Alvin Kamara. Aujourd’hui, dans l’univers de la NFL, tout le monde connaît ce joueur. Le running back des New Orleans Saints s’est fait un nom en réalisant une première saison exceptionnelle en 2017. On vous rappelle juste ses statistiques. 728 yards à la course, 826 yards à la réception et 14 touchdowns au total. Comme le montrent ces chiffres, il a tout simplement éclaboussé la ligue de son talent et a logiquement été élu rookie offensif de l’année.
Mais avant d’en arriver là, Kamara a connu des hauts et des bas. Son chemin vers le sommet n’était pas tout tracé. Il y a un an, personne ne pensait qu’il allait réaliser une telle campagne. La preuve, il a été sélectionné seulement au troisième tour de la Draft, en 67ème position.
Tout ça pour dire que le parcours d’Alvin Kamara n’est pas vraiment comme les autres. Retour en arrière.
Un passage éclair à Alabama
Jouer pour Nick Saban à Alabama représente une opportunité en or pour n’importe quel joueur voulant évoluer en NFL. C’est le tremplin parfait pour accéder au monde professionnel car le Crimson Tide est LA référence du football universitaire. Alvin Kamara a eu cette opportunité, mais il n’a pas fait long feu du côté de Tuscaloosa.
A sa sortie du lycée de Norcross, Kamara était considéré comme l’un des meilleurs joueurs de l’Etat de Géorgie et l’un des meilleurs running backs du pays. Convoité par Alabama, il s’est logiquement engagé avec le Crimson Tide. Tout allait bien pour lui, mais les choses ont ensuite commencé à se gâter.
Juste avant le début de la saison 2013, Alvin a été victime d’une blessure au genou. Ce coup d’arrêt est arrivé au pire moment pour lui car il devait faire face à une concurrence féroce sur son poste, avec des joueurs comme Derrick Henry, T.J. Yeldon et Kenyan Drake, qui évoluent tous en NFL aujourd’hui. De plus, Yeldon et Drake avaient déjà une saison universitaire derrière eux et étaient donc intégrés dans le système de Nick Saban, contrairement à Kamara. En fin de compte, il n’a pas joué de toute son année freshman.
Au cours de cette période difficile, Alvin Kamara n’a pas eu un comportement exemplaire. Il a manqué de maturité et de discipline, à tel point qu’il a été sanctionné par Saban. En effet, il a été banni de l’entraînement et suspendu à deux reprises, une fois en saison régulière et une fois pour le Sugar Bowl. Bref, le pire scénario possible.
Vous l’avez compris, Kamara et Alabama, ça ne pouvait plus durer. Le joueur avait besoin d’un changement, et le Crimson Tide n’avait plus besoin de lui. A cette époque-là, Alvin était perdu. Son avenir était flou. En février 2014, peu après son départ de l’université, il est même arrêté pour conduite avec un permis suspendu. Faux sur toute la ligne.
A Hutchinson pour rebondir
Au revoir Tuscaloosa, bonjour Hutchinson. Pour résumer, Kamara est passé de la plus prestigieuse université en matière de football, à un community college situé dans le Kansas. Evidemment, ce sont deux mondes complètement différents et cela ressemble à une grosse régression. Mais c’est exactement ce dont Alvin avait besoin à ce moment-là de sa carrière.
« J’ai pris une décision et j’ai l’impression que c’est la meilleure décision que j’aurais pu prendre…vu comment tout s’est bien goupillé. »
Alvin Kamara, via ESPN.
A Hutchinson, loin des tentations qui accompagnent un athlète évoluant dans une grande université, Kamara a pu se concentrer sur le football, mais aussi sur l’aspect éducatif. Il était dans un environnement idéal pour prendre un peu de recul et retrouver le droit chemin. Son objectif était clair. Rebondir, coûte que coûte, afin de réintégrer le circuit de la première division NCAA.
Sur le terrain, cela s’est traduit de manière spectaculaire. En l’espace de neuf matchs, il a accumulé 1 469 yards au total et 21 touchdowns sous les couleurs des Blue Dragons. Autrement dit, il a marché sur tout le monde. Considéré comme l’un des meilleurs prospects JUCO (Junior College) après cette belle saison, Kamara s’est parfaitement repositionné par rapport aux recruteurs NCAA.
En dehors du terrain, il a évolué, il a grandi, il a gagné en maturité. Et surtout, il a pris conscience de certaines choses. Il s’est rendu compte qu’il avait fait des erreurs lors de son passage à Alabama. Il s’est rendu compte qu’il devait être bien plus discipliné s’il voulait évoluer au plus haut niveau.
Retour dans la SEC
Suite à sa campagne convaincante chez les Blue Dragons, Alvin Kamara a été transféré à l’université du Tennessee, membre de la Southeastern Conference (SEC), comme…Alabama. Il était de retour dans le grand bain, avec la volonté de tout casser. Malheureusement pour lui, il n’a jamais vraiment pu montrer l’étendue de son potentiel avec les Volunteers.
Malgré des débuts tonitruants (144 yards à la course et deux touchdowns lors de son premier match), il a toujours évolué derrière le titulaire Jalen Hurd durant sa première saison à Knoxville. Une situation frustrante pour lui, d’autant plus qu’il était plus performant que son coéquipier si l’on se base sur les statistiques des deux joueurs. 6,5 yards par course pour Alvin, 4,6 pour Jalen. Ces chiffres sont peut-être un peu réducteurs, mais ils restent significatifs. Au final, Kamara a couru à seulement 107 reprises, contre 277 pour Hurd. La différence est énorme et pas vraiment justifiable. Il a terminé sa saison avec 698 yards au sol, 291 yards dans les airs, et 11 touchdowns.
L’année suivante ? Rebelote. A peine 103 courses en 11 matchs, pour 596 yards, avec 392 yards à la réception en prime et 13 touchdowns. Le départ surprise de Jalen Hurd en milieu de saison a certes permis à Kamara de prendre la place de titulaire au poste de running back, et il en a plutôt profité, mais c’était déjà un peu trop tard pour prouver sa vraie valeur.
Le bilan d’Alvin Kamara aux Volunteers est donc mitigé. Sur le plan collectif, il a fait partie d’une équipe qui a enchaîné deux saisons avec un bilan positif de neuf victoires pour quatre défaites, tout en remportant deux Bowls mineurs. Mais sur le plan individuel, il a été relativement peu utilisé dans le système du coach Butch Jones. Du coup, il a gagné une réputation de third-down back, c’est-à-dire un coureur capable de contribuer de différentes manières, mais qui ne possède pas forcément le physique adapté pour répéter les courses comme un running back numéro un. C’est notamment pour cela qu’il est tombé au troisième tour de la Draft.
On connaît la suite…