualifie à 6 reprises en playoffs pour autant de titres de « champions de division » et 4 apparitions à l’AFL Championship Game dont une victoire en 1963 51 à 10 sur les Boston Patriots. De 1960 à 1969, grâce à des joueurs aussi talentueux que le receveur Lance Alworth, le coureur Paul Lowe et le quarterback John Hadl, les Chargers représentent une menace offensive de premier ordre, tandis que le defensive tackles Earl Faison et Ernie Ladd forment le cœur du premier « Fearsome Foursome » de l’histoire, permettant un total ahurissant de 49 Interceptions à leur défense en 1961.
Les débuts en NFL à compter de 1970 entraînent un déclin de la franchise par manque de stabilité aux postes de head-coach et de quarterback. Un premier bilan positif intervient en 1978 avec 9 victoires pour 7 défaites alors que les Chargers trouvent une réponse efficace en Don Coryell et le quarterback Dan Fouts. Sans en être conscients, ces deux hommes vont ouvrir le cahier de jeu de la NFL et dominer la ligue en matière de yards à la passe de 1978 à 1983. Le système de jeu des Chargers de l’époque, baptisé « Air Coryell » est à l’origine de la « West Coast Offense » à venir et tend à faire évoluer la NFL en une ligue davantage orientée vers la passe. Du régime de Don Coryell, les Chargers produiront 3 Hall of Famer : Dan Fouts, le tight end Kellen Winslow Sr et le receveur Charlie Joiner.
Le succès en Playoff et « l’Epic in Miami »
Pour la première fois, les Chargers atteignent les Playoff’s en 1979 et remportent l’AFC West. Il en est de même en 1980 puis 1981, sans jamais dépasser le stade de l’AFC Championship Game. Et même si cette équipe n’a jamais atteint le Super Bowl, elle a assurément marqué l’histoire de la ligue aux côtés des Miami Dolphins le 2 janvier 1982. Dans l’enceinte de du Miami Orange Bowl, en plein AFC Divisional Round, les Chargers bâtissent une avance de 24 points lors du premier quart-temps avant d’assister au réveil en fanfare des Dolphins qui inscrivent à leur tour 24 points sans réponse, dont 7 sur l’un des jeux les plus célèbres de ce sport, le « Hook and lateral ». A 58 secondes de la fin du match, avec un déficit de 7 points, Dan Fouts égalise sur une passe de 10 Yards au coureur rookie James Brooks, passe initialement destinée à Kellen Winslow.
Malheureux sur cette dernière action offensive, le Winslow ne le sera pas lorsqu’il s’agira de mettre la main sur une tentative de Field-Goal de Von Schamann, empêchant celui-ci de couvrir les 43 yards le séparant de la victoire. Et il ne s’agit là que du premier raté d’une série de 3 pour les deux équipes. Les Chargers échouent sur une tentative de 27 yards en raison d’un mauvais snap avant que les Dolphins n’assistent à un nouvel exploit de l’équipe spéciale californienne, qui contre leur tentative à 34 yards de l’embut. C’est finalement Rolf Benirschke qui a le dernier mot en inscrivant un coup de pied de 29 Yards après 14 minutes de jeu en prolongation pour un score final de 41 à 38 en faveur de San Diego au terme de « l’Epic in Miami ». Au lendemain de ce qui est peut-être le plus beau match de leur histoire, les Chargers entrent néanmoins dans une période creuse jusqu’en 1992, date de leur prochaine qualification en Playoff.
Sous la direction de Bobby Ross, nouveau coach de la franchise, le linebacker Junior Seau mène son équipe à une fiche de 11 victoires pour 5 défaites après avoir entamé la saison par 4 défaites, un exploit unique en son genre en NFL. L’aventure s’achève néanmoins en Divisional Round sur une défaite 31 à 00 aux mains des Dolphins de Dan Marino, ces mêmes Dolphins que le quarterback Stan Humphries et le coureur Nate Means renversent 2 ans plus tard dans leur marche vers la seule et unique qualification au Super Bowl de l’histoire de la franchise. Une victoire qui intervient à 35 secondes de la fin du match sur une réception pour 8 Yards de Mark Seay dans la end zone, après que l’équipe ait comblé un déficit de 15 points durant la seconde mi-temps pour un score final de 22 à 21. Un scénario proche de leur victoire 17 à 13 sur les archi-favoris Pittsburgh Steelers en finale AFC puisqu’ils inscriront alors 14 points en seconde période pour prendre la tête et sécuriser leur qualification en finale nationale. Avec une marque cumulée de 75 points pour 10 touchdowns inscrits, le Super Bowl XXIX consacre la victoire des San Francisco 49ers de Steve Young par 49 à 26. Young inscrit 6 des 7 touchdowns de son équipe ce soir-là.
Les années 2000 ou le demi-échec des Draft d’A.J Smith
Une défaite amère pour les Chargers qui, malgré une nouvelle (mais courte) apparition en playoffs la saison suivante, chutent de nouveau dans le classement NFL. Des résultats qui leur permettent néanmoins de mettre la main sur de jeunes joueurs de talent, à l’image de LaDainian Tomlinson et du quarterback Drew Brees lors de la Draft de 2001 tandis que Marty Schottenheimer et A.J Smith s’installent aux postes de coach et de manager général de la franchise en 2002 et 2004. Autant de renforts qui ne permettent pas aux Chargers de prétendre aux hautes sphères de la NFL et entraînent la sélection d’Eli Manning avec le premier choix global de la Draft 2004. Mais Manning refuse catégoriquement de jouer pour la franchise de San Diego. Il est envoyé chez les Giants en échange de Philip Rivers et plusieurs choix de Draft dont un deviendra notamment Shawne Merriman.
Seulement voilà, Brees obtient sa première qualification au Pro-Bowl en 2004 ainsi que le titre de Comeback Player of the Year, barrant la route à Rivers, au grand dam des dirigeants des Chargers. Non-reconnu à sa juste valeur malgré 2 titres de champions de division, Brees quittera San Diego pour la Nouvelle-Orléans en 2006, marquant la fin du dilemme de la franchise au poste de passeur.
Mené par un très grand Tomlinson jusqu’en 2009, notamment élu MVP de la saison 2007, les Chargers se qualifient à 4 reprises en playoffs pour 2 défaites aux mains des New England Patriots en 2006 et 2007 (dont une en AFC Championship Game), puis 2 autres au profit des Steelers et Jets en 2008 et 2009. Malgré tout, les fans de San Diego sont exaspérés par la gestion de l’équipe. En cause? Les demi-échecs que sont certains choix du premier tour (Antoine Cason (CB), Larry English (LB)), les cas Brees et Darren Sproles dont les carrières ont décollé du côté de la Nouvelle-Orléans et le fait de ne pas avoir enregistré de victoire au Super Bowl malgré un effectif si talentueux…
Pire encore, ces 2 dernières saisons, le rendement des Chargers a chuté avec des bilans de 9 victoires pour 7 défaites puis 8 victoires pour 8 de défaites en 2010 et 2011. Pourtant, le propriétaire de la franchise, Dean Spanos, a reconduit A.J Smith et Norv Turner pour une saison supplémentaire. La fuite des talents va-t-elle se poursuivre en 2012, avec la mise à disposition sur le marché du receveur Vincent Jackson, du coureur Mike Tolbert et du defensive tackle Antonio Garay ? Les paris sont ouverts.